jeudi 29 mars 2012 - par André-Jacques Holbecq

Pour un système monétaire à réserves pleines

Le « 100% monnaie » - dit aussi système monétaire à réserves pleines - n’est pas (encore) dans un quelconque programme politique, mais il est probable que vous en entendrez de plus en plus parler. Il a donc semblé intéressant de vous faire partager un résumé concernant cette possible « révolution » monétaire et bancaire.

Aujourd’hui

Le secteur bancaire n’est pas une industrie comme les autres car son fonctionnement produit des « externalités » qui peuvent être dommageables pour les autres secteurs, et le produit qu’il crée, la monnaie, n’est pas un produit comme les autres car il permet d’exercer sur les marchés un pouvoir d’achat déstabilisateur . Or, le système de paiements et l’intégrité du moyen d’échange sont des biens publics essentiels. Il est dès lors normal que la société dessine le système de paiement et de financement le plus sécurisé et le plus efficace possible tout en s’appropriant les gains de la création monétaire, ce mécanisme générateur par nature de « faux droits » sur la production. Le contrôle de la monnaie doit faire partie de l’arsenal de protection des intérêts des citoyens.

Il existe une différence fondamentale entre les deux types de monnaies que nous utilisons, nous les « agents non bancaires  » (État, entreprises et ménages).

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billets - freefoto.com

La première monnaie est fiduciaire (de « fidus », confiance en latin), ce sont les billets de banque (espèces)[NOTA : Les billets de banque (espèces) sont la seule monnaie de base (monnaie centrale) qui circule dans la sphère des agents non bancaires. Ce n'est pas pour autant que c'est la seule forme de monnaie centrale qui, lorsqu'elle circule DANS le système bancaire (banques et banques centrales) prend évidemment des formes dites "scripturales" (en fait "électroniques")].

La seconde est scripturale (les montants qui apparaissent sur vos comptes bancaires et vos dépôts d’épargne). La première est donc une monnaie émise directement par la Banque centrale (pour nous la BCE) qui encaisse donc directement les bénéfices de cette création, la seconde est une monnaie émise (créée « ex nihilo par chaque banque commerciale à l’occasion d’une opération de crédit ou d’un achat d’actifs sur le marché et c’est donc elle qui encaisse les gains de cette création (les intérêts perçus sur le prêt d’une ressource qu’elle crée !). De ce fait il existe donc des monnaies BNP, SG, CA, Banque Postale, Crédit Mutuel, etc, et même si celles-ci sont toutes libellées en euro, vous ignorez la provenance du crédit les ayant créées et à qui il devra être remboursé à son terme.

Tous ces dépôts, qu’ils soient au passif de la BNP, SG, CA, Banque Postale, Crédit Mutuel, etc, sont bien sûr fongibles entre eux et les banques, par définition, se sont engagées à effectuer pour leurs clients toutes les transactions que ceux-ci leur commandent de faire : virements de banque à banque ou retraits en espèces (monnaie banque centrale). Pour ce faire, dans les conditions normales, elles n’ont besoin que d’un coussin de sécurité en monnaie banque centrale (les réserves). C’est le principe même de fonctionnement de nos systèmes bancaires : un système bancaire à couverture fractionnaire des dépôts. Mais les banques commerciales se sont engagées à transformer en monnaie centrale (espèces), à tout moment, l’équivalent de vos dépôts bancaires : c’est la raison pour laquelle certains économistes définissent la monnaie comme « une dette de banque qui circule ».

Enfin, pour ne pas trop rentrer dans les détails de la création monétaire, sachez que le seul pilotage de la masse monétaire actuelle tient d’une part au taux d’intérêts de refinancement des banques (besoins en monnaie centrale) et au montant des réserves obligatoires (équivalent à 2% des dépôts)

De cette description, il faut retenir 2 points essentiels :

  1. La création d’un pouvoir d’achat « ex nihilo »par le crédit est une ponction sur la production ne correspondant à aucune épargne préalable, un gain pour la banque lié à un privilège, cause d’une instabilité fondamentale du système ;
  2. La création comme la destruction de monnaie sont complètement dépendantes du désir des agents économiques d’emprunter et de la volonté des banques de prêter ;

Aujourd’hui on peut dire que la quantité de ce que nous considérons comme monnaie en circulation est indéterminée : les banquiers centraux classent celle-ci dans des agrégats (M1, M2, M3) du plus « liquide » (immédiatement disponible) au moins liquide, la limite en zone euro étant fixée à 2 ans sans aucune justification (pourquoi pas 1 pourquoi pas 3 ; d’ailleurs les USA ne comptabilisent plus M3 alors que les Anglais ont un agrégat M4, comme nous l’avions avant 1984).
Même si la garantie des dépôts est fixée en France à 100 000 €, cette garantie est très insuffisante pour nombre d’entreprises.

Le « 100% monnaie » : de quoi s’agit-il ?

La critique du principe de la création monétaire via les opérations de crédit bancaire s’inscrit dans une longue tradition qui remonte à Ricardo, la « Currency School », Walras, Mises et Hayek. Depuis la crise des années 30, elle a été prolongée par toute une lignée d’économistes parmi les plus prestigieux de Simons et Fisher à Allais en passant par Friedman, Tobin (sous la forme du « narrow banking ») et Minsky, et a donné lieu à des propositions concrètes de réforme. Notons que Christian Gomez, élève d’Allais, a fait la synthèse des propositions existantes en cherchant à les actualiser.

Comme l’écrit Maurice Allais « Au regard d’une expérience d’au moins deux siècles quant aux désordres de toutes sortes et à la succession sans cesse constatée de périodes d’expansion et de récession, on doit considérer que les deux facteurs majeurs qui les ont considérablement amplifiées, sinon suscitées, sont la création de monnaie et de pouvoir d’achat ex nihilo par le mécanisme du crédit et le financement d’investissements à long terme par des fonds empruntés à court terme. »

Tous estiment qu’il faut dissocier la monnaie du crédit dans le but d’obtenir une couverture intégrale par de la monnaie de base (monnaie de Banque centrale) des dépôts considérés comme des disponibilités monétaires par les agents économiques (les dépôts à vue et assimilés).

Le 100% monnaie propose donc la séparation très claire entre d’un coté la monnaie qui doit être totalement « liquide » (immédiatement disponible) et garantie à 100% par de la monnaie Banque centrale, et de l’autre l’épargne à court, moyen ou long terme (d’une journée à plusieurs années). Il faut bien séparer intellectuellement la notion de monnaie de celle de lépargne : l'épargne n'est pas de la monnaie !

L’augmentation de la masse monétaire ne pourrait plus avoir lieu comme actuellement par des émissions de nouveaux crédits des banques commerciales, mais seulement par une émission monétaire de la Banque centrale, par exemple à destination du Trésor public, monnaie qui ensuite, au cours de son circuit d’utilisation, va diffuser dans toute l’économie en créant le revenu des agents économiques à travers leurs opérations de production et d’échange. Puis, en fonction du choix de chacun des agents, une partie de cette nouvelle monnaie se retrouvera dans les banques de prêts sous forme d’épargne.

Le système bancaire serait nécessairement scindé en trois types d’institutions :

  1. Les banques de dépôts (« Compagnies de Services Monétaires » dans la terminologie plus appropriée utilisée par Christian Gomez) dont les réserves en Banque centrale doivent nécessairement couvrir exactement les quantités de monnaie « scripturale » (en fait électronique), d’où l’expression « 100% monnaie ». Ces institutions, par construction, ne peuvent faire aucun crédit et leur seule fonction est d’assurer l’ensemble des paiements dans l’économie de la manière la plus efficace et la moins coûteuse possible sous l’effet de la concurrence. Cette monnaie qui représente par exemple vos soldes de compte bancaire actuels serait ainsi au même niveau de confiance que les billets de banque (monnaie fiduciaire) auxquels d’ailleurs ils pourraient être substitués sans aucun dommage pour les institutions qui les gèrent (contrairement à ce qui se passerait dans le système actuel dans lequel la monnaie fiduciaire ne représente que quelques pourcents des dépôts à vue). Toute la monnaie scripturale serait ainsi « fiduciaire » et les banques de dépôts/CSM pourraient être assimilées à de purs gestionnaires de véritable monnaie, assurant sa conservation (« coffres-forts ») et sa circulation le tout dans l’environnement technologique le plus avancé (c’est-à-dire que ces CSM prendraient dans la plupart des cas la forme de banques en ligne).
  2. Les banques de prêts dont le rôle serait celui des actuelles « sociétés financières », c’est-à-dire des intermédiaires entre l’offre d’épargne et la demande de prêts, sachant qu’elles ne pourraient pas prêter plus que les épargnes dont elles sont les dépositaires.
  3. Les banques d’affaire ou d’investissement travaillant sur fonds propres, empruntant directement au public ou aux banques de prêt, et investissant si elles le souhaitent les fonds empruntés dans les entreprises.

 

L’application d’une telle réforme aurait cinq conséquences très positives.

1. Une capacité de régulation économique sensiblement accrue par une maîtrise totale de la masse monétaire.

a) la quantité de monnaie pourrait être dirigée selon une règle définie a priori (stabilité des prix ou taux volontaires de hausse des prix)- la quantité de monnaie deviendrait inélastique au pessimisme ou à l’optimisme irraisonné des agents économiques
b) la quantité de monnaie en circulation deviendrait une variable totalement sous le contrôle de Banque Centrale sans que le comportement des banques ou des agents économiques puisse influer sur elle. L’ampleur du « Boom » immobilier et financier de la dernière décennie serait quasiment inconcevable dans un système de ce type.

2. Une meilleure efficacité de l’économie.

a) des taux d’intérêt véritablement représentatifs des préférences des agents économiques
b) le paiement du prix des services monétaires
c) l’interdiction de la transformation financière.

3. La fin des distorsions dans la répartition des revenus

Toute création monétaire ex nihilo par un système bancaire privé et commercial donne un droit sur la production qui n’a pas été acquis par un produit ou un service vendu. Elle est par nature un « faux droit », un revenu non gagné,

4. Un contrôle aisé par l’opinion publique et par le Parlement de la création monétaire aussi bien en ce qui concerne son montant annuel que son utilisation.

Dans le « 100% monnaie » l’État récupèrerait les gains de la création monétaire mais pas le contrôle. Celui-ci serait confié à la Banque Centrale agissant sous un mandat impératif protégé par la Constitution, mais plusieurs types de décision et de contrôle citoyen et Parlementaire sont envisageables. Ce point pourra faire l'objet d'un futur article.

5. L’attribution annuelle à l’État, c’est-à-dire à la collectivité, de 70 à 80 milliards de gains provenant de la création monétaire

a) au travers de l’affectation de la création monétaire aux ressources de l’État, comme une recette budgétaire qui peut être estimé à 40 milliards d’euros par an pour la France (environ 80% de l’IRPP)
b) au travers de la neutralisation instantanée de 800 à 1000 milliard d’euros de la dette publique française, permettant d’éviter une dépense annuelle d’intérêts de 30 à 40 milliards d’euros par an, qui, il est vrai, sont systématiquement empruntés avec pour conséquence l’augmentation de la dette.

André-Jacques Holbecq
, Économiste et auteur de :
Argent, dettes et banques, éditions Yves Michel, 2010
La dette publique, une affaire rentable, en collaboration avec Philippe Derudder (préface d’Étienne Chouard) – rééditions Yves Michel 2011

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Complément important : sur la substitution dette publique/dette privée

1) Lors de la mise en place de la réforme, les banques ont bien besoin de se procurer de la monnaie de base pour satisfaire à leurs nouvelles obligations de réserves (100%). Donc la Banque Centrale prête aux banques cette somme qui est donc égale aux nouvelles réserves obligatoires des banques ( prêt = monnaie de base requise = M )

2) Quand les banques vont rembourser ce prêt à la Banque Centrale, il va y avoir nécessairement une destruction de monnaie de base et donc, si rien est fait, une destruction de monnaie (c’est ce qu’il faut éviter), puisque dans le nouveau système M (masse monétaire) = monnaie de base

3) Pour recréer cette monnaie de base détruite par le remboursement du prêt aux banques, afin d’éviter une baisse de la Masse monétaire qui ne pourrait avoir que des effets défavorables, la Banque Centrale doit donc regonfler son bilan en prêtant à nouveau ou en achetant des actifs sur le marché , ces actifs pouvant être la dette publique existante : donc en faisant cela, pour maintenir la monnaie de base à son niveau initial, la Banque Centrale va donc substituer au prêt fait aux banques un prêt fait à la puissance publique (en devenant le créancier de l’État, suite au rachat de la DETTE EXISTANTE).

