mercredi 21 février 2007 - par Patrick FERNER

Bill Gates philanthrope ? Oui, mais pas trop

Bill Gates est revenu dans l’actualité sur deux points : Microsoft, entreprise dont il reste le président, vient de lancer Windows Vista et sa fondation la Bill & Melinda Gates Foundation a fait tout récemment l’objet d’une enquête par le Los Angeles Times conduite par Charles Piller, membre du comité de rédaction de son journal. Comme on le verra plus loin, il existe un lien étroit entre l’entreprise et la fondation.

Au préalable, il n’est pas inutile de rappeler qu’une fondation aux Etats-Unis a le droit de posséder un portefeuille de valeurs mobilières pour financer ses bonnes œuvres, chose impensable chez nous. Dans ce pays, cela n’a rien de choquant car on considère que la gestion d’un portefeuille et la philanthropie peuvent aller de pair, même si les Américains eux-mêmes sont conscients de l’ambiguïté de cette situation. Aussi n’est-ce pas sur ces deux points que porte l’enquête du LA Times, mais sur l’adéquation entre les nobles buts de la Gates Foundation et ceux des entreprises dans lesquelles elle possède des participations. En matière de bienfaisance, l’éthique commande pour une fondation de ne pas cautionner par ses investissements toute entreprise qui ne respecte pas l’environnement, les règles sanitaires, les droits de ses employés, qui pratique la discrimination à l’embauche, qui emploie des enfants, et d’une façon générale se livre à des pratiques immorales voire malhonnêtes. On comprendra mieux la curiosité des journalistes californiens en situant les enjeux financiers : fin 2005, la dotation totale de la Gates Foundation se montait à 35 milliards de dollars, constituée pour l’essentiel par des placements dans le monde entier. Puis, en juin 2006, Warren E. Buffett, l’homme le plus riche du monde après Bill Gates, s’engagea à apporter en plusieurs versements 31 milliards de dollars pris sur sa fortune personnelle. Si on ne compte pas les dizaines de milliards de dollars supplémentaires que Gates a lui-même promis, le total dépasse le PIB de 70 % des nations du monde. Quand la Gates Foundation, aura ainsi atteint plus de 60 milliards de dollars, elle représentera à elle seule 10 % du capital de toutes les autres fondations des Etats-Unis. Comme la plupart des organisations philanthropiques, la Gates Foundation donne chaque année au moins 5% de son capital pour payer un minimum d’impôts. En 2005, elle a octroyé près de 1,4 milliard de dollars. Si elle apporte un soutien à des initiatives globales en faveur de la santé, elle récompense aussi tous les efforts qui visent à améliorer l’enseignement public aux Etats-Unis et tous les programmes d’action sociale au Nord-Ouest du Pacifique. Les 95% restants sont investis. En ce qui concerne le portefeuille, Bill et Melinda Gates exigent de leurs managers de veiller à sa très grande diversité sans pour autant donner de directives précises. Et là, on en arrive au point soulevé par les journalistes du LA Times qui se sont aperçus que les entreprises dans lesquelles la fondation possédait des parts et dont les objectifs allaient à l’encontre de ses buts caritatifs représentaient 41 % de ses actifs, soit 8,7 milliards de dollars. Chose encore plus troublante, Bill et Melinda Gates ont érigé une cloison étanche entre les gestionnaires des actifs et ceux chargés de dispenser les dons destinés aux bonnes œuvres de la fondation : en clair, la main droite ignore ce que fait la main gauche.

Un exemple de cette contradiction entre la pratique des affaires et la philanthropie est donné à propos du Nigéria dans la ville d’Ebocha, dans le delta du Niger, là où se concentrent les installations pétrolières dont les activités créent une grave pollution dans cette région avec des centaines de torchères qui brûlent jour et nuit. Ces torchères forment un nuage toxique provoquant une épidémie de bronchite chez les adultes, de l’asthme et des troubles de la vue chez les enfants. La fondation a dépensé dans le monde y compris le delta du Niger 218 millions de dollars pour les vaccins contre la poliomyélite, la rougeole, et dans la recherche alors qu’elle a investi 423 millions de dollars dans les sociétés Eni, Shell, Exxon, Chevron, et Total, ces compagnies pétrolières étant pour la plupart à l’origine de ces torchères qui polluent le delta du Niger au-delà des limites admises aux Etats-Unis et en Europe. Autre exemple : La Gates Foundation subventionne des programmes d’aide au logement dans le cadre de ses actions sociales. L’ennui, c’est qu’elle possède des parts dans une société de prêt hypothécaire, Ameriquest Mortgage qui accorde des prêts pour tous les gens qui ne satisfont pas aux critères minimaux des institutions financières pour en bénéficier. En contrepartie de ce prêt, c’est la mise en hypothèque de l’habitation. Or cette société, par ses méthodes, arrive à faire perdre leur maison à ses clients en pratiquant des taux usuraires, en élaborant des contrats de douze pages rédigés en petits caractères pour en décourager la lecture et en exigeant des remboursements immédiats dont les mensualités excèdent les revenus des victimes. Ameriquest Mortgage a été accusé par les autorités ou lors de procès d’avoir poussé des centaines de gens à vendre leur maison. Enfin pour compléter le tableau, la Gates Foundation a des parts chez des chocolatiers dont les plantations de cacao en Afrique de l’Ouest font travailler des enfants dans des conditions proches de l’esclavage, si l’on en croit le gouvernement américain lui-même.

Suite à ces révélations, le LA Times envoya à plusieurs reprises des questions écrites à la fondation pour lui demander si elle envisageait de changer sa politique d’investissement, questions auxquelles elle n’a jamais répondu : ses représentants se sont contentés de déclarations d’intention publiés sur son site Internet et dans le Seattle Times. A ce jour, la politique d’investissement de la Gates Foundation n’a pas bougé d’un iota.

Mais ce n’est pas tout car derrière le Bill Gates philanthrope, il y a toujours le VRP de Microsoft : à l’occasion d’une tournée en Afrique effectuée avec son épouse pour le compte de sa fondation, il a organisé une réunion les 22 et 23 septembre 2006 en Afrique du Sud à Johannesburg sur le thème de "L’édification de la société de l’information en Afrique" et rassemblant tout un aréopage de représentants de gouvernements africains, de ministres des technologies de l’information ou de l’éducation. A cette occasion il a qualifié Microsoft de "meilleure entreprise du monde" pour proposer des logiciels gratuits, des formations, le tout subventionné par la Gates Foundation dont les sommes énormes pour l’Afrique ont déjà séduit des pays comme l’Ouganda, l’Angola et la Namibie, les dissuadant d’utiliser les logiciels libres qui décidément énervent Gates dont la rapacité ne semble point connaître de bornes puisqu’il cherche à s’immiscer dans le projet OLPC (One Laptop per Child : un ordinateur portable par enfant) ; ce projet vise à terme à équiper les enfants scolarisés des pays émergents d’ordinateurs à prix réduit, soit 100 dollars. Le maître d’œuvre en est le département Media Labs du M.I.T. (Massachusetts Institute of Technology) sous la direction de Nicholas Negroponte. Conformément à cette démarche, ces machines sont pourvues de logiciels libres dont Linux (Red Hat) ; voyant cela, le PDG de Microsoft, qui avait dénigré ce projet dans un premier temps, a fait ajouter une carte externe à ces ordinateurs pour pouvoir les faire fonctionner sous Windows.

Lorsqu’en juin 2006, Bill Gates annonça de façon très médiatique qu’il se donnait deux ans pour se consacrer entièrement à sa fondation, il a pu donner l’image d’un homme qui, fortune faite, se retire progressivement des affaires tout en gardant un œil de plus en plus distancié sur son entreprise ; en réalité ces deux ans correspondent au temps nécessaire pour vendre Windows Vista qui a fait l’objet de lourds investissements et à une intensification de son action de VRP pour lutter contre le développement du logiciel libre qui gagne de plus en plus du terrain dans le monde (entre autres, Chine, Japon, Corée du Sud).

Quand la philanthropie devient le cheval de Troie du business...

P.F.

Liens :

Enquête du Los Angeles Times :

http://www.latimes.com/news/nationworld/nation/la-na-gatesx7jan07-sg,0,261331.storygallery

Microsoft à la conquête de l’Afrique :

http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39126752,00.htm



97 réactions


  • arturh (---.---.119.98) 21 février 2007 13:34

    Il n’y a qu’une chose à dire sur un site internet français à propos de Bill Gates. En France, ce qu’il a fait lui aurait été interdit. Comme aurait été interdit à Sergueï Brin et Larry Page ce qu’ils ont fait avec Google.


    • Quid (---.---.69.4) 21 février 2007 14:02

      Pouvez-vous develloper ? On a compris en lisant l’article qu’il serait impossible en France à une fondation de placer son capital en bourse. Est-ce à celà que vous faites référence ?

      Quand à Google, on ne comprend pas en lisant votre post ce qu’ont pu faire ses fondateurs qui leur aurrait été interdit en France.

      Ceci dit, je trouve l’article construit et très interressant.


    • Palo Alto (---.---.244.168) 21 février 2007 14:12

      que voulez-vous dire au sujet de Google ?

      Pouvez-vous développer ? Merci d’avance.


