mardi 9 juin 2015 - par Dwaabala

Comment en arrive-t-on au marxisme ?

En contradiction avec la généralité du titre qui cependant ne prétend pas qu'on est devenu marxiste, ce qui serait faire preuve de présomption au regard de la profondeur de pensée, du sens politique, de l'étendue des connaissances et de l'ampleur des études sérieuses et originales que cela implique, il s'agit ici simplement de mon histoire personnelle.

Guerre de l'État français contre la libération de l'Algérie, après celle de l'Indochine et alors que la guerre des B 52 contre le Vietnam n'a pas commencé. Guerre froide contre le camp socialiste. Collaboration de classe des socialistes (la SFIO) aux niveaux parlementaire et exécutif. Luttes ouvières, grèves et grandes manifestations, Maurice Thorez et le Parti communiste français de l'autre côté. Telle est l'ambiance générale et extérieure.

Un professeur d'histoire assez calé en première, mais plus enclin à se placer du côté de Louis XVI, des peines de Marie-Antoinette, et des Chouans qu'à s'enflammer pour Marat et Robespierre. Moi, idiot pendant ce temps, armé d'un Bic comme lance-boulettes ou toujours prêt à ponctuer d'une vanne la phrase du professeur.

Avec le recul, je juge malgré tout avec indulgence cette manifestation puérile et vaine, embryonnaire, de la lutte des classes, que le professeur savait enregistrer pour me la revaloir en conseil de classe, celui de première cette fois.

Il y avait bien quelque rare fils de communiste, ou plus simplement d'athée vers lesquels allait ma sympathie lors des discussions qu'on pouvait avoir à cet âge.


C'est sans doute à cela que je dois de m'être retrouvé un jour avec un exemplaire très fatigué de « L'État et la révolution », Éditions de Moscou, de Lénine sous les yeux. Maintenant il suffit de tapoter pour l'avoir sur le net. Ce ne fut donc pas par« Le Manifeste » que je commençai et que je n'appris à savourer que plus tard. Si certains prétendent que la lecture d'un livre a décidé de l'orientation de toute leur vie, je ne saurais qu'acquiescer pour ce qui concerne « L'État et la révolution », mais pourquoi raconter ici ce qui n'est que fadaises ? Il faut bien justifier le titre, la voici la simple raison.

L'année suivante, autre professeur tout aussi respectable, mais aussi bien orienté que le précédent l'était sur la Révolution, et cette fois sur la Commune. À laquelle je dois un jeudi après-midi de retenue.C'était l'époque de Marx, évidemment. Un mot en passant du professeur sur celui-ci : - Son« Capital » est impénétrable.
Les années passèrent, et je suis reconnaissant envers ma compagne de me l'avoir offert (8 volumes cartonnés bordeaux, lettres dorées, aux Éditions sociales) pour un anniversaire. On le trouve aussi en ligne aujourd'hui, ainsi qu'entre autres œuvres des pères fondateurs  : « L'Anti Dühring, ou : Comment M. Dühring bouleverse la science », le livre de chevet de tout militant comme le désignait Lénine. Parce que, entre temps j'avais adhéré au Parti.

Je lis encore aujourd'hui que K. Marx serait abscons ; alors que le « Manifeste » qui est maintenant dans les programmes ne circulait que sous le manteau, comme s'il s'était agi de quelque « Paris Hollywood » aux photos bistres où les parties les plus intimes étaient soigneusement gommées, ou d'un ouvrage pornographique, et alors que je retourne assez souvent au « Capital » qui, au moins dans son Livre I, est absolument limpide, je juge utile de conclure sur deux citations.

La première, celle de L. Althusser, en introduction au « Capital » a le mérite de mettre le doigt sur une réalité, mais sans l'expliquer de manière entièrement satisfaisante.

