samedi 24 juin 2023 - par Jules Seyes

De l’imposture démocratique

Un petit rappel sur les qualités de la démocratie française. On entend beaucoup parler de dictature chez les autres. Et chez nous ?

On va commencer par les choses simples : 

La France n'est pas une démocratie, il vous suffit de regarder les termes inscrits en haut des papiers envoyés par l'état : République française.

Les mots ont un sens et république en a un.

On parle de démocratie athénienne et de république romaine.

Pourquoi ? Car si à Athènes l'assemblée décidait, à Rome, le Sénat détenait le pouvoir, ce qui signifie l'existence d'un corps interposé entre les citoyens et la décision avec la possibilité de faire peser dessus ses intérêts propres.

Autant pour le gouvernement du peuple, par le peuple remisé au rang des jouets pour enfants.

 

Dans une république, la composition sociologique de l’assemblé des représentants détermine la véritable répartition des pouvoirs ainsi déconnectée de la composition sociologique du peuple. (Incarné par le corps électoral dans une démocratie)

Après, se pose La question de la création et de la sélection de ce corps. La mise en place de cursus honorum sans cesse croissants, l'obligation de financer les campagnes électorales créent une barrière à l'entrée. Les appareils des partis constituent également un filtre dont l’efficacité ne saurait être sous-évaluée, nous en reparlerons.

Le financement public largement basé sur le nombre d'élus obtenus rend ce système cyclique et tends à reproduire les résultats passés.

On aurait pu faire autrement, autoriser les citoyens à allouer les aides avec leurs déclarations d'impôts sur le revenu : ils reçoivent une feuille où ils choisissent le parti auquel ils attribuent leur quote-part. (Les Allemands le font avec l'impôt d'église.) 

Évidemment, une mesure de cet ordre recomposerait la classe politique ce serait donc anti démocratique car non souhaité par nos dirigeants.

Aujourd’hui les partis, pour aussi assurer leurs ressources, soutiennent donc les intérêts de leurs principaux financeurs et ça n'est pas le peuple.

Autant pour le : « pour le peuple ».

 

Reste le gouvernement du peuple, et là, l'usage des moyens de répression, des impôts qui permettent de diriger une large partie de la richesse publique, assurent que le peuple soit effectivement gouverné, mais comme un troupeau de bétail privé de possibilité d'objection sérieuse à moins d'accomplir un effort gigantesque dont il n'existe que peu d'exemples dans l'histoire. En France seule rappelons-le six milliards sont attribués chaque année aux médias choisis par le pouvoir. Comment contrer une telle capacité de propagande ? Et nous n’évoquons pas encore les détournements du fonds Marianne destinés à nous protéger des "FAUSSES" informations. Les choses en sont au point que le pouvoir a pu fermer sans protestation RT France seulement coupable d’être financée par les autorités Russes. Faut-il s’étonner après de voir le monde politique, hormis une poignée de Francs-tireurs remarquables de résistance, à une série de déclinaisons du même projet où seule la couleur de la sauce tente d’accommoder la pauvreté du plat ?

 

Le contrôle des partis

Une force politique est selon la définition que nous allons utiliser : De l’argent, des hommes et des idées.

En théorie, les gouvernements issus des élections devraient donc pouvoir représenter les idées de l’ensemble de la population.

Les budgets des partis pèsent à peine une poignée de millions, une donation, un financement participatif devrait suffire à y pourvoir et la campagne 2016 de Bernie Sanders en fut un bon exemple. Maintenant, constatons les limites de l’exercice : Bernie Sanders présent depuis des décennies en politique et avait eu le temps de monter et structurer son organisation. Malgré cela le parti démocrate l’a mis hors-jeu.

Car, fondamentalement, s’il est possible de monter un parti à partir d’idées autour desquelles des hommes s’agrègent, puis de doter cette organisation de ressources propres, c’est un processus long et difficile. Le monument intellectuel du marxisme a exigé un temps considérable pour aboutir.

Et encore, l’œuvre de Marx existe uniquement grâce à la fortune familiale d’Egels dont le généreux financement assurait le quotidien de la famille Marx. Sinon, monsieur Karl aurait dû employer une large partie de sa vie à la gagner au lieu de passer ses jours à la British Library.