    • Patrick FERNER 21 février 2007 14:40

      Dans la législation française, une fondation ne peut pas avoir de but lucratif en vertu de la loi du 24 juillet 1987 :

      Art. 17 I. - l’article 10 de la loi du 1er juillet 1901 précitée est ainsi rédigé : • " Art. 10. - Les associations peuvent être reconnues d’utilité publique par décret en Conseil d’Etat à l’issue d’une période probatoire de fonctionnement d’une durée au moins égale à trois ans. • " La reconnaissance d’utilité publique peut être retirée dans les même formes. • " La période probatoire de fonctionnement n’est toutefois pas exigée si les ressources prévisibles sur un délai de trois ans de l’association demandant cette reconnaissance sont de nature à assurer son équilibre financier. " II. - La dernière phrase du premier alinéa de l’article 11 de la loi du 1er juillet 1901 précitée est rédigée ainsi : « Toutes les valeurs mobilières d’une association doivent être placées en titres nominatifs, en titres pour lesquels est établi le bordereau de références nominatives prévu à l’article 55 de la loi n°87-416 du 17 juin 1987 sur l’épargne ou en valeurs admises par la Banque de France en garantie d’avances. »

      Art.18 La fondation est l’acte par lequel une ou plusieurs personnes physiques ou morales décident l’affectation irrévocable de biens, droits ou ressources à la réalisation d’une oeuvre d’intérêt général et à but non lucratif. Lorsque l’acte de la fondation a pour but la création d’une personne morale, la fondation ne jouit de la capacité juridique qu’à compter de la date de rentrée en vigueur du décret du Conseil d’Etat accordant la reconnaissance d’utilité publique. Elle acquière alors le statut de fondation reconnue d’utilité publique. La reconnaissance d’utilité publique est être retirée dans les mêmes formes. Lorsqu’une fondation reconnue d’utilité publique est créée à l’initiative d’une ou plusieurs sociétés commerciales, la raison - ou la dénomination sociale - d’au moins l’une d’entre elles peut être utilisée pour la désignation de cette fondation.


    • gem gem 21 février 2007 16:25

      je crois que arthurh veut dire qu’en France, Bill Gates, Sergueï Brin et Larry Page seraient rester dans leurs garages avec deux employés, et qu’ils ’auraient jamais pu monter Microsoft ou google. On n’aurait même pas à se poser la question de l’usage parfois éthique mais pas toujours d’un pognon qu’ils n’auraient jamais gagnés...


    • Le sudiste (---.---.58.164) 24 février 2007 21:11

      Il aurait gardé son blé pour lui, vous auriez gueulé, il aurait créé une marque de fringues vous auriez gueulé... quoiqu’il eut pu faire vous auriez trouvé un truc à redire. Quand à cette « enquête » elle est aussi faite par quelqu’un qui n’amène rien si ce n’est que de toujours trouver un truc à redire. Ca me fait penser à ces « journalistes », critiques de cinéma, souvent frustrés par un certain manque de réussite dans ces métiers et qui n’arrivent qu’à une chose : rester sur le bord de la route et parler de celui qui fait les choses.

      Pour moi, c’est déjà ça, ce devrait être le travail des états, du vôtre entre autre et il ne le fait pas. C’est un particulier un peu particulier qui le fait. Où sont les avis de ceux qui survivent grâce au pognon de ce grand méchant capitaliste ? Nulle part. Pourquoi ? Vous ne vous intéressez qu’à ceux qui sont « comme » vous ? Cette pseudo enquête semble puante.

      Là où elle devient ridicule, c’est qu’il y a au moins une chose qui est claire même si c’est peut-être cela qui dérange et qui génère de telles préoccupations : à moins d’être un demeuré je ne vois pas comment on peut soupçonner le Bill d’utiliser sa fondation pour faire du pognon. Il me semble qu’il en a assez pour lui ou pour en filer à qui il veut sans que cela lui manque. Alors une fois cette réalité bien posée, que reste-t-il de l’objet de telles « pseudo enquêtes » ?

      Rien si ce n’est quelqu’un qui reste au bord de la route et qui crache si possible sur le plus connu voire controversé qui passe devant lui. Pourquoi ? Certainement pour la liberté d’informer...


    • Patrick FERNER 26 février 2007 14:03

      @Le sudiste

      Ce qui pue comme vous dites, ce n’est pas mon article mais les FAITS qui y sont relatés ; certains ont parlé de naïveté dans mes propos, alors que les naïfs ce sont des gens comme vous qui se font rouler dans la farine par ce grand séducteur de Bill Gates en lui vouant une admiration sans bornes pour en faire une idole. Allez dire aux journalistes du L.A. Times qu’ils ont fait une « pseudo enquête » quand ils ont réalisé 90 interviews et consulté tous les documents possibles et imaginables. Soit dit au passage, ils donnent une belle leçon de journalisme à nos médias par le sérieux de leurs investigations et leur strict énoncé des FAITS (« pure statement of facts ») sans porter de jugement personnel. S’ils avaient mal fait leur travail, la fondation Gates aurait vivement réagi : au lieu de cela, elle a botté en touche. Des demeurés, tous ceux qui soupçonnent « Bill Gates d’utiliser sa fondation pour faire du pognon » ? Allons donc ! Si l’argent de la fondation ne tombe pas dans sa poche, il aide Microsoft à conquérir les marchés des pays émergents et à gagner de l’argent qui lui, vient grossir le compte en banque de son PDG en tant qu’actionnaire de sa société. Ce qui motive Gates peut-être plus que l’argent, c’est la volonté de puissance : dès la création de son entreprise, il avait l’ambition de dominer le monde de l’informatique. Savez-vous par exemple que MSN était au départ un projet pharaonique qui consistait à entourer la Terre de satellites géostationnaires afin de créer un réseau sur lequel Gates aurait régné sans partage ? Car il voulait supplanter Internet. L’énormité même de ce projet le fit renoncer mais inspira en1997 les scénaristes d’un film de James Bond : « Demain ne meurt jamais », dans lequel le « méchant », Carver, incarne un magnat des médias qui veut provoquer une troisième guerre mondiale pour faire de l’audience ; ce personnage, une sorte de Gates fortement mâtiné de Rupert Murdoch (Fox News) et de Ted Turner (CNN) est une allusion à peine voilée au célèbre milliardaire dont il arbore la même coupe de cheveux et les mêmes lunettes.

      Les faits sont têtus et vous n’y pouvez rien ; le fait de critiquer votre idole, surtout quand elle prétend faire de la philanthropie n’a rien à voir avec une quelconque aigreur ou jalousie, argument nul et non avenu de la part de tous ceux qui, comme vous n’acceptent pas qu’on vienne écorner le mythe qu’il se sont forgé et refusent de voir la réalité en face.


  • Romain (---.---.145.248) 21 février 2007 14:07

    Si cela avait été interdit en France, ce n’est peut-être pas eux qui sont malhônnete... Mais peut-être notre législation qui ne permet pas aux richesses de se créer... C’est grâce à des sociétés comme Microsoft ou Google que la croissance d’un pays est de manière constante forte... Et pas à 2% de croissance dont la majorité est une croissance de consommation...


    • Palo Alto (---.---.244.168) 21 février 2007 14:15

      La croissance n’est pas synonyme de développement.


    • alberto (---.---.44.246) 22 février 2007 11:08

      Et inversement...


    • hum (---.---.180.54) 22 février 2007 11:18

      avec ou sans c’est selon


    • labuscasse (---.---.58.221) 22 février 2007 14:57

      La croissance est une technique : elle n’a pas de morale,c’est ce que l’on en fait qui peut être moral ou pas.


  • albo (---.---.63.161) 21 février 2007 14:19

    « Comme on le verra plus loin, il existe un lien étroit entre l’entreprise et la fondation. » Quelle désillution !!! Tu pensais depuis toujours que Bilou avait gagné son fric en jouant au Loto et tu t’aperçois aujourd’hui qu’il redistribue via sa fondation une partie (non négligeable) de ce que lui rapporte l’entreprise Microsoft (dont il est le co-fondateur). Et alors ? Je préfère un type, qui gagne du fric et qui le refile, à un type qui gagne (presque) autant mais qui le garde pour se payer des jeans usés (Steve Jobs) ou des bateaux de course (Larry Ellison). Quant aux investissements de Gates dans des sociétés « caca », sont-ce des investissements faits en toute connaissance de cause ou via des fonds communs de placement, des SICAV etc ??? Vu mon grand âge, je me rappelle ce qui est arrivé à Bob Dylan qui ne pouvait être suspecté de vautour mais à propos duquel on avait découvert qu’une partie de ce qu’il gagnait était investi, via une SICAV quelconque, dans l’industrie de l’armement...


    • Patrick FERNER 21 février 2007 17:32

      @Albo

      Je sais parfaitement que c’est grâce à Microsoft que Gates a fait et continue à faire sa fortune, cette entreprise réalisant bon an mal an 8 milliards de dollars de bénéfice. En ce qui concerne Dylan, on peut lui accorder la présomption d’innocence quand on sait que les artistes, par nature, ne sont guère portés sur les questions financières et confient la gestion de leur fortune à des tierces personnes. Il en va tout autrement à propos de Gates qui est avant tout est un homme d’affaires, et en tant que tel, il est impensable qu’il ne jette pas un regard attentif sur la nature des placements effectués et qu’il peut d’autant moins ignorer à la suite de l’enquête du L.A. Times, laquelle a fait l’objet de cinq articles consécutifs. S’il est vrai que la Gates Foundation n’est pas la seule aux USA à investir dans des entreprises « sales », c’est la part importante qu’elles prennent dans son portefeuille qui a suscité la curiosité des journalistes californiens. La réaction de la fondation a été celle d’un gamin pris le doigt dans le pot de confiture. Bill Gates est tellement riche qu’il pourrait se permettre tout à la fois de s’offrir des jeans usés, des bateaux de course et de donner de l’argent à sa fondation, reléguant Steve Jobs et Larry Ellison, toutes proportions gardées, au rang de smicards...


    • albo (---.---.63.161) 22 février 2007 09:09

      Je cite : A propos de Steve Jobs : « En 1982, à l’âge de 27 ans, Steve Jobs est le plus jeune homme à entrer dans le Fortune 400 (classement des personnes ayant la plus grande fortune mondiale) » « On vient de découvrir que le milliardaire de 51 ans a bénéficié en 2001 de 7,5 millions de stock-options sans l’autorisation du conseil d’administration d’Apple. Les documents censés prouver l’aval du conseil en 2001 se sont révélés falsifiés, selon la presse américaine » A propos de Larry Ellison : « Il est « l’autre milliardaire du logiciel ». Lawrence Ellison, dit « Larry », est moins connu que Bill Gates mais presque aussi riche » « En 2004, Larry Ellison s’est fait construire un yacht, le « Rising Sun », de 140 m de long. Coût : 285 millions d’euros. » Et vous osez parler de smicards !!! Un peu de décence. On peut ne pas apprécier Gates, mais de là à proférer de telles bétises...