CELA NE MARCHE QU’UNE FOIS…



130 réactions


  • ObjectifObjectif 29 mars 2012 10:59

    Il est toujours utile de parler de l’arnaque de la création monétaire actuelle, merci pour cet article.

    « La première  »[ ie la monnaie fiduciaire, bilets et pièces] "est donc une monnaie émise directement par la Banque centrale (pour nous la BCE) qui encaisse donc directement les bénéfices de cette création,« 

    L’expression »monnaie émise directement par la Banque centrale« pourrait faire penser que la production de monnaie fiduciaire (terme utilisé par la BCE) est une création de monnaie. C’est faux, car un billet ne devient de la monnaie que lors de sa mise en circulation (vous la retirez d’un guichet ou d’un distributeur) qui se fait en échange d’un retrait de votre compte de la valeur faciale : la masse monétaire n’augmente pas, il n’y a pas de création de monnaie.

    Il est donc faux de dire que la BCE effectue une création monétaire à cette occasion et encore plus faux de dire qu’elle encaisse un bénéfice.

    La proposition de »crédit 100% monnaie pré-existante" est à la base de toute réforme du système monétaire actuel.

    Mais confier la création monétaire à un état centralisé et non démocratique, c’est un peu comme vouloir faire revivre le minitel à l’époque d’internet : c’est juste un siècle trop tard.

    Par ailleurs, cela a déjà été testé, puisqu’à la Libération le CNR avait privatisé toutes les banques, et la création monétaire était donc une création publique comme vous le proposez. Mais l’Etat a petit à petit privatisé les banques, et la création monétaire avec, sans le dire : comment lui faire plus confiance aujourd’hui qu’hier ?

    Par ailleurs, cela ne change pas le problème principal : comment choisir quels projets vont être financés par la monnaie créée ? C’est bien aux citoyens de choisir les projets qu’ils souhaitent pour la collectivité. Réserver ce choix à un clan de fonctionnaires n’est pas plus démocratique que de le réserver à un clan de banquiers.

    La seule solution est de répartir directement toute création monétaire à parts égales sur tous les citoyens, qui vont choisir où les investir en leur âme et conscience : c’est notre droit de vote économique.

    Pour plus de détails : Pour un système monétaire équilibré !


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 29 mars 2012 11:58

      J’ai écrit « Il existe une différence fondamentale entre les deux types de monnaies que nous utilisons, nous les « agents non bancaires  » (État, entreprises et ménages). » en citant monnaie fiduciaire et monnaie scripturale. Où avez-vous vu que j’aurais écrit « que la BCE effectue une création monétaire à cette occasion et encore plus faux de dire qu’elle encaisse un bénéfice. » ? (alors que les billets sont au PASSIF du bilan de la BCE)

      Pour le « 100% monnaie » je redis (pour la X ième fois) que vous vous appropriez une expression qui n’est pas de vous (Fisher 1936) Voir http://www.univ-orleans.fr/deg/GDRecomofi/Activ/diatkine_birmingham.pdf mais surtout qui n’a rien à voir....


    • ObjectifObjectif 29 mars 2012 12:58

      Il faudrait voir à lire attentivement, à la fois mon commentaire et votre propre texte, que j’avais pourtant précisément cité : « La première  »[ ie la monnaie fiduciaire, bilets et pièces] "est donc une monnaie émise directement par la Banque centrale (pour nous la BCE) qui encaisse donc directement les bénéfices de cette création,« .

      Je répète donc que la BCE produit (par les banques centrales nationales, puis en sous-traitance) et met en circulation la monnaie fiduciaire (billets et pièces), mais que ce ne sont en aucun cas des »émissions monétaires" c’est à dire qu’il n’y a aucune création dans ce processus touchant à la monnaie fiduciaire : la BCE ne peut donc pas en tirer un bénéfice.


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 29 mars 2012 14:31

      Vous vous trompez...
      Vous obtenez des billets de banque (monnaie centrale) par débit sur votre compte courant, existant lui-même par un crédit (création monétaire) fait par une banque secondaire quelque part, antérieurement.
      Mais pour obtenir ces billets de banque, la banque secondaire va devoir les acheter à la banque centrale avec la monnaie de base dont elle dispose, monnaie de base toujours créée « ex nihilo » par la banque centrale (monétisation d’obligations éligibles)


    • ObjectifObjectif 29 mars 2012 15:57

      J’essaye surtout d’apprendre sur des faits, en évitant les attaques sur les personnes comme vous le faites encore un fois.

      "Vous obtenez des billets de banque (monnaie centrale) par débit sur votre compte courant, existant lui-même par un crédit (création monétaire) fait par une banque secondaire quelque part, antérieurement.« 

      Vous confirmez bien qu’il y a transfert entre monnaie fiduciaire et monnaie scripturale pré-existante, donc pas de création/émission monétaire lors de la mise en circulation de la monnaie fiduciaire (billets ou pièces).

       »Mais pour obtenir ces billets de banque, la banque secondaire va devoir les acheter à la banque centrale« 

      Je suis bien encore jusque là, il s’agit aussi d’un transfert de monnaie, cette fois-ci entre banque »secondaire« et banque centrale : vous prouvez bien qu’il n’y a encore aucune création/émission monétaire lors de l’approvisionnement en monnaie des banques secondaires .

      Et il n’y a aucun bénéfice non plus pour la BCE puisque le transfert porte encore sur la valeur faciale des billets et des pièces.

      Au passage, voici les chiffres de a BCE sur la monnaie fiduciaire en circulation :
      http://www.ecb.int/stats/euro/circulation/html/index.en.html

      Vous affirmiez contre ma personne »Vous vous trompez...«  : pourtant vous confirmez exactement mes écrits...

       »avec la monnaie de base dont elle dispose, monnaie de base toujours créée « ex nihilo » par la banque centrale (monétisation d’obligations éligibles)« 

      De grâce, renseignez-vous avant d’affirmer n’importe quoi ! La »monnaie de base« est définie ainsi dans le glossaire de la BCE :

       »base money (monetary base) Currency (banknotes and coins) in circulation plus the minimum reserves credit institutions are required to hold with the Eurosystem and any excess reserves they may voluntarily hold in the Eurosystem’s deposit facility, all of which are liabilities on the Eurosystem’s balance sheet. Base money is sometimes also referred to as the « monetary base »." http://www.ecb.int/home/glossary/html/act4b.en.html

      La « monnaie de base » ne pourrait servir aux banques secondaires à acheter de la monnaie fiduciaire puisque c’est la monnaie fiduciaire déjà en circulation, ajoutée aux réserves des banques (nommées ici Institutions de Crédit), réserves obligatoires ou supplémentaires que les banques ont déposé à la BCE.

      Il y a un problème dans voss explications. Pour avancer, je vous propose de plutôt nous montrer les textes officiels, cela évitera toute erreur supplémentaire.


    • Lancelot du Lac 29 mars 2012 20:18

      Il me semble qu’un exposé très précis et argumenté d’un système financier qui réserve toute création monétaire à ses citoyens sur une stricte base égalitaire (de la naissance à la mort de chacun) est disponible sur le site :

      http://wiki.creationmonetaire.info/index.php?title=Accueil 

      où est exposé La Théorie Relative de la Monnaie.

      Un résumé très succinct de cette théorie qui affirme la relativité de toute valeur économique au référentiel de jugement que constitue chaque citoyen, est que cette création monétaire est réalisée par un versement régulier d’argent, crée ex nihilo par la banque centrale, à chaque citoyen (le mois par exemple) correspondant à un accroissement de 5 % par an (à ajuster suivant l’espérance de vie des citoyens et l’uniformité de traitement entre les générations que l’on vise) de la masse monétaire globale.
      Les banques ne font plus de création monétaire et se contentent de gérer les dépôts de leurs clients pour en faire des prêts classiques au service de l’économie et (si je ne me trompe pas) l’Etat et les collectivités sont financés principalement par l’impôt, mais pas par la création monétaire qui est réservée aux citoyens).

      On doit pouvoir appeler ce système une démocratie monétaire.


    • ObjectifObjectif 29 mars 2012 23:59

      Bien vu ! La TRM est à ma connaissance la première publication à avoir fait le lien entre monnaie et théorie de la relativité en physique. Elle a été un révélateur, que je cite dans http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/bancopoly-le-jeu-qui-fait-fureur-102959

      Elle m’a permis d’aller plus loin, pour montrer que « l’équilibre » de la création monétaire est non seulement une base de la démocratie mais surtout une base de l’acceptabilité du contrat monétaire entre les citoyens, et aussi pour montrer que la création monétaire est un droit de vote économique pour le choix du financement des projets d’investissement.


  • Romain Desbois 29 mars 2012 11:27

    Le seul truc qui intéressent les gens c’est combien leur banque va leur coûter directement. Ils se foutent de savoir si leur banque finance les marchands d’armes, les dictatures, la mafia, les paradis fiscaux.

    Sinon l’on aurait vu une migration de masse des comptes vers des banques plus éthiques.

    Voir :

    LA NEF ou le Guide des Banques


    • ObjectifObjectif 29 mars 2012 11:31

      Mais ces banques ne sont éthiques qu’en facade, puisqu’elles soutiennent de fait l’usage de l’€uro qui est une arnaque de 17 000 milliards d’euros.


    • Romain Desbois 29 mars 2012 11:35

      Les banques n’ont pas le pouvoir d’inventer une monnaie !

      On peut toujours trouver des défauts aux alternatives, ça donne bonne conscience et ça permet de gueuler contre les banques tout en restant client de celles ci.


    • AntoineR 29 mars 2012 11:47

      Comment justifiez-vous le fait que les banques ne peuvent pas créer de monnaie (« inventer »selon vos termes). Comment peut-on nier cela ?
      La création ex-nihilo, c’est vrai. C’est un mécanisme très simple :

      J’accorde un crédit : je crée de l’argent
      Le crédit est remboursé : je détruit l’argent.

      Le volume total de monnaie varie en fonction de la différence des flux de création et de remboursement. C’est très simple. Peut-être trop simple, ce qui fait que l’esprit refuse d’y croire (citation de Galbraith).

      Vous croyez que votre épargne est dans un coffre de la banque et que c’est cette argent qui est prêté quand on accorde un crédit ? 


    • Romain Desbois 29 mars 2012 11:55

      A AntoineR

      Créer de la monnaie et inventer une monnaie est complétement différent (je réagissais au commentaire qui mettait en doute le côté éthique d’une banque sous prétexte qu’elle utilise l’euro).

      Le reste de votre commentaire est un procès d’intention.

      Intéressez vous au fonctionnement de la nef avant de me suspecter de ne rien comprendre à rien.


    • ObjectifObjectif 29 mars 2012 13:15

      A Romain Desbois :

      L’éthique washing, c’est un peu comme le green washing...

      Ces banques représentent quels montants par rapport aux 17000 milliards de crédits en cours de la masse monétaire de l’€uro ?

      En parallèle et en cohérence avec ce que vous disiez auparavant, ces banques donnent bonne conscience, tout en restant complice de l’arnaque de la création privée de l’€uro.

      Soit ces banques savent comment l’€uro est créé, et elles en sont complice conscient, soit elle ne savent pas, et alors elles ne sont d’une part pas professionnelles, et d’autre part tout de même complices de fait.

      Vous dites « Les banques n’ont pas le pouvoir d’inventer une monnaie ! » : pourtant elles pourraient tout à fait organiser un SEL pour leurs clients, ou bien participer à des SEL existants...

      Quand on veut, on peut, à ce niveau : pour être banques, elles ont tout de même dû trouver et déposer 5 millions d’Euros et se faire coopter par les autres banques. Se faire co-opter sans être complice, au moins passif, c’est possible ?


    • Romain Desbois 29 mars 2012 14:14

      ObjectifObjectif

      La nef ne peut être indépendante tant qu’elle n’aura pas suffisamment de clients, c’est la loi qui l’oblige pour exister d’avoir un minimum de clients. Elle essaie de s’associer avec d’autre banques éthiques européennes mais on leur met des bâtons dans les roues.

      Les SEL c’est tout autre chose et qui n’est pas du ressort légal des banques.

      Mais bon on ne va pas chipoter des jours, si votre banque est meilleure que celle que je propose , je suis près à en changer.


    • Romain Desbois 29 mars 2012 14:17

      Parler de l’Ethique Washing pour la NEF , c’est vraiment ne pas savoir de quoi vous parlez.
      Soyez un peu curieux et renseignez vous.