Nous sommes donc en présence du facteur inverse, l’argent suffit à créer et vivifier un parti. Il peut permettre d’acheter le temps homme nécessaire pour sortir l’organisation des limbes (Qui parle de Mc Kinsey dans En Marche ?) et le talent des auteurs pour justifier n’importe quelle idée. Je me permettrais de renvoyer les sceptiques à la scène de ridicule (Le film, 1996) où l’abbé démontre l’existence de dieu et pour faire un bon mot annonce : "Et lorsqu’il plaira à votre Majesté, je lui démontrerais que dieu n’existe pas !" Voilà l’exemple type de l’individu mercenaire, talentueux prêt à mettre son intelligence au service de n’importe quelle cause capable de fournir à son mode de vie.

Or, la vie politique a changée. La croissance de la population, la concentration technique de nombreuses branches, font que les montants que peuvent engager les acteurs économiques ou les grandes fortunes sont bien plus importants qu’autrefois. Financer un parti devient donc une activité mineure et aisée. Certes il existe des lois pour limiter, mais elles se contournent facilement : Micro partis, instituts d’études ou fondations pour fournir le programme.

La fondation Jean Jaurès se finance ainsi :

 

Les mécènes sont :

 

Source : Site de la fondation Jean-Jaurès.

La Fondation - Fondation Jean-Jaurès (jean-jaures.org)

Quand à l’institut Montaigne autre grand nom voici ce qu’en dit sa propre fiche Wiki pédia :

L'Institut Montaigne est un laboratoire d'idées français qui défend une vision libérale1,2,3. Créé en 2000 par l'homme d'affaires Claude Bébéar, il est financé par plusieurs grandes entreprises4,5. Il a le statut d'association loi de 1901.

L'Institut Montaigne est présidé depuis 2015 par Henri de La Croix de Castries. Depuis la démission de Laurent Bigorne en 2022, Marie-Pierre de Bailliencourt devient directrice de l'Institut. Elle est une proche de Vincent Bolloré6.

Budget, 7,2Mio en 2021 d’euros d’après la fiche

 

Tout mouvement politique désireux de s’opposer aux politiques actuelles doit donc trouver, en bénévoles ou en argent les moyens de contrer entre 2,3mio et 7,2 mio d’euros de créations de notes, de veille informationnelle. Bonne chance…

A cela s’ajoute le poids médiatique une fois de plus un filtre considérable. Un parti a vocation, à analyser la situation, créer des idées puis à les propager. La COVID, la Guerre en Ukraine ont là encore démontrés la capacité des médias à étouffer toute parole dissidente.

Combien vaut, la couverture de presse (17000 articles) nécessaire pour entre 2016 et 2017 transformer un parfait inconnu en président de la République ? La liberté d’expression existe, en effet, mais la corrélation entre l’exposition médiatique et les résultats électoraux aussi. Il existe au moins un effet de connaissance du nom. L’individu ainsi distingué peut-il être politiquement libre ? Poser la question en ces termes revient à y répondre et cela seul aurait dû suffire à déclencher l’article 68 sur la destitution : Le président avait un mandat impératif.

Pour toutes ces raisons, la vie politique ne saurait être aujourd’hui autre chose qu’un exercice de façade et par là, même, l’abus d’une classe sociale est possible.

Alors, ne nous voilons pas la face, cela a toujours été. Marx, était avant tout un bourgeois. Il existait cependant une capacité autrefois à savoir ne pas aller trop loin qui a disparu.