    • Patrick FERNER 22 février 2007 10:54

      @Albo

      Au cas où ne vous l’auriez pas remarqué, je faisais de l’humour.


    • albo (---.---.63.161) 22 février 2007 11:19

      Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, vous faites très mal l’humour... smiley


  • Radix (---.---.162.37) 21 février 2007 14:54

    Bonjour

    Sujet intéressant, c’est probablement la raison pour laquelle un article similaire est parut dans le Courrier International il y a quinze jours... Ceci dit cette information n’est guère surprenante connaissant les méthodes commerciales de Mr Gate souvent à la limite de la légalité et parfois franchement frauduleuses. Dans son raisonnement seul le résultat compte ! Appliqué au monde des affaires cette méthode fonctionne mais dans le cas d’une fondation caritative les moyens utilisés obèrent dangeureusement la finalité.

    Mais peut-être que le but poursuivi par Mr Gate est-il très différent de ce qu’il prétend !


  • Charley (---.---.242.46) 21 février 2007 15:53

    « Et alors ? Je préfère un type, qui gagne du fric et qui le refile, à un type qui gagne (presque) autant mais qui le garde pour se payer des jeans usés (Steve Jobs) ou des bateaux de course (Larry Ellison). »

    Moi je n’ai pas de préférences entre eux. Car qui à dit qu’il fallait choisir entre eux.

    Mais au mieux lorsque l’on ne donne pas d’une main ce que l’on vole de l’autre.

    Donner 5€ pour soigner et investir 50€ dans ce qui fait mourir, j’appelle cela se donner bonne conscience ou même être d’un cynisme éhonté. Comme certaines associations caritatives qui servent en fait à détourner les dons, comme nous avons connus cela en France avec cette asso de lutte contre le cancer.


  • L'enfoiré L’enfoiré 21 février 2007 16:20

    Bonjour,

    Je ne vois pas bien le problème de conscience. Une entreprise humaine, qu’elle soit commerciale ou philanthropique essayera de durer dans le temps. Pour le faire, que faut-il, sinon investir dans des fonds qui croissent. Ne pas le faire et c’est la mort à courte échéance.

    Ne voir que le débit sans penser au crédit, n’est pas la solution dans la pérénité.

    La fondation Nobel doit assurer ses prix chaque année. C’est une véritable organisation avec ses frais de fonctionnement propres. Dans ce cas précis, est-ce un remord de l’inventeur d’avoir pensé à une fondation qui pense à récompenser la paix ?

    Bill Gates n’a, d’après moi, aucun remord sur la conscience que d’avoir tenter d’« écraser » ses concurrents dans une activité commerciale mais sans dégâts humains possible à la clé.

    J’ai entendu que Luc Besson, fortune faite dans la production du cinéma, voudrait changer de « crèmerie » et lancer sa fondation. Pas de lézard, non plus.

    Les fonds de pensions travaillent de la même manière. Dans ce cas précis, il y a un effet secondaire : ils forcent les entreprises à réussir sinon à crever. On achète les actions qui font du « dubble digit », les autres on les vend.

    Argent, quand tu nous tiens...


  • parkway (---.---.18.161) 21 février 2007 16:32

    cet article, excellent, ferme le bec de tous ceux qui, sur agoravox encensaient l’ordure gates lors de son annonce de don à la fondation précitée.

    quand on devient pourri, on ne peut plus en changer...

    demandez à delarue, il est au courant...


  • madmaxou (---.---.46.10) 21 février 2007 16:33

    Il y a une chose que j’ai peut-être mal compris, c’est cette histoire de financement par la Fondation de Gate de certains investissements dans des logiciels Microsoft pour le compte de certains Pays émergents... J’ai peur d’avoir compris plutot ;)

    Sans entrer dans le débat de la création de richesse dans notre bel hexagone, cet article met bien en avant une idée qui avait déjà fait son chemin : Bill Gates ne donne jamais rien sans rien en retour smiley

    L’article aurait pu se résumer à cela, le problème étant que cette fondation donne un poids supplémentaire à Microsoft, en la dotant d’une sorte de capacité parallèle d’investissement gigantesque supplémentaire... Comme si elle ne se suffisait pas à elle-même.

    Tenez bon fondations mozilla, wiki et linux... le libre vaincra smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 21 février 2007 17:35

      @madmaxou,

      Maintenant que tu as compris, qu’est-ce que ça va changer pour toi et surtout pour le reste du monde ?

      Mais oui, la bonne soupe existera toujours. N’essayes-tu pas d’en goûter les prémisses ? « Tenez bon fondations mozilla, wiki et linux... le libre vaincra », dis-tu. Quel libre ? Celui qui ne coûte rien, qui fonctionne d’amour et d’eau fraîche ? Crois-tu vraiment qu’en début de vie, il ne faille pas trouver des moyens pour assurer ses arrières ? Après, peut-être, on peut penser à faire du bénévolat, des dons en argent ou de soi... des fondations pour les plus puissants. Il y a une autre manière, c’est de brûler ses liards dans un feu de joie avec un retour à la case départ en comptant sur le bénévolat des autres. Juste retour de...


    • GlitchyBits (---.---.151.199) 21 février 2007 19:44

      @l’Enfoiré

      « Quel libre ? Celui qui ne coûte rien, qui fonctionne d’amour et d’eau fraîche ? » C’est une vision très naive du libre, et fausse. Un nombre non négligeable de projets avancent grâce à la contribution (entre autres) d’ingénieurs payés par des entreprises, et pas des moindres (au hasard Google, Red Hat ...). La force du libre est qu’il ne rejette pas les efforts quels que soient leur provenance du moment que l’apport suit les règles de la licence. Oui le libre coûte de l’argent, mais génère de la richesse mieux partagée que dans le modèle propriétaire ...


    • L'enfoiré L’enfoiré 22 février 2007 20:27

      @GlitchyBits,

      « Oui le libre coûte de l’argent, mais génère de la richesse mieux partagée que dans le modèle propriétaire ... »

      >>> Je suis d’accord. Il y a deux occupations dans la vie. Le travail qui apporte les rentrées nécessaires pour vivre. Les hobbies qui permettent de supporter l’autre partie. Peu de travailleurs parviennent à associer les deux. Le libre, et je ne parle pas des « gros » que tu cites, se crée souvent à base volonté personnelle de réaliser les choses autrement. Partager n’est qu’une manière de vérifier que le développement n’a pas été réservé à son créateur. On aime c’est tout. Google, je serais étonné de pouvoir lui assigner une étiquette de libre.


  • (---.---.33.2) 21 février 2007 16:43

    Vous êtes quand même incroyable ... voilà l’un des hommes les plus riches qui volontairement met son fric pour une fondation au service des autres, et vous allez faire tout votre possible pour essayer de démonter ces actions .... Bien sur ce n’est pas une ONG, mais vous en feriez autant à sa place ???


  • Manuel FLURY (---.---.9.14) 21 février 2007 16:50

    Ouaw, quel article ! Très intéressant merci !


    • Fillaam (---.---.30.192) 21 février 2007 21:15

      Je partage ton avis (et tes points négatifs !), en y ajoutant, sans démagogie aucune, la grande qualité du débat des Agoravoxiférants !!


  • toto1701 (---.---.149.90) 21 février 2007 16:51

    voilà l’un des hommes les plus riches qui volontairement met son fric pour une fondation au service des autres, et vous allez faire tout votre possible pour essayer de démonter ces actions .... Bien sur ce n’est pas une ONG, mais vous en feriez autant à sa place ? ? ? moi je pense que BG a une strategie commerciale quand il fait dans le caritatif c’et un peu comme de la pub,il améliore l’image de son entreprise aupres du grand public.... pas bete le gate !!!!


  • (---.---.224.164) 21 février 2007 16:59

    Je me doutais que la « philantropie » de Mr Gates cachait certaines intentions peu louables destinée à changer la forme (son image) sans changer le fond (le personnage). Je n’imaginais pas à quel point cet homme peut-être calculateur et son action contre le logiciel libre le démontre : on se demande à quoi peut lui servir d’essayer (en vain) d’empêcher le développement du logiciel libre : ça frise l’absurdité.


  • Christian Degouy (---.---.125.111) 21 février 2007 17:18

    Votre article correspond bien à la mentalité Francaise et a une approche de village Gaulois. Pour qu’une fondation puisse faire une différence sur le long terme il faut quelle génére un résultat opérationnel positif. Dès que cet objectif est atteint ce qui est le cas de cette fondation aux resources pharaoniques, vous pouvez financer ses actions dans la durée sans faire appel à des dons extérieurs. Ce qui est fondamental. Le fait de séparer la partie gestion de fortune de la fondation de la partie programmes et donations et également une excellente chose. Plus vous obtenez un retour sur les fonds investis important et plus vous avez de moyen dans la fondation. Bienvenue dans le monde du Capitalisme à l’américaine, celui ou avant de donner on a compris qu’il fallait en gagnez et si possible beaucoup pour pouvoir faire une vraie différence dans ce monde qui en a vraiment besoin.

    Thank you Bill for your excellent job and understanding of what it takes.

    Christian


    • Romu (---.---.169.107) 21 février 2007 17:53

      Je comprends votre point de vue, mais, a mon sens, il participe de l’hypocrisie generale entourant le capitalisme.

      Ecrase tout sur ton passage, apres ca, tu t’achetes un conscience, meme si tu finances des ’bonnes’ actions avec des choses pas tres belles.

      C’est un peu facile non ? Cela dit, c’est un probleme bien complique. Dans le meme genre, y a qu’a voir le film Syriana qui montre bien que le voeux de democratie mondiale publiquement appele par les US ne tient qu’a peu de choses face au lobby du petrole...et on n’en sort pas.