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 29 mars 2012 14:26

      D’accord avec vous : c’est le « coût direct » qui intéresse les gens et non pas les « coûts indirects ».

      Il y a eu à une certaine époque (2009) un grand débat sur le forum de la NEF concernant la création monétaire, Philippe Leconte ne voulant que très difficilement admettre que la NEF n’est pas une banque (car elle ne peut recevoir des dépôts à moins de 2 ans) mais une « société financière » (la meilleure preuve étant que les comptes courants sont gérés par le Crédit Coopératif, banque parmi les plus éthiques), et de plus n’ayant jamais voulu admettre non plus que « le système bancaire commercial » (dit « les banques ») crée la monnaie scripturale ; vous retrouverez mes interventions sous « AJH ».

      Ceci dit, la NEF fait une oeuvre très utile (j’y suis moi-même) en attendant de pouvoir mettre en oeuvre le projet de banca etica lequel les mettra en concurrence quand même avec l’ensemble du système de création monétaire privée (c’est évidemment contre celà que je m’insurge)


    • ObjectifObjectif 29 mars 2012 16:06

      Ne vous méprenez pas, Romain Desbois : je ne dis pas que les personnes dans ou autour de la NEF sont de mauvaise volonté. Mais au mieux elles ne comprennent pas la vraie portée de leurs actes tant qu’elles continuent à promouvoir l’arnaque de l’€uro. Et c’est peut-être le moins mauvais des choix en attendant de faire mieux.

      « Les SEL c’est tout autre chose et qui n’est pas du ressort légal des banques. »

      Les SEL sont de vraies monnaies, simplement elles ne sont pas reconnues par l’Etat pour le paiement des taxes et impôts, au moins pour le moment.

      Car déjà la loi sur la monnaie en France n’est pas conforme à la constitution, puisque qu’elle ne définit pas le régime d’émission monétaire, alors que l’article 34 de la constitution le lui ordonne.

      Je n’ai pas non plus trouvé dans la loi ce qui interdirait d’utiliser une autre monnaie que l’Euro. La preuve, de nombreuses entreprises et banques utilisent d’autres monnaies, comme le us$ ou la £...


    • lebreton 29 mars 2012 16:28

      Et qui crée de la monnaie de singe ,c’est vrai il y a un autre terme monnaie virtuelle ou fausse monnaie ou est la différence ,les us sont les champions de monde en la matiere ,il ne sont pas les seuls !!!!!


    • AntoineR 29 mars 2012 16:30

      Désolé Romain Desbois, j’ai du mal comprendre votre phrase et interpreter « inventer » en « créer ».

      Mais au final, je n’ai toujours pas compris le sens de cette phrase (il n’y a pas d’ironie ni de procès d’intention)


  • AntoineR 29 mars 2012 11:40

    Merci pour cette article qui nous éclaire sur l’abbération actuelle de la création monétaire.
    Nos hommes politiques actuel ne proposent que de traiter les conséquences du problème : fracture sociale, inflation non maitrisée, crises à répétitions...
    Les 100% monnaie, comme vous le proposez tente de s’attaquer à la cause du problème.

    C’est un raisonnement sain et qui peut être compris par un gamin de 8 ans :
     - Il vaut s’attaquer à la cause d’un problème plutôt qu’à ses multiples conséquences.

    Pourtant, la grande majorité des français ne comprends pas celà. Ont-ils une réflexion inférieure à celle d’un gamin de 8 ans ou sont-ils complètement désinformés ou endoctrinés ?


    Je reviens une fois de plus à « La caverne de Platon », les ombres ont été remplacées par la télé.


  • devphil30 devphil30 29 mars 2012 13:24

    Merci pour votre article et pour intervention sur Agoravox.


    J’ai lu votre livre sur la dette publique , une affaire rentable.
    Livre que tous les français devraient lire afin d’ouvrir les yeux.

    Philippe 


    • lebreton 29 mars 2012 16:44

      une affaire rentable pour qui ,pour l’auteur ça ne fait aucun doute ,pour les autres ? on peut aller se rhabiller ,le pouvoir n’appartient pas au peuple ça se saurai !!!!!!!!!!!! l’unique alternative pour éradiquer la vermine qui nous gouverne c’est l’usage des armes ,la justice n’existe plus ,ou fait semblant d’exister en tapant plutot sur les plus faibles que sur les vrais délinquants ,ceux qui se font payer leur campagnes électorales par exemple par des gens qui eux aussi se payent notre tête . Je ne suis plus vert je devient rouge écarlate ! les sbires du nabo ayant débathisé le plan dit vigipirate !


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 29 mars 2012 17:09

      Pour information je ne perçois aucun droit d’auteur sur ce livre afin de permettre un prix de vente le plus bas possible (et permettre à l’éditeur éthique qu’est Yves Michel de survivre)


  • Inquiet 29 mars 2012 14:31

    C’est marrant, avant que je sois mis au courant de l’arnaque de l’argent-dette créée ex-nihilo, j’imaginais que ça se passait naturellement comme ça.


    Pourtant je suis loin d’être un économiste, mais je pensais pour résumer :
    - qu’il y avait des banques centrales qui faisaient tourner la planche à billet
    - qu’il y avait des banques de dépôt dans lesquelles je mettais ma paye
    - qu’il y avait des organismes de crédits pour prêter de l’argent qu’ils possédaient EN VRAI

    En gros, ce que tout bon blaireau comme moi pensait LOGIQUEMENT, n’est pas si éloigné que ce qui est le système d’argent à réserve pleines que vous avez décrite.
    La seule différence, c’est qu’en plus (je ne l’ai pas mis dans la liste volontairement) c’est que je croyais que les billets étaient indexés sur l’OR étalon.

    Et comme je vais de surprises en surprises : même si cela paraît une évidence de fonctionner comme vous l’avez dit, il semblerait que l’argent-dette ait constamment existé et que ça eut été « naturellement » la norme depuis très très longtemps.

    Je reprendrais un titre que j’ai vu et que je ne me rappelles plus de qui il est : « nous n’avons pas terminé la révolution » (celle de 1789)


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 29 mars 2012 14:52

      @Inquiet

      Ne vous inquiétez pas trop quand même, vous n’êtes pas le seul... sans doute 90% de la population pense ce que vous pensiez sur ce sujet.

      Juste une précision : le système à réserve fractionnaire (« l’argent-dette ») est relativement récent ( 3 siècles)
      « Comment les orfèvres sont devenus banquiers »


    • ObjectifObjectif 29 mars 2012 16:22

      Inquiet, vous décrivez ce que tout le monde croit encore, et encore pire, ce que la plupart des professeurs croient et enseignent dans les cours d’économie de lycée à nos enfants !

      Mais c’est aussi ce qui se pratiquait après la Libération en France, puisque le CNR avait fait nationaliser les banques, ce qui impliquait que toute création monétaire par le crédit était bien publique.

      Le piège s’est donc refermé sur les citoyens désinformés quand les banques ont été privatisées, sans dire que la création monétaire était privatisée en même temps.

      Toutefois, même dans la situation ou la monnaie est créée par une ou des banques publiques, il reste de gros problèmes :
      - les citoyens subissent l’inflation monétaire lors de la création ;
      - les citoyens doivent tout de même louer toute la monnaie dont ils ont besoin pour vivre, ce qui constitue un impôt implicite ;
      - c’est le groupe de citoyen à la tête de la/des banques publiques créant la monnaie qui décident quels projets privés elles financent, ouvrant la voie à un arbitraire propice aux abus et de toute façon contraire aux principes de la démocratie.

      La seule solution que je connaisse pour éviter ces 3 problèmes est d’organiser la création de la monnaie directement par les citoyens, de manière équilibrée, car les citoyens sont la seule source du pouvoir démocratique et économique. Quelques détails : Pour un système monétaire équilibré !


  • drlapiano 29 mars 2012 15:57

    Tissu de sophismes !
    En quoi la création ex-nihilo par la B.C. est elle plus fructueuse que la création ex-nihilo par les banques commerciales ?
    Si on ne veut pas d’un système bancaire à réserve fractionnaire ... il faut autre chose comme monnaie que les bouts de papiers de la B.C. non ?
    Rélisez donc Jose Huerta de Soto sur le sujet ...
    Article introductif : http://mises.org/daily/4817
    Et son ouvrage : Monaie Crédit Bancaire et cycles économiques : http://mises.org/document/2745


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 29 mars 2012 16:15

      La création monétaire par les banques commerciales (privées) est fructueuse pour les banquiers, alors que la création monétaire centrale au bénéfice du Trésor Public est bénéfique pour l’ensemble de la collectivité.


    • ObjectifObjectif 29 mars 2012 16:26

      Sachant que après 1945 les élus et fonctionnaires ont tout fait pour que le pouvoir de création monétaire reviennent aux banquiers privés par les privatisations des banques et de la création monétaire qui était cachée dedans le paquet cadeau....

      On a déjà donné pour cette solution, rendons directement le pouvoir de création monétaire aux citoyens, ce qui bénéficiera encore plus directement à toute la collectivité : Pour un système monétaire équilibré !


  • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 29 mars 2012 16:40

    @ObjectifObjectif

    J’ai écrit : "Vous obtenez des billets de banque (monnaie centrale) par débit sur votre compte courant, existant lui-même par un crédit (création monétaire) fait par une banque secondaire quelque part, antérieurement."

    Vous répondez "Vous confirmez bien qu’il y a transfert entre monnaie fiduciaire et monnaie scripturale pré-existante, donc pas de création/émission monétaire lors de la mise en circulation de la monnaie fiduciaire (billets ou pièces).« 
    ...
     » il s’agit aussi d’un transfert de monnaie, cette fois-ci entre banque « secondaire » et banque centrale : vous prouvez bien qu’il n’y a encore aucune création/émission monétaire lors de l’approvisionnement en monnaie des banques secondaires ."

    Je précise : non, il n’y a pas de transfert : il y a destruction de monnaie secondaire par la banque commerciale qui réduit sur votre compte le montant de monnaie fiduciaire qu’elle ira se procurer à la banque centrale, en garantissant cet achat par un dépôt d’obligation souveraine ou en utilisant un solde positif de monnaie centrale. Vous avez l’air de penser que la monnaie centrale (scripturale ou fiduciaire) est substituable à la monnaie secondaire... c’est faux : ce n’est pas la même monnaie (émetteurs différents)

    Pour répondre encore plus précisément : si, il y a bien création de nouvelle monnaie fiduciaire par la Banque Centrale lorsqu’il y a une demande de cette monnaie fiduciaire, mais parallèlement il y a une diminution de la quantité de monnaie secondaire des banques commerciales par destruction d’un montant identique sur le compte du demandeur (et vice versa lors d’un dépôt d’espèces sur un compte en banque)

    Maintenant si vous voulez me faire dire que M1 (somme de monnaie scripturale et de la monnaie fiduciaire sur les comptes ou dans les poches des Agents Non Bancaires) , lors d’une substitution monnaie scripturale <=> monnaie fiduciaire, ne varie pas, alors oui, nous sommes d’accord .

    La seule possibilité de transformation directe de monnaie secondaire en monnaie de base (et vice-versa), c’est au niveau du Trésor Public (la banque de l’Etat)

    Sommes nous d’accord jusqu’ici ?


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 00:09

      "Pour répondre encore plus précisément : si, il y a bien création de nouvelle monnaie fiduciaire par la Banque Centrale lorsqu’il y a une demande de cette monnaie fiduciaire, mais parallèlement il y a une diminution de la quantité de monnaie secondaire des banques commerciales par destruction d’un montant identique sur le compte du demandeur« 

      C’est exactement ce que j’appelle un transfert smiley C’est bien sûr un transfert au sens de l’information, pas un transport de masse physique...

       »Maintenant si vous voulez me faire dire que M1 (somme de monnaie scripturale et de la monnaie fiduciaire sur les comptes ou dans les poches des Agents Non Bancaires) , lors d’une substitution monnaie scripturale <=> monnaie fiduciaire, ne varie pas, alors oui, nous sommes d’accord ."

      Exactement. M1 étant un sous ensemble de la masse monétaire totale, la masse monétaire totale ne varie pas non plus dans ce contexte, et c’est pourquoi j’affirmais, raisonnement à l’appui, que la mise en circulation de la monnaie fiduciaire n’est pas une création/émission monétaire.


  • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 29 mars 2012 16:56

    @Objectifx2

    La proposition 100% monnaie (réserves pleines) ne corresponds pas à un système ou la monnaie est créée par des banques (secondaires) publiques... il semble que vous n’avez pas compris que TOUTE la monnaie nouvelle serait crée par la Banque Centrale : plus aucune banque secondaire ne pourrait créer de monnaie ...

    Vous écrivez " il reste de gros problèmes :

    - les citoyens subissent l’inflation monétaire lors de la création ;

    - les citoyens doivent tout de même louer toute la monnaie dont ils ont besoin pour vivre, ce qui constitue un impôt implicite ;

    - c’est le groupe de citoyen à la tête de la/des banques publiques créant la monnaie qui décident quels projets privés elles financent, ouvrant la voie à un arbitraire propice aux abus et de toute façon contraire aux principes de la démocratie. "

    Problèmes selon vous :
    1 - Inflation monétaire : je ne vois pas le problème si l’augmentation de la masse monétaire reste dans la limite de la croissance... mais il est vrai que le système actuel (réserves fractionnaires) ne permet quasiment pas de réguler le solde crédits émis - crédits remboursés (ce solde étant l’accroissement de la masse monétaire)

    2 - Non, la monnaie émise par la Banque Centrale est une monnaie sans intérêts. Par contre oui, le prêts d’un épargnant envers un emprunteur (contrat privé) est sujet à intérêts.

    3 - Non, c’est le Parlement, lors du débat sur le Budget , qui détermine quel montant la Banque Centrale (et non plus les banques commerciales) va verser à la collectivité lors de la création monétaire... lisez ce que j’ai écrit...


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 00:49

      "La proposition 100% monnaie (réserves pleines) ne corresponds pas à un système ou la monnaie est créée par des banques (secondaires) publiques... il semble que vous n’avez pas compris que TOUTE la monnaie nouvelle serait crée par la Banque Centrale : plus aucune banque secondaire ne pourrait créer de monnaie ...« 

      Avoir un seule banque publique ou plusieurs banques publiques ne change strictement rien tant que seules la ou les banques publiques peuvent créer de la monnaie. C’est comme avoir une banque centrale organisée en plusieurs succursales régionales ou départementales...

      Note pour les points suivant j’essaye une mise en page conservant l’intégrité du dialogue, mais ces commentaires ne sont pas pratiques pour cela, désolé.

       »3 Problèmes selon moi :
      1 - les citoyens subissent l’inflation monétaire lors de la création ;

       Vous répondez : Inflation monétaire : je ne vois pas le problème si l’augmentation de la masse monétaire reste dans la limite de la croissance... mais il est vrai que le système actuel (réserves fractionnaires) ne permet quasiment pas de réguler le solde crédits émis - crédits remboursés (ce solde étant l’accroissement de la masse monétaire)« 

      Ne pas confondre »inflation monétaire« et »inflation des prix" !

      La création monétaire, c’est comme la répartition des actions dans une société par action :

      - si on augmente le nombre d’actions en distribuant à chaque actionnaire existant au prorata des actions possédées, c’est une dilution qui ne change pas la part de chaque actionnaire.

      - si on donne les nouvelles actions à un nouvel actionnaire ou à un seul des anciens actionnaires, les parts relatives changent, ce qui change le rapport de force pour les votes et pour la répartition des bénéfices.

      Pour la monnaie, c’est pareil :

      - quand toute la monnaie créée est répartie sur tous les citoyens en parts égales, alors il s’agit d’une dilution et les parts relatives ne changent pas.

      - quand toute la monnaie créée est attribuée à quelques citoyens, qui sont derrière les projets financés par la création monétaire, alors tous les autres citoyens subissent la perte de leur part relative de monnaie.

      Il n’y a donc aucun lien avec la croissance.

      "2 - les citoyens doivent tout de même louer toute la monnaie dont ils ont besoin pour vivre, ce qui constitue un impôt implicite ;

      Vous répondez : Non, la monnaie émise par la Banque Centrale est une monnaie sans intérêts. Par contre oui, le prêts d’un épargnant envers un emprunteur (contrat privé) est sujet à intérêts."

      Mais le citoyen lambda ne reçoit rien de la Banque Centrale dans votre proposition. S’il veut financer un projet, il doit bien louer de la monnaie avec un taux d’intérêt certain : rien n’a changé pour lui.

      Mais qui reçoit la monnaie sans intérêt de la Banque Centrale ? Comment cette monnaie gratuite est-elle répartie ? C’est le 3 ème problème ci-après...

      "3 - c’est le groupe de citoyen à la tête de la/des banques publiques créant la monnaie qui décident quels projets privés elles financent, ouvrant la voie à un arbitraire propice aux abus et de toute façon contraire aux principes de la démocratie. "

      Vous répondez : Non, c’est le Parlement, lors du débat sur le Budget , qui détermine quel montant la Banque Centrale (et non plus les banques commerciales) va verser à la collectivité lors de la création monétaire... lisez ce que j’ai écrit...« 

      Je ne parlais pas du montant mais bien de la monnaie créée par la banque centrale une fois son montant fixé : elle le donne seulement aux projets de l’Etat ? Qui dans l’Etat choisi les projets à financer et leurs montants ? Ce sont ces personnes que je désigne comme un groupe de citoyens ayant le pouvoir exorbitant de choisir les récipiendaires de la manne de la création monétaire : comme aujourd’hui avec les appels d’offres, ils seront les cibles de toutes les armes d’influence massive, et ne représenteront de toute façon pas les citoyens de manière démocratique.

      La seule solution démocratique, c’est de distribuer la création monétaire à chaque citoyen en parts égales, et de laisser chaque citoyen décider ce qu’il veut financer avec sa part.

      Il serait bien sûr utile dans un tel contexte de donner des cours d’investissement à tous ceux qui le souhaitent, et aussi d’organiser des »bourses de projets" afin de faire connaître les propositions entrepreneurs.


  • Cicéror 29 mars 2012 17:15

    Tout cela est très bien. Le problème est de faire évoluer la situation actuelle vers une autre bien plus transparente, comme par exemple celle que vous avez décrite. Bien entendu en totale opposition avec les intérêts de l’oligarchie financière internationale...Bon courage !
     
    Pour y arriver il faudra d’abord qu’à la suite du mèga-big bang géopolitique-financier-social en gestation...le peuple soit le vainqueur- ce qui est loin d’être acquis - et qu’ensuite soit établie une vraie démocratie, avec un Référendum par Initiative Populaire...pour éviter qu’on ne retourne plus, petit à petit, à la situation actuelle et que le peuple puisse contrôler les décisions politiques.


  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 29 mars 2012 17:25

    Merci pour cet article qui enfonce le clou,

    mais pas jusqu’au bout car, dès lors qu’aucun programme politique ne soutient ce projet 100 % monnaie, la question est :

    Comment voyez-vous qu’il puisse être réalisé ?

    Par les OWS ?
    Par les Anonymous ?
    Par les BRICs ?
    Par les Extra-terrestres ?


    • Romain Desbois 29 mars 2012 17:41

      Luc Laurent Salvador

      Je crois que l’on ferait un grand pas si l’on choisissait un candidat qui propose que la BCE puisse prêter directement aux états et au même taux d’intérêt (au maximum) qu’elle le fait aux banques.

      Non seulement cela réduirait les intérêts de la dette, mais cela assécherait le pouvoir qu’ont les marchés financiers sur nos politiques économiques.


    • musashi 30 mars 2012 00:13

      @Romain Desbois
      Si la BCE prêtent directement aux états, elle devra régler la question compliquée de la gestion du risque de contrepartie.

      La BCE prêtera-t-elle à l’Allemagne au même taux qu’à l’Espagne ?


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 00:55

      A Romain Desbois : les crédits aux Etats centraux par les banques privées ne représentent que 3000 milliards, sur les 17000 milliards de crédits actuels (cf référence de la BCE dans http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/bancopoly-le-jeu-qui-fait-fureur-102959).

      Donc faire sortir les Etats du piège de la location de la monnaie et y laisser tous les citoyens ne règle rien. C’est le principe de création de la monnaie qu’il faut rendre équilibré.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 30 mars 2012 07:52

      Merci aux trois commentateurs précédents pour leurs efforts.

      Me pardonneront-ils de souligner que le point discuté est très largement en retrait de ce qui est évoqué dans l’article et qu’il ne saurait constituer un début d’élément de réponse à ma question puisqu’il est basé sur l’hypothèse de trouver un candidat qui voudrait bien défendre ça mais qui, même s’il arrivait à l’Elysée, n’aurait pas le pouvoir d’amener l’Europe à une telle vue.

      Dès lors ma question reste sans réponse.

      Pas d’objection ?

      PS : Marc Jutier plus bas semble avoir des vues très encourageantes mais au vu du premier lien qu’il donne (sur les financiers qui vont se faire arrêter), je me demande s’il ne prend pas ses désirs pour des réalités...


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 30 mars 2012 08:24

      Oui, c’est bien ce que je dis en introduction. Même si plusieurs candidats défendent - ce qui est un minimum - le financement direct par la Banque de France ou la BCE (financer les investissements, et en particulier les investissements énergétiques et écologiques de transition), au lieu d’un appel aux banques commerciales qui se sucrent au passage, aucun candidat n’ encore fait le pas de la « révolution » du système monétaire et bancaire développé dans l’article, système pourtant défendu par de grands noms de l’économie tels Fisher et Allais (je n’ai rien inventé, je me contente de vulgariser)

      Mais justement, il faut « faire connaitre » au public (mon article est évidemment diffusable par chacun). Il n’y a que lorsque cette proposition sera connue et diffusée par des économistes nombreux ( il y en a déjà quelques uns, heureusement)


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 30 mars 2012 08:55

      Soit imposer à l’U.E. soit reprendre le pouvoir sur notre monnaie et nos choix d’organisation monétaire et bancaire ; cette dernière solution impose de quitter l’euro « monnaie unique » pour en venir à notre monnaie nationale (éventuellement intégrées dans une monnaie commune), et de rejeter quelques régles des traités


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 09:48

      Soit créer notre monnaie citoyenne : c’est parti en Grèce..
      http://www.thenewamerican.com/world-mainmenu-26/europe-mainmenu-35/11265-greeks-adopt-alternative-currencies-as-economy-implodes

      Car la système pyramidal de la monnaie-dette doit créer de nouveaux crédits chaque année pour financer le paiement des intérêts de la dette en cours.

      Si les citoyens n’empruntent plus en Euro, l’Euro s’écroule de lui même...


  • sdzdz 29 mars 2012 17:51
    Il y a une optique convergente avec celle de l’IRC, même si notre programme n’est pas aussi fouillé, car c’est bien la banque centrale qui donne le la. Le « Franc or » est un système bâti pour l’Etat central et la défense de ses intérêts vitaux comme la transposition du principe de fonctionnement d’une monnaie franche (mis en avant par Derrudder) au côté du « Franc courant » (classique).

    Notre système de monétisation de la dette publique sur projets francophones est plus qu’une variante d’une annulation pure et simple de notre dette publique.

    « Quant à l’affectation de la création monétaire aux ressources de l’État, comme une recette budgétaire qui peut être estimé à 40 milliards d’euros par an pour la France (environ 80% de l’IRPP), » il est vrai qu’on n’en a pas encore fait mention explicitement puisqu’elle est sous-entendue dans notre dispositif.

    Pourriez-vous préciser comment vous assureriez le contrôle de la masse monétaire avec votre dispositif, les interactions de notre économie avec celle de nos partenaires (l’environnement monétaire et financier, spéculatif) ainsi que les principes (géo)politiques qui vous animent ? Cela pourrait peut-être faire l’objet d’un autre article !?!




    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 30 mars 2012 08:45

      Oui, ça pourrait faire l’objet d’un autre article..
      Quelques réflexions en vrac ;
      - il doit y avoir un effet de subsidiarité dans l’expression des besoins (communes - départements, régions, nation), Les citoyens doivent pouvoir décider
      - Puisqu’il faudra faire des choix l’ensemble des propositions seraient présentées à un genre de « Cours des Comptes »
      - le Parlement validerait la quantité de nouvelle monnaie à émettre par la BdF lors du vote du Budget

      Pour ma part je pense qu’il faudra privilégier comme je l’ai écrit au dessus les investissements (décentralisés) de production d’énergie et d’économie d’énergie, ainsi que tous les autres de transition écologique.


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 09:56

      La question de la « quantité de monnaie » ne se pose pas dans une monnaie équilibrée, dont la création est répartie sur tous les citoyens en parts égales : car la part relative de « pouvoir monétaire » est et reste la même pour chaque citoyen : la monnaie est ce quelle doit être, une unité de mesure du déséquilibre des transferts économiques.