 

Le nouveau rapport de force

 

Probablement en raison d’une modification des rapports de forces qui doit être bien comprise :

  • La capacité d’autonomie des populations a beaucoup diminué. Après la révolution russe, des centaines de milliers d’ouvrier ont regagnés les campagnes. Aujourd’hui, ce serait impossible. Il est donc facile de contrôler l’approvisionnement alimentaire des centres urbains. L'eau, le gaz, l'électricité dépendent là encore de macro-réseaux faciles à couper.
  • Les armes modernes ont connu un gain appréciable de puissance. J’invite ceux qui le désirent et ont le cœur bien accroché à regarder la scène de la servante écarlate où le nouveau pouvoir réprime les manifestations à la mitrailleuse. En Ukraine, après le Maïdan, seule la présence de dépôts d’armes datant de l’ère soviétique et une aide russe ont permis à la résistance locale de résister à l’armée ukrainienne, sans cela, cette dernière aurait écrasé la révolte, comme cela s’est fait à Odessa ou Kharkov.
  • La population humaine a beaucoup augmenté. Pour peser démocratiquement, il faut des votes et des militants. Avec une population augmentée de 60% par rapport au début du XIXIéme siècle, organiser un mouvement politique exige des ressources plus importantes, des niveaux hiérarchiques supplémentaires. Cela favorise les manœuvres d’appareil, les apparatchiks. Acheter ces gens est donc facile à réaliser pour les détenteurs du capital et les héritiers et encore plus si vous payez en sinécures financées par le budget de l'état (Regardez les mécènes de la fondation Jean-Jaurès, combien sont indépendants ?). Il serait bien évidement immoral de voir les travailleurs ne pas financer leur propre mise en esclavage la répression est un service public maintenu à la perfection (Vous voyez, j’ai trouvé un service public fonctionnel !).

 

Dés, lors, le pouvoir populaire se vide de sa substance et de sa capacité du citoyen à se faire entendre. Une administration kafkaïenne et tentaculaire vient s’y ajouter comme un rideau de fumée pour masquer les véritables centres de décision. S’y ajoutent des facteurs plus conjoncturels comme :

  • L’individualisme, les peuples occidentaux ont appris l’inutilité des luttes communes
  • Le désenchantement des idéologies et du combat politique après la chute de l’URSS.
  • Une pression psychologique plus intense exercée sur les individus pour leur faire intérioriser leur responsabilité dans leur échec.

 

Nous assistons d'ailleurs à la mise en place d'un réseau croisé de censure ou de contre information. Les fondations Jean-Jaurès ou l'institut Montaigne se doublent aujourd'hui de fact checkeurs, d'agence de presse et autres groupuscules dont une partie du financement semble être d'origine publique. Devons-nous alors nous demander pourquoi le débat ne produit plus ses effets ? Car il est étouffé, contraint, enfermé dans les étroites limites autorisées par le pouvoir oligarchique.

Nous pouvons nous entre étriper sur des sujets de société sans importance, où la qualité autorisée pour le papier glacé des photos ministérielles, mais en aucun cas sur le grand hold-up financier en cours. La corruption est là aussi un sujet à éviter car comme chacun sait, seuls les complotistes se préoccupent de tels thèmes.

 

Alors, on peut proclamer qu'en présence d'élection le pays réserve l'attribut démocratique, mais ce n'est de plus en plus qu’une vieille fille fardée dont le maquillage peine à dissimuler la décrépitude.

En l'état actuel du débat, les méthodes utilisées parviennent à éviter la naissance d'un contre-projet, sans réduire l’aspect irritant d’une politique qui vise à la défense des patrimoines et à la culpabilisation de ceux qui vivent de leurs salaires.

Ça ne serait pas grave si seulement la méthode accouchait d’une progression telle des niveaux de vie que la société bénéficie du fameux ruissellement. Mais, la guerre sociale absorbe le peu de talent de nos dirigeants. L’organisation politique actuelle maintient surtout l’existant et les héritiers ne sont pas naturellement conduits à faire leurs preuves. Depuis 2008, le système refuse de toucher aux bénéficiaires de la financiarisation malgré ses échecs. Mais à force de continuer dans la même direction, nous avançons dans le brouillard vers le mur.

N’est-ce pas là ce que la démocratie est censée éviter ? 



