lundi 24 janvier 2011 - par Paul Villach

La désorientation méthodique des élèves par l’Éducation nationale

Veut-on un exemple de la désorientation programmée des élèves qu’organise méthodiquement l’Éducation nationale pour les rendre incapables de comprendre le fonctionnement de « la relation d’information » et donc vulnérables aux stratégies diverses qui visent à les faire adhérer à une idée, une personne ou un produit ? Le thème de la « 22ème Semaine de la presse et des médias dans l’École » du 21 au 26 mars 2011 en est un particulièrement démonstratif. (1)

Cette manifestation annuelle s’inscrit dans le cadre de l’éducation aux médias, relevant du « socle commun de connaissances et de compétences que les élèves doivent maîtriser à l’issue de la scolarité obligatoire  ». Elle prétend initier les élèves à la critique des médias. Or que lit-on au Bulletin officiel  ? « Le thème de la 22e Semaine de la presse et des médias dans l’école est : "Qui fait l’info ?". Il permet de s’interroger sur les questions liées :
* aux sources de l’information
* au statut et à la déontologie des journalistes
* à la différence entre communication et information. » (2)
 
Des trois questions explicitées, c’est la troisième qui pose problème. L’École enseigne sans sourciller un des dogmes de la mythologie journalistique sans même s’interroger sur sa validité. Si l’on comprend aisément que les journalistes le martèlent pour leur propre promotion, on ne peut accepter que l’École l’inculque à ses élèves puisqu’il est erroné.
 
I- La différence entre « communication » et « information », un dogme journalistique erroné
 
En apparence, cette différence entre « communication » et « information » apparaît vraisemblable : une affiche publicitaire n’est-elle pas foncièrement différente de « la une » d’un journal comme Le Monde ou Le Figaro ? L’affiche n’exhibe-t-elle pas les qualités d’un produit en masquant ses défauts pour le faire acheter, tandis des articles de journaux ne présentent-il pas « les faits » tels qu’ils sont pour « informer » les lecteurs ? N’est-ce pas évident ? L’illusion est de se laisser prendre à l’apparence. À bien y regarder, en effet, il n’existe aucune différence de nature entre « information » et « communication », car qu’est-ce que « communiquer » sinon transmettre des « informations » ? Et qu’est-ce qu’ « informer » sinon entrer en « communication » ?
 
On comprend toutefois le souci qu’ont les journalistes de bien séparer « l’information » qu’ils diffusent, de celle des publicitaires : il y va, croient-ils, de leur crédibilité. Ils ne veulent pas passer pour des agents au service de la promotion d’un produit, d’une personne ou d’une idée. Les meilleurs d’entre eux conçoivent leur fonction comme un service public de la démocratie : l’information dont ils sont les artisans, contribue à la formation de l’opinion des citoyens. On ne le conteste pas. Mais l’absence de différence de nature entre « information » et « communication » ne modifie en rien cette fonction : le savoir la facilite au contraire.
 
1- Le mot « communication » pollué par les publicitaires
 
- Mais si « la communication » a si mauvaise presse auprès des journalistes c’est en raison du parti-pris qu’elle implique. Ils ne veulent pas qu’on la confonde avec leur « information », qui, selon eux, se garderait de tout parti-pris. Les publicitaires ont, c’est vrai, usurpé le mot « communication » pour l’employer à la place du mot « publicité », discrédité à la longue aux yeux du public par les leurres trop voyants dont son information était constituée.
 
- Le mot « communication » désignait, en effet, à l’origine une simple relation entre deux ou plusieurs acteurs qui échangent des informations. Dans le sens que lui donnent toujours les ingénieurs des télécommunications, il s’agit même d’un échange de signaux plus ou moins exempts de parasites ou bruit, sans que l’on se préoccupe de leur contenu intelligible.
 
- Les rusés publicitaires y ont vu justement un joli leurre pour faire croire aux naïfs que leur « information publicitaire » n’avait ni visée ni effet d’influence ni parti pris ! C’était osé, mais qui n’ose rien n’a rien ! « Communication » a ainsi remplacé le mot « publicité », et « communicants », « publicitaires ». 
 
2- Le mot « information » comme synonyme de vérité pour les journalistes
 
- Forcément les journalistes s’en sont émus : car leur souci obsessionnel est de faire croire eux aussi que « l’information » dont ils se veulent les serviteurs, n’est polluée par aucun parti-pris et n’a pas davantage de visée ni d’effet d’influence sur les citoyens qui s’en servent à leur gré pour se former une opinion.
 
- Ils vont même plus loin : ils tentent de faire croire que le mot « information » est synonyme de « vérité ». À cette fin, ils usent de couples de mots antonymes, où « information » prend ce sens positif par simple opposition : « information et commentaire  », « journal d’information et journal d’opinion  », « information et désinformation  » et bien entendu « information et communication  » !
 
- Les journalistes ont même bénéficié de la complicité de linguistes, genre professeur Tournesol, qui ont inventé une « typologie des discours » infondée où le « discours informatif » qui, par seule opposition aux autres discours « narratif », « descriptif », « explicatif » et « argumentatif », a la particularité, selon eux, de n’avoir ni visée ni effet d’influence et d’être synonyme de « vérité » ! Les journalistes ont évidemment sauté sur ce pseudo concept scientifique qui justifiait leur mythologie. La spéculation linguistique comme la financière crée des bulles dangereuses qui tôt ou tard éclatent, car la réalité finit par se venger de ceux qui la méprisent !
 
II- L’absence de différence de nature entre « information » et « communication »
 
Mais ce que l’on tolère de journalistes, même dévoyés, persuadés d’être investis d’une mission prophétique auprès de leur peuple, et attachés à le faire croire par la diffusion des dogmes de leur mythologie, on ne peut le pardonner à une instance en charge de la transmission du savoir. Les dogmes d’un catéchisme n’ont pas à être enseignés par l’Éducation nationale, mais au contraire critiqués. Celle-ci n’a-t-elle pas pour mission de transmettre un savoir validé par l’observation et l’expérience ? Or, observation et expérience apprennent qu’il n’existe pas de différence de nature entre « information » et « communication » pour deux raisons essentielles.
 
1- La première est que l’information n’est qu’ « une représentation plus ou moins fidèle de la réalité »
 
- « Une information » n’est pas synonyme de « vérité » : n’existe-t-il pas des informations fondées et d’autres qui ne le sont pas ? « La terre tourne autour du soleil » et « le soleil tourne autour de la terre » sont des informations : l’une est fidèle à la réalité, l’autre non. Mais il a fallu des siècles pour départager l’une de l’autre faute de médias appropriés : on a dû attendre les observations astronomiques à la lunette par Galilée au 17ème siècle. 
 
- On ne peut donc définir l’information que comme « une représentation plus ou moins fidèle à la réalité, voire pas du tout ». Elle dépend en partie de la fiabilité des médias dont on dispose : les cinq sens ont un champ de perception étroitement limité en longueur d’ondes par exemple, et ils sont parfois infirmes. Les performances des mots trop généraux et des images trop singulières sont elles-mêmes inégales pour représenter fidèlement la réalité.
 
2- la seconde raison est que l’information est donnée ou au contraire gardée secrète en fonction des intérêts de chacun
 
- L’information est, en effet, l’instrument vital dont se sert l’être vivant pour survivre dans un univers inhospitalier et conflictuel : c’est grâce à celle qu’il perçoit ou qu’il émet, qu’il se protège avant tout. Il opère ainsi une distinction entre menace et gratification. L’instinct de survie lui commande donc de ne pas s’exposer inutilement et de ne pas livrer volontairement d’information susceptible de lui nuire : certaines informations sont ainsi données volontairement, d’autres, gardées secrètes.
 
- Le traitement de l’information comprend, en effet, deux temps : 1-le premier est celui de la vérification dont ne cessent de parler les journalistes ; 2- le second sur lequel ils se montrent plus discrets, est celui de la décision de diffuser ou non l’information vérifiée en fonction des intérêts de chacun. Ainsi omissions et silences, appelés aussi secrets, sont-ils aussi des informations ! Le silence du président Mitterrand sur son cancer, diagnostiqué 6 mois à peine après son élection en mai 1981, est une information gardée secrète qui lui a permis d’exercer son mandat et même d’en briguer un second, sans être importuné par ses rivaux et adversaires qui auraient douté de sa capacité à gouverner : jamais il n’aurait pu le faire si l’information avait été diffusée.
 
3- L’information donnée volontairement et la communication publicitaire sont dès lors de même nature.
 
- Définie comme « représentation de la réalité plus ou moins fidèle » et susceptible d’être diffusée ou non, « l’information » ne peut guère se distinguer de « la communication ». Tout individu, citoyen, journaliste ou publicitaire, est confronté aux mêmes choix qui portent sur la représentation de la réalité et sur sa diffusion. Il existe quatre seuls cas de figure possibles : 1- ou une représentation fidèle de la réalité est diffusée, 2- ou elle ne l’est pas ; 3- ou une représentation infidèle de la réalité est diffusée 4- ou elle ne l’est pas. « Communication » ou « information » peuvent correspondre à chacune de ces quatre solutions.
 
La représentation fidèle de la réalité par le slogan « Ceint et sauf  » d’une campagne de la Prévention routière en faveur de la ceinture de sécurité est à la fois « information » et « communication ». De même, la représentation infidèle de la réalité livrée par le Président Mitterrand sur son état de santé, avec publication régulière d’un certificat médical signé de son médecin personnel, peut se nommer indifféremment « information » ou « communication », dans les deux sens du mot, originel et publicitaire.
 
- Plus généralement, rien ne différencie « une information donnée volontairement » de « la communication publicitaire », puisque, passées aux filtre de l’autocensure de l’émetteur, toutes deux ne sont transmises que si et seulement si elles servent ses intérêts ou du moins ne leur nuisent pas. Les informations publiées par un journal ou une chaîne de radio ou de télévision obéissent aux mêmes critères.
 
- Est-ce que pour autant une affiche publicitaire et un journal livrent une information identique ? Non, des différences de degré existent dans la forme imposée par leur support respectif dont l’espace de diffusion est plus ou moins exigu. Mais ces deux médias livrent la même variété d’information : « l’information donnée  ». L’usage des leurres est seulement plus visible en général sur une affiche que dans un journal, et encore pas toujours ! Le Midi Libre du 17 janvier 2011 titrait par exemple à « la une » ce beau leurre d’appel sexuel transgressif propre à stimuler violemment le réflexe de voyeurisme du client potentiel : « Gard : LE CURÉ, SON AMANT, LE DEALER ET..... 200 000 EUROS  ».
 
III- Une différence essentielle entre information donnée et information extorquée
 
La grande différence qu’il importe d’enseigner, mais qu’ignore superbement l’Éducation nationale, n’est donc pas entre « information » et « communication », mais entre les variétés d’information dont l’une, « l’information extorquée  », est la seule à se distinguer de « la communication  », puisqu’elle s’oppose à « l’information donnée  ». Il existe, en effet, trois variétés d’information à la fiabilité très différente.
 
1- La première est « l’information donnée  » qui est livrée volontairement. Elle n’est jamais fiable, sans être pour autant toujours infondée. Elle a pour fonction de servir les intérêts de l’émetteur ou du moins de ne pas leur nuire. La publicité en est l’expression la plus travaillée par des experts en leurres, qu’il s’agisse de vanter une idée, une personne ou un produit. Ainsi toute « information donnée  » s’apparente-t-elle plus ou moins à de la publicité encore appelée « communication » depuis l’usurpation du mot par les publicitaires : chacun, en effet, s’attache à mettre en valeur ses qualités et à cacher ses défauts par réflexe de survie. La fiabilité de « l’information donnée » dépend donc d’abord du crédit qui est accordé à son émetteur, et ensuite de sa vérification par le récepteur.
 
2- La seconde variété est « l’information indifférente  » qui, elle aussi, est « donnée volontairement » mais diffère de « l’information donnée  » proprement dite parce qu’elle désigne tout thème jugé sans importance qui meuble la conversation et écarte soigneusement tout sujet qui fâche : le temps, le sport, les stars, les modes d’emploi, les faits divers comme celui du curé, de son amant et du dealer mentionné par Le Midi Mibre ci-dessus. Cette variété d’information envahit pour cette raison journaux, antennes et conversations. Ce faisant, elle offre des modèles avec les stars et permet en outre de pratiquer une censure discrète en occupant indûment une place refusée à d’autres informations.
 
3- La troisième variété est enfin « l’information extorquée  » qui est obtenue à l’insu et/ou contre le gré de l’émetteur. Elle est plus fiable car elle échappe à la censure de l’émetteur à qui, elle, est arrachée. Ses moyens d’accès pacifiques vont de l’enquête critique méthodique réunissant un pluralisme de sources, au quiproquo de l’infiltration quand un journaliste enquête comme Florence Aubenas en se faisant passer pour une travailleuse précaire sur la navette navale accostée au « Quai de Ouistreham » ; ses moyens d’accès violents comprennent les écoutes téléphoniques clandestines, le chantage, les menaces et tortures diverses.
 
Cette distinction entre les trois variétés d’information montre alors qu’il n’y a qu’une variété d’information qui s’oppose à « la communication d’information donnée ou indifférente  », c’est « l’information extorquée  » puisqu’elle est obtenue à l’insu et/ou contre le gré de l’émetteur. Mais dans la masse d’informations disponible, quelle part représente « l’information extorquée  » ? Elle reste très minoritaire : pour quelques révélations de Wikileaks, du Canard Enchaîné et de quelques autres médias de temps à autre, « l’information donnée ou indifférente de la communication » envahit les colonnes et les antennes des autres. 
 
Savoir faire la différence entre les trois variétés d’information est donc capital pour mesurer le degré de fiabilité de l’information que l’on reçoit. Une opinion rationnelle ne se construit qu’à partir d’informations fiables. Mais l’Éducation nationale n’en a cure : elle préfère inculquer à ses élèves un des leurres de la mythologie prophétique que les journalistes ressassent pour assurer leur promotion. Opposé au mot « communication » comme le pôle positif l’est au négatif, le mot « information » devient ainsi synonyme de « vérité » et les journalistes, ses serviteurs, méritent crédit par voie de conséquence. La contradiction de l’Éducation nationale est tout de même de prétendre dans ses instructions « former le jugement critique » de ses élèves en manquant elle-même d’esprit critique au point de voir une différence entre « information » et « communication » et de n’en voir aucune entre « information donnée ou indifférente » et « information extorquée ». En fait, cette ignorance n’est sans doute que simulée par les experts d’une institution qui se donne pour mission l’apprentissage méthodique de la crédulité à ses élèves et leur désorientation pour en faire des proies vulnérables aux démagogues. Paul Villach 
 
 
(1) Bulletin officiel n°1 du 6 janvier 2011
 
(2) « Cette activité d’éducation civique a pour but d’aider les élèves, de la maternelle aux classes préparatoires à :
 * comprendre le système des médias
 * former leur jugement critique
 * développer leur goût pour l’actualité et à forger leur identité de citoyen. »
« L’article D. 122-1-1 du Code de l’Éducation et son annexe (décret n° 2006-830 du 11 juillet 2006) affirme respectivement dans le pilier 4 (Maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication), dans les piliers 5 (Culture humaniste) et 6 (Les compétences sociales et civiques) : "la nécessité d’avoir une attitude critique et réfléchie vis-à-vis de l’information, de mobiliser ses connaissances pour donner du sens à l’actualité, d’être éduqué aux médias et d’avoir conscience de leur place et de leur influence dans la société. "  »


27 réactions


  • Rough 24 janvier 2011 10:34

    paulo c’est trop confus ta prose, on comprends rien !

    Je te la fait courte : dans « communication » il y a « nication »....Voila tout est dit en deux mots, pas la peine de brandir le leurre d’appel sexuel ou l’extorsion


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 24 janvier 2011 10:40

    la nication  ?  tu y vas fort ....... smiley


  • zelectron zelectron 24 janvier 2011 12:26

    effectivement même les synonymes ne présagent rien de bon quant à la manifestation de la vérité ou même de son approche :

    communication : adresse, annonce, appel, avertissement, avis, boyau, circulation, commerce, communion, communiqué, confidence, contact, contagion, conversation, correspondance, correspondant, déclaration, dépêche, diffusion, discours, échange, effusion, énonciation, expression, fréquentation, interactivité, liaison, manifestation, message, mysticisme, note, nouvelle, passage, propagation, rapport, relation, renseignement, rue, télégraphie, télépathie, transmission, transport.

    information : annonce, avertissement, avis, bulletin, code, communiqué, déclaration, donnée, édification, enquête, étude, examen, flash, indication, instruction, interrogation, investigation, journal, lumière, mass-media, media, message, note, nouvelle, précision, question, recherche, renseignement, scoop, tuyau.
    source


  • lloreen 24 janvier 2011 14:12

    bonjour mr villach
    Brillante démonstration.Evidemment que la désorientation est méthodique à l’éducation nationale mais depuis bien longtemps.Il suffit de voir le nombre de réformes à chaque changement de ministre...La désorientation règne également à Pôle emploi, dans les universités et d’ailleurs dans la société tout court.Mais bon, cela sert les intérêts de quelques-uns, donc...


    • Paul Villach Paul Villach 24 janvier 2011 14:26

      @ Bonjour lloreen

      Je souscris à ce que vous écrivez. Mais comment expliquer