Du suicide comme forme d’accomplissement personnel
On s’interroge sur la ou les motivations de ceux qui perpétuent des attentats meurtriers, que l’on qualifie désormais de “mass murder”.
“On” c’est à la fois la société civile, les instances politiques, les médias, les experts …
Chacun a une approche qui lui est propre pour expliquer ce type d’agissement.
Car il s’agit avant tout d’un acte. Certains disent qu’il s”agit d’actes de déséquilibrés, d’illuminés, de fanatiques, de monstres, de personnes manipulées, faibles, influençables, limite débiles, de sadiques, de salauds, de dépressifs, ....
Bref on a tout entendu : le blanc et le noir en même temps.
On s’interroge peut-être trop sur la personne et pas assez sur l’acte en lui même.
Manifestement ces personnes, car il s’agit bien de personnes et pas d’animaux et de monstres comme on l’entend parfois, ont planifié, préparé et organisé leur acte. Parfois en commettant des erreurs ou des oublis grossiers. Mais on ne peut pas contester ni ignorer la phase préparatoire. Le fait même qu’il y ait eu préparation indique donc que ces personnes ne sont pas des malades mentaux car on n’a jamais vu un malade mental planifié un crime.
On y constate à la fois une volonté de tuer mais également le souhait de mourir dans l’accomplissement de l’acte.
Bref, cet acte tourne essentiellement autour de la mort et on y voit comme une forme de fascination de la mort.
Il s’agit de tuer et de se faire tuer ou de se suicider via le déclenchement d’une ceinture d’explosifs.
A aucun moment il n’est envisagé de continuer à vivre pour ceux qui s’engagent dans cette voie. Il y a donc une vraie volonté de mourir.
Certains se cachent derrière la religion pour masquer cette volonté. Ils se présentent comme des futurs martyrs.
Mais finalement il s’agit d’une forme de suicide, d’un attrait morbide pour sa propre fin.
Comme la vie de ces personnes a souvent été terne et sans relief, ou qu’il la voit comme telle, il s’engage dans la voie d’une mise en scène de leur propre mort. Il s’agit en fait de réussir sa mort là où on a raté sa vie.
La mort finalement constitue en quelque sorte l’ultime frontière. Elle est très présente chez les adolescents dont les interrogations existentielles sont intenses.
On pourrait d’une certaine manière voir ces personnes comme des adolescents attardés ou des personnes peu matures.
Il s’agit en fin de compte de reprendre sa vie en main au travers de sa mort, ce qui est quelque peu paradoxal.
On sent de leur part comme une volonté de revanche, d’annihiler les autres qui paraissent heureux de vivre d’où des attaques lors de moments festifs. Parce qu’on est malheureux et qu’on pense qu’on ne pourra jamais être heureux, on souhaite détruire ceux qui le sont ou qui paraissent l’être. Il ne s’agit donc pas forcément de marginaux, ni forcément de faibles d’esprit, quoique certains on l’a vu étaient faibles et limités intellectuellement.
Le fait déclencheur est la rencontre entre un groupe terroriste organisé, qui souhaite instaurer la terreur, la division, la peur et l’angoisse et des personnes instables émotionnellement et psychiquement, dont l’esprit de revanche est intense, et qui souhaite mourir.
Mais qui finalement ont peur de mourir d’où cette volonté d’entraîner dans leur propre mort le maximum de personnes.
De manière très étrange, il paraît moins difficile de mourir quand d’autres personnes meurt en même temps.
Comme le dit le chanteur Arno, “ça fait moins peur de mourir à plusieurs”.
D’où ce pilote allemand qui décide de faire s”écraser l”avion qu’il pilote contre une montagne.
D’où ces adolescents qui massacrent d’autres adolescents et leurs professeurs dans des collèges.
D’où ce jeune qui tire dans la foule dans un centre commercial avant de se suicider.
On pourrait même dire que les nazis ont organisé des massacres en masse non seulement pour accroître le nombre de victimes (il fallait faire du chiffre) mais également parce qu’ils savaient que les personnes étaient en quelque sorte rassurées d’être ensemble quitte à aller vers la mort et qu’il serait en conséquence plus facile d’organiser de tels massacres.
Le suicide constitue en quelque sorte, sous couvert d’autres raisons, le but ultime de ces personnes, finalement lâche et insensibles aux autres.
Car pour s’engager dans cette voie, il faut considérer l’autre non pas comme une personne, qui pense et qui ressent, qui a des douleurs et des joies, mais uniquement comme un objet à détruire.
C’est un effet malheureux de nos sociétés de consommation qui chosifient les personnes et les rabaissent au même niveau que les objets que nous utilisons. Si ces objets nous dérangent ou sont une gêne pour nous, nous pouvons les éliminer, les jeter.
Et certains confondent les objets et les personnes.
C’est la société de consommation poussée à son paroxysme.
Que pouvons-nous faire contre cette nouvelle forme de suicide destructif, contre ce suicide comme forme d’accomplissement personnel ?
Comment pouvons-nous agir contre cette forme d’attirance morbide vers la mort et cette volonté de destruction aveugle de vies humaines ?
Nous pouvons avant tout agir contre cette organisation qui prône la barbarie sur notre territoire car c’est elle qui instille le venin initial tel un serpent malfaisant.
Nous devons créer des centres pour regrouper les cas les plus extrêmes qui sont actuellement dans des prisons de droit commun afin de les isoler et les surveiller sans interruption (via des caméras et des vidéos). Il sera ainsi possible de procéder à une rééducation en profondeur via des psychologues et des méthodes de rééducation comportementale (utilisation de vidéos, de logiciels, de cd, …).
Ces méthodes peuvent apparaître agressives mais il s’agit au fond de réactions mesurées face à une situation critique. Il ne s’agit pas de brutaliser ces extrémistes car sinon nous ne vaudrions pas mieux qu’eux mais de leur faire prendre conscience de l’anomalie dans lequel leur esprit se trouve plongé.
L’ensemble des mosquées doit être surveillé.
Cela peut paraître compliqué mais c’est finalement relativement simple. Il s’agit d’avoir un voir même plusieurs informateurs dans chaque mosquée qui rendront compte des discours qui leur paraissent extrémistes ou poussant à l’extrémisme. Il ne s’agit pas de délation mais de coopération et chaque musulman peut se sentir concerné car il peut être le prochain, lui ou ses enfants, touché par un attentat.
Il est également possible de former des musulmans pour infiltrer les réseaux extrémistes et ainsi démanteler l’ensemble des filières.
On peut supposer je l’espère que c’est déjà le cas.
Je pense qu’il faut étendre cette solution qui a le mérite d’impliquer directement des personnes musulmanes dans la lutte contre ces organisations terroristes.
Il faut donc détruire les racines du mal.
Car en l’état il paraît impossible de repérer l’ensemble des suicidaires qui sont prêts à se détruire en emportant des vies avec la leur. Leur famille pourrait et devrait les signaler mais malheureusement cette forme de comportement n’est pas toujours apparente
Tout au moins pourrait-on espérer limiter l’étendue des dégâts en donnant à notre jeunesse des objectifs, en les faisant s’impliquer plus activement dans des organisations ou des associations qu’elles soient caritatives, culturelles ou sportives.
Car il n’y a rien de pire qu’une vie qui paraît vide et qui n’a pas de sens …………...
Razoumikhine