    • Patrick FERNER 21 février 2007 18:05

      @Christian Degouy

      Je ne sais pas si j’ai une approche de village gaulois, mais c’est sûr qu’il y a un véritable fossé culturel entre la France ( et l’Europe) et les USA en matière d’action caritative : outre-atlantique, la philanthropie associe la pratique des affaires aux actions caritatives ; c’est ainsi depuis Rockfeller. Chez nous, une fondation n’a pas le droit de faire des bénéfices, puisque son statut repose sur la loi de 1901. Mais à la différence des associations, elle peut recevoir des donations et rien n’empêche un industriel richissime d’en faire et de donner, comme le permet la loi du 24 juillet 1987, le nom de son entreprise à une fondation. Pour le coup, le système français établit un cloisonnement net entre l’argent reçu et l’argent redistribué, puisqu’il correspond à une entreprise d’une part, et une fondation d’autre part. La première a pour objectif de faire de l’argent, la seconde d’en donner pour des actions caritatives. Il n’y a pas d’ambiguïté, chacun joue son rôle dans le domaine qui lui est imparti.


    • Domi (---.---.100.186) 21 février 2007 19:09

      Enfin quelqu un qui comprend un peu le système économique dans lequel nous jouons tous un rôle et avant de critiquer un Gates je crois qu on ferait bien de faire son auto critique, et que tous ceux qui on déja sauvés des vies humaines ou donné la moitié de ses gains a quelque aide humanitaire se manifeste...chapeau Bill.. tu mérite tout notre respect...il y a encore des gens pour dire que ce que Hitler avait entrepris n ’etait pas complètement mauvais ou que le communisme n est pas une mauvaise chose...c’est incroyable cet acharnement sur des personnes si bien bien intentionnées généreuse et acive


    • Nicolas Proix (---.---.244.102) 22 février 2007 08:29

      ....ou presque : en France, une association loi 1901 A LE DROIT de faire des bénéfices. Mais elle n’a pas le droit de les redistribuer (à des actionnaires, par exemple).


  • Romu (---.---.32.28) 21 février 2007 17:48

    Ben justement qu’il le file a une ONG.


  • Lartiste (---.---.72.46) 21 février 2007 18:17

    Si vous souhaitez qu’une entreprise de haute technologie puisse survivre, elle doit adopter les mêmes principes élémentaires qu’une micro société.

    Et pour rester en ordre de marche, il lui faut 2 jambes, sinon elle se casse la gueule : La Jambe droite, c’est la branche Prog. et Logiciel et bien-sûr marketing et la jambe gauche c’est le côté écolo du IIIème millénaire qui sert la main des alter-mondialistes (donnant-donnant)

    Derrière Microsoft, il n’y a aucun Miracle, sous le soleil Californien, créer un empire est tout à fait possible.

    Il y a un point sur lequel je ne suis pas d’accord : considérer le libre comme voué de toute manière à obéir aux mêmes lois du marché que microsoft pour croître à l’internationnal : « on ne peut vivre d’Amour et d’eau fraîche ».

    Si on regarde, la période pendant laquelle la technologie logicielle c’est le plus developpée, c’est ces 20 dernières, alors que l’on a laissé aux jeunes pousses la liberté de croître en bénéficiant du soutien financier de multiples partenaires. Après l’explosion de la bulle, ce sont des individus en freelance qui se sont exprimés plus que des sociétés : les « Nétalents »

    La fuite des cerveaux a toujours lieu, et Microsoft se comporte comme une Galaxie Canibale. Gardons cela en mémoire et interrogeons nous : Comment cette société peu vraiment faire dans le charitable industriel ?

    Entre le Californie du Nord et la Californie du Sud, il y a tout un Monde. Microsoft est au monde Informatique, ce que Auchan est aux Supermarchés. Il en va tout autrement de Google qui lui est au Génie logiciel, ce que Sofia Antipolis est à la France.

    Quand on est dans le Buisness, on y reste et on ne peut en sortir, même avec la meilleur volonté du monde.


  • gk9745 (---.---.225.192) 21 février 2007 18:21

    La culture et (donc) la pratique (aussi) de l’Occident (en voie de planétarisation) est duale, sinon schizophrénique. Nous avons un sens de l’humain. Et un sens de la logique économique. Une fondation philanthropique a donc à gagner de l’argent pour durer (investir dans les affaires les plus rentables tout en étant les plus sûres)afin de pouvoir remplir son objectif philanthropique.Bill Gates est fidèle a sa lucidité quant à la réalité de l’humanité privilégiée (à l’aune de nos valeurs). Une petite révolution aurait été que Bill Gates affronte le problème de l’éthique économique, en demandant à ses investisseurs de la Fondation de cibler les sociétés performantes qui ont pris des (réelles et non pas en trompe-l’oeil) mesures éthiques. Les masses humaines ne seraient encore que des prétextes qu’utilisent nos pouvoirs (de tout ordre) pour s’affirmer. Ces masses ne sont pas réellement des êtres humains, mais des entités théoriques. Ainsi des mondes coexistent, dans la culture occidentale, les uns bien réels, les autres objets de théories qu’on se renvoie les uns aux autres.


  • Marc (---.---.52.108) 21 février 2007 18:22

    Remarque sur un point : pour avoir un peu vecu au Nigeria, l’argent des Etats Unis a en effet tendance a s’engouffrer dans les niches africaines qui ne sont plus controlées par les anciennes puissances coloniales. Et Port Harcourt, dans le delta (pb ! et kidnappings aujourd’hui) est le lieu où se rassemble la plupart des sociétés pétrolières. Beaux discours, actes nobles et gros cheques pour préserver indirectement la main mise sur les ressources locales et pouvoir en profiter, cela peut choquer. D’un autre côté, le monde fonctionne d’une certaine maniere. Et chaque pays, y compris la France (avec le Congo), joue fondamentalement de manière identique, avec ses propres moyens.

    Mais tout de même : une fondation à 60 milliards de dollars ! Mégalo les bonhommes... 60 milliards de dollars !!!!!

    Autrement, très bon article, et une excellente phrase de conclusion ! smiley


  • L (---.---.167.245) 21 février 2007 18:48

    Il est tout à fait normal d’ériger un « Chinese wall », c’est à dire une cloison étanche entre deux entités d’une organisation dont les activités différentes pourraient créer des conflits d’intérêts ! Si le portefeuille financier dans une société de pharmacie faisant du la recherche sur les vaccins cités dans l’article et qu’ensuite l’activité caritative donnait à un pays un budget à dépenser sur cette recherche, il y aurait clairement un conflit d’intérêt ! Ce qui serait donné par la main droite serait repris par la main gauche !

    Tous les conseils en éthique établissent ces cloisonnements comme l’une des premières règles à suivre !

    Le fait de distribuer 5% des avoirs est tout aussi normal : les 95 % d’avoirs financiers sont supposés générer des plus-value d’environ 5% par an... C’est ce qui garanti la survie de la fondation, et donc que son aide se fera dans la durée ! On critique souvent les aides temporaires, on a là une organisation qui inscrit son aide dans la durée.

    L’article vise donc juste à nuire à la réputation d’une oeuvre caritative majeure. Je trouve cela dommage, et quelque peu malhonnête.


    • Patrick FERNER 21 février 2007 19:38

      @L

      Ah bon ? malhonnête l’enquête du L.A. Times sur laquelle je me suis appuyé ? Si cela avait été le cas, vous imaginez bien que la fondation Gates aurait attaqué le journal en diffamation ; au lieu de cela, elle a adopté un profil bas. Pour le reste ce n’est pas sur la question du financement de la fondation que porte mon article et l’enquête du journal californien, mais sur la nature des entreprises qui composent le portefeuille de la fondation et dont les objectifs vont à l’inverse de cette dernière. Je vous invite, par le lien que j’ai donné à la fin de mon article, à consulter la série d’articles consacrée à la Bill & Melinda Gates Foundation par le Los Angeles Times : vous serez surpris du ton neutre du journaliste qui expose les faits sans porter le moindre jugement de valeur et par la rigueur apportée à cette enquête qui a fait l’objet de 90 entretiens et d’examens approfondis d’une multitude de documents (Voir à ce sujet l’article « About this series »). Il n’y a aucune volonté de nuire de ma part mais seulement d’informer car j’ai la rigueur de m’en tenir strictement à des faits avérés.


    • parkway (---.---.18.161) 22 février 2007 09:47

      à L « L’article vise donc juste à nuire à la réputation d’une oeuvre caritative majeure. »

      Si bill gates est une oeuvre caritative majeure, comment vous appelez Médecins sans Frontières ? des dieux ?

      Vous ne faîtes pas la différence entre des types qui donnent sans contre partie, parfois en risquant leur vie et l’affreux financier qu’est gates ???

      je suis bien d’accord avec vous, hitler à aussi fait du bien aux allemands, enfin à certains allemands, mais ce n’est pas sur ce critère là que je le choisirai comme exemple à ma fille...


    • L (---.---.117.133) 22 février 2007 12:18

      La malhonnêteté dont je parlais n’est bien entendu pas une malhonnêteté d’un point de vue légale, et je suis consciens que vous n’aviez pas une envie délibérée de nuire !

      Il s’agit néanmoins à mon avis d’une malhonnêteté intellectuelle dans le sens où il est normal et même recommandé de séparer les décisions d’investissement et les décisions charitatives de la fondation. Sur ce point, je suis en fort désaccord autant avec vous, qu’avec le journal américain que vous citer.

      A la limite, nous pourrions nous poser la question de savoir si la fondation devrait donner un mandat de gestion éthique à son gérant. C’est à mon sens dangereux à plus d’un titre. Essentiellement, les critères de gestion éthique diffèrent d’un pays à l’autre, et une décision est presque impossible à prendre. En considérant que ce point serait surmonté, si les critères éthiques sont proches de ceux de la partie caritative de l’organisation, les conflits d’intérêts deviennent de plus en plus probable... De plus, il y aurait probablement un risque financier à baser une stratégie d’investissement globale sur un thème particulièrement à la mode dans le monde financier d’aujourd’hui. C’est un autre sujet. Ceci dit, il y aurait là un vrai débat et je serais bien incapable de trancher la question en quelques lignes.