35 réactions


  • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 24 juin 2023 09:47

    Salut, pour moi la démocratie est censé représenter ce que veut la majorité, et bien le seul non mensonge de ce monde est que nous avons la démocratie :

    que veut la masse ? truands du sommet inclus soit quasiment 100% des humains

    plus pour moi, tout si possible et si on me laisse faire.

    tout pour ma gueule.

    chacun sa merde.

    refus absolu de coopérer volontairement avec équité.

    donc combat entre tous = compétition qui élimine

    jouer au monopoly = UN SEUL GAGNANT

    société verticale de valeur argent donnée par ?? à tout et à tous

    Donc tout ce qui se passe est conforme à nos choix..

    rien de nouveau.

    Bossuet : "Mais Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? Quand on l’approuve et qu’on y souscrit."

    Etienne de la Boétie :

    Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. D’où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, si ce n’est de vous ? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ? Les pieds dont il foule vos cités ne sont-ils pas les vôtres ? A-t-il pouvoir sur vous, qui ne soit de vous-mêmes ? Comment oserait-il vous assaillir, s’il n’était d’intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes ?

    etc

    nous sommes bien sur en démocratie..

    dès le début ce fut un piège à cons..


    • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 24 juin 2023 09:52

      @ l’auteur
      merci de ce billet..
      je cite : Mais à force de continuer dans la même direction, nous avançons dans le brouillard vers le mur.

      Tout à fait, pour moi c’est inévitable, nécessaire, logique, et la phase est l’écroulement de la psyché humaine, rien que ça..car notre psyché est dégénéré depuis des millénaires, quelque chose siffle la fin de cette partie là..


    • Sirius Grincheux 24 juin 2023 10:04

      @Géronimo howakhan

      vous écrivez :

      « pour moi la démocratie est censé représenter ce que veut la majorité »

      et si la majorité est médiocre ou si les individus qui la composent ont l’illusion de pouvoir s’intégrer à la minorité dominante en courbant l’échine, et si ces individus atteignent leur objectif et deviennent pires que leurs modèles, peut-on encore parler de « démocratie » ?


    • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 24 juin 2023 10:12

      @Grincheux

      salut, oui bien sur, c’est un piège à « con », Platon le disait déjà avec ses mots, piège avec un mot hypnotique qui donne l’impression d’être un absolu parfait, chacun saute dessus dans l’espoir que tout va être parfait, globalement les humains sont frustrés donc en souffrance, terrifié par le seul absolu de la vie que naître = mourir, donc en fuite de cela, meme si j’essaye de dire : je vais bien tout va bien, foutaise bien sur !! dans une vie qui n’a plus aucun sens profond qui vaille la peine, reste quoi ? posséder et faire tout ce que je veux ..arrive des gus qui savent cela et se disent ; on va tous les niquer....organisons le combat de tous contre tous pour avoir plus, = masse sans aucune unité, nous là haut on a déjà organisé comment les voler, ce sera facile car ils n’ont aucune unité..cerise sur la gateau, on leur fait croire que ils décident...enfin etc


  • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 24 juin 2023 09:50

    Comment qu’on dit, deux mots qui disent la même chose ? .. c’est redondant en tout cas ^^


  • Clocel Clocel 24 juin 2023 09:53

    « La France n’est pas une démocratie »

    Il suffit de lire votre presque homonyme pour s’en convaincre : 

    Emmanuel-Joseph Sieyès : « La France ne s’aurait être une démocratie ».

    Si c’est un des pères fondateurs de l’escroquerie qui l’affirme, doit-on être plus royaliste que le roi ?


    J’ai hâte de lire les fergusseries qui vont tenter de nous démontrer les contraire.



    • Clocel Clocel 24 juin 2023 09:55

      La France ne saurait être une démocratie... Désolé


    • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 24 juin 2023 10:02

      @Clocel

      Salut, je ne vois pas les choses ainsi..car nulle part il n’est tenu compte de ce que les humains sont devenus et veulent..
      or la base c’est ça...
      les truands du sommet ont poussé ce mot hypnotique de démocratie quand ils étaient sur que tout le monde allait jouer personnel MOI MOI MOI..seulement..
      tout le monde se combat..
      le piège à « con » est subtil car il parle à chacun dans ce sens et susurre à l’oreille...toi tu mérites mieux que ces cons là...etc

      donc si la France est une démocratie parfaite qui représente exactement ce que les masses sont devenus et veulent..


