Châteaux de cartes
Le 11 septembre 2001 fait partie de ces
rares dates dont le simple énoncé suffit à désigner l’événement auquel
on veut faire référence. Ce qui s’est passé ce jour-là est si
fondamental que les suites s’en font encore sentir aujourd’hui.
Mais
tellement de choses ont été dites, dans un sens comme dans l’autre,
qu’un quidam ne saurait y retrouver ses petits et ne pourrait se faire
une opinion. De plus, l’esprit humain a ceci qu’il modifie toujours un
peu ce qui vient à lui. Il interprête, pour faciliter la compréhension
de concepts qu’il ne maîtrise pas forcément. En général, c’est là que
les ennuis commencent...
Les événements médiatiques ont ceci qu’ils imprègnent la mémoire des gens, sans pour autant leur donner les clés pour tout comprendre. Ce n’est que bien après, lorsque l’émotion fait place à la réflexion, que l’on peut se demander si ce à quoi on a assisté était réel ou non. Et si ce que les autorités nous en ont dit est la stricte vérité, un mensonge éhonté, ou pire encore, un mélange des deux.
Ce fut un ensemble d’immeubles de bureaux construits à Manhattan. Le besoin de nouveaux espaces était tel que dès 1946, il fut décidé de concevoir un groupe d’immeubles destinés à l’activité économique. Le projet patina un temps, dut quitter le site originellement choisi et ce n’est qu’ en 1960 que les premiers plans furent dressés. Le projet était alors sous l’égide du Port de New York, un organisme public cogéré par les Etats de New York et du New Jersey. Le projet traina encore un peu, car les occupants du site choisi furent exigeant quand aux conditions de leur déménagement. Mais en 1964, les plans définitifs furent rendus public. Les travaux débutèrent en 1966 et s’achevèrent en 1972, pour une inauguration officielle l’année suivante.
Las, l’ouverture des bureaux à la location intervint au moment du premier choc pétrolier. La clientèle prévue ne se bouscula pas au portillon et les immeubles abritèrent les premières années les services gouvernementaux.
La renommée du site se développa tout de même. La proximité de Wall Street fit que de nombreuses firmes financières choisirent de s’y installer, contribuant à l’essor du site.
En 1998 cependant, le Port de New York décida de privatiser le complexe afin de réduire les dépenses publiques. Il fut acheté en Juillet 2001 par Larry Silvestein, un riche investisseur, qui était deja propriétaire d’un immeuble en bordure du complexe. La transaction effectuée, l’immeuble en question fut rebaptisé WTC 7. Larry eut la présence d’esprit de ne pas négliger d’assurer son nouvel ensemble, bien que tous les contrats n’aient pas tous été finalisés le 11 septembre, jour de la destruction du complexe.
Comment furent conçues les tours ?
Les tours 1 et 2 étaient baties selon le même principe, le prismatisme. Un concept révolutionnaire pour l’époque, qui permettait de contruire de hautes structures en un temps record. Autour d’un noyau central en béton, les étages avaient une structure en treillis et le plancher était fait de béton armé, qui prenait appui sur les poutres extérieures. On avait alors pour résultat une structure à la fois légère, stable et rigide, ou les forces étaient équitablement réparties, ce qui garantissait la solidité de l’ensemble.
Une fois construites, les tours furent vendues comme étant très sûres. Le noyau central (ou se trouvait les ascenseurs et les escaliers) portait 60 % de la charge et les poutres extérieures 40 %. Mais elles avaient été conçues pour pallier à un éventuel impact aérien. Les poutres restantes ainsi que celles du noyau central devaient alors supporter la surcharge.
Construites à la fin des années 60, les tours devaient résister à l’impact d’un boeing 707 à pleine charge, soit un peu plus de 100 000 tonnes.
Bien entendu, les risques d’incendies étaient aussi prévus. Le béton et le métal des tours étaient entourés de produits ignifuges. Mais même les plus performants de ces isolants ont leurs limites. Ces mousses n’ont d’ailleurs pas une durée de protection illimitée. Elles doivent permettre à la structure de résister le temps que les pompiers interviennent. La législation prévoit un temps minimum de deux heures de protection, ce qui est semble t-il suffisant.
Le problème, c’est que le temps ayant passé, les 707 qui avaient servis d’étalon pour la protection avaient été remplacés par des avions bien plus massifs.
Et surtout, la protection incendie allait se montrer défaillante à plus d’un titre.
La journée du 11 septembre 2001
Le 11 septembre, les tours furent frappées chacune par un avion de ligne détournés et jetés volontairement sur les immeubles.
A 8 h 46 (heure locale), un 767 heurta la première tour de plein fouet. Sa masse était d’environ 200 000 tonnes. Le double d’un 707.
A 9 h 03, alors que les caméras du monde entier (en tout cas celles de CNN et des autres grands networks...) filmaient l’incendie du premier impact, la tour sud fut frappée à son tour, en direct. L’avion était également un 767.