      Je vous remercie pour votre réponse, qui est la preuve si cela avait été nécessaire de votre honnêteté de journaliste !


    • Quentin (---.---.65.249) 22 février 2007 14:00

      Excelente réaction !

      L’afin justifie les moyens La fin justifie les moyens La faim justifie les moyens

      Dans ce monde de loups, les agneaux doivent avancer avec un masque de loup.


  • sebastien (---.---.233.188) 21 février 2007 19:42

    En toute naïveté, je suis déçu d’apprendre que la fondation s’inscrit parfaitement dans le ton ambiant. En ce qui concerne la mentalité française, quoique cela puisse vouloir dire dans ce pays fragmenté, il faut croire qu’elle est partagée par le lectorat du L.A Times. De nombreux mouvements sans rapport entre eux autre que leur utopisme bienveillant (altermondialisme, logiciels libres) sont nés aux US, pas dans notre village gaulois.


  • Le blog de Thierry Klein (---.---.145.27) 21 février 2007 19:57

    Je continue sur le th ? de « l’entreprise altruiste » et mes prochains billets ont pour but de commencer ?r ?ser les caract ?stiques de telles entreprises. Je m’int ?sserai aux c ? juridiques, fiscaux, aux crit ?s de s ?ction et d’ ?luation...


  • F125 (---.---.94.137) 21 février 2007 20:11

    Juste un détail, il me semble que Bill Gates en plus den’etre plus PDG de microsoft depuis 15 ans n’est plus non plus président du conseil d’administration depuis 1 an environ. Sinon bien sur qu’il veut se donner une bonne image, mais c’est normale. Si on n’éesperait jamais rien en retour il y aurait bien moins de dons aux ONG, et les entreprises s’engageraient encore moins dans le domainede l’environnement. J’ai eu la chance de rencontrer le VP relation publique de cascades (entreprise canadienne de fabrique de papier) leader en maniere de protection de l’environnement. Ils le sont et espere bien en retour une meilleur image et c’est normale. Bill Gates en affaires sa méthode on l’aime ou on ne l’aime pas mais il ne faut pas cracher sur ce qu’il fait en matiere d’aide. C’est la meilleur maniere de décourager ce genre d’initiative.


  • Forest Ent Forest Ent 21 février 2007 21:46

    Si si, en France aussi on peut faire des trucs amusants avec une fondation :

    http://forestent.free.fr/mecenat.html

     smiley


  • Lartiste (---.---.57.39) 21 février 2007 21:52

    @125

    « Bill Gates en affaires sa méthode on l’aime ou on ne l’aime pas mais il ne faut pas cracher sur ce qu’il fait en matière d’aide. »

    De toute manière, je crois pas qu’il y ai grand monde ici ou ailleurs, qui ai les moyens ou la possibilité d’être pour ou contre ce qu’il fait en matière d’aide ou alors ses méthodes en affaire.

    Puisque son aide n’est ni complètement anonyme, ni complètement discrète, il influence toujours de près ou de loin le travail de ceux qui prêtent main forte.

    Le temps est précieux, autant Bill en fait gagner par la manne qu’il est susceptible de procurer à des ONG, autant l’argent est corrupteur en toute circonstance.


    • parkway (---.---.18.161) 22 février 2007 10:08

      lartiste,

      je comprends votre point de vue, mais je suis totalement contre.

      le fric, à tout prix, pourrit tout, y compris et surtout les mentalités, la morale, le respect des autres.

      C’est une des choses fondamentales à combattre. Notre société et la terre sont en train de dépérrir à cause du« encore plus de fric ». Alors votre position favorable à ce genre de personnage n’arrangera pas les choses.

      C’est votre mentalité, votre problème, moi je pense que BG fait partie des gens qui nous emmènent à notre perte.

      BG n’est pas mon ami, je préfère garder mon énergie à défendre les gens que j’aprécie.

      je répète, encore, une phrase de st Exupéry : il arrive à l’homme d’aimer son chasseur, l’animal est moins bête...

      J’ ai lu cette phrase quand j’avais 13 ans, je ne l’ai jamais oubliée.


    • Lartiste (---.---.77.3) 22 février 2007 19:58

      @ Parkway

      Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Dans mon commentaire lira qui voudra bien lire, à savoir que je suis contre Bill Gates.

      Toujours est-il qu’il peut-être un tel soutien financier dans les domaines de prédilection qu’il a choisi à savoir la santé, la « vaccinologie », qu’on est en droit de le qualifier de mécène.

      Ce qui survit ce sont les idées, bonnes ou mauvaises puis les hommes.

      Imaginez que vous ayez une grande idée, qu’il vous faille monter un laboratoire et que vous êtes resortissant d’un pays où les budgets sont votés annuellement.

      Que faites vous ? Vous prenez contact avec le specimen Gates ou vous attendez l’année suivante en vous tournant les pouces.

      Les fonds d’investissemnt existent, il est bon parfois de pouvoir mettre un visage dessus.

      Le principal reproche que je fait au cas Gates, c’est le brouillard sur ses résultats dans ces entreprises philantropistes.

      Ce que l’on peut craindre ?

      C’est que ses vaccins fonctionnent comme Windows et que votre médecin traitant, vous révèle une ERROR SYSTEM -YOU MUST REBOOT TO STAY ALIVE- qui sera corrigé à la prochaine mise à jour !


  • Thierry (---.---.142.231) 21 février 2007 23:22

    Si Bill Gates imposait un fonctionneement éthique à sa fondation, il lui imposerait un rendement financier inférieur, au détriment de son objet même. Il privilégierait en fait d’autres causes éthiques, au détriment de sa cause. De façon ultime, ce serait donc quasiment un abus de biens sociaux. http://www.wouarf.com/blogtk/index.php?2007/01/16/332-une-entreprise-altruiste-doit-elle-se-conduire-de-facon-plus-ethique-que-les-autres


    • parkway (---.---.18.161) 22 février 2007 10:21

      thierry, bon article.

      mais pourquoi se dire altruiste ? quel est l’intérêt pour BG ?

      Vous allez me répondre que c’est comme ça aux USA, la belle affaire !

      il font du fric, bon, on n’est pas altruiste quand le but est de faire du fric !

      les gens qui donnent au téléthon sont altruistes, les bénévoles dans les association ong sont altruistes !

      c’est vrai que BG fait aussi de bonnes choses, mais ça pue le fric et ça me gène énormément. et puuis le fric qu’il donne il le reprend d’un autre côté avec encore plus de bénéfices, où est l’altruisme ?

      BG est un financier. Point Barre


  • Alain (---.---.232.248) 21 février 2007 23:59

    Bref, on lui cherche des poux parce qu’il donne de l’argent à des oeuvres caritatives.


  • Serge (---.---.221.33) 22 février 2007 00:30

    Hou le méchant riche ! Heureusement le bon peuple veille. Pour sûr il oubliera vite ses frustrations et ses sentiments vils, en acculant la bête dans un souci si généreux de justice !

    On touche le fond en France avec cet ascétisme considéré comme une nouvelle noblesse. Tout ça n’est qu’un paravent destiné à cacher la mesquinerie et l’envie qui surgissent dans les esprits étroits.


    • parkway (---.---.18.161) 22 février 2007 10:35

      serge,

      « les esprits étroits » pensent que les financiers comme BG nous emmènent à notre perte à plus ou moins court terme ;

      Vous avez dû vous apercevoir, avec votre esprit large, que les connards d’hier comme René Dumont, sont aujourd’hui revenu au top de l’actualité.

      si vous êtes un peu au courant,le trop de fric nuit à l’environnement puisque le but de ces marchands c’est d’exploiter les richesses naturelles pour en faire de la vente à outrance.

      Il y a un moment ou cela devra s’arrêter et cela arrive plus tôt qu’on ne le pensait.

      la largesse de votre esprit ne serait-elle pas orientée de façon trop aigüe ?

      les intelligents d’aujourdhui seront peut-être les connards de demain...


  • Refuznik (---.---.172.201) 22 février 2007 01:22

    Vous connaissez la blague du vendeur de masque à gaz ?

    C’est l’histoire d’un très bon vendeur. Tellement bon qu’un patron un jour lui dit :
    - Bon tu a vendu pratiquement de tout mais maintenant tu vas nous vendre des masques à gaz au canada ?
    - Hein ? Et le voilà partit avec son stock de masques à gaz. Dans la forêt il croise un élan (bah oui ça se passe au canada).
    - Bonjour je me présente, j’ai une support promo sur les masques à gaz, etc.... Et il lui sort tout son baratin. L’elan le regarde et lui dit :
    - Mais qu’est ce que je vais faire d’un masque à gaz. Ici, on est en pleine forêt, l’air est pur. Tout va bien, on a pas de guerre, on vit tous en paix. Franchement tu n’as aucune chance de vendre tes masques ici.

    Quelques semaines passent.

    Et l’élan vient revoir notre bonhomme.
    - Chez pas ce qui se passe ces derniers temps, mais il y a une drole d’odeur. Ca commence à sentir le plastique brulé, l’oeuf pourri même les oiseaux fuient le coin.

    Bon moi, j’ai décidé de rester, j’ai pas envie de bouger mais pourrais tu me faire essayer un de tes masques à gaz.

    Deux semaines passent et les habitants des lieux n’en peuvent plus et viennent eux aussi acheter des masques à gaz au vendeur sur le conseil de l’élan.

    Et puis notre élan va voir cette drole de batisse qui sent bizarre et croise notre vendeur.
    - Mais qu’est ce qu’il font ici dans cette maison ? Ils polluent, l’air est irrespirable depuis qu’ils se sont installés.
    - Oh eux ?! Rien rien, réponds celui-ci, c’est juste une usine pour faire des masques à gaz.


    • parkway (---.---.18.161) 22 février 2007 10:25

      à alain,

      excellente histoire : le fric tourne en rond et pourrit tout !