    • Jules Seyes Jules Seyes 24 juin 2023 10:05

      @Clocel
      Seyes fait partie de mon nom de plume a cause de cette phrase et de celles avant.


    • Lynwec 24 juin 2023 10:05

      @Clocel

      Les spécialistes en contorsions sémantiques, roulades arrière et double saltos ont largement épuisé tous les bobards grotesques visant à faire croire à l’existence d’une quelconque forme de démocratie, allant même jusqu’à prétendre que le système représentatif est démocratique...

      Mais comme vous l’avez fait, rien ne vaut un retour aux sources pour être éclairé sur les intentions réelles des auteurs de la Révolution...

      Même le référendum, qui n’est guère qu’un emplâtre sur une jambe de bois est soit contourné, soit amputé (avec l’autorisation imaginaire mais indispensable des élus pour le valider...) soit ...oublié (on ne sait jamais, ça dérange quand le peuple voit, trop rarement, clair à travers les embrouilles) ...


    • Clocel Clocel 24 juin 2023 10:29

      @Lynwec

      Les suisses sont en train de s’embourber comme le dernier des pays européens venus, et ceux malgré le RIC et toute la cosmétique que l’on puisse apporter à la fumisterie démocratique...

      Sans l’Euro, sans les GOPE, sans la constitution de la Vème, ils vont quand même dans le mur, le même que le nôtre.

      La France et la Suisse étaient à parité de revenu dans les années 60, aujourd’hui le salaire minimum suisse est plus du double du français...

      Cherchez l’erreur ! 

      Un pays prospère peut faire vivre sa population dans l’opulence quel que soit le régime, mais pour les temps de vaches maigres, il n’y a plus que la tyrannie qui fonctionne.


    • Eric F Eric F 24 juin 2023 17:54

      @Clocel
      A l’époque de la Révolution française, la quasi totalité des états d’Europe étaient des monarchies absolue, donc la question de type de régime à instaurer se posait, après l’échec de la monarchie parlementaire (trahison et fuite du roi).

      Mais sans référence comparative (autre que les Etats Unis), les notions étaient balbutiantes, et le terme ’’démocratie’’ faisait alors référence à la seule expérience antique de démocratie directe des citée-états où les citoyens tenaient sur la place principale, popularisé par Rousseau mais sans qu’il en décrive le fonctionnement concret (qu’il reconnaissait utopique et nécessitant que chacun soit doué de vertu civique).
      Donc, que pouvait-il être instauré en pratique à l’époque, dès lors qu’il n’étaient pas concevable que des dizaines de millions de citoyens éparpillés sur des centaines de milliers de kilomètres carrés, délibèrent et décident directement ? donc concrètement il faut déléguer.
      Si on tire au sort, c’est le hasard qui désigne des représentants ; si on élit, chacun exprime son choix de représentant. La seconde option est apparue préférable.

      C’est ce qui a ensuite été appliqué partout, en instillant parfois une part de démocratie directe par le référendum (a minima utilisé pour accepter une constitution). Le référendum d’initiative populaire ’’à la Suisse’’ apporte un cran de plus sur des thèmes précis. Mais le programme global de gouvernement, le budget et son exécution restent dans ces pays du ressort de représentants.


  • Clocel Clocel 24 juin 2023 09:58

    « Le 7 septembre 1789, l’abbé Emmanuel-Joseph Sieyès prononçait un discours majeur dans lequel il distinguait gouvernement démocratique (qu’il rejette) et gouvernement représentatif. Les citoyens doivent renoncer à participer à l’élaboration des lois et nommer des représentants éclairés à leur place, dont le mandat n’est pas impératif. Cette conception de la souveraineté est toujours celle qui prévaut aujourd’hui. »


  • Sirius Grincheux 24 juin 2023 09:59

    Vous êtes bien ingrat avec Marx que vous vilipendez alors que vous utilisez des concepts et des raisonnements qu’il a contribué à développer. Mais bon ! Pour mettre en application, il faut une énergie, une organisation, une implication et la garantie de ne pas se voir confisquer le succès par la corruption ou l’ivresse du culte de la personnalité non prévus pas la pensée théorique. Et là, c’est pas gagné. Les manipulateurs ont encore de beaux jours devant eux.