« C’est un paradoxe que des spécialistes intellectuels hautement « cultivés » n’aient pas compris un livre, qui contient la Théorie dont ils ont besoin dans leurs « disciplines », et qu’en revanche les militants du Mouvement Ouvrier aient compris ce même livre, malgré ses très grandes difficultés. L’explication de ce paradoxe est simple, et elle est donnée en toutes lettres par Marx dans Le Capital, et par Lénine dans ses œuvres .
Si les ouvriers ont si aisément « compris » Le Capital, c’est qu’il parle, en termes scientifiques, de la réalité quotidienne à laquelle ils ont affaire : l’exploitation dont ils sont l’objet du fait du système capitaliste. C’est pourquoi Le Capital est aussi rapidement devenu, comme le disait Engels en 1886, « la Bible » du Mouvement ouvrier international. En revanche, si les spécialistes d’histoire, d’économie politique, de sociologie, psychologie, etc. ont eu et ont encore tant de mal à « comprendre » Le Capital, c’est parce qu’ils sont soumis à l’idéologie dominante (celle de la classe dominante), qui intervient directement dans leur pratique « scientifique », pour en fausser et l’objet, et la théorie, et les méthodes. Sauf quelques exceptions, ils ne se doutent pas, ils ne peuvent pas se douter de l’extraordinaire puissance et variété de l’emprise idéologique à laquelle ils sont soumis dans leur « pratique » même. Sauf quelques exceptions, ils ne sont pas en état de critiquer eux-mêmes les illusions dans lesquelles ils vivent, et qu’ils contribuent à entretenir, parce qu’ils sont littéralement aveuglés par elles. Sauf quelques exceptions, ils ne sont pas en état de réaliser la révolution idéologique et théorique indispensable pour reconnaître dans la théorie de Marx la théorie même dont leur pratique a besoin pour devenir enfin scientifique. »

La deuxième citation, celle de M. Christophe Darmangeat dans son cours de faculté, va beaucoup plus loin.

« Ce n'est pas un hasard si le grand essor de la théorie néoclassique [celle des néolibéraux d'aujour'hui] date des années 1870, juste après les publications de Marx et l'émergence d'un puissant mouvement ouvrier révolutionnaire (fondation de l'Association Internationale des Travailleurs en 1864, Commune de Paris en 1871). Avec ces événements, la période où un Ricardo, représentant en économie de la bourgeoisie ascendante, pouvait se permettre de théoriser la lutte des classes pour le compte de celle-ci, est définitivement révolue. Plus que jamais, l'économie devient politique, et les positions se tranchent. D'un côté, les partisans du système capitaliste qui rejetant la valeur travail, nient ainsi l'exploitation et proclament que le système sert au mieux les intérêts de tous. De l'autre, ses adversaires socialistes (à l'époque, le terme de socialiste est presque toujours synonyme de révolutionnaire) qui dénoncent le caractère exploiteur et transitoire du système capitaliste, et proclament leur volonté de préparer son renversement. Entre les positions théoriques sur la question de la valeur, comme entre les positions politiques vis-à-vis de la société capitaliste, il n'y a guère de place pour un juste milieu hypothétique. Notons d'ailleurs que ce juste milieu, à supposer qu'il puisse exister sur le plan politique, n'a aucun sens en matière de théorie économique : il n'y a pas de théorie intermédiaire entre celle de la valeur-travail et celle des néoclassiques [des néolibéraux], entre l'affirmation de l'existence de l'exploitation ou sa négation. De ce point de vue au moins, le vieux débat deux fois séculaire sur la loi de la valeur n'a pas pris une ride. »

Un simple mot : c'est bel et bien aux éditions du parti de la classe ouvrière et au camp socialiste que je dois ce que je sais du marxisme. Que j'en suis « arrivé au marxisme ».



29 réactions


  • lsga lsga 9 juin 2015 13:31

    L’État et la Révolution ??? Pour illustrer le Marxisme ??? 

