vendredi 23 octobre 2009 - par Krokodilo

Le plan d’urgence pour les langues commenté sur une radio

N.Sarkozy vient d’annoncer un plan d’urgence pour les langues étrangères.
On ne peut plus aller sur la Toile ou allumer une radio sans tomber sur une énième variation du supposé faible niveau des Français en anglais... L’auto-flagellation continue de plus belle !


1. Tout d’abord, où est l’urgence ?

Un plan d’urgence pour les langues : on croit rêver ! Famine, chômage, logement, accès à l’eau potable pour un milliard de personnes, misère, exploitation sexuelle, mines antipersonnel, pandémies - ça ce sont des urgences !
 
Autrefois, on ne présentait jamais la question des langues à l’école comme une « urgence ». L’école jouait son rôle, celui d’une initiation à une ou deux langues étrangères, car c’est son rôle, sans que la pédagogie y soit pour quelque chose, et nul n’y voyait le moindre problème !

Alors d’où vient ce sentiment d’urgence ? Je veux dire, outre le fait que c’est devenu une méthode de gouvernement : un plan d’urgence pour tous et tous votent pour moi ! Pourquoi, ces dernières années, la question des langues à l’école s’est-elle transformée en intense masochisme à la française ?

Tout simplement à cause de la construction européenne !

C’est seulement depuis que le multilinguisme européen a tourné au tout-anglais que cette propagande est devenue si forte dans les médias, qui relaient aveuglément les sondages vaseux d’Eurobaromètre. Car en répétant sans cesse que les Européens doivent apprendre des langues, l’UE tente de masquer la vérité de l’UE où les élites n’utilisent et ne soutiennent que l’anglais, tandis que les Européens se comprennent toujours aussi mal...

Rappelons qu’il n’existe aucune étude scientifique sur le niveau en langue, qu’il s’agisse d’anglais ou d’une autre langue, mais seulement des sondages approximatifs : on peut avoir de moins bons résultats, comme les Hongrois, les Portugais ou les Espagnols, parce qu’on est plus modestes ou plus réalistes. A la question « Maîtrisez-vous une langue étrangère ? », le réaliste répondra « Non » !

L’urgence n’est pas dans les langues, mais dans une clarification de la communciation dans l’UE, au niveau administratif, mais également cityoyen, entre les Européens. Comment croire qu’il y aura un jour une opinion publique européenne, des partis politiques transnationaux, des médias européens, sans qu’on se comprenne ?

Ce qui est urgent, c’est que l’on fasse sur les langues un débat citoyen, dans les médias et au Parlement !

2. Il y a quelques jours, j’ai entendu Radio Nostalgie parler du faible niveau des Espagnols en langues - comprenez "l’anglais" (ça change un peu des Français, mais le principe est le même), et voici qu’une radio du secteur Nîmes-Avignon-Marseille reprend les mêmes clichés :

« La secrétaire générale de l’APLV répond aux questions de la rédaction de Raje.fr : méthodes d’apprentissage et propositions de Nicolas Sarkozy. »
L’émission de Raje.fr (doc audio à télécharger)

(APLV , association des professeurs de langues vivantes)

Elle ne remet absolument pas en question l’axiome du supposé faible niveau en anglais, alors qu’il est évident qu’il s’agit de manipulation, de propagande basée sur des sondages par auto-questionnaires.
 
L’impossibilité de choisir ses langues étrangères et la diversité linguistique en chute libre dans nos écoles ne seront pas abordés... Le financement croissant du business extra-scolaire de l’anglais par l’État et les régions non plus...

Le fait qu’elle soit professeur d’anglais a-t-il un rapport avec cette vision partielle de la question ? Aucune idée.

Soyons honnête : elle a fort justement rappelé que l’anglais était une langue germanique, et à ce titre plus facile pour les Allemands ou les Suédois. Elle a également rappelé qu’il était très difficile sur le plan phonétique, en ajoutant assez curieusement que « le français était une langue non accentuée », alors que l’accent tonique est fixe, sur la dernière syllabe prononcée.

Rappelons qu’en raison de la phonétique aberrante de l’anglais, sans aucune règle (ou alors innombrables lorsqu’un livre tente de les décrire), la dyslexie est beaucoup plus fréquente en GB qu’en Italie...  (doc en pdf)

Et certains veulent imposer à la maternelle ou au CP une langue aussi difficile, à un âge où le français est à peine balbutiant !