  • zygzornifle zygzornifle 24 juin 2023 10:11

    Pour qu’il y ait une imposture démocratique il faut déjà qu’il y ait une démocratie ....

    La France est devenue la Rance tellement elle chlingue .....

    A ce rythme on finira bien un jour par envier la Corée du Nord ..... 


  • leypanou 24 juin 2023 10:29

    ce n’est de plus en plus qu’une vieille fille fardée dont le maquillage peine à dissimuler la décrépitude  : attention l’auteur, les septuagénaires d’agoravox ne vont pas apprécier votre réflexion et je peux vous garantir qu’elles ont encore de quoi répondre smiley

    .


    • Jules Seyes Jules Seyes 24 juin 2023 13:22

      @leypanou
      Eh, oui, permettez moi de me défendre en appellant à la barre la marquise de Merteuil (J’aime avoir de bons avocats) :

      Il n’est pas vrai que plus les femmes vieillissent, et plus elles deviennent rêches & sévères. C’est de quarante à cinquante ans que le désespoir de voir leur figure se flétrir, la rage de se sentir obligées d’abandonner des prétentions & des plaisirs auxquels elles tiennent encore, rendent presque toutes les femmes bégueules & acariâtres. Il leur faut ce long intervalle pour faire en entier ce grand sacrifice : mais dès qu’il est consommé, toutes se partagent en deux classes.

      La plus nombreuse, celle des femmes qui n’ont eu pour elles que leur figure & leur jeunesse, tombe dans une imbécile apathie, & n’en sort plus que pour le jeu & pour quelques pratiques de dévotion ; celle-là est toujours ennuyeuse, souvent grondeuse, quelquefois un peu tracassière, mais rarement méchante. On ne peut pas dire non plus que ces femmes soient ou ne soient pas sévères : sans idées & sans consistance, elles répètent, sans le comprendre & indifféremment, tout ce qu’elles entendent dire, & restent par elles-mêmes absolument nulles.

      L’autre classe beaucoup plus rare, mais véritablement précieuse, est celle des femmes qui, ayant eu un caractère & n’ayant pas négligé de nourrir leur raison, savent se créer une existence, quand celle de la nature leur manque, & prennent le parti de mettre à leur esprit les parures qu’elles employaient avant pour leur figure. Celles-ci ont pour l’ordinaire le jugement très sain, & l’esprit à la fois solide, gai & gracieux. Elles remplacent les charmes séduisants par l’attachante bonté, & encore par l’enjouement dont le charme augmente en proportion de l’âge : c’est ainsi qu’elles parviennent en quelque sorte à se rapprocher de la jeunesse en s’en faisant aimer. Mais alors, loin d’être, comme vous le dites, rêches et sévères, l’habitude de l’indulgence, leurs longues réflexions sur la faiblesse humaine, & surtout les souvenirs de leur jeunesse, par lesquels seuls elles tiennent encore à la vie, les placeraient plutôt peut-être trop près de la facilité.

      Ce que je peux vous dire enfin, c’est qu’ayant toujours recherché les vieilles femmes, dont j’ai reconnu de bonne heure l’utilité des suffrages, j’en ai rencontré beaucoup auprès de qui l’inclination me ramenait autant que l’intérêt. Je m’arrête là ; car à présent que vous enflammez si vite & si moralement, j’aurais peur que vous ne devinssiez subitement amoureux de votre vieille tante, & que vous ne vous enterrassiez avec elle dans le tombeau, où vous vivez déjà depuis si longtemps. Je reviens donc.

      Donc, mesdames si votre figures est votre seul soucis, passez votre chemin, sinon, régalez-nous de votre esprit.


    • Panoramix Panoramix 24 juin 2023 17:24

      @Jules Seyes
      ’’...prennent le parti de mettre à leur esprit les parures qu’elles employaient avant pour leur figure’’

      Superbe formule ! on savait, à l’époque, mettre du style


    • Jules Seyes Jules Seyes 24 juin 2023 22:08

      @Panoramix
      Je soutiens.