  • les pieds dans le plat (---.---.81.236) 22 février 2007 01:55

    « Si on ne compte pas les dizaines de milliards de dollars supplémentaires que Gates a lui-même promis, le total dépasse le PIB de 70 % des nations du monde. »

    on en revient a l’eternel probleme de la repartition des richesses (je sens que je vais me faire traiter de bolche), mais si, pour prendre un exemple simple, au lieu de financer les grosses entreprises petrolieres qui pillent les ressources naturelles du Niger tout en polluant durablement, pour obtenir des retours sur investissements qui permettront de financer des vaccins aux employes sous-payes et a leurs familles, si le Niger etait en mesure d’exploiter lui-meme ses ressources afin de developper une economie respectueuse de l’habitat et de permettre a ses habitants de pouvoir se faire vaccinner sans avoir a demander l’aumone aux pays du nord ?

    je vais pas me lancer dans le debat sur le fait que c’est pas normal de se faire autant de sous sur l’escroquerie materielle et intelectuelle qu’est windows, mais ce genre de fondation ne fait a mes yeux que cautionner un systeme ou certains s’accaparent toutes les richesses alors que les autres crevent la bouche ouverte.

    enfin, il semble normal pour certains que la capacite d’escroquer son prochain soit une grande qualite, et qu’il soit tout a fait normal d’accumuler des fortunes a 11 chiffres de cette facon...


    • parkway (---.---.18.161) 22 février 2007 10:58

      les pieds dans le plat,

      c’est difficile de faire comprendre aux esprits larges que nos esprits étroits aimeraient bien vivre dans un monde plus agréable et plus serein...

      si vous choississez la voie de l’argent, sachez que c’est aussi celle de votre incurie mentale. Si on n’est pas con, on peut le devenir (cela n’est pas incompatible avec la chanson de Brassens).


    • arturh (---.---.119.98) 22 février 2007 12:05

      « si le Niger etait en mesure d’exploiter lui-meme ses ressources afin de developper une economie respectueuse de l’habitat et de permettre a ses habitants de pouvoir se faire vaccinner sans avoir a demander l’aumone aux pays du nord ? »

      Raisonnement néo-colonialiste primaire. Nous blancs colonialistes, nous méchants. Nigérians, si eux comme nous, eux bons.

      Désolé pour l’auteur qui semble l’ignorer, mais même avant que les blancs viennent en afrique pour faire manger aux africains la pomme amère de la connaissance, l’Afrique n’était pas le Paradis.


    • arturh (---.---.119.98) 22 février 2007 12:09

      Contrairement aux USA, en France, comme dans la plupard des Etats Européens, l’Etat, en prélevant l’essentiel des richesses individuelles par l’impôt, garde un quasi-monopole sur l’aide aux plus démunis.


    • arturh (---.---.119.98) 22 février 2007 12:10

      Contrairement aux USA, en France, comme dans la plupard des Etats Européens, l’Etat, en prélevant l’essentiel des richesses individuelles par l’impôt, garde un quasi-monopole sur l’aide aux plus démunis.


  • rien que moi (---.---.91.29) 22 février 2007 10:12

    en France on a toujours préféré le second du premier !! souvenez vous, on préfère Poulidor qui était second, alors que Anquetil gagnait les tours de France !


    • parkway (---.---.18.161) 22 février 2007 11:01

      rien que moi,

      excellent exemple !

      et il faut rajouter que anquetil est mort d’un cancer de l’estomac, faute d’avoir bouffé des saloperies pour gagner ses courses alors que poulidor est toujours vivant et en bonne santé ( du moins je l’espère)


  • cumulus (---.---.46.119) 22 février 2007 10:37

    La copie est à revoir.

    Sur 70 milliards, il y a 0,5 % investi dans les sociétés pétrolières.

    C’est négligeable par rapport au poid de ces entreprise dans l’économie et cela ne prouve rien sauf que les Gates cherchent à diversifier les placements.


    • parkway (---.---.18.161) 22 février 2007 11:03

      cumulus,

      c’est difficile de se comprendre, nous on parle de valeurs humaines et toi de valeurs mobilières...

      on peut pas s’entendre...


  • Gonge (---.---.116.194) 22 février 2007 10:48

    ça semblait louche aussi tous ces milliardaires qui s’intéressent d’un coup à la pauvreté du monde alors que c’est leur fond de commerce...


  • arturh (---.---.119.98) 22 février 2007 11:59

    Bill Gates a fait fortune, donc c’est un escroc, un voleur. C’est donc l’incarnation du mal. CQFD.


  • gnarf (---.---.17.122) 22 février 2007 12:39

    Beaucoup de naivete dans cet article. Quand on a une fondation, il s’agit de la maintenir a flot pour pouvoir depenser plus longtemps. C’est evident. Quand on a un fond de 35 milliards de dollars, si on ne l’investit pas, du simple fait de l’inflation on perd 700 millions de dollars par an vous vous rendez compte ?? Il n’y a vraiment qu’en France qu’on n’a pas encore compris que de l’argent qui dort, c’est de l’argent qui s’evapore au rythme d’environ 2% l’an. Quand tout le monde avance et que vous faites du sur-place, vous reculez.

    Apres on choisit dans quels domaines investir pour des raisons ethiques. 0.5% dans les industries petrolieres, et alors ? Vous pensez bien qu’une partie de cette argent va permettre de financer la recherche et permettra aux compagnies petrolieres de diminuer leurs rejets.

    Cette pollution a Ebocha, Nigeria, dont vous parlez, il s’agit simplement de torcheres qui brulent du gaz de petrole...c’est beaucoup moins polluant que le moindre incinerateur de dechets en France...et a partir de mai 2007 les gaz ne seront plus brules, mais bien sur vous avez oublie de le dire. En resume, si Bill Gates se contentait de garder son argent pour lui au lieu d’en mettre 80% en fondation, il ne serait pas mieux traite. On appelle ca l’aigreur non ?


    • Patrick FERNER 22 février 2007 14:43

      @gnarf

      « Cette pollution à Ebocha, Nigeria, dont vous parlez, il s’agit simplement de torchères qui brûlent du gaz de pétrole...c’est beaucoup moins polluant que le moindre incinérateur de déchets en France... » Et ça, ce n’est pas de la naïveté ? J’ai traduit pour votre information ce passage de l’article du L.A. Times intitulé « Dark cloud over good works of Gates Foundation » (Le temps se couvre sur les bonnes œuvres de la fondation Gates) « A Ebocha, [là où vit Justice,] un médecin local, le Dr. Elekwachi Okey, dit que les centaines de torchères des installations pétrolières implantées dans le delta du Niger ont provoqué une épidémie de bronchite chez les adultes, de l’asthme et des troubles de la vue chez les enfants. S’il n’y a pas eu d’études définitives pour préciser ces conséquences sanitaires, on a en revanche établi depuis longtemps un lien de cause à effet entre les 250 produits toxiques que les fumées et la suie contiennent, d’une part, et les maladies pulmonaires et le cancer d’autre part.  »Nous sommes tous des fumeurs ici« , dit Okey, »mais sans cigarette". Les installations pétrolières implantées dans la région qui entoure Ebocha trouvent que cela leur coûte moins cher de brûler chaque jour quelques 330 millions de m3 de gaz, contribuant ainsi au réchauffement général, que de le vendre. Elles nient le fait que les torchères sont à l’origine des maladies. La haute cour de justice du Nigeria a fixé une échéance pour mettre fin aux torchères, soit mai 2007. Les gaz seraient injectés dans le sous-sol ou acheminés par camion et par des conduites pour être vendus. Mais les autorités s’attendent à ce que les torchères brûlent bien des années encore après cette échéance".

      Par conséquent, vous comprendrez facilement que je n’ai pas mentionné ce dernier point car les autorités nigérianes elles - mêmes ne se font aucune illusion sur l’arrêt des torchères en mai 2007.

      Enfin, encore une fois et au risque de me répéter, ce n’est pas le mode de financement qui est en cause, qu’on y adhère ou pas, mais le fait que d’un côté on aide les gens à se soigner et que d’un autre on contribue à les rendre malade. Il y a d’autres fondations qui se soucient du caractère éthique de leurs investissements en nommant des mandataires (proxies) qui vont vérifier ce critère auprès des entreprises concernées, pas uniquement comme des gendarmes mais aussi comme des conseillers. C’est ainsi qu’en Afrique du Sud, à l’époque de l’apartheid, ils ont réussi à persuader des entreprises de ne pas investir dans ce pays, contribuant ipso facto à mettre fin à ce régime de ségrégation ; ce fait est mentionné dans l’enquête du L.A. Times à laquelle je vous renvoie. Cela prouve que l’on peut financer une fondation sans pour autant investir dans des sociétés dirigées par des patrons-voyous. Ce n’est point faire preuve de naïveté que de le dire et affirmer le contraire me paraît relever d’un grand cynisme.


  • loxygene loxygene 22 février 2007 13:52

    ... je trouve cet article intéressant mais injuste car il ne faut pas oublier qu’en France comme aux Etats-Unis, le capital d’une fondation n’appartient plus à son donateur, Bill Gates en l’occurence, mais à la fondation et ce de manière irrévocable. (cf : http://www.ifrap.org/6-actualite/Colloque-2002-10/amathieu.html)

    De plus, Microsoft, on aime ou on aime pas, mais insinuer que Bill Gates donne 80% de sa fortune pour préserver un leadership sur des marchés quasi inexistants c’est ridicule...Dans la même veine, quid de l’intérêt d’un Warren Buffet ?

    Enfin, l’investissement éthique existe et j’espère que les articles du « Los Angeles Times » auront attiré l’attention des administrateurs de la fondation Gates sur la question d’autant plus que les précurseurs et les plus gros fonds en la matière sont américains.


  • Thibo (---.---.40.155) 22 février 2007 13:58

    Euh, je sais pas, c’est peut être une mauvaise idée, mais est ce que l’on ne peut pas continuer à préserver le capital de la fondation et participer au dévelopement d’un pays ?