L’animateur a involontairement mis les pieds dans le plat (comme lorsque les enfants disent crûment ce que les adultes cachent), en parlant de l’introduction de l’anglais à l’école primaire, ignorant probablement que la réforme des langues au primaire avait été intitulée initiation AUX langues ! Dans sa naïveté, il a touché du doigt une vérité que l’on veut cacher : l’anglais est imposé à l’école primaire, avec de rares exceptions, car aucun choix n’est organisé.

On eut droit aussi à l’habituelle suggestion de gens bien intentionnés (Jean-louis Nandrini, secrétaire général de l’enseignement scolaire à l’EN) qui veulent nous imposer des films en VO ! De quel droit ? C’est fou, combien de gens sont prêts à faire notre bonheur à notre place ! Heureusement que les télévisions n’ignorent pas quelle chute d’audience cela entraînerait...
Il faudrait que quelqu’un explique à ces pédagogues enfermés dans leur tour d’ivoire que la plupart des gens, après une journée de boulot, veulent se détendre devant un bon film aux dialogues compréhensibles, et non pas aller au cours du soir toute leur vie ! Que si beaucoup de pays n’ont pas de doublage, c’est parce qu’ils n’ont pas les moyens financiers d’avoir une industrie cinématographique développée. Qu’au moins on ait le choix grâce au numérique.

Comme d’habitude, on eut droit à la comparaison avec la Suède, dont le niveau d’anglais est si élevé, entre autres car ils regardent des films en anglais depuis l’enfance : pas un mot sur le déclin du suédois que personne ne veut apprendre, sur le débat interne en Suède au sujet de l’anglais, sur la perte du vocabulaire scientifique et technique, faute d’être actualisé depuis des décennies... Veut-on cet avenir pour le français ?

Finalement, le seul moment de l’émission où l’on échappa à la langue de bois fut le micro-trottoir auprès de lycéens (au tout début de l’émission) : ceux qui ont été interrogés se désintéressent des langues vivantes, jugées trop difficiles ou inutiles pour pour le métier envisagé... Enfin un peu de bon sens.

Eh oui ! Si l’anglais est actuellement indispensable à une fraction de certaines professions, si d’autres langues sont très utiles selon le métier et le lieu, la plupart des gens n’ont ni l’occasion ni l’envie d’apprendre une langue étrangère !

Et comme cela s’oublie beaucoup plus vite qu’une langue natale, le peu appris à l’école s’évapore si l’on ne pratique plus.
 
Nous avons peu à peu rendu l’anglais quasiment obligatoire (95% ?), de la maternelle à certains établissements supérieurs (comme Sciences-Po Paris), sans vote ni débat, sans oser le dire, et en attendant la VO à la télévision... Et il ne faudra pas venir pleurer sur le déclin de la francophonie (ici au Maroc) , alors que diverses universités organisent des cursus anglophones pour des étudiants qui autrefois venaient étudier en français, entre autres mille exemples.

Cette attitude est une reconnaissance de fait de l’administration anglophone de l’UE, un abandon de la diversité linguistique.

Les exemples de la « guerre des langues », de leur lutte d’influence, sont visibles tous les jours dans les médias. Chacun a constaté la montée en puissance du chinois. Mais d’autres langues sont concernées, qui montrent qu’une large partie du monde n’accepte pas réellement l’anglais comme langue mondiale et soutient les siennes : Amérique du Sud, Asie, Russie.

Mohamed BENRABAH, linguiste, dans son dernier livre, « Devenir langue dominante mondiale. Un défi pour l’arabe », (Droz, Genève, 2009), commente une ancienne étude prospective du British Council et s’interroge sur l’avenir de l’arabe.

La question des langues à l’école n’est absolument pas pédagogique mais politique ! De même que celle de l’apprentissage précoce des langues... Y coller de grands mots comme « neurosciences » n’y changera rien : on ne parle pas de commencer les langues à la maternelle, mais l’anglais.
 
Cette émission de radio est révélatrice pour deux raisons  :

— il n’a été question que du niveau d’anglais à l’école : d’aucune autre langue !

— il n’a été abordé QUE l’aspect pédagogique... JAMAIS l’aspect politique !


L’obstination des professeurs de langue est étonnante, à ne considérer les langues à l’école que sous l’angle pédagogique (des classes allégées, de l’oral, des heures, des séjours linguistiques - jamais évalués, au bilan carbone douteux !), refusant de voir la disparition progressive des autres langues à l’école...