      Pensez-vous que l’eau change de comportement si vous mesurez sa température en ° kelvin, celsius ou farenheit ? Quelques minutes pour mieux comprendre : http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pour-un-systeme-monetaire-112936

      Le problème actuel est que seul le clan des banquiers reçoit la monnaie créée, puis les intérêts qui découlent de sa location, alors que les citoyens ordinaires reçoivent les dettes correspondantes : le différentiel entre les 2 groupes grandi exponentiellement, et permet au clan des banquiers d’aspirer toutes les richesses des autres citoyens, qui en redemandent pourtant...

      Pour comprendre sur un jeu connu : http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/bancopoly-le-jeu-qui-fait-fureur-102959


    • ratapignata ratapignata 2 avril 2012 09:22

      Merci pour cet article ,et penser que réfléchir à l’élaboration d’une politique économique alternative comme le fait Mr Holbeck ne peut se faire sans s’accompagner d’une réflexion o combien prégnante de l’évolution de la constitution de ce pays car comme l’évoquent certains ,ce n’est pas avec les propositions actuelles des hommes politiques dans le cadre de cette campagne que nous pourrons changer quoique ce soit !
      Rien ne pourra changer dans ce pays sans une réaffectation des pouvoirs constitutionnels,ainsi qu’une redéfinition des pouvoirs locaux qui tendent de plus en plus vers la féodalité .Cette constitution doit étre remise à plat et la redéfinition de l’attribution des pouvoirs étre une logique de réflexion pour voir un jour évoluer l’économie ainsi que le pouvoir des banques sur les destinées du pays .


    • ObjectifObjectif 7 avril 2012 22:18

      Tout à fait, et il faut aussi se rappeler de na pas confondre les citoyens et l’Etat...


  • manusan 29 mars 2012 19:14

    moins de croissance pour plus de stabilité = incompatible avec le système électoral actuel.

    ... ou alors gravé au burin dans la constitution.


  • musashi 30 mars 2012 00:04

    J’ai rarement vu un article sur Agora avec un tel niveau et des commentaires aussi intéressants...ça fait un vrai bol d’air merci à tous.


  • Marc JUTIER Marc JUTIER 30 mars 2012 00:57

    Je me réjouis de constater que nous sommes de plus en plus nombreux à dire la même chose ! Continuons de faire connaître toutes ces vérités aux citoyens lambda par e-mail et par tract pour ceux qui ne sont pas toujours des internautes avertis.

    Et quand nous aurons atteint une certaine masse critique nous pourrons faire comme aux States.

    La manipulation par la fausse monnaie est terminé ! aux USA, les banksters vont être arrêtés.

    http://www.youtube.com/user/visionarypeace

    L’utopie ! c’est qui anime le mouvement OWS et ça va faire du bruit et des petits …

    http://bit.ly/H5CSsc

    C’est la révolution nonviolente aux States ! 100,000 Strong (The 99% Spring)

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=hmS030lgozY

    http://wagingnonviolence.org/

    http://the99spring.com/

    OWS spring training ! aux States, ils se préparent et nous ?

    http://www.youtube.com/watch?v=s78RiYt0Lgk&feature=player_embedded

    Is Occupy Wall Street dead ?

    http://www.youtube.com/watch?v=BjAKzD7nO5I&feature=related

    Secouons également la presse avec une lettre dans ce genre :

    http://www.facebook.com/groups/290622580989337/doc/354745761243685/

    Autres articles

    http://bit.ly/yrMu8t

    http://www.scribd.com/marc_jutier

    Marc JUTIER auteur de Nouvelle Civilisation 2012 - Articles


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 30 mars 2012 08:56

      Je me suis réjouis en lisant vos annonces.

      Mais vos liens m’ont profondément déçu.

      Aucune chance qu’on arrête les banquiers, aucune. Le gouvernement US, Obama, mange dans leurs mains.

      Aucune chance que ce printemps les OWS et les 99 % fasse seulement sourciller Blankfein qui, chez GS, accomplit « le travail de Dieu » nous dit-il. Car lui et le gouvernement US savent qu’il n’y aura qu’à attendre un peu. Comme leur nom l’indique, les actions ponctuelles ne durent pas. Et 100.000 participants un jour ou même une semaine, cela ne changera rien.

      Aucune chance que votre lettre au média soit entendue par leurs destinataires avant que 100.000 personnes au moins ne l’aient envoyée. Malheureusement, cela n’arrivera pas, car la tâche d’envoyer ce patacaisse d’e-mails est exigeante et l’espoir que ça change quoi que ce soit très faible dès lors que même si nous avons leur oreille, nous n’aurons pas le porte-monnaie de ces journalistes qui jouent leur place. Ce sont des collabos point barre, aucun appel à la conscience ne va les changer, ils ont déjà fait leur choix et ils ne vont donc pas le changer parce que des râleurs la ramène. Je peux me tromper mais je crois pas me tromper.

      Donc rebelote : quelle solution pour amener la réalisation du 100 % monnaie si on exclut d’espérer en passer par ce que Pierre Hillard appelle l’approche cabbalistique du « order ab chaos » sur laquelle nous avons (heureusement) aucun contrôle ?

      En clair, peut-on faire la révolution du 100 % monnaie sur du velours ou nous faudra-t-il traverser l’enfer ?


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 09:57

      Créer notre monnaie citoyenne : c’est parti en Grèce..
      http://www.thenewamerican.com/world...

      Car la système pyramidal de la monnaie-dette doit créer de nouveaux crédits chaque année pour financer le paiement des intérêts de la dette en cours.

      Si les citoyens n’empruntent plus en Euro, l’Euro s’écroule de lui même...


  • Karash 30 mars 2012 05:39

    M Holbeck, vous n’allez pas assez loin.

    Vous voulez retirer le pouvoir de création monétaire aux banques privées. Très bien.
    Mais il est tout aussi indispensable de démanteler le pouvoir de création monétaire tout court.

    C’est une habitude qui avait un sens au temps des échanges en pièces d’or et d’argent, mais elle devient complètement inepte quand on a les moyens technologiques de faire de la monnaie papier infalsifiable.

    Vouloir garder des prix constants avec de la création monétaire est une lubbie. Tout comme vouloir utiliser le pouvoir de création monétaire pour servir l’état. L’état doit se limiter à l’impôt pour gérer l’investissement, et ne dépenser en année n+1 que ce qu’il a gagné en année n. C’est un pouvoir largement assez grand comme cela

    Le devoir de la BCE devrait être de maintenir constante la masse monétaire, et le rôle des gouvernements devrait être d’avoir une bonne politique de redistribution. Et si la politique est mauvaise, l’effet se fera sentir rapidement. Il n’y aurait pas d’effet à retardement par l’inflation. Ces mesures rendraient le pilotage politique et économique de la France bien plus faciles.
    Et en tout cas une chose est sure, il ne faut surtout pas donner plus de pouvoir aux politiques.


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 30 mars 2012 08:51

      Désolé, mais je ne suis pas d’accord avec vous. Le rôle de l’Etat ne doit pas se limiter à la redistribution, mais aussi à mettre en oeuvre des investissements de long terme qui ne sont pas finançables par l’endettement ou l’épargne privée qui ne veut pas s’engager à long terme sauf à demander des intérêts conséquents qui formeront (comme ils l’ont fait) un effet boule de neige sur la dette.
      N’oubliez pas qu’actuellement toute la monnaie existante et nouvelle est une monnaie-dette qui demande des intérêts : c’est ce que je propose de « casser ».

      Mais d’accord qu’il faut (aussi) limiter le pouvoir des politique en en donnant plus aux citoyens, directement !


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 30 mars 2012 09:35

      Dites-moi si je me trompe, mais maintenir la masse monétaire constante dans une économie en croissance, ce serait comme maintenir la quantité de sang constante chez un enfant en pleine croissance : la garantie d’une mort sûre et certaine.

      Si j’ai bien tout compris la masse monétaire doit croître avec l’accroissement des richesses sinon la circulation ne se fait plus et cette croissance de la masse monétaire est une manne qui doit être le privilège exclusif du peuple, pas celui des banques.

      Tel que je le vois, ces dernières doivent devenir comme des épiceries : à ne vendre que des produits qu’elles ont en stock, car nul ne se nourrit de promesses de petits pois.


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 10:01

      « Mais d’accord qu’il faut (aussi) limiter le pouvoir des politique en en donnant plus aux citoyens, directement ! »

      Alors répartissons directement la création monétaire sur tous les citoyens en parts égales... cela résout tous les problèmes systémiques de la monnaie actuelle et il n’y a pas d’inconvénient connu.


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 10:12

      En réponse à Luc-Laurent Salvador :

      "Dites-moi si je me trompe, mais maintenir la masse monétaire constante dans une économie en croissance, ce serait comme maintenir la quantité de sang constante chez un enfant en pleine croissance : la garantie d’une mort sûre et certaine.

      Si j’ai bien tout compris la masse monétaire doit croître avec l’accroissement des richesses sinon la circulation ne se fait plus et cette croissance de la masse monétaire est une manne qui doit être le privilège exclusif du peuple, pas celui des banques.« 

      Une fois adopté la répartition de la création monétaire sur tous les citoyens en parts égales, ce que j’appelle une monnaie »équilibrée« , alors la taille de la masse monétaire n’a plus d’importance fondamentale, car la part de »pouvoir monétaire« de chaque citoyen reste identique : c’est un mécanisme de »dilution« .

      Du coup augmenter la masse monétaire n’est plus un inconvénient, et donner une croissance régulière et prévisible à la masse monétaire permet d’apporter de l’huile dans les rouages, car la valeur de l’unité de monnaie »fond« régulièrement : celui qui stocke de la monnaie perd de la valeur absolue, la thésaurisation est découragée, et l’action économique concrète est encouragée.

      La seule manière de profiter de sa richesse, c’est d’investir dans des projets, les siens ou ceux des autres, et d’en partager dans le futur les bénéfices : seule la solidarité paye smiley

      Et pour ceux qui sont plus dans le don, ils partagent aussi un »dividende monétaire" provenant de cette création monétaire régulière, qui leur permet de vivre matériellement tout en faisant progresser la collectivité par des activités humaines non marchandes.

      Plus de détails....


    • musashi 30 mars 2012 11:23

      @ObjectifObjectif
      La création de monnaie répartie équitablement entre tout citoyen est une piste intéressante mais comment s’assurer que celle-ci sera bien « utilisée » ?


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 11:43

      Bonne question !

      Et la question est valable dans tous les cas : comment être sûr que la création monétaire est bien utilisée ?

      Quand quelques personnes ont à placer 17 000 milliards comme maintenant, que ce soit le clan des banquiers ou un clan de fonctionnaires, les dégats qu’ils peuvent faire est dans la démesure, du fait de la concentration des pouvoirs.

      Le risque est donc beaucoup moins grand quand chaque citoyen aurait eu 50 000€ à investir en son âme et conscience en plusieurs années. (50 000€ c’est 17 000 milliards divisés par 330 millions d’européens).

      Vous voyez bien émerger que la création monétaire est le bulletin de vote économique : l’utilisation de la création de monnaie deviendrait un acte de pure démocratie directe.

      A nous d’organiser la formation des citoyens afin qu’ils comprennent la portée de leurs actes : enfin un cours d’économie concrète à l’école ?


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 11:45

      Au fait, avez-vous vu le paragraphe sur l’Islande ? http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pour-un-systeme-monetaire-112936

      80% des crédits accordés par les banques islandaises étaient accordés aux ... propriétaires des banques . pas d’erreur de jugement possible smiley


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 30 mars 2012 13:52

      @Objectif

      Vous essayez de faire penser aux lecteurs que la monnaie et les créances bancaires sont deux choses identiques. En fait la monnaie scripturale M1 est de # 4800 md€ dont # 800 md€ de billets et pièces en zone euro (on peut compter environ 20% pour la France)


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 14:04

      Il serait intéressant de citer vos sources...

      Pour le montant de M1 mais aussi pour affirmer que M1 est le montant de la masse monétaire €.


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 14:40

      Dans un souci de pédagogie, la source de la valeur numérique est plus claire ici :
      http://sdw.ecb.europa.eu/reports.do?node=100000141
      M1 étant dans la colonne 1

      Mais quelles sont vos sources pour affirmer « En fait la monnaie scripturale M1 », soit que M1 est la monnaie scripturale ?