    :facepalm :
     
    Le Léninisme est un recul par rapport au marxisme, un retour à l’idéalisme hégélien. Bon, je vais lire l’article

    • lsga lsga 9 juin 2015 13:44

      bon, je comprends pourquoi cette couverture vu que c le 1er livre lu...
      Par contre la citation de Darmangeat... La « valeur » travail ? Mais quelle saloperie petite bourgeoise, anti-révolutionnaire. J’ai pas la citation sous la main, mais Marx disait un truc du genre : « Quand le bourgeois te dit que ton devoir est de travailler, répond lui que ton devoir c’est plutôt de le renverser ! » 

       
      l’abolition du travail est réclamée dès l’idéologie allemande, et l’abolition du salariat devient la revendication centrale, révolutionnaire, par excellence. Le Livre 3 du Capital repose tout entier sur l’analyse de la mécanisation du travail, et la perspective de libérer les êtres humains de l’obligation de travailler. La « valeur travail » : c’est l’essence même du Protestantisme, du Capitalisme. 
       
      Le Socialisme ne fait pas dans les valeurs, ou alors, dans la valeur « Révolution ». Enfin, rappelons que Marx était libéral, rédacteur en chef de la très libérale « Nouvelle Gazette rhénane ». Son travail est la continuation, l’aboutissement, de la réflexion de Lock, Smith, Ricardo. Le Capital commence par reprendre, corriger, et compléter la théorie de la valeur de Ricardo. L’abolition de la propriété privée n’est que l’aboutissement de l’affaiblissement de la propriété privée initié par les libéraux
       
      Bref, les Léniniste et les Marxo-Keynésiens sont passé à côté de l’essentiel de la pensée de Marx, qui vise l’auto-émancipation de la population, la fin de la lutte des classes, la fin de la bourgeoisie, la fin du prolétariat. 

  • howahkan Hotah 9 juin 2015 13:35

    comment le marxisme a du devoir précéder le sionisme..pourquoi ??il le fallait..le sous marin que sont les pseudo gauches devait précéder la naissance officielle du sionisme pour que le lien ne se fasse pas....et aujourd’ui tout devient clair...limpide..


    • lsga lsga 9 juin 2015 13:45

      mais on en a rien à foutre du sionisme : RIEN

      avec ou sans Israël : le Capitalisme aurait été identique.

    • julius 1ER 10 juin 2015 09:06
      avec ou sans Israël : le Capitalisme aurait été identique.

      @lsga

      çà c’est ben vrai ......

  • Dwaabala Dwaabala 9 juin 2015 14:27

    La théorie de la valeur.
    C’est seulement le quantum de travail, ou le temps de travail nécessaire, dans une société donnée, à la production d’un article qui en détermine la quantité de valeur
    Et le temps socialement nécessaire à la production des marchandises est celui qu’exige tout travail, exécuté avec le degré moyen d’habileté et d’intensité et dans des conditions qui, par rapport au milieu social donné, sont normales.


    • lsga lsga 9 juin 2015 15:14

      le temps de travail socialement nécessaire : c’est le patch que Marx a apporté à la théorie ricardienne de la valeur. Il y a une continuité théorique, mathématique, entre les travaux de marx et ceux de ricard (et presque aucune avec les travaux de Bismarck / Keynes )


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 9 juin 2015 14:58

    « au regard de la profondeur de pensée, du sens politique, de l’étendue des connaissances et de l’ampleur des études sérieuses et originales que cela implique »

    Pour arriver au marxisme ? ? ?...
    SANDEC ?...
     :

    -))  smiley  smiley 


  • César Castique César Castique 9 juin 2015 16:37

    "…qu’entre autres œuvres des pères fondateurs : « L’Anti Dühring, ou : Comment M. Dühring bouleverse la science  », le livre de chevet de tout militant comme le désignait Lénine."