    • zygzornifle zygzornifle 25 juin 2023 17:44

      @leypanou

      Mes mémés vont sur macronavox .....


    • @Jules Seyes

      devinssiez subitement amoureux de votre vieille tante, & que vous ne vous enterrassiez avec elle dans le tombeau, où vous vivez déjà depuis si longtemps. Je reviens donc.

      Donc, mesdames si votre figures est votre seul soucis,

      quelle débauche... c’est le schuss du 19 ème caractère !


  • armand 24 juin 2023 17:45

    Pourquoi avoir changé de pseudo ?


    • Jules Seyes Jules Seyes 24 juin 2023 22:07

      @armand
      J’essaie de tout normaliser sur mon nom de plume : Jules Seyes. Pour pouvoir accelérer les projets si je peux.


  • Panoramix Panoramix 25 juin 2023 13:48

    ’’En l’état actuel du débat, les méthodes utilisées parviennent à éviter la naissance d’un contre-projet, sans réduire l’aspect irritant d’une politique qui vise à la défense des patrimoines et à la culpabilisation de ceux qui vivent de leurs salaires’’.

    C’est exact concernant la défense des gros patrimoines, supposés être les ’’premiers de cordée’’.

    Mais il n’y a pas culpabilisation de ceux qui vivent de leur travail,
    mais plutôt de ceux qui vivent de prestations publiques, soit ayant travaillé toute leur vie (retraites) soit ayant travaillé quelques temps (chômage), soit n’ayant jamais travaillé (RSA/CMU, demandeur d’asile...). Ce n’est pas, selon moi, de même nature, entre droits cotisés -base de la sécurité sociale du CNR- et assistance sans contrepartie.


  • zygzornifle zygzornifle 25 juin 2023 17:45

    La fRance est une truie qui se prélasse dans le lisier de l’Europe ....


  • et pendant ce temps-là... quelque part... en Asie... tranquille :

    Des distributeurs automatiques de lingots d’or sont introduits dans les supérettes sud-coréennes ;

    Tout est une question d’accessibilité. Tout comme il existe des distributeurs automatiques de crypto-monnaies, la prochaine vague pourrait être celle des distributeurs automatiques de métaux précieux, bien qu’il ne faille pas installer ces machines dans les villes démocrates des États-Unis, car les voleurs s’en empareront.

    https://reseauinternational.net/des-distributeurs-automatiques-de-lingots-dor-sont-introduits-dans-les-superettes-sud-coreennes/

    un commentaire  :

    En Suisse, les bancomats Reiffeisen sont régulièrement attaqués à la dynamite par des truands venant de Lyon (France). Donc des distributeurs de lingots d’or ne serait pas une bonne idée. Cela peut fonctionner en Corée, en Chine et en Russie mais pas en Occident.



  • Gérard Luçon Gérard Luçon 7 juillet 2023 11:34

    Je me permets de rajouter 2 choses, un extrait d’article de Jean-Jaurès puisqu’il y est fait mention, et un commentaire de feu le Roi Michel de Roumanie :

    1/-« Dans les villes, ce qui exaspère le gros de la population française contre les Juifs, c’est que, par l’usure, par l’infatigable activité commerciale et par l’abus des influences politiques, ils accaparent peu à peu la fortune, le commerce, les emplois lucratifs, les fonctions administratives, la puissance publique . [...] En France, l’influence politique des Juifs est énorme mais elle est, si je puis dire, indirecte. Elle ne s’exerce pas par la puissance du nombre, mais par la puissance de l’argent. Ils tiennent une grande partie de la presse, les grandes institutions financières, et, quand ils n’ont pu agir sur les électeurs, ils agissent sur les élus. Ici (en Algérie), ils ont, en plus d’un point, la double force de l’argent et du nombre. » Jean Jaurès, 1898 1er mai, La Dépêche

    2/ (j’ai traduit du roumain en français) « je suis né avec une cuillère en argent dans la bouche donc je n’ai pas besoin de voler, un politicien a juste le temps de son mandat pour s’enrichir »


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