Alors qu’une réforme serait simple et à coût constant.

Laissez aux élèves le libre choix de leurs langues étrangères. Libérez les langues !

Où est l’urgence ? Dans le niveau en anglais ?
Le chômage, l’endettement du pays, les misères humaines sans nombre, ça ce sont des urgences.
 
Et il faudrait en finir avec une ambigüité persistante : parlons-nous des langues à l’école ou du niveau d’anglais ? Tant qu’on ne répondra pas sans hypocrisie à cette question, le débat sur l’enseignement des langues sera faussé, bâti sur des mensonges et des manipulations.


30 réactions


  • alberto alberto 23 octobre 2009 13:02

    Cher Kroko tu n’es pas seul,

    Voilà peu j’ai reçu ceci :

    "Madame, Monsieur,

    D’insistantes rumeurs indiquent que la ministre de l’Université voudrait « sortir » l’enseignement supérieur, déjà largement hors-la-loi à ce jour, du champ d’application de la loi Toubon de 1994 ; en outre, Sarkozy a annoncé que désormais un maximum de cours du second degré, en violation flagrante de la constitution (mais qui proteste parmi les dirigeants politiques et syndicaux ?) seraient à l’avenir dispensés en anglais.

    On ne sache pas que des cours de physique ou de mathématiques soient dispensés en français, espagnol ou allemand, en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis : où est l’égalité entre les peuples ? A ce rythme combien de temps faudra-t-il pour que notre langue maternelle, celle de Molière et d’Hugo, excusez du peu, soit reléguée au rang de patois pour « indigènes » sur notre propre sol ?
    Merci de bouger pour notre langue assassinée par nos prétendues « élites » néolibérales, euro- et américano-formatées.
    Georges Gastaud

    DE PREFERENCE :  Pour signer cette pétition (et la faire signer !), merci de renvoyer le document en pièce jointe à l’adresse suivante :
    COURRIEL, 10 rue Grignard 62300 Lens, France

    Ou bien écrivez à cette adresse [email protected]

    En précisant :

     nom

    prénom   

    adresse électronique et/ou postale "   

    Quand les chinois domineront la planète, l’anglais sera-t-il devenu la langue des esclaves ?

    Bien à toi.     



    • Krokodilo Krokodilo 23 octobre 2009 18:09

      D’ailleurs, la pression des langues régionales est parallèle à celle de l’anglais, ce qui rend la question des langues si délicate, un fragile équilibre. Peut-être est-ce aussi un effet de l’UE, ce réveil des régionalismes, simultanément à l’affaiblissement des états - volontaire, par transfert de souveraineté.


  • Krokodilo Krokodilo 23 octobre 2009 13:25

    L’an dernier, mon fils a vu à l’école « Le Dictateur », de Chaplin, en VO sous-titrée : c’était en cours de français !

    Je ne connaissais pas cette pétition, merci. Il existe aussi le site DLF (Dféfense de la langue française), qui archive de très bons articles, ainsi que celui de  AFrAV, très réactif, avec de nombreux exemples d’aberrations et des adresses courriel pour ceux qui souhaitent protester.


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 24 octobre 2009 09:48

      « L’an dernier, mon fils a vu à l’école  »Le Dictateur« , de Chaplin, en VO sous-titrée : c’était en cours de français »

      Et au lieu de féliciter le professeur de Français, qui cherche encore, dans la déliquescence actuelle, à faire correctement son boulot et à transmettre un peu de culture, je suis sûr que vous lui avez cherché des poux dans la tête sous prétexte que c’est un film en anglais.

      Mais bon, je persifle, je persifle, c’est très vilain de ma part de penser que vous êtes anglophobe.

      Typhon


    • Krokodilo Krokodilo 24 octobre 2009 10:45

      Pourquoi pas demain des cours de français en anglais, au nom d’une certaine modernité ?

      Ca va peut-être vous étonner, mais tous les films de Chaplin sont disponibles en français.


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 24 octobre 2009 11:04

      « Ca va peut-être vous étonner, mais tous les films de Chaplin sont disponibles en français. »

      Le doublage, c’est de la merde, ceux qui préfèrent des versions doublées au versions originales ont le goût vicié par la paresse.