    Par exemple, créer des banques de micro-crédits ? Créer de nouvelles activités économiques « durables et raisonés » ? Bref aider un pays à ce développer et non aider des entreprises étrangères à piller ses ressources, me parait pas aller contre le modèle d’une fondation « financièrement autonome »


  • Domi (---.---.100.186) 22 février 2007 14:10

    A vous les bien pensant, Qu est ce que vous pensez d une entreprise FRANCAISE comme Total qui collabore avec un des plus « grand » ( par la violence)dictateur de la planète je pense a la birmanie qui prête ses esclaves pour poser des oleoducs pour total en toute connaissance de cause, il n y a que la belgique pour avoir refuser de colaborer avec Total en dénonçant cette situation...mais bien sur c ’est plus important de casser Un Type qui file 30 miliard de dollar pour aider son prochain....


    • Domi (---.---.100.186) 22 février 2007 14:24

      A el gringo

      Ben va donc lire ceci tu seras peut etre un peu moins c...

      http://www.centpapiers.com/spip.php?article819


    • Thibo (---.---.238.241) 22 février 2007 14:34

      La question n’est pas à déterminer qui est le plus méchant entre l’américain et le français ? Mais même si le chiffre (30 milliards) est demeusuré, une fondation ne doit pas pouvoir faire n’importe quoi au nom de son développement ! Car c’est une fondation qui a un but humaniste, elle se doit d’être irréprochable et ne peut sous prétexte qu’elle arrose de ces millions, investir dans des sociétés néfastes au développement à long terme d’un pays. Mais bon, je ne connais rien à l’économie. Mais ma grand mère m’a toujours dit qu’entre 100kg de pomme de terre et un coin de jardin, il fallait choisir le jardin.


  • El Gringo (---.---.100.138) 22 février 2007 14:12

    Que c est triste d etre ignorant en matiere d economie....et ecrire des stupidites comme celle ci.


  • anzbil (---.---.239.50) 22 février 2007 18:11

    Bonjour je voudrais si je peux avoir un ordinateur portable. Je travaille beaucoup dans le domaine de la vaccination mais je n’ai pas les moyens pour m’en offrir un. Je voudrais remercier BILL pour sa comprehension. Je vous prie de bien vouloir lui faire lire ce message. Je sui Africain de la Côte d’Ivoire. ANZIAN A Chargé de formation et suivi au programme élargi de Vaccination Cote d’Ivoire Tel : 225 21 24 25 29 E-mail : [email protected]


  • pak (---.---.48.201) 22 février 2007 21:03

    Je pense qu’on est légitimement jaloux d’un type qui a eu de la chance et qui ne mérite sans doute pas tant de zéro (il est fort pour vendre du vent c’est clair). Je préfère que l’Etat malgré tous ces travers s’occupe des aides plutôt que d’attendre les 5% jetés aux cochons !

    Merci bien pour l’article smiley


  • najeeb (---.---.34.108) 22 février 2007 23:53

    il y a des entreprise dont on devrait bcp plus se mefier que ces ragots (certes fondés mais qui relèvent plus d’info people a mon gout) que vous nous donnez sur microsoft. déjà microsoft ne pollue pas elle produit une richesse a très forte valeur ajoutée elle rémunère très très bien ses salariés. que demande le peuple ? si les éditeurs de logiciels se plaignent de la concurrence ardue que leur oppose microsoft il n’ont qu’à se recycler dans le textile, car c’est pas les quelque procès qu’on leur fait qui vont les ruiner. en fait notre problème c’est que l’ultra-libéralisme des entreprise americaines n’est pas (encore) compatible avec nos moeurs bien que je ne le cautionne pas. je pense par exemple qu’on devrait plus surveiller les société comme sagem et savoir a qui elles vendent le materiel militaire, et j’en passe...


  • Cl4ud3 (---.---.97.155) 23 février 2007 01:47

    on s’en fout des motivations secrètes de bill gates !!!

    le principal, c’est que cet argent va permettre de financer des programmes de recherche médicale, d’équipements éducatifs et informatiques, et cela dans beaucoup de régions de la planète.

    cela veut dire que grâce à cela des vies seront sauvées et des enfants instruits.

    aux USA, les fondations philantropiques font partie du paysage, et c’est presque un passage obligatoire quand on fait forturne : c’est le côté solidaire de l’éducation protestante.

    et vous, qu’est-ce que vous faites pendant ce temps, à part chercher la petite bête et critiquer sans savoir le fond de l’histoire ??? RIEN !


    • pak (---.---.39.137) 23 février 2007 15:03

      Comment savez-vous que l’on ne donne rien, peut-être qu’il faudrait tenir compte des proportions ? Doit-on applaudir un exemple unique au plan mondial de monopole ? Quel rapport avec le libéralisme ?

      Je me moque que les salariés de Microsoft soient très très bien payés, je préfère des salariés payés normalement et de la concurrence !


    • Patrick FERNER 24 février 2007 16:18

      @Cl4ud3

      Parce que vous, à part me critiquer (ce qui est votre droit et vive la liberté d’expression sur Agoravox) vous faites quelque chose ? Plus sérieusement , vous dites « On s’en fout des intentions secrètes de Bill Gates ». Eh bien non, justement : quand on est à la tête de la plus grande fondation du monde on se doit de donner l’exemple ; il est dit à ce propos dans un des articles du L.A. Times que si la fondation Gates révisait sa politique d’investissement, ce serait un véritable séisme dans le monde de la philanthropie. Contrairement à ce que vous affirmez, le fond de l’histoire est parfaitement connu. Et c’est pire que ce que vous croyez. Pour éviter d’alourdir mon article, je n’ai pas cité les autres cas de conflit entre les buts de la fondation et ceux des entreprises dont celle-ci est actionnaire, notamment les industries pharmaceutiques qui, par leurs médicaments vendus à des prix prohibitifs barrent l’accès aux soins pour bon nombre de sidéens et font obstacle à la diffusion des médicaments génériques. Pour de plus amples détails, vous pouvez lire l’article du L.A. Times en français en cliquant sur le lien suivant :

      http://www.rougemidi.org/imprimer.php3?id_article=1377

      En ce qui concerne notre Bill Gates-Janus, une tête tournée du côté de la fondation, une autre du côté de Microsoft, se pose indéniablement la question du conflit d’intérêt lorsque son organisation caritative finance des distributions de matériel et de logiciels informatique : à moins de se tirer une balle dans le pied, Gates ne peut donner que du Microsoft, créant ainsi pour les populations des pays émergents une addiction à ses produits qu’il fera payer par la suite, une fois que la firme de Redmond sera implantée sur le marché à conquérir. Et ne croyez pas, comme le dit un des commentateurs, qu’il n’y a pas de marchés intéressants pour l’informatique dans les pays émergents : l’Angola, le Nigeria, l’Afrique du Sud, pour ne citer qu’eux, sont en pleine expansion économique et ont des besoins en la matière. Dans ce domaine, tout est différent chez le milliardaire sud-africain Mark Shuttleworth qui, voulant mettre l’informatique à la portée de tous, créa Ubuntu, une version simplifiée et entièrement gratuite de Linux Debian. Ne pouvant assurer à lui seul et durablement la gestion de ce projet, il le confia à sa firme, Canonical qui regroupe toute une communauté de programmeurs comme pour les autres distributions Linux. Il a créé la Shuttleworth Foundation qui est une fondation dont le but est de promouvoir l’éducation scientifique, technologique du continent africain, l’open source étant au cœur du programme. Comme vous voyez, il y a d’autres façons de mener des actions caritatives que celles du PDG de Microsoft. Votre commentaire et tous ceux qui vont dans le même sens reflètent un état d’esprit particulier à notre pays en ce qui concerne les Etats-Unis en général et Bill Gates en particulier : Si cette controverse sur ce conflit entre action caritative et pratique des affaires concernait un chef d’entreprise français, les médias se déchaîneraient ; mais dès qu’on franchit l’Atlantique, personne ne parle de cette « affaire Gates » sauf Courrier International, il en est peu pour s’indigner, les autres trouvant cela normal. En France, quand un de nos compatriotes réussit dans le monde de l’entreprise, on le critique, on le jalouse : s’il crée une fondation, on va dire que c’est pour payer moins d’impôt ; mais si c’est un Américain, on le porte au pinacle. C’est le cas pour Bill Gates qui ne manque pas chez nous de thuriféraires, tel Patrick Poivre d’Arvor qui, le recevant dans son journal de 20h lors de son dernier passage à Paris, le fit avec une obséquiosité si dégoulinante qu’il parut parodier sa marionnette des Guignols de Canal+. Reprenant à mon compte une pensée de Blaise Pascal, je dirais : « Vérité en-deçà de l’Atlantique, erreur au-delà ». Comme vous pouvez l’imaginer, je me suis penché sur cette success story et je vous accorde que Bill Gates accomplit jusqu’en 1995 une trajectoire exemplaire qu’il doit à son talent et son esprit d’entreprise. Après, les choses se gâtent : il adopte la méthode « Extend, embrace and extinguish » qui consiste à détourner, au profit de Microsoft, des standards de l’informatique pour ensuite imposer les siens, il étouffa dans l’œuf toute velléité de concurrence en menaçant les fabricants d’ordinateur de ne plus leur livrer de Windows s’ils proposaient sur leurs machines d’autres système d’exploitation comme BeOS (qui renaquit de ses cendres avec FreeBSD, en licence libre). La firme de Redmond se livre à des violations de brevet, et même tout récemment encore puisqu’elle a été condamnée par un jury fédéral de « violation de brevet » au détriment d’Alcatel à qui elle devra verser 1.52 milliards de dollars, voir :

      http://fr.theinquirer.net/2007/02/23/microsoft_va_devoir_verser_15.html

      En mai 1998, Microsoft est attaqué en justice par le gouvernement fédéral et plusieurs états au nom de la loi antitrust ; en 2000, le juge Jackson propose la scission de l’entreprise en deux entités distinctes, ce qui ne se fera pas, l’arrivée au pouvoir de George Bush junior mettant un terme aux poursuites (et pour cause : George Bush senior avait décerné à Bill Gates la médaille nationale de la technologie en 1992). Ces faits parmi d’autres ont été largement diffusés et commentés dans les médias américains ; ils ont considérablement dégradé l’image de Bill Gates et de sa société aux Etats-Unis, au point que l’on se demande si la Bill & Melinda Gates Foundation n’a pas été en grande partie créée pour redorer le blason terni de Gates/Microsoft, le destin de l’homme et de son entreprise étant intriqués. L’image qu’on en a chez nous correspond à celle qu’en avaient les Américains il y a plus de dix ans, de sorte quelle repose sur une mythologie qui n’a plus cours aujourd’hui comme ces étoiles qui, longtemps après leur extinction, illuminent encore le firmament.