    • Karash 30 mars 2012 20:40

      M Holbecq,

      S’il y avait un moyen simple de redonner au peuple le pouvoir de création monétaire, ça se saurait. je suis d’accord avec vous quand vous dites :
      " Le rôle de l’Etat ne doit pas se limiter à la redistribution, mais aussi à mettre en oeuvre des investissements de long terme qui ne sont pas finançables par l’endettement ou l’épargne privée qui ne veut pas s’engager à long terme sauf à demander des intérêts conséquents qui formeront (comme ils l’ont fait) un effet boule de neige sur la dette.
      N’oubliez pas qu’actuellement toute la monnaie existante et nouvelle est une monnaie-dette qui demande des intérêts : c’est ce que je propose de « casser ». « 

      Mais je maintiens que l’outil »impot« est bien assez puissant pour cela. Financer un investissement par l’impôt, c’est le meilleur moyen d’être sur que cet investissement soit utile. Car on ne se laisse pas piquer son salaire si on est pas sur que ça aura un effet positif
      Utiliser la création monétaire, c’est essayer de noyer la responsabilité de l’état en dissolvant le prix de ses erreurs dans l’inflation.
      L’outil »impot« permet de faire la même chose que l’outil »crédit par la BCE« . Par conséquent, L’outil »crédit" est redondant, et il doit donc disparaitre de la caisse à outils de l’état.
      Évidemment, ça va avec une quasi-interdiction du déficit public pour éviter la solution de facilité.

      Personne ne doit avoir le pouvoir de créer de la monnaie. Je n’ai trouvé personne qui puisse me convaincre de l’utilité de ce pouvoir pour le bien public. Par conséquent, on s’évite bien des problèmes en interdisant simplement le recours à la création monétaire, pour qui que ce soit.


    • Lancelot du Lac 30 mars 2012 22:54


      Il y a au moins 2 arguments pour justifier l’existence de la création monétaire dans une économie :

      Le premier, pardon pour son évidence, c’est qu’il faut bien créer l’argent au démarrage du système.

      Le second, moins évident à comprendre, c’est que l’être humain étant mortel, l’humanité est formée de générations qui se succèdent en se remplaçant et qu’il faut bien que le bébé qui naît après la création initiale de monnaie reçoive, lui aussi, de cette monnaie pour qu’il ait la possibilité, le temps venu, d’échanger des valeurs économiques avec le reste de l’humanité (il ne peut pas se permettre d’attendre l’âge de soixante ans pour hériter de ses parents à la mort de ceux-ci vers 85 ans…). En d’autres termes la création initiale de monnaie ne suffit pas, elle a vocation à être répétée, au moins en partie, pour chaque génération qui vient sur Terre.

      Qu’en pensez-vous ?


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 31 mars 2012 09:00

      @Karash

      Nous avons calculé, à la FNH (transtion écologique et énergétique), qu’il fallait investir, pour la France seule ( multipliez ces chiffres par 5 pour la zone euro), sans aucune rentabilité directe individuelle possible si ce n’est des économies d’énergie et une forte « valeur sociétale » (qui n’est pas prise en compte dans les comptabilités nationales), un montant de 60 md€ par an sur 10 ans ... la « rentabilité » ne devenant totale dans les 2 termes cités que sur une période de 30 à 50 ans .
      Je me permet aussi de rappeler l’état de la dette qui impose de dégager un solde primaire positif de 60 md€ rien que pour payer les intérêts.

      Penser-vous que l’appel à l’impôt (direct ou indirect) suffira ? Pensez-vous qu’il faille satisfaire les intérêts particuliers ?
      Et même, l’augmentation d’impôts qui résulterait d’une telle décision politique aurait un effet récessionniste épouvantable : pouvons-nous nous le permettre ?

      A mon avis la réponse est non et je ne vois que la solution que j’ai présenté ci dessus ou à la limite une politique chartaliste.

      Le devoir de la BCE n’est en aucun cas de maintenir la masse monétaire constante (mais de garder l’inflation à < 2%) ; d’ailleurs elle a laissé filer la masse monétaire sur une pente de 10% par an depuis 2001 en laissant aux banques toute latitude pour créer celle ci à leur bon vouloir par une politique de taux inadaptés aux différents pays de la zone (mais c’est un autre débat sur le fait que la monnaie unique est une aberration )


    • ObjectifObjectif 31 mars 2012 15:11

      @Karash

      J’ai déjà entendu vos réflexions, naturelles et répandues.

      J’ai écrit cet article pour y répondre : cf second paragraphe http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pour-un-systeme-monetaire-112936

      En résumé, si 2 personnes commencent une nouvelle monnaie avec chacune leur compte à 0, alors à la première transaction (fixons-là par exemple à 10 unités) alors le vendeur retrouvera +10 sur son compte, et l’acheteur retrouvera -10 sur son compte : c’est la mise en circulation de la monnaie.

      La vraie création, c’est quand les 2 intervenants se sont mis d’accord avant pour dire qu’ils s’autorisaient chacun un nombre négatif maximal, par exemple de -500 dans le seldulac.

      On le comprend mieux en constatant qu’un compte à 0 avec un découvert autorisé maximal de -500, c’est mathématiquement équivalent à un compte à +500 avec un découvert maximal autorisé de 0.

      Est-ce clair ?


    • Karash 2 avril 2012 00:07

      M Holbecq, imprimer de la monnaie n’a jamais créé une quelconque richesse.

      Tout ce que vous allez faire avec la planche à billet, c’est surcharger l’appareil productif.
      Si l’état se met à solliciter l’appareil productif avec de l’argent imprimé, alors il y aura pénurie de main d’oeuvre et de matières premières, et donc inflation, désorganisation de l’appareil productif.

      @ Lancelot,
      relisez moi. J’ai bien dit « conserver constante » la masse monétaire, pas « ne rien faire du tout » pour le rôle de la BCE
      Et je parlais bien du rôle néfaste de la création monétaire « additionnelle » une fois le système lancé, évidemment.

      @Objectifobjectif
      Vous appelez « monnaie » de la dette. C’est une monnaie virtuelle entre 2 personnes. Mais cette monnaie n’a pas cours à l’extérieur du système A, B. Une personne C peut refuser d’accepter la dette de A à B comme monnaie pour le paiement de son contrat passé avec B. Du point de vue de l’extérieur sur système  A, B, il n’y a pas de création monétaire.
      D’ailleurs, la fausse monnaie bancaire représente de la dette d’une banque envers une personne morale ou physique. Personne ne devrait être obligé d’accepter cette monnaie. Il suffit d’obliger les banques à avoir 100% de fonds propres pour que cette fausse monnaie disparaisse.

      Je dis que c’est seulement un premier pas d’obliger les banques à avoir 100% de fonds propres. Les états ont tout pouvoir pour remodeler l’appareil productif à leur guise via l’impôt, la nationalisation, et l’emploi public. Utiliser la création monétaire pour « investir » revient à faire de la réquisition déguisée. Or, le prix de la discrétion, c’est l’inflation. Et un état qui refuse d’opérer dans la transparence est un état illégitime.

      J’entends volontiers vos arguments à tous, mais ils ne me convainquent pas du tout pour l’instant. Je vous propose d’essayer encore.


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 2 avril 2012 08:49

      @Karash

      Vous m’écrivez « M Holbecq, imprimer de la monnaie n’a jamais créé une quelconque richesse. »
      Je suis tout à fait d’accord, c’est le motif pour lequel la proposition de distribution de 1700 md€ annuels « par hélicoptère » proposé par Objectif me semble aberrante surtout sur les montants proposés.

      Néanmoins, une injection orienté dans un plan de production collectivement utile, dans un cadre existant où seulement 70% des capacités de production sont utilisée et où sans doute au moins 50% des personnes qui se disent en recherche d’emploi et disposent de compétences cherchent réellement du travail (donc 3 millions de personnes), permettra, si elle est bien orientée, la production de richesses qui justifieront cette faible monétisation annuelle que nous proposons (de l’ordre de 3% du PIB)

      Nous considérons en effet que si une collectivité a :

      1 – un besoin (collectivement souhaitable),
      2 – la volonté de le satisfaire,
      3 – les moyens techniques et énergétiques,
      4 – un excès de main d’œuvre et le savoir-faire,


      … l’impossibilité souvent alléguée du manque de financement est une mauvaise excuse car une vraie richesse résultera d’une création monétaire éventuellement nécessaire pour la réaliser.

      Vous écrivez aussi "Tout ce que vous allez faire avec la planche à billet, c’est surcharger l’appareil productif.
      Si l’état se met à solliciter l’appareil productif avec de l’argent imprimé, alors il y aura pénurie de main d’oeuvre et de matières premières, et donc inflation, désorganisation de l’appareil productif."

      L’appareil productif, tournant actuellement à 70%, peut, sans risque d’inflation conséquente, assumer une charge de travail supplémentaire bénéfique, mais je n’ai pas dit pour autant qu’il ne fallait pas doser et bien choisir les activités financées.
      Pensez aussi aussi aux activités secondaires créées par une injection initiale de monnaie sur des projets bien ciblés et les recettes fiscales qui découlent de tout celà ( une étude qui a maintenant quelques année ici )


    • Karash 2 avril 2012 16:42
      M Holbecq. Si vous laissez du capital monétaire en liberté avant de vous mettre au travail, vous laissez la liberté à ce capital d’être utilisé pour spéculer contre vous.

      Il y a des montagnes d’argent dans le système qui circulent sans servir à quoi que ce soit sinon taxer sournoisement toute activité réelle par la spéculation. Ce qu’il faut ça n’est pas plus d’argent, c’est mettre l’argent au bon endroit. 
      Les récentes injections (masquées) de liquidité dans le système bancaire par la BCE en sont l’exemple caricatural.

      Néanmoins, votre chiffre de 70% m’intéresse ; Auriez vous une source pour que je puisse voir « d’où ça sort » ?

    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 2 avril 2012 17:28

      @Karash

      Tout à fait d’accord avec votre premier paragraphe : c’est aussi une raison pour laquelle la mise en place de nouvelle monnaie doit être dirigée avant tout vers une production réelle décidée collectivement (« plan quinquennal » ? ) et l’injection monétaire doit évidemment être progressive comme vous le sous entendez.
       Les entreprises en bénéficieront non seulement lors du premier circuit de la monnaie , mais aussi (d’autres) lors des suivants dans les activités secondaires et induites.

      Après vérification, http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF08111
      j ’avais en tête un chiffre de 2009 ... il semble que ça c’est un peu arrangé (moins d’entreprises donc améliorations pour celles qui restent ?) mais il y a quand même 5 millions de sans emploi dont un certain nombre ont envie de travailler : l’investissement dans des outils de production doit être facilité (au moins dans les filières de transition écologique, énergétique et alimentaire)


    • ObjectifObjectif 7 avril 2012 22:16

      @ Andre-Jacques Holbecq : "Je suis tout à fait d’accord, c’est le motif pour lequel la proposition de distribution de 1700 md€ annuels « par hélicoptère » proposé par Objectif me semble aberrante surtout sur les montants proposés.« 

      Décidément, vous avez un grand appétit pour le dénigrement. Amusante l’image de l’hélicoptère, pour masquer le pont aérien de B52 qui amènent les euros dans les banques privées, directement, avec le système actuel, ou en passant par une banque nationale postiche, dans votre proposition trompeuse : le point commun, c’est que les citoyens sont toujours condamnés à louer la monnaie au prix fort dans les 2 cas.

      Et cela prouve que vous n’avez rien compris à la monnaie : la monnaie n’est pas un bien qui peut se distribuer, c’est seulement un système comptable qui permet de mesurer le déséquilibre des transferts de biens et services. Prenez-donc 5mn pour lire http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pour-un-systeme-monetaire-112936.

      Ce sont seulement les propagandistes des banques qui essayent de faire croire que la monnaie est un bien, qui peut donc se louer et devenir rare... seulement pour les citoyens naifs.

      L’important est que chaque citoyen puisse bénéficier du même droit au déséquilibre que tout autre citoyen : si je peux bénéficier d’un découvert gratuit de 0 comme actuellement, et que d’autre citoyen ont un découvert gratuit de plusieurs milliards, alors ils peuvent me faire travailler comme leur esclave, ou acheter tous les médias qui leurs plaisent pour m’abreuver de propagande... ce qui se passe sous nos yeux »grand fermés" comme dirait Stanley Kubrick.

      Relisez encore, je n’ai jamais parlé de 1700 md€... J’ai par contre comparé avec la masse monétaire actuelle pour avoir une comparaison significative, mais je n’ai jamais dit qu’il fallait atteindre ce montant.