      Il est effectivement curieux qu’un professeur de français montre un film à ses élèves plutôt que de leur faire un cours de littérature, surtout un film étranger.
      Néanmoins, au stade actuel de la montée de la bêtise et de l’inculture dans cette société de merde (ou il y a même des gens qui osent mettre une version doublée sur un pied d’égalité qualitatif avec les VO), il n’est pas mauvais qu’un prof de français montre un vieux classique à ses élèves.

      Typhon


    • Kali 24 octobre 2009 19:04

      La VOST une belle idée mais qui globalement en France ne marche pas au ciné, car à part les grandes villes, il est extrèmement rare de trouver des VOST. Et oui faut s’y faire les français n’aiment pas la VOST au ciné. malgré la possibilité de l’avoir au moyen des dvd depuis dix ans, il n’y pas d’augmentation de VOST au ciné.

      Remarque : je n’ai jamais entendu parler de sondage, montrant que quand les personnes ont le choix entre doublage et VOST, ils choisissent la VOST en grande majorité.

      Je me souviens du scandale de Friends quand ils ont changés la voix de la Rachelle dans le doublage. Globalement, on a pu constater, que la majorité des gens ,qui regardent cette série, préfèrent regarder le doublage.


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 24 octobre 2009 19:49

      Et alors ? J’ai parlé de goût. Le doublage, c’est de la merde, et ceux qui aiment ça ont des goûts de chiottes. La plupart des gens ont des goûts de chiottes, sinon, les émissions de téléréalités ne marcheraient pas.

      Et je n’ai pas dit qu’il fallait interdire le doublage. De fait, ce serait anti-démocratique.

      Heureusement pour les snobs élitistes comme moi, l’avancement de la technologie permet de disposer du DVD et de la TNT, donc du choix entre VO et VF avec ou sans ST. Il y’a dix-vingt ans, tout les gens comme moi pouvaient râler dans leur coin, parce qu’ils étaient minoritaire, et c’était bien normal.

      Depuis, question culture, la technologie a suppléé la où la démocratie faut et faillira toujours.

      Typhon


  • docdory docdory 23 octobre 2009 13:28

    Bonjour Krokodilo


    Quelques remarques :

    1°) Lorsque la responsable de l’APLV souligne que le français est une langue non accentuée, elle a simultanément tort et raison. 

    Effectivement , le français est une langue accentuée sur la dernière syllabe, donc elle a tort , mais par contre le français reste parfaitement compréhensible par un français s’il est prononcé en accentuant la première syllabe , comme le font la plupart des anglais qui tentent de parler le français ; l’anglais , en revanche , devient rapidement inintelligible pour un anglais s’il est prononcé à la française , en accentuant la dernière syllabe ( j’ai essayé , pour voir , c’est amusant ! ). 

    Par ailleurs , pour un élève français de 6 ème , le concept d’accent tonique est pratiquement incompréhensible, car il accentue la dernière syllabe sans le savoir ! ( personnellement , je n’ai compris ce qu’était un accent tonique que lors de mon premier séjour linguistique en Angleterre, à l’âge de 11 ans, lorsque j’ai entendu les anglais parler ! ). Donc , quelque part , la responsable de l’APLV a quand même un peu raison.

    2°) Pour ce qui est de la VO des films télévisés , j’ai du mal à comprendre ton hostilité : j’ai toujours préféré voir les films en VO , que ce soit au cinéma ou à la télé, du moment qu’il y ait des sous titres .Avec la TNT , il devrait en principe être possible de donner le choix aux téléspectateurs . Je sais que sur Arte , on peut mettre les films en VO , alors qu’ils sont diffusés en VF , moyennant une manipulation extrêmement complexe de la télécommande, manipulation que je suis incapable de réaliser seul , j’ai besoin de l’aide de mon fils à cet effet ! Tout cela doit pouvoir être simplifié et généralisé à toutes les chaînes .

    3°) Pour le reste , entièrement d’accord avec l’ensemble de ton analyse . il n’est de savoir qu’exercé , et dans 95 % des professions , la connaissance de langues étrangères est totalement inutile. Ma coiffeuse n’a pas besoin de savoir l’anglais , pas plus que mon plombier , mon électricien , les employés de la cafétéria ou je déjeune , les petits commerçants sauf en zone ultra-touristique , et encore ...