  • criket (---.---.50.240) 24 février 2007 23:20

    A lauteur je partage totalement tes inquietudes, je suis chercheur aux USA et lorsque j ai parle de cet etude j ai eut droit a un mur. tout le monde lui trouve des excuse meme certains postdocs africains qui ne trouvent rien a dire a la strategie de Bill mais son admiratif de sa reussite Ce me laisse perplexe. Ce qui compte c est l argent qu il verse. Par ailleurs au niveau communication, c est impressionnant comme chaque million donne est mediatise ici. Par ailleurs, je suis d accord avec l’ image des USA mais elle va changer dans dix ans (les boss actuels qui ont la cinquantaine, ont realise leur etudes ou leur postdocs a la periode dor culture, rayonnance des EU, dollars fort). les postdocs dans mon labo (30 dont 2 americains) ne feront pas cette promotion (notre institut a ete elu meilleur institut de recherche !) dont 70% sont chinois : les EU ne sont pas mieux equipe. La politique est critique. Culturellement, Holywood quand on a que ca et les series ras le bol. En France vous avez la version traduite pour les francais et je peux vous garantir que ca change tout. Les sarkosy et autres sont TOTALEMENT deconnectes de la realite. Sorte de votre 4bx4. http://agoravox.fr/smileys/mort_de_rire.png


    • arturh (---.---.119.98) 25 février 2007 08:54

      Tu es chercheur dans le meilleur labo américain et moi je suis le pape. Salut collègue.


  • (---.---.149.144) 25 février 2007 13:53

    Cet article est trés intéressant pour explorer la différence entre la droite et la gauche !

    car si je suis de droite, et que je constate que quelqu’un, quel qu’il soit, fait un don, j’apprécie qu’il ait fait un don.

    Par contre, si je suis de gauche, face à un don, il me faut « sonder les reins et les coeurs » ! pour savoir si le don est noble, témoigne d’une belle âme, ou si au contraire, je dois le considérer comme une mauvaise excuse à une multitude de mauvaises actions, auquel cas, j’accepte le don en dénigrant le donateur. smiley


    • Rocla (---.---.111.149) 25 février 2007 16:07

      144,

      Il s’ agit d’être digne d’un don .

      Rocla


  • Imaginus (---.---.68.157) 25 février 2007 18:59

    Ce qu’il y a de drole avec Bill Gates c’est qu’il est incapable malgres sa fortune de faire quelquechose de positif et de laisser son empreinte dans l’histoire autre part que dans la case « A fait perdre un temps precieux a l’informatique mondiale ».

    Pathetique. Epongé la dette du tier monde ? Un projet monumental ? Et puis quoi encore...


    • arturh (---.---.119.98) 26 février 2007 06:48

      Heureusement que nous français, et en particulier un petit génie de l’informatique nommé imaginus, va permettre au monde entier de rattraper le temps perdu.


  • arturh (---.---.119.98) 26 février 2007 15:20

    L’auteur commence son article par un : « Au préalable, il n’est pas inutile de rappeler qu’une fondation aux Etats-Unis a le droit de posséder un portefeuille de valeurs mobilières pour financer ses bonnes œuvres, chose impensable chez nous. »

    Pourquoi pas. Mais peut-être aurait-il été nécessaire de rappeler que Bill Gates, et ça ne le met pas à l’abri de toute critique, est aujourd’hui le symbole même de la Révolution Industrielle Informatique et Numérique qui a duré, comme toutes les révolutions industrielles, un quart de siècle environ, de 1975 à 2000.

    L’auteur aurait pu alors remarquer que jusqu’au milieu du 20ème siècle il aurait été « impensable chez nous » que nous passions intégralement à côté d’une révolution industrielle. Ce fut pour tant le cas. La France, qui avait été aux avants postes des précédentes révolutions, qui avait inventé le moteur à explosion, l’avion à moteur. La France a inventé le moteur rotatif qui a ouvert la voie à l’aviation moderne, le cinéma.

    Et la France n’a pas été capable de concevoir un Opérating System ou même un simple traitement de texte ou un tableur qui fasse référence.

    Au contraire la France a gaspillé son immense potentiel dans de piteuses entreprises de type soviétique comme le Minitel ou la « Mission Informatique », de triste mémoire.

    Pour la première fois dans l’Histoire, la France (et l’Europe toute entière d’ailleurs) est entièrement passée à côté d’une Révolution Industrielle.

    Alors allons-y, les roquets, aboyons aux mollets du géant, ricanons, il nous reste au moins ça.

    Où alors laissons ça aux américains, qui savent critiquer Bill Gates beaucoup mieux que nous, car au moins ils savent de quoi ils parlent, et retroussons nous les manches.


    • Patrick FERNER 26 février 2007 17:18

      @Arturh

      D’accord avec vous : si l’Europe a su faire Airbus et Ariane, elle a totalement échoué dans le domaine de l’informatique. Savez vous que l’inventeur de l’ordinateur portable est un ingénieur français d’origine vietnamienne, N’Guyen ? Il réalisa son prototype en le casant dans une valise en plastique, (de type Samsonite ou Delsey) pour la proposer à nos industriels qui lui rirent au nez ; de guerre lasse, il franchit l’Atlantique pour aller aux USA qui surent accueillir cette invention comme elle le méritait.

      Pour la place que tient Bill Gates dans l’informatique, une analogie avec Henry Ford me vient immédiatement à l’esprit : le premier a popularisé le PC, le second la voiture en inventant la fabrication à la chaîne. Ils ont su être là au bon moment. Il y a incontestablement une réussite quand 90% des PC dans le monde sont équipés de Windows (95% pour l’Europe). Mais qu’arriva-t-il par la suite à Henry Ford ? Il s’endormit sur ses lauriers en continuant à produire son modèle unique, le fameux modèle T tandis que son concurrent, la General Motors créa toute une gamme de voitures et supplanta définitivement Ford. Henry Ford avait oublié d’innover dans la voiture elle-même. Il est en train de se produire la même chose pour Microsoft qui, sur le plan de l’innovation technologique, non seulement n’apporte rien (exception faite de sa suite bureautique Office), mais fait plutôt figure de suiveur (pour ne pas dire plus) en la matière. Comme la firme de Redmond a voulu transformer sa position dominante en monopole, elle a freiné, par ses pratiques anticoncurrentielles, l’innovation technologique. Si on veut bien se pencher sur l’histoire de l’ordinateur individuel on peut constater que c’est Xerox qui a inventé la souris et l’interface graphique lesquelles ont été reprises par Apple qui à son tour a apporté tout un lot d’innovations (clé USB entre autres) reprises sur les PC. L’invention en informatique n’est pas morte en France ou en Europe, mais il n’y a personne pour la développer, la preuve avec Linux : c’est un finlandais, Linus Thorvald qui le réalisa et que croyez-vous qu’il fit ? Il partit lui aussi aux USA pour développer son projet.

      Cela dit, toutes ces considérations sont hors sujet par rapport à mon article qui traite de l’action caritative de Bill Gates et c’est pourquoi, contrairement à votre souhait, je ne les ai pas développées dans ce cadre. En revanche, je tenais à ajouter quelques précisions à vos arguments dans le cadre de cette réponse.

      Là où par contre j’ai du mal à vous suivre, c’est de considérer que, comme nous sommes passés à côté de cette révolution informatique, nous devrions nous interdire toute critique et la laisser aux Américains. Curieux raisonnement qui dénote ce qui semble être devenu en France un sport national : l’autoflagellation et la détestation de soi. Je ne suis pas un professionnel de l’informatique, seulement un utilisateur qui fait partie de ce qu’on appelle le « grand public » et en tant que tel, je suis parfaitement fondé à soumettre à la critique les produits Microsoft, surtout lorsque la concurrence fait défaut, même si les choses commencent sérieusement à bouger de ce côté-là. Et pour l’action caritative de Bill Gates, c’est simplement en tant qu’être humain qu’elle doit être évaluée selon les critères de désintéressement, de considération à l’égard d’autrui, de vraie solidarité. Si en France on n’a pas plus d’informatique que de pétrole, il nous reste la littérature et un personnage de théâtre auquel Bill Gates me fait penser : Tartuffe.


  • Depi Depi 1er mars 2007 14:05

    Et le fait qu’il lègue 95% de sa fortune à sa fondation à sa mort, c’est aussi un investissement pour que ça lui rapporte ?


  • Le vénérable du sommet (---.---.198.106) 4 mars 2007 03:43

    Il est très bien Mr Gates !!! La dernière fois que je l’ai rencontré, il ne m’a volé que 100 € et en plus il m’a donné un billet de 5, sympa non ?? D’ailleurs la preuve, regardez je l’ai là. Ah non tiens !! C’est un avoir sur l’achat d’un Windows Vista ... smiley


  • Igor (---.---.120.250) 30 mars 2007 12:47

    Je suis désolé de vous contredire mais on ne peut pas dire que l’article du Los Angeles Times ait été écrit juste pour le plaisir de critiquer ; il a été écrit par un des cadre du Los Angeles Times qui est un journal extrêment sérieux et est très documenté ; si je me souviens bien la version internet doit faire 10 ou 12 pages. Il n’en reste pas moins qu’il faut apprécier l’action de la fondation Gates dans sa globalité. Il est vrai qu’elle investit dans des entrprises douteuses mais d’un autre côté elle apporte beaucoup, à l’échelle mondiale dans le domaine de la santé et dans le domaine de l’éducation. Comme tout jugement, celui que nous portons sur les organisations humanitaires doit pour être juge prendre en compte la situation dans sa complexité.


Réagir