    Il faut préciser que L’anti-Dühring, c’est d’Engels. On y trouve cette perle admirable, qui montre le degré de chimérisme que les deux énergumènes du Manifeste avaient atteint :

    « Dès l’instant où la propriété privée des objets mobiliers s’était développée, il fallait bien que toutes les sociétés où cette propriété privée prévalait eussent en commun le commandement moral : tu ne voleras point. Est-ce que par là ce commandement devient un commandement moral éternel ? Nullement. Dans une société où les motifs de vol sont éliminés, où par conséquent, à la longue, les vols ne peuvent être commis que par des aliénés, comme on rirait du prédicateur de morale qui voudrait proclamer solennellement la vérité éternelle : Tu ne voleras point ! »*

    Ce qui signifie non seulement que tout sera à tout le monde, mais encore qu’il y aura assez de tout pour tout le monde : des Hummer et de la Romanée-Conti, des homards et des escaliers Stannah, des consoles MP4 et du crabe royal du Kamtchatka, des frigos américains et des télés 75’’ à écran incurvé… Pour les philatélistes, on réimprimera des One penny orange-rouge de l’île Maurice, plus vrais que les vrais.

    Pauvres ahuris… A l’époque, ils fumaient quoi, les « pères fondateurs » ? Du linoléum, si ça se trouve…

    * L’anti-Dühring, tome I, chapitre IX, La morale et le droit. Vérités éternelles, p. 81


    • Dwaabala Dwaabala 9 juin 2015 17:32

      @César Castique
      Une chose est certaine, c’est que dans cette forme de société personne ne chercherait à voler votre production intellectuelle.
      Parce que une société où les motifs de vol sont éliminés, où par conséquent, à la longue, les vols ne peuvent être commis que par des aliénés, de telles formes de vie en société ont en fait déjà existé et se survivent encore.
      La première chose que les consommateurs de grands crus et les possesseurs de grosses cylindrées devront commencer par ne pas voler c’est le temps du travail exploité d’autrui ; et cela les exploités unis dans leur lutte de classe finiront bien par le leur faire respecter.


    • César Castique César Castique 9 juin 2015 20:24

      @Dwaabala

      « Parce que une société où les motifs de vol sont éliminés... »

      Ils ne peuvent pas l’être. Il y a trop de monde et pas assez de biens à partager. Et puis, il y en aura toujours aussi qui voleront la femme du copain et/ou du voisin. Et ça, ça génère des haines inextinguibles, même entre damnés de la terre.

      « ...de telles formes de vie en société ont en fait déjà existé et se survivent encore. »

      C’est certain, mais je ne pourrais pas retourner à l’existence d’un Mundurucu ou d’un Kolufaup, même sur une durée moyenne de vie de 35 ou 40 ans.

      « La première chose que les consommateurs de grands crus et les possesseurs de grosses cylindrées devront commencer par ne pas voler c’est le temps du travail exploité d’autrui... »

      Ça n’augmentera pas la quantité disponible de château Petrus ou de Picolit d’un seul petit flacon.

      « …et cela les exploités unis dans leur lutte de classe finiront bien par le leur faire respecter. »

      Et bien s’ils croient que cela améliorera leur condition, ils vont éprouver de bien cruelles désillusions. Cela dit, vos utopies se heurtent à toujours plus d’incrédulité. Comme la religion, ce qui est normal, puisque les temps sont au septicisme et à la méfiance.

      Pour ce qui vous concerne plus directement, je crois que l’immense majorité des travailleurs a compris, intuitivement, que le communisme, c’est la méthadone du peuple.

      De votre côté, vous êtes incapable de comprendre que si les prolétaires ne vous suivent plus, c’est que ce que vous leur proposez ne correspond pas à leurs vraies aspirations. 

      Votre émancipation avait un début de sens dans un univers zolaïen, elle n’en a plus aucun au temps de la bagnole pour tous et des vacances sur la Costa Brava.

      Même en flattant les plus bas instincts, comme la jalousie, la concupiscence, la haine de classe, vous ne parvenez plus qu’à mobiliser une toute petite partie des salariés, dans les bureaux de vote, et bien moins encore dans la rue. Votre avenir est derrière vous.


    • Dwaabala Dwaabala 9 juin 2015 20:33

      @César Castique
      Je vous souhaite bon vent dans la société néolibérale qui est promise selon vous à la vie éternelle.