    Pour ce qui est des généralistes comme nous , tout dépend de leur lieu d’exercice : si deux de mes consultations quotidiennes se déroulent en anglais ( avec l’accent nigérian plutôt que l’accent d’Oxford qui, lui, est totalement inutile ! ) , je pense qu’un généraliste dans une ville de moins de 50 000 habitants n’a quasiment jamais l’occasion de consulter en anglais .

    Enfin , quiconque a besoin professionnellement d’une langue étrangère peut en apprendre tout seul de solides bases en quelques mois à raison d’un travail assidu , avec l’usage des méthodes Assimil ou apparentées ( NB : la méthode Assimil est tellement plus efficace, pour apprendre une langue,que n’importe quel cours de langue au collège , que les profs devraient s’en inspirer , ils auraient de bien meilleurs résultats avec leurs élèves ! )

    PS : sais-tu s’il y a une méthode Assimil d’espéranto ? Est-elle bien faite ?


  • Krokodilo Krokodilo 23 octobre 2009 14:50

    Bonjour, je crois que tu étais présent dans la discussion après mon article sur l’accent tonique en français (lien dans l’article), la discussion n’apparaît plus sur AV, pb technique ou nettoyage ?
    Pas seulement les anglophones, mais certains journalistes accentuent incroyablement la première syllabe, comme s’ils annonçaient à chaque mot la catastrophe du mois. C’est même parfois pénible.

    Je ne pense pas que le concept d’accent tonique soit incompréhensible pour des élèves de 6 : mes enfants l’ont parfaitement pigé au primaire, à l’aide de quelques exemples. Il suffit de choisir un mot long, par exemple chocolat, et de le prononcer de trois façons différentes : CHO-colat (comme si c’était 2 mots différents), choCO-lat, et en bon français chocoLAT.
    En fait, le problème vient des profs soit qui connaissent mal la notion, soit qu’ils l’ont mal comprise car embrouillée à souhait par les pédagogues qui compliquent tout en parlant d’accentuation de la phrase (vrai, mais c’est un concept différent, qui se rajoute à l’accent tonique) ; total, les profs de français n’en parlent pas, et ceux d’anglais non plus, peu pressés d’expliquer à quel point l’anglais est spécial de ce point de vue... Par contre, les profs de français langue étrangère n’ont en général aucune réticence à expliquer les choses simplement et clairement.

    2. Je ne suis pas hostile à la VO, mais agacé par ceux qui veulent nous l’imposer, car il est clair que dans leur esprit il s’agit de l’anglais, encore et toujours. Combien souhaitent vraiment voir des films de Bergman, Wajda, Youssef Chahine, ou Kurosawa en VO sous-titrée ?
    Mon niveau ne me permet pas d’apprécier des dialogues ultrarapides et fournis de Woody allen, ou même la série « Desperate housewives », subtile et humoristique. Il me faudrait pour cela des années d’efforts, dont je n’ai pas envie, car mon niveau suffit pour les consultations l’été avec des touristes anglophones. Autrefois, j’avais lu des polars en anglais, mais dans cette langue il faut de l’immersion, à cause de la discordance écrit-oral.
    Ce que je veux dire, c’est que derrière la question de la VO se cache la pression pour l’anglais, comme souvent !
    Par contre, si le numérique permet de choisir, pas de problème.

    « Enfin , quiconque a besoin professionnellement d’une langue étrangère peut en apprendre tout seul de solides bases en quelques mois à raison d’un travail assidu »
    Tout à fait d’accord. derrière de savantes explications basées sur des études douteuses (comme récemment celle-ci, synthèse d’autres études douteuses !), nous expliquant que l’apprentissage précode des langues étrangères rend plus intelligent, voire fait repousser les cheveux, se cache encore et toujours la quetsion de l’anglais.

    3. « PS : sais-tu s’il y a une méthode Assimil d’espéranto ? Est-elle bien faite ? »
    Réponse courte : Oui. Moyen.

    Réponse longue : il existe une méthode Assimil d’espéranto, en général considérée comme moyenne par les espérantistes, essentiellement parce qu’ils ont voulu découper l’enseignement selon le schéma suivi par chaque langue.
    Par contre, l’Assimil de poche « L’espéranto de poche » (Triolle et Texier) est très bien, mais ce n’est pas à proprement parler une méthode : pas d’oral, plutôt un guide comprenant la grammaire, mais ausi du vocabulaire classé par circonstances comme les guides de voyage, et un petit lexique. Je l’ai, et je l’ai trouvé très bien fait.
    Mais en Eo, il y a beaucoup de gratuit :
    Kurso de esperanto (fait par des Brésiliens) j’ai débuté dessus, il est très bien, sauf la leçon sur les correlatifs qui est trop dense et représente au moins trois leçons.
    Des bénévoles assurent des cours par correspondances sur Internet,
     I-Kurso
    (plutôt pour les francophones) et Lernu (plutôt international). Les deux sites contiennent aussi des documents audio débutants et avancés.