    • ObjectifObjectif 7 avril 2012 22:22

      Pour bien comprendre, il faut déjà lire ces 5 principes définissant une monnaie équilibrée pour les citoyens :

      La proposition de « monnaie équilibrée » tient pourtant en 5 principes à mettre dans la constitution et à faire appliquer :

      1. Toute création monétaire est réservée aux citoyens : c’est le droit de vote économique ;

      2. La création monétaire est transparente et équilibrée : chaque citoyen en reçoit la même part.

      3. La création monétaire est récurrente : la masse monétaire est augmentée de 1% chaque mois.

      4. Nul ne peut vendre ou louer ce qu’il ne possède pas à l’instant de l’établissement du contrat.

      5. Nul ne peut prélever des intérêts sur la monnaie : c’est une unité de compte, pas une valeur.


  • Cocasse Cocasse 30 mars 2012 10:14

    Bonjour,
    Dans le contexte actuel, les banques françaises ont-elles intérêt à envisager cette séparation ?
    Un haut responsable bancaire m’avait témoigné que la survie des banques françaises au cours de la crise avait reposé en grande partie sur la diversification de leurs activités.


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 11:16

      Marrant votre question ! Remplacez juste « banque » par « mafia »... smiley


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 30 mars 2012 11:39

      @Cocasse
      Christian Gomez « grand banquier » (et défenseur du système à réserves pleines 100% M) mais aussi ancien élève d’Allais peut s’exprimer depuis qu’il est retraité. Dans un article plus développé que le mien il réponds à de nombreuses questions dont la votre. La survie des banques françaises pendant la dernière crise (nous en aurons d’autres) a été permise par la caution de l’Etat... et la prochaine crise sera peut être néfaste pour elles. Dans un système à réserves pleines, la monnaie est totalement garantie par la collectivité (via la BC et l’Etat)


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 11:48

      donc garantie par l’ensemble des citoyens : s’ils en assument les risques, alors autant aussi en assumer la gestion directe et la répartition.


  • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 30 mars 2012 13:40

    A tous

    « ObjectifObjectif » profite des commentaires de cet article pour essayer de faire passer son idée.. Pourquoi pas et c’est de bonne guerre.

    Je voudrais seulement signaler qu’il n’y a aucun point commun entre sa distribution de signes monétaires à la population et le 100% monnaie (système monétaire à réserves obligatoires 100%, remplaçant le système actuel dans lequel les réserves obligatoires des banques commerciales à la BCE sont - en zone euro - de seulement 1%)

    Je ne vais pas revenir sur les inconvénients du système qu’il préconise et sur toutes les différences mais voici les idées principales du 100% monnaie (réserves pleines) :
    - différenciation de la monnaie (immédiatement disponibles ; les économistes parlent de « liquidité ») et de l’épargne bloquée à des échéances plus ou moins longues
    - les banques sont nécessairement scindées en 3 entités (gestion monnaie, épargne-prêts, investissements et spéculatif)
    - seule la Banque Centrale (qui NOUS appartient en totalité) peut émettre de la nouvelle monnaie ; cette monnaie nouvelle est portée au compte du Trésor Public donc de la collectivité, et si nécessaire au compte de l’entité d’ épargne-prêts.

    Conséquences :
    - les banques commerciales (privées ou publiques) ne peuvent plus (puisqu’elles sont tenues à des réserves pleines) créer de la monnaie secondaire scripturale
    - la collectivité regagne, car elle ne devra plus le payer aux banques, « un gain de seigneuriage » (intérêts sur la nouvelle monnaie) .
    - en gros 2/3 de la dette publique (l’équivalent de la monnaie) est « gelée » dans les coffres de la Banque Centrale.

    Je suis ici prêt à répondre à vos questions mais pas à débattre d’éventuelles comparaisons entre la proposition de ObjectifObjectifs et celle proposée par de très nombreux économistes de renom y compris « prix Nobel » (pas la peine de me dire que le prix Nobel d’économie n’existe pas, je le sais  smiley)


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 14:30

      Quelle surprise, cette réaction de se draper derrière l’argument d’expertise des « Economistes de renom », presque nobels comme Obama est prix nobel...

      Marrant la prétendue expertise, un simple citoyen comme moi est obligé de vous expliquer que la production et la mise en circulation des billets et pièces en Euros n’est pas une émission/création monétaire, contrairement à ce que vous avez écrit dans cet article.

      Vous réclamez la propriété de l’expression « 100% monnaie » qui s’attache précisément à l’absence de création monétaire lors des crédits bancaires, en nous vendant dans le paquet cadeau la continuation d’un système de banques « Minitel » centralisées et privées pour le financement des citoyens, et en refusant absolument d’expliquer qu’il y a d’autres solutions de création monétaire répartie sur tous les citoyens « peer-to-peer ».

      Car dans votre vision centralisée « Minitel », ce sont encore des banquiers privés qui vont choisir quels projets industriels ou personnels ils vont financer, en fonction de leurs intérêts financiers propres, leur donnant pouvoir de vie ou de mort sur les initiatives citoyennes locales ou globales.

      Si vous étiez un « économiste » soucieux de pédagogie aux pauvres citoyens incultes, vous pourriez nous expliquer qu’il y d’autres solutions réparties, et comparer les avantages et inconvénients.

      Et vous pourriez nous expliquer que la proposition que vous préconisez a été mise en place en France par le CNR à la Libération en France, quand les banques étaient publiques, et que la création monétaire l’était aussi. On a vu comment le système a été détourné petit à petit par les partis politiques censés nous représenter et nous protéger, en acceptant de privatiser les banques et la création monétaires qui était cachée dans ces banques : quels sont les économistes patentés qui ont attiré l’attention sur ces faits ?

      Comme vous ne le faites pas, il faut bien que quelqu’un le fasse pour préserver l’accès de tous aux informations : c’est bien le but du journalisme citoyen préconisé et soutenu par Agoravox, non ? L’information aussi doit être équilibrée, comme la monnaie smiley

      5mn de lecture pour comprendre par vous mêmes les bases de la monnaie équilibrée : http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pour-un-systeme-monetaire-112936


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 30 mars 2012 14:57

      @Objectif
      Je n’ai pas envie de poursuivre avec vous un débat qui devient aussi agressif, débat que nous avons d’ailleurs déjà eu sur le blog d’Etienne Chouard, sur une liste « revenu-existence », et ailleurs (toujours en ce qui vous concerne avec de multiples pseudos...)


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 15:17

      Agressif ? La pirouette classique devant des arguments concrets.

      Expliquez-nous donc ce qui c’est passé en rance le 2 décembre 1945...

      Je ne crois pas avoir discuté avec le pseudo André-Jacques Holbecq ailleurs.

      Il semble que les remarques à connotation négatives contre une personne vous soit plus facile que de répondre aux arguments techniques.


    • ObjectifObjectif 30 mars 2012 15:22

      Notez tout de même que l’intérêt du pseudonyme est de s’intéresser au contenu du message plutôt qu’au messager, ce qui est la base de la démarche scientifique, dont la volonté est d’être objectif.


    • Lancelot du Lac 31 mars 2012 18:38

       Pour André-Jacques Holbecq  :

      Peut-être pourriez-vous, pour apporter un peu de clarté aux débats ouverts par cet intéressant article, expliquer quels seraient à votre sens les principaux inconvénients d’une répartition directe et équitable de la création monétaire nette d’une zone monétaire entre ses citoyens ?


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 31 mars 2012 19:52

      @Lancelot du lac

      Bon, je n’avais pas du tout envie de critiquer le système proposé par Objectif, mais puisqu’il le faut (et qu’il ne s’est pas gêné pour critiquer le réserves 100% allons-y :

      - les banques détiennent environ 17 000 md€ de créances qui sont simplement des reconnaissances de dette d’emprunteurs : on ne va évidemment pas distribuer des reconnaissances de dettes à toute la population de la zone euro... car ce n’est pas de la monnaie, mais seulement une des contreparties de la monnaie.
      - la masse monétaire inclue les dépôts jusqu’à 2 ans, mais n’inclue pas (par exemple) les actions (est ce de la monnaie ?) ou de l’immobilier (qui est du patrimoine). Nous soutenons que la vraie monnaie est « liquide » (immédiatement disponible) : c’est donc M1
      - la différence M3 - M1 (environ 4500 md€) n’est pas de la monnaie : c’est seulement une reconnaissance de dette de l’emprunteur. Considérer m3-M1 comme de la monnaie c’est comptabiliser 2 fois le même « argent » (en effet, un emprunteur ne laisse pas son emprunt en épargne, il le transfère immédiatement en M1... en fait seul le prêteur pense qu’il dispose de cet argent. (lire Allais)

      Ces points étant précisés...

      - je n’ai pas bien compris ce que Objectif veut distribuer... à mon sens (et puisque les banques ne disposent pas de cette monnaie qu’il croit trouver dans ce chiffre de 17000 md€ pour l’U.E qu’on trouve sur les bilans de la BCE.... mais 17000 milliards qui n’appartient pas aux banques mais déjà à des Etats, des entreprises et des ménages). Il ne peut donc distribuer que la croissance de la masse monétaire soit disons chaque année 3 à 4% de M1 donc 960 md€ (pour la France x 4% # 40 md€, soit 615 € par habitant)

      - je crains que l’Etat, reprenne instantanément ces 615 € pour payer les intérêts de la dette (50 md€ soit 770 € par habitant) ou bien une bonne partie filera à l’étranger (importations), sans aucun effet sur la production française
      - on n’a pas résolu la nécessité de trouver des ressources à long terme pour financer la transition énergétique et écologique
      - cette manne n’étant pas productive pourra être inflationniste
      - son système ne pourra pas interdire aux banques de prêter l’argent dont elle ne disposent pas ; il n’aura donc aucun effet sur la création monétaire privée qui continuera de la même manière car les entreprises, les Etats et les ménages auront besoin de crédits ( ou de capital)

      Bref, pour moi, l’idée est plutôt néfaste car on ne peut effacer le passé... même si cette proposition peut être réalisable sur une nouvelle planète qui découvre la monnaie, où personne ne dispose d’actifs et de passifs antérieurs, où la propriété privée n’existe pas, etc...

      On n’a rien résolu :
      - L’Etat reprendra ces 615 €


    • ObjectifObjectif 31 mars 2012 22:10

      Il y a au moins une chose claire dans ce que vous avez écrit :
       « - je n’ai pas bien compris ce que Objectif veut distribuer... »

      Au préalable, il ne faudrait pas faire de fixation sur ce pseudo, car dans la famille « 100% monnaie avec répartition de la création sur les citoyens », il y déjà la TRM et la « monnaie équilibrée », mais il y en a peut-être d’autres...

      Et avant d’aller plus loin, je vous propose de poser des questions pour éclaircir ce que vous n’avez pas compris, j’y répondrais avec plaisir.


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 1er avril 2012 08:55

      @Objectif

      Merci d’avoir très clairement expliqué aux lecteurs de cet échange les erreurs que j’ai faites dans l’analyse de votre proposition  smiley


    • ObjectifObjectif 1er avril 2012 10:46

      Pour critiquer une analyse, il faudrait qu’il y ait une analyse. Vous affirmez que vous ne comprenez pas, et partez ensuite dans des digressions d’enfumage.

      La proposition de « monnaie équilibrée » tient pourtant en 5 principes à mettre dans la constitution et à faire appliquer :

      1. Toute création monétaire est réservée aux citoyens : c’est le droit de vote économique ;

      2. La création monétaire est transparente et équilibrée : chaque citoyen en reçoit la même part.

      3. La création monétaire est récurrente : la masse monétaire est augmentée de 1% chaque mois.

      4. Nul ne peut vendre ou louer ce qu’il ne possède pas à l’instant de l’établissement du contrat.

      5. Nul ne peut prélever des intérêts sur la monnaie : c’est une unité de compte, pas une valeur.


    • Lancelot du Lac 1er avril 2012 11:10

      Merci pour votre réponse,

      je fais un premier commentaire sur l’ordre de grandeur des sommes en jeu dont il me semble que votre compréhension les sous-estime :

      Le M3 de la zône Euro a cru de plus 10% par an en moyenne sur la période 2005 - 2008. Aujourd’hui ce M3 représente un montant de l’ordre de 10 000 milliard d’Euros et la crise économique fait qu’aujourd’hui cette croissance est conjoncturellement plus faible.