    • César Castique César Castique 10 juin 2015 00:54

      @Dwaabala

      « ...dans la société néolibérale qui est promise selon vous à la vie éternelle. »


      Il est impossible que le seul choix soit entre deux aberrations conçues, l’une et l’autre, pour l’Homme inventé par les philosophes européens du XVIIIe siècle, et qui n’a jamais existé.



  • Dwaabala Dwaabala 9 juin 2015 17:08

    @ Jean-Pierre Llabrés
    @ Volpone
    Merci de votre visite


  • soi même 9 juin 2015 20:34

    Il y a quelque chose qui me dit que c’est la panique chez les cocos, il fleurissent et bougonnes à tous va avec des articles qui présente toujours le communisme comme un idéal potable avec 100 millions de morts ....


    • Dwaabala Dwaabala 9 juin 2015 21:27

      @soi même
      S’il faut tenir les comptes, ceux de la société capitaliste dont l’avenir vous paraît si certain et idéal ne sont pas arrêtés, au bout de seulement deux siècles et quelques d’existence.
      Je vous souhaite à vous aussi un bel avenir dans la société néolibérale puisqu’elle est selon vous la forme parfaite de société, pacifique, humaine, indépassable et éternelle, contrairement à toutes celles qui l’on précédée.


    • CN46400 CN46400 9 juin 2015 21:38

      @soi même


       «  un idéal potable avec 100 millions de morts .... » 

      Si j’en juge par les dégâts humains déjà causés par le capitalisme, les « 100 millions de morts du communisme » sont négligeables ! C’est en milliards qu’il faut compter, tous les jours des « accapareurs » de divers gabarits, et sur toute la planète, piétinent des cadavres....

    • soi même 10 juin 2015 10:44

      @CN46400, sur un certain point tu as raison, le communisme et le dernier avatar du capitalisme cannibale... 


    • Dwaabala Dwaabala 10 juin 2015 11:29

      @soi même
      Il est inutile de chercher à tout embrouiller.

      Ce qui décide de la conception que l’on a du monde dans lequel on vit est la réponse que l’on donne à la question suivante :

      - Oui ou non la société capitaliste (exploitation du travail du plus grand nombre au profit de quelques-uns) est-elle éternelle contrairement à toutes celles qui l’on précédée ?

      L’attitude pratique (politique) que l’on adopte dans ce monde dépend de cette réponse.


    • soi même 10 juin 2015 12:13

      @Dwaabala, j’atens toujours une explication crédible sur les liens entre Trotski et Waals Street ?
       Un des plus grand mystère du communisme, il en à d’autre rassure toi , il est évident si tu commence à les éclaircir au final tu ne pourras plus te prétendre communisme ....


    • Dwaabala Dwaabala 10 juin 2015 13:02

      @soi même
      Les mystères du capitalisme (profit pour quelques-uns, exploitation pour tous les autres) eux ne mériteraient donc aucune attention ?


    • soi même 10 juin 2015 14:16

      @Dwaabala
      , l’ennui , il y a des preuves indiscutables sur Trotsky et la la hautes finances avec Walls streets..
      https://resistance71.wordpress.com/tag/wall-street-et-la-revolution-russe-1917-lenine-trotsky/


  • Norbert 10 juin 2015 19:01

    Merci à Dwaabala pour cet article. Sur l’essentiel je suis d’accord avec lui et pourtant je n’ai que rarement les mêmes positions politiques que lui.
    Isga a souvent des choses intéressantes à dire et l’on devrait pouvoir se réjouir d’un possible échange fructueux pour tout le monde, mais la manière péremptoire employée le gâche. C’est le décalage entre ce que l’on croit être et ce que l’on est qui amène le ridicule ; en l’occurrence je crois que c’est plutôt Dwabala qui serait mieux placé pour jouer les professeurs de Marxisme en face d’ Isga. Faites attention Howahkan, je suis sûr de ne pas toujours comprendre ce que vous dîtes, mais l’état dans lequel tout devient limpide précède quelquefois la folie de peu.