    D’une manière génrale, l’oral est moins indispensable au début que dans d’autres langues. A mesure, on peut compléter par des émissions radios (je ne détaille pas), par les documents audio présents sur les sites cités, ou par des programmes pour enfants : « Mazi en Gondolando », extraterrestre d’un excellent cours de la BBC, en plusieurs langues, mais la BBC a demandé des droits d’auteur tellement élevés aux espérantistes qui proposaient de faire bénévolement une version Eo, qu’une version pirate existe sur la Toile...


  • Kali 23 octobre 2009 15:42

    « N.Sarkozy vient d’annoncer un plan d’urgence pour les langues étrangères. »

    Oui il faut un plan d’urgence, mais pas pour tout le monde, ce plan devrait être réservé principalement à ceux qui souhaites étudier à l’étranger pour des raison divers et variés et dont l’anglais devient alors indispensable


    « Tout simplement à cause de la construction européenne ! »

    Non, à cause de la mondialisation.


    "Soyons honnête : elle a fort justement rappelé que l’anglais était une langue germanique, et à ce titre plus facile pour les Allemands ou les Suédois. Elle a également rappelé qu’il était très difficile sur le plan phonétique, en ajoutant assez curieusement que « le français était une langue non accentuée », alors que l’accent tonique est fixe, sur la dernière syllabe prononcée."

    Soyons aussi honnête, les finlandais qui ne sont pas trop germaniques maîtrisent mieux l’anglais que les francais du moins dans les grandes villes. La difference linguistique est certes une contrainte pour les francais dans le cas de l’apprentissage de l’anglais, mais n’est pas insurmontable.


    "Et certains veulent imposer à la maternelle ou au CP une langue aussi difficile, à un âge où le français est à peine balbutiant !"

    Qui veut imposer ? des noms, je demande


    "On eut droit aussi à l’habituelle suggestion de gens bien intentionnés (Jean-louis Nandrini, secrétaire général de l’enseignement scolaire à l’EN) qui veulent nous imposer des films en VO ! De quel droit ?

    Qui veut imposer ? des noms, je demande.

    "Finalement, le seul moment de l’émission où l’on échappa à la langue de bois fut le micro-trottoir auprès de lycéens (au tout début de l’émission) : ceux qui ont été interrogés se désintéressent des langues vivantes, jugées trop difficiles ou inutiles pour pour le métier envisagé... Enfin un peu de bon sens."

    Un micro trottoir, c’est encore moins fiable qu’un sondage.

    "Nous avons peu à peu rendu l’anglais quasiment obligatoire (95% ?), de la maternelle à certains établissements supérieurs (comme Sciences-Po Paris), sans vote ni débat, sans oser le dire, et en attendant la VO à la télévision... Et il ne faudra pas venir pleurer sur le déclin de la francophonie (ici au Maroc) , alors que diverses universités organisent des cursus anglophones pour des étudiants qui autrefois venaient étudier en français, entre autres mille exemples."

    Y a t’il eut des protestations ? Merci de donner des preuves.


    • Krokodilo Krokodilo 23 octobre 2009 15:53

      Kali, pas fatigué malgré l’intense parasitage de mon précédent article ? Quelle forme !
      Pour ce qui est des protestations,il vous a sans doute échappé que quelques syndicats ont introduit des actions en justice contre l’excès d’anglais dans les entreprises, et gagné le droit de traviller en français en France, ce qui aurait pu sembler évident ; de leur côté, les quelques élèves de Sciences-po qui auraient souhaité valider en LV1 une autre langue que l’anglais ne le peuvent maintenant plus, mais comment protester au risque d’en subir les conséquences avant l’obtention du diplôme ?
      Pour ce qui est d"imposer, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai répondu à votre bande. Mais n’ayez crainte, j’en donnerai encore des exemples ! Comme l’arrivée de l’anglais dans un document officiel, le carnet de santé ...


