La Pologne pourrait encore réclamer des réparations de guerre à l’Allemagne
Jaroslaw Kaczynski, président du parti "Droit et Justice", considère que « La Pologne n’a jamais renoncé aux réparations relatives à la Seconde Guerre mondiale. Ceux qui le croient ont tort. ». Les relations entre Varsovie et l'UE sont particulièrement tendues.
L'Union Européenne reproche au gouvernement polonais l'évolution de l'Etat de droit et des réformes contestables. La Commission européenne pourrait déclencher l'application de l'article 7 du traité de l'UE qui s'applique en cas de "violation grave et persistante par un État membre des valeurs visées à l’article 2...".
Article 2
"L'Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine de liberté, de démocratie, d'égalité, de l'Etat de droit, ainsi que de respect des droits de l'homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l'égalité entre les femmes et les hommes".
Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière Angela Merkel a déclaré que ""Du point de vue du gouvernement fédéral, il n'y a aucune raison de douter de la validité juridique de la renonciation aux réparations de 1953. Dès lors, pour nous, cette question est définitivement réglée d'un point de vue légal et politique". De plus, la Pologne "a confirmé (renoncer aux réparations) à plusieurs reprises, en 1970 et 2004 notamment".
Le président polonais Andrzej Duda est également opposé à l'idée de revenir sur les réparations de guerre. Pour une raison simple, l’Allemagne est le plus important partenaire commercial de la Pologne. "Les échanges entre les deux pays s’élèvent à plus de 100 milliards de dollars par an. Berlin absorbe un quart des exportations polonaises. Il a aussi fortement appuyé l’adhésion (2004) de la Pologne à l’Union européenne et en a soutenu la montée en puissance. La chancelière allemande Angela Merkel a apporté un soutien crucial à la candidature de l’ex-premier ministre polonais Donald Tusk à la présidence du Conseil européen". (Le Temps)
Mais pour des raisons de politique interne, le gouvernement polonais persiste à contester la validité de la renonciation polonaise aux dommages de guerre en 1953.
"En 1945, lors de la conférence de Potsdam, les vainqueurs avaient convenu que l’URSS obtiendrait des réparations. Mais il semble qu’elle n’en ait jamais versées à la Pologne. En 1953, Varsovie accepte d'y renoncer. Aujourd’hui, les partisans de compensations allemandes défendent que la Pologne n’était pas souveraine. Elle était un satellite de Moscou.1953, estimant que Varsovie, alors membre du bloc communiste, agissait sous pression de l'URSS".
La Première ministre polonaise Beata Szydlo, du PiS, a considéré que la Pologne a "droit" à des réparations mais que la "décision politique" n'était pas encore prise. De toute façon, cette demande n'a aucune chance d'aboutir, la chancelière de fer Angela Merkel est plutôt du genre à ne céder sur rien. Surtout que la réparation pour s'élever à plusieurs milliards.
Pour mémoire, "À la suite de l'agression par l'Allemagne nazie, une grande partie de la Pologne fut soumise à d’énormes destructions, de son industrie (dont 62% fut détruite), de ses infrastructures (à hauteur de 84%) et de ses habitants (16,7% de ses citoyens furent tués pendant la guerre) (Wikipédia).
"Un an après la réunification allemande, Varsovie et Berlin concluait un traité de bon voisinage prévoyant le versement de 500 millions de Deutsche Mark à une fondation en Pologne et deux milliards de marks de compensation pour des victimes polonaises des nazis. Tous les gouvernements polonais de l’après-Guerre froide ont jusqu'ici jugé le dossier clos".
Source principal - LE TEMPS