  • CN46400 CN46400 11 juin 2015 08:34

     Je ne sais pas si la version modernisée de votre citation de Rousseau est exacte mais il en reste une qui est incontestable : « Le bonheur est une idée neuve en Europe » d’un montagnard (ancètre des communistes français) de la Convention.


     Pour ma part, j’en suis encore, et jusqu’à plus ample information, à la première phrase que Marx a placé, en 1848, au tout début du Manifeste : « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes »

     Et je constate que les sociétés humaines tendent, au fil des siècles, certains le déplorent, à s’unifier « jusqu’à n’en plus faire qu’une »

    • César Castique César Castique 11 juin 2015 11:57

      @CN46400

      « Le bonheur est une idée neuve en Europe »

      Je trouve ça complètement con. A tel point que ça me fait rire smiley

       « …l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes »

      Encore un postulat. Faut pas boire ça comme du petit lait, l’ami, mais avec tout ce que vous pouvez d’esprit critique. Le Manifeste n’est ni le nouvel Exode ni le cinquième Evangile. C’était pas un interlocuteur du divin, comme Moïse ou Mahomet, votre barbu à vous.

      C’était un type qui n’avait aucune idée de l’infinie diversité des sociétés humaines, et sa haine – une histoire de femme ou de fille de notable, qui a mal tourné, peut-être… - de ce qu’il appelle la bourgeoisie, l’a même conduit jusqu’à idéalisé l’ancien régime : « Là où elle est arrivée au pouvoir, la bourgeoisie a détruit tous les rapports féodaux, patriarcaux, idylliques.  »

      « Et je constate que les sociétés humaines tendent, au fil des siècles, certains le déplorent, à s’unifier « jusqu’à n’en plus faire qu’une »

      Vous devriez lire les anthropologues sur l’imperméabilité des cultures, plutôt que les journaux de l’Empire qui propagent les mots d’ordre de la mondialisation.


    • CN46400 CN46400 11 juin 2015 12:25

      @César Castique


       Marx, comme tout un chacun est aussi un objet de critiques. Il prétend que depuis l’apparition des classes sociales dans les sociétés humaines, c’est à dire postérieurement au « communisme primitif » c’est la lutte entre ces classes qui est à la base de l’évolution de ces sociétés. N’importe qui peut contredire cette affirmation, il suffit, mieux que Marx ne l’a fait, d’étayer votre raisonnement. Pour le moment, contre tous les Nostradamus, il tient toujours la corde, et comme il l’a démontré, c’est bien entre les seigneurs et les cerfs puis, entre les capitalistes et les prolos que tout se joue. Et la partie continue...

    • César Castique César Castique 11 juin 2015 16:08

      @CN46400

      « ...bien entre les seigneurs et les cerfs puis, entre les capitalistes et les prolos que tout se joue. »


      Le clivage dominants/dominés est inhérent à la nature humaine. Il existe déjà au niveau du couple et de la famille, et il y a des hommes battus et des enfants tyrans. C’est une question de force respectivement de faiblesse de caractère. Ni le communisme ni l’anarchisme n’y peuvent rien.

      Marx a tiré de ce clivage des conclusions générales extrêmes, et parfois caricaturales. Il a cru, comme les chimériques intellectuels de son temps, que l’harmonie résulterait de l’égalité entre les hommes, alors qu’elle repose sur la sagesse du dominant et l’adhésion du dominé. 

      L’égalité, c’est la guerre ! Non, parce qu’il y en a de « plus égaux » que les autres, mais parce qu’il y en a qui, très souvent à tort, parfois à raison, s’estiment moins égaux que d’autres.

      Ça s’appelle la frustration, et ça se situe très au-delà des atteintes de la raison, mais pas de la répression dans les régimes communistes, qui ont tous, sans exception, contenu les frustrations, réelles ou imaginaires, et les velléités de revendications, par la schlague.

  • Dwaabala Dwaabala 11 juin 2015 18:52

    La doctrine de @ César Castique se résume ainsi : hostilité au marxisme, quitte à raconter n’importe quoi.


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