    • Kali 23 octobre 2009 16:16

      Je résume votre propos : « j’accuse, mais j’ai aucune preuve à fournir »


  • Krokodilo Krokodilo 24 octobre 2009 00:03

    Au sujet de l’APLV, j’avais oublié que l’ancien président avait contesté dans un article, au nom de l’association, cette présentation du supposé faible niveau en anglais. Dont acte.
    Mais par contre, demander la diffusion systématique des films à la télé en VOST... c’est incroyable.
    « Quelques mesures que nous aurions aimé voir dans les bonnes intentions ministérielles :
     Les films systématiquement diffusés en VOST à la télévision, comme cela se fait dans beaucoup de pays. »


  • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 24 octobre 2009 09:44

    « Laissez aux élèves le libre choix de leurs langues étrangères. Libérez les langues ! »

    Cher Krokodilo, je vais vous apprendre une nouvelle qui va vous réjouir : les élèves ONT DÉJÀ le libre choix de leurs langues étrangère.
    La seule, l’unique raison pour la quelle on trouve plus de professeurs d’anglais LV1 que de profs de Tagalog, c’est que les élèves préfèrent avoir l’anglais en première langue.

    Des gens qui ne feront jamais d’anglais de leur scolarité par choix personnel, j’en connais. C’est regrettable de leur part, mais ils font ce qu’ils veulent.

    Il n’en reste pas moins que le succès de l’anglais n’est du qu’à son utilité pratique, et pas à de la « propagande ». Contrairement à vous, la plupart des gens ont parfaitement compris que l’anglais était une langue qui réunissait l’avantage d’être la plus utile dans les relation internationales, et pas trop difficile.

    Ce n’est pas parce que vous exposerez votre anglophobie à tort et à travers que vous changerez ces vérités. Ce n’est pas en les niant, en me demandant de tout « prouver », en m’agressant verbalement, en me traitant de troll, de multipseudo, ou de je ne sais quoi que vous changerez les faits, qui sont têtus.
    Dans le monde réel, l’apprentissage de l’anglais n’est pas obligatoire en France, mais comme, dans le monde réel, il est indispensable de le connaitre, la plupart des élèves CHOISISSENT LIBREMENT de pratiquer cette langue.

    Que pouvez vous répondre à ça ? Déjà, vous allez nier tout ce que je viens de dire sans envisager une seule seconde que vous puissiez avoir tort. Vous ne lirez même pas ce que j’écrit, vous sélectionnerez une phrase au hasard et glisserez une attaque personnelle dans une réponse filandreuse.

    Mais faisons comme si vous répondiez sérieusement à mon message. Je ne doute pas une seconde que vous répondriez que si les élèves choisissent l’anglais de leur plein gré, c’est parce que la « propagande » que vous évoquez leur a lavé la cervelle.

    Si les gens sont si influençables qu’ils ne puissent prendre de décisions sans être manipulés comme des marionettes par la presse, de quoi sert le « libre choix » que vous réclamez un peu plus bas ? Vous n’êtes pas cohérent.

    @Kali - chien fidèle : ne dépose pas tes étrons ici, gentil chienchien.

    Typhon
    p


    • Krokodilo Krokodilo 24 octobre 2009 10:41

      Vous signez de votre autre pseudo, Typhon, et vous vous plaignez d’être accusé de multipseudo ? !

      « la plupart des élèves CHOISISSENT LIBREMENT de pratiquer cette langue. »

      La réponse est dans votre propre phrase ! Si c’est « la plupart », c’est qu’une minorité se voit imposer l’anglais, au primaire, faute de choxi organisé, et souvent même en 6e, toujours faute de choix, surtout en province dans les petits établissements.

      Je sais que vous le faites exprès, mais comment vous l’expliquer plus clairement ? La plupart des gens en France roulent à droite (excepté quelques fous ), et pourtant on ne l’a pas choisi !


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 24 octobre 2009 10:59

      « Si c’est »la plupart« , c’est qu’une minorité se voit imposer l’anglais, »

      PAR LEUR PARENTS. TOI COMPRIS CE QUE MOI DIRE ?

      Typhon


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 24 octobre 2009 11:09

      ou par les faits, d’ailleurs. Mine de rien, la démocratie, c’est toujours méchant envers les minorités.
      Quelqu’un qui voudrait que son enfant ait une langue mounda en LV1 n’aurait d’autre choix que d’aller en Inde lui-même et d’apprendre le français à un korkophone.