       L’idée d’ObjectifObjectif telle que je la comprends est de supprimer toute création monétaire par les banques et de la remplacer par une création monétaire annuelle équivalente (10 % de 10 000m€ = 1000m€) indépendante de la conjecture et répartie équitablement entre chaque citoyen de la zone Euro (322 millions d’habitants) soit 10^12 /(322*10^6) = 3106€ par citoyen bien supérieur aux 615 € que vous avez avancé.

       Pour donner un chiffre peut être plus parlant cela représente pour une famille de 5 personnes 15 528 € par an que cette famille a à sa disposition pour investir dans l’économie des valeurs qu’elle privilégie (on peut penser que les valeurs à forte coloration écologique en feront largement partie).


    • ObjectifObjectif 1er avril 2012 11:59

      Je confirme. La croissance de M3 a dépassé 800% depuis 1980 cf
      mais M3 est seulement un indicateur. La masse monétaire totale est de l’ordre de 17600milliards d’€ (colonnes 5 + 7).

      On serait plutôt aux environs de 5000€ annuels par personne en partant des chiffres actuels de l’Euro.


    • Lancelot du Lac 1er avril 2012 13:40

      @ ObjectifObjectif & André-Jacques Holbecq

      Effectivement il n’y a pas de raison de ne pas prendre en compte le montant de la colonne 7 (Long Term Financial Liabilities) des statistiques de la BCE qui prend sa source lui aussi dans de la création monétaire par les banques, comme le montant de la colonne M3 le fait lui aussi et qui lui est en quelque sorte un « Short Term Financial Liabilities » car représentant des encours à moins de 2 ans.

      D’ailleurs les dernières statistiques de la BCE montrent que de 2010 à 2011 cette colonne 7 à pour l’instant moins souffert de la crise que la colonne M3 car elle a augmenté de 5.65% au lieu de 2.10% pour le M3 (c’est après tout normal car son horizon temporel est plus lointain).

      Il y aurait donc de quoi donner par création monétaire ex-nihilo 25000€ à une famille de 5 personnes sans changer la masse monétaire telle qu’elle évolue actuellement (hors phénomène de crise conjoncturel).


    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 1er avril 2012 18:26

      @Lancelot

      Oui, pour les 10%, la pente de la croissance de la masse monétaire dite M3 a même parfois dépassé 10% sur la période 1999 à 2007 alors que la BCE visait à l’origine 4,5% ; la conséquence fut l’inflation des actifs et des bulles spéculatives. Il ne faut vraiment pas se baser sur ces 10% pour essayer d’organiser un avenir équilibré.

      La croissance souhaitable de la masse monétaire est de l’ordre de « inflation + croissance souhaitée », c’est à dire actuellement, en visant large, de l’ordre de 4% .

      Mais justement, en plus, je réfute le fait que M3 soit de la « monnaie » et à mon avis (qui rejoint celui d’Allais, de Gomez, d’Aunac, etc,) on ne peut considérer comme monnaie que ce qui se trouve dans M1 plus, disons, 20% de M2 correspondant à des épargnes qui sont très rapidement mobilisables (exemple : livret A, mais seule une séparation des banques actuelles en « banques de dépôts » (CSM) et « banques de prêts » permettrait d’affiner ces 20% estimés en constatant ce que les détenteurs veulent ou non garder « liquide »).

      Donc, admettons (c’est mon avis, ce n’est pas celui d’Objectif) que la vraie masse monétaire zone euro soit de M1 + 20% de M2, nous aurions celle ci à 4815 + 20% de 3870 # 5600 md€
       C’est donc une croissance de la masse monétaire de 5600 x 4% = 224 md€ qui serait souhaitable, soit 678 € par habitant (dans la précédente explication je n’avais pas ajouté les 20% de M2, mais on est dans des ordres de grandeurs identiques) . Mais comment payer les intérêts de la dette - et je ne parle pas de la rembourser - et les déficits actuels sans taxer ces 678 à au moins la moyenne des prélèvements soit 55% ?
      Et ce système, je l’ai dit, ne résout en rien le financement nécessaire d’au moins 300 md€ par an pour la zone euro, affectés à des investissements de long terme (transition écologique et énergétique).

      Je voudrais revenir sur une question que vous pouvez vous poser : pourquoi est ce que je réfute le fait que M3 (et M2) soit de la monnaie, et à fortiori le total des créances bancaires ?
      M2 c’est des dépôts à préavis et des dépôts à terme pour la moitié chacun : est ce la monnaie ? Non à mon avis pour une grande partie !
      M3, c’est des OPCVM, des titres de pension et des titres de créance... est ce la monnaie ? Non à mon avis
      J’espère que vous avez lu le lien que je donne sur un chapitre du livre d’Aunac ( http://postjorion.wordpress.com/2011/05/15/177-aunac/ ), mais je voudrais y ajouter l’argumentation d’Allais :
      Les épargnants qui ont transféré leurs liquidités de M1 dans M2, M3 ou Mx considèrent qu’ils disposent de ces fonds alors qu’ils ont été prêtés et sont donc revenus en M1 (sur le compte de l’emprunteur) : de ce fait la monnaie est comptabilisée 2 fois alors qu’elle n’existe qu’une fois.C’est, pour Allais, le motif pour lequel il faut séparer la monnaie de l’épargne, tout en sachant que l’épargnant, lorsqu’il transfère de la monnaie de son compte (M1) pour la proposer en épargne, va voir son compte diminuer d’autant, mais cette épargne va revenir « instantanément » en M1 alors que l’épargnant ne lui aura en échange que transmis une reconnaissance de dette (une créance)


    • Lancelot du Lac 2 avril 2012 09:38

      @ André-Jacques Holbecq

      Merci pour ces explications.

      Je vais regarder un peu plus attentivement la signification de ces indicateurs M1, M2, M3 ... que j’interprétais, à tort donc, comme une classifications de court terme à long terme de l’état à un instant donné des prêts bancaires constituant la création monétaire.

      Un premier étonnement qui me vient à l’esprit est de savoir pourquoi les banques privées ne seraient pas capables de fournir à un instant donné, disons chaque mois, l’état exact de la création monétaire cumulée qu’elles ont réalisé à cette date (en tenant compte des remboursements déjà réalisés et en convenant d’une origine dans le temps de cette comptabilité).

      Je reprendrai en milieu de semaine cet échange, le temps de revenir d’un déplacement professionnel.



    • ObjectifObjectif 7 avril 2012 22:33

      La discussion oiseuse sur les M1 M2, M3, P1, P2 et P3 ne sert qu’à perdre le lecteur.

      L’important est de savoir qui peut créer des unités de la monnaie €uro et combien ont été créées à ce jour sans être encore détruites.

      Les banques privées en ont créé 16749 milliards par les crédits aux états et aux citoyens, et la BCE en a créé 891 milliards par des crédits aux banques privées : il existe donc (fin février 2012) 17640 milliards d’unités de la monnaie €uro.

      Qu’on les range dans un tiroir ou un autre ne change pas leur existence.


    • Lancelot du Lac 10 avril 2012 18:05

      @ ObjectifObjectif

      Je reprends le cours de cette discussion

      A partir de quelles données statistiques ou par quels raisonnements arrivez-vous donc à ces chiffres de 16 749 milliards et 891 milliards de crédits créés respectivement par les banques privées et la BCE ?


    • ObjectifObjectif 12 avril 2012 14:20

      J’avais mis le lien (en rouge) mais je recommence en détaillant :

      - la somme des en-cours de crédit de 16749 milliards d’€, créés par les banques privées, est la somme des colonnes 8 et 9 de ce tableau de la bce : http://sdw.ecb.europa.eu/reports.do?node=100000141

      - les 891 milliards d’€ créées par la BCE, sont la somme des colonnes 2,3,4 et 5 du tableau 3 de ce lien : http://sdw.ecb.europa.eu/reports.do?node=100000141

      - et comme souvent en comptabilité, on peut vérifier que la somme des deux, (fin février 2012) 17640 milliards d’unités de la monnaie €uro, est égale (à peu de choses près) à la masse monétaire, somme des colonnes 5 et 7 de http://sdw.ecb.europa.eu/reports.do?node=100000141

      Dans cette analyse, la masse monétaire est bien l’inventaire de la quantité des unités de la monnaie €uro qui ont été créés et pas encore détruits, sans juger de leur usage à l’instant de l’inventaire.


    • Lancelot du Lac 24 avril 2012 23:03

      Après étude, ma compréhension actuelle du principe de fonctionnement des marchés financiers qui sont derrière les montants des divers indicateurs de type M3 ou autre de la BCE me fait penser comme vraisemblable la thèse d’ObjectifObjectif sur le montant de création monétaire ex nihilo à répartir que doit permettre le système.

      Les montants M3 (colonne 5) ainsi que ceux des colonnes 7, 8 et 9 indiqués par ObjectifObjectif sont essentiellement constitués des créances cumulées des prêts effectués entre les acteurs financiers pour différents horizons temporels.

      Le mécanisme à l’œuvre dans la formation par exemple d’un agrégat de type M3 peut être vu très schématiquement (et avec les exagérations de ses fins pédagogiques) comme suit :

      Si on considère à l’instant t0 une création monétaire initiale d’une valeur de 100 € prêtée à un acteur A0 pour 100 jours

      A0 prête à l’instant t1 ces 100 € à un autre acteur a1 pour une durée de 99 jours. A0 possède une créance de 100 € sur A1.

      A1 prête à l’instant t2 les 100 € qu’il vient de recevoir à un autre acteur A2 pour une durée de 98 jours. A1 possède une créance de 100 € sur A2

      A2 prête à l’instant t3 les 100 € qu’il vient de recevoir à un autre acteurA3 pour une durée de 97 jours. A2 possède une créance de 100 €

       etc…

      A98 prête à l’instant t99 les 100 € qu’il vient de recevoir à un autre acteur A99 pour une durée de 1 jour. A98 possède une créance de 100 € sur A99

      À l’instant t99 A99 possède les 100 € initialement créés.

      À l’instant t100 A99 rembourse A98 qui rembourse A97 qui rembourse A96… A3 qui rembourse A2 qui rembourse A1 qui rembourse A0 qui peut faire procéder à la destruction monétaire des 100 € initialement créés.

      Par contre à l’instant t99 il y a un total de 98 créances de 100 € en circulation plus les 100 € détenus par A99, soit un agrégat de 9900 € si on s’inspire de la méthodologie employée par la BCE pour ses indicateurs du type M3 ou autre.
      .
      Les banques assurent sur toute la période la liquidité du marché de ces créances en garantissant, si la demande leur en est faite, d’échanger à tout instant chacune de ces créances contre sa contrepartie en Euros (le cas échéant en le faisant par création monétaire). 
      Cette garantie de liquidité revient donc à faire jouer à cette juxtaposition de créances le rôle d’une création monétaire ex nihilo (ici avec un effet de levier maximal de 99 pour les besoins de la démonstration) dont bien entendu rien ne garantit que sa répartition ne soit pas fortement asymétrique dans la population de la zone monétaire.

      Ce n’est donc pas pour rien que la BCE trouve un grand intérêt à la connaissance et au pilotage de la valeur de ce type d’agrégat ne serait ce que pour lui permettre de contrôler l’inflation de la zone Euro.

      Un système où les banques perdraient la capacité de créer de la monnaie devrait retirer à ce marché artificiel des créances la capacité à se comporter comme une forme de la monnaie. Il me semble donc que remplacer le volume de ce marché des créances par un volume équivalent de monnaie créée ex nihilo et répartie elle équitablement dans la population (et donc grosso modo confirmer la thèse d’ObjectifObjectif), serait une opération quasi transparente pour ce qui concerne l’inflation de la zone et réaliserait cette démocratie monétaire dont beaucoup rêvent.

      Il me reste une question qui est de savoir si les indicateurs de la BCE captent bien tous les marchés monétaires dont la liquidité et donc l’existence comme quasi monnaie est garantie par la possibilité qu’ont aujourd’hui les banques privées de faire de la création de monnaie ex nihilo. En particulier je me demande comment sont comptabilisées les valeurs boursières résultants d’opérations dont les mécanismes reposent sur des effets de levier qui en dernière analyse ne peuvent être garantis que par la possibilité sous-jacente de créaton monétaire ex-nihilo. Donc ma suspicion serait qu’il pourrait bien y avoir encore de la marge à répartir équitablement .... 


    • ObjectifObjectif 3 mai 2012 19:37

      Vous arrivez bien au résultat par un raisonnement récursif qui marque un certaine habitude de l’abstraction mathématique smiley

      Je serais heureux d’avoir vos remarques de fond sur mon article : http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pour-un-systeme-monetaire-112936


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