La tour sud s’effondra la première, à 9 h 59. La tour nord suivit une demi-heure après.
Les immeubles voisins subirent les ondes de choc des effondrement, ainsi que les impacts des débris projetés lors des crashs des avions. Jugés irréparrables, les batiments furent démolis dans les mois qui suivirent. La tour 7 n’eut pas une telle longévité car elle s’effondra en fin d’après midi ce même 11 septembre.
La chute des tours fut rapide. Très rapide. Certains disent même trop rapide.
Diverses théories ont été échaffaudées pour expliquer l’effondrement de ces structures censées résister à un crash aérien.
Si on excepte les tenants de la théorie des explosifs, tous les architectes et les ingénieurs sont d’accord sur le fil général des événements.
La tour encaisse l’impact. L’avion pénètre dans l’immeuble en détruisant une partie des piliers extérieurs et atteint le noyau central qui est en partie détruit. Pourtant, l’immeuble ne s’effondre pas immédiatement.
La raison en est sa structure : les piliers détruits sont compensés par ceux restés intacts, qui jouent leur rôle tout comme il avait été prévu dès le départ.
Hélas, le choc a aussi pulvérisé une partie des protections incendies, et le feu démarré au kérosène se poursuit et s’entretient avec les combustibles (bois, papiers, plastiques et autres) présents sur place. Ce feu atteint une température de 250 à 500 degrés selon les experts et les pompiers. C’est insuffisant pour faire fondre les piliers restant, mais assez pour leur faire perdre de la rigidité, d’autant plus rapidement que les piliers restant doivent supporter une charge supérieure. Et moins un pilier est rigide, moins il peut supporter de poids.
Les pompiers eux, ne peuvent accéder au coeur de l’incendie : les escaliers sont détruits. La tour est beaucoup trop haute pour y accéder de l’extérieur, et les systèmes anti-incendie automatiques ont été pulvérisés par l’impact de l’avion. Le feu est donc libre de se répandre, tant qu’il y a des carburants.
Amollis par la chaleur, les piliers du coeur restant finissent donc par lacher, entrainant les planchers solidaires de béton armé. L’avion ayant heurté l’immeuble au niveau du 92è étage, ce sont donc l’équivalent de plus de 20 étages qui se mettent à tomber sur le reste de la tour. La force de gravité fait le reste et en quelques secondes, il ne reste plus rien du château de cartes.
Le cas de la tour numéro 7
La tour numéro 7 est un cas à part du complexe. Parce que au départ, l’immeuble n’en faisait pas partie...
L’immeuble était propriété de Larry Silvestein. Quand ce dernier racheta le WTC, l’immeuble fut rebaptisé et intégré administrativement à l’ensemble.
Sa conception était aussi différente. L’immeuble remplaçait un batiment plus ancien dont il reprenait une partie des fondations. Ce qui expliquait la répartition étrange des piliers des fondations.
L’immeuble abritait de nombreux services étatiques, ainsi qu’une partie de divers organismes qui composent les services secrets (!) américains.
Pour cette raison, le batiment possédait ses propres groupes électrogènes, ainsi que des réserves de carburant pour les faire fonctionner.
Le 11 septembre, aucun avion ne heurta cet immeuble. Mais sa proximité avec la tour nord et le fait que la tour 6 du complexe n’était qu’un petit immeuble de 7 étages fit qu’il fut heurté par des débris incandescents de l’impact du premier avion. La structure fut fragilisée par le choc, puis les incendies qui s’y déclenchèrent. Constatant, en accord avec les pompiers de New York, que l’immeuble était perdu, le propriétaire accepta de faire retirer les derniers hommes du feu et de laisser le batiment à son sort. Le 7 WTC s’effondre en fin d’après-midi.
Le Culte du Complot
Avec tous les services sensibles présents au sein du 7 WTC, il n’est au final pas vraiment étonnant que beaucoup de questions restent encore sans réponses au sujet de son effondrement. La théorie actuelle de l’incendie et du choc qui a miné les structures d’un immeuble aux fondations peu conventionnelles est tout de même acceptée de la quasi-totalité des cabinets d’architectures, qui ne voient rien d’anormal dans le déroulement de la catastrophe.
Mais le culte du secret est aussi un terreau dont se délectent les conspirationnistes, pour qui rien ou presque n’est vrai dans la Version Officielle.
Il est vrai que les questions abondent. Et que des reponses sont parfois rares ou semblent tirées par les cheveux.
Ainsi le gros du bataillon des conspirationnistes est convaincu que les trois batiments, ou en tout cas un des trois, ont ou a été détruit de façon volontaire, avec des explosifs.
Pour les tours 1 et 2, les comploteurs s’appuient sur le fait qu’ aucune enquête n’a été dilligentée pour trouver des traces d’explosifs, ainsi que le veut la procédure criminelle américaine.
C’est un point exact. Mais comme je l’ai signalé dans un post précédent, ces deux immeubles ont été heurtés par un avion chacun. La théorie comme quoi les enqueteurs ont délibérément omis de rechercher des explosifs pour la bonne et simple raison qu’ils estimaient d’office que le choc puis les incendies étaient la cause première de la destruction me semble valable. D’un point de vue procédurier fautif, mais logique. Un policier qui voit un homme se faire abattre par une arme a feu ne va pas chercher sur la victime des traces de noyade.
En ce qui concerne la tour 7 (ainsi que pour certains, les tours 1 et 2), le problème est différent.
Les comploteurs s’appuient sur deux points. La chute rapide de l’immeuble, qui ressemble à ce qui se produit lors d’une démolition controlée, et une enquête indépendante qui affirme trouver des traces de thermite (ou de thermate, ce point n’est pas définitif comme vous le verrez après.).
Leur hypothèse de base est que la tour 7 a été rasée volontairement par les services américains afin de détruire facilement et rapidement des preuves montrant que le gouvernement de l’époque SAVAIT qu’un attentat de grande ampleur allait se produire (le Laisser-faire), ou que le gouvernement américain AVAIT programmé l’attentat (Théorie du Travail Intérieur).
L’apparente destruction contrôlée servant bien entendu de preuve. Ces images en feraient foi :
http://www.youtube.com/watch?gl=FR&...
Bien entendu, les complotistes laissent de nombreuses questions gênantes sans réponses.
Par exemple, comment les explosifs auraient pu être mis en place, sachant qu’une démolition controlée nécessite des semaines, voire des mois de travail de sape et de minage. Et même si l’immeuble appartenait à des services secrets, comment garder discrets des travaux très bruyants et nécessitant du matériel assez lourd ? Ce point n’est jamais dévelloppé.
Cette preuve est, malheureusement pour les complotistes, réfutée par les images qui suivent : http://www.youtube.com/watch?gl=FR&...
Cette vidéo montre les dégats subis par le 7 WTC lors de la chute de la Tour Nord. On peut également y voir les images des incendies qui y ont fait rage. On voit également la chute d’un autre angle, qui montre que loin d’être une démolition controlée, le 7WTC se brise en fait en deux : la façade avant et le toit-penthouse chutent en premier, suivis par le restant de l’immeuble deux secondes plus tard.
Le second point, qui a relancé la thèse du complot, serait la présence d’un explosif, la thermite, dont des résidus auraient été découverts dans les poussières du 7 WTC.
Premier point faux, la thermite n’est pas un explosif à la base. C’est ce que les ingénieurs appellent un incendiaire. C’est un mélange de poudre d’aluminium et d’oxyde de fer. Incendié, le mélange réagit très fortement en atteignant une température de 2500 degrés. Le mélange est utilisé pour percer des poutres métalliques, ou bien pour souder.
Une variante de la thermite, la nanothermite, utilise une poudre plus finement moulue. La réaction n’en est que plus intense et violente. Son coût est apparemment très très élevé et elle n’est pas utilisée dans l’industrie. Par contre, c’est un excellent carburant solide pour fusées d’appoint.
Une autre variante de la thermite, la thermate, est composée de deux tiers de thermite et d’un tiers de nitrate de baryum et d’un peu de soufre. Le mélange a pour but de catalyser la réaction chimique de façon plus efficace.
Steven E. Jones a relancé la théorie du complot en prétendant avoir trouvé des résidus issus de thermite qui n’a pas réagi. Son article a été publié dans une revue danoise mais pour le moment, aucun grand journal tels que « Science » ou « Nature », les bibles du milieu scientifique, ne s’en font l’écho.
Outre le fait que Jones est connu pour certaines positions plus que controversées (tels que la défense de la fusion froide ou la visite de Jésus chez les Mayas), ses analyses sont très discutées car ses expériences ont de sérieuses failles procédurales, et ses conclusions apparaissent comme très peu concluantes.
Ainsi, pour justifier la présence de thermite, il argue de la présence de fer, de chrome et d’aluminium dans les poussières. Il ne doit pas savoir que l’acier, qui était abondant dans les tours, est composé de fer, de carbone, mais aussi de chrome et d’aluminium.
Il se base également sur la présence de soufre. Mais le soufre est un composant du gypse, que l’on retrouve dans le plâtre.
Le lecteur curieux en saura plus en cliquant sur ce lien : http://www.bastison.net
Plus précisément dans la rubrique « l’alchimie du complot », ou les failles de raisonnement de Jones y sont détaillées.
On voit donc qu’en ce qui concerne les tours du World Trade Center, nulle mauvaise magie républicaine n’est nécessaire pour expliquer la destruction du complexe. On peut bien entendu déplorer l’usage qui fut fait de l’événement par la suite, mais cela ne remet pas en cause la version actuelle du cours des événements.
Dans un prochain post, nous verrons ce qu’il en est des autres événemenst qui se produisirent également ce jour-là, à savoir l’attaque sur le Pentagone et ce qui advint du quatrième avion détourné ce jour-là.