      Typhon


    • Krokodilo Krokodilo 24 octobre 2009 11:10

      Quand aucun choix n’est organisé, les parents aussi se voient imposer l’anglais, toi capito ?


    • Kali 24 octobre 2009 11:11

      Il est indispensable de le connaitre dans les relations internationales, je précise.


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 24 octobre 2009 11:16

      « Vous signez de votre autre pseudo, Typhon, et vous vous plaignez d’être accusé de multipseudo »

      Bon, compte tenu de la pression de 10^-15 pa qui règne sous votre calotte cranienne, je vais tacher de ne pas m’énerver.

      Comme vous prenez grand plaisir à le rappeler, il se trouve que j’ai été banni plusieurs fois d’AV. Et il se trouve par ailleurs que je poste en divers autres endroits, sous divers autres alias, et que tout cela implique une nécessité de me faire reconnaitre, justement pour ÉVITER que les autres ne me prennent pour un nouvel interlocuteur. C’est donc la démarche INVERSE d’un multipseudo.

      Le multipseudo, c’est cet être ignoble, répugnant, fou, généralement vendéen, qui se fait passer pour deux personnes en même temps.

      Moi, au contraire, je fait en sorte que malgré mes divers alias, chacun puisse me reconnaitre, grâce à mon style inimitable et à ma signature que je n’omet pratiquement jamais. De la sorte, même si un félon provoque mon bannissement, je peux revenir comme si de rien n’étais.

      Et si un autre connard se mettait à signer ses messages comme moi, il suffirait de venir me poser la question sur mon blog.

      Typhon


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 24 octobre 2009 11:19

      « Quand aucun choix n’est organisé, les parents aussi se voient imposer l’anglais, toi capito ? »

      Ben, dans la vie, tout est une question de priorité.

      Quand on est ultra-minoritaire, soit on organise sa vie autour de son ultra-minorité et on fait en sorte de la conserver précieusement, soit on a d’autres chats à fouetter et on se range à l’avis de la majorité. Ça s’appelle la démocratie.

      Typhon


    • Kali 24 octobre 2009 12:29

      « Quand aucun choix n’est organisé, les parents aussi se voient imposer l’anglais »

      Pourriez vous être plus précis, enfin une preuve surtout


    • Krokodilo Krokodilo 24 octobre 2009 12:45

      Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 24 octobre 2009 12:49

      Dit-il, en se bouchant les yeux face à l’utilité évidente de l’anglais, et à l’évidence de son anglophobie.

      Typhon


    • Kali 24 octobre 2009 12:51

      Pour mon cas personnel, on nous a demandé de remplir une fiche en début d’année, sur notre choix de langue, en fonction de ce que proposait notre secteur académique. Du reste, s’il existait vraiment un problème, on verrait un soulevement de protestation de la part de certains parents. Mais comme j’en ai jamais entendu parler, votre affirmation SANS preuve me laisse de marbre. Ce qui ne me permet pas de changer d’avis.


    • Τυφῶν בעל Perkele Hermann Rorschach 24 octobre 2009 13:04

      Pour ma part, et ainsi que je l’ai dit plus haut, je connais des gens qui n’ont jamais fait d’anglais de leur vie.

      Typhon


    • Kali 24 octobre 2009 13:05

      L’anglais est-il indispensable ?

      Parlons de mon expérience. Je travaille dans une grosse boite internationale, qui vend et achète des produits à travers le monde. Dans ma boite parlons nous tous anglais ? Et bien je vous dirais que non. Pourquoi, car il existe des postes dans ma boite où l’anglais n’a aucune utilité. Certains commerciaux ne voyagent pas pour raison familiale ou autre, donc n’ont pas l’utilité de cette langue. D’autres l’utilisent par l’intermédiaire des contrats internationaux ou de visioconférence ou réunions internationales. D’autres encore font du commerce, que sur le territoire français, en gros trouver des acheteurs ou vendeurs français.

      Pour ma part, j’ai choisi d’utiliser l’anglais, car j’aime voyager au moyen de ma boite et parler au reste du monde, certains ont fait cette expérience puis ont changer, car ils devenaient blasés de l’international ou que cela ne leur plaisait pas. D’autres qui étaient des quiches en anglais, en voulant faire de l’international, se sont nettement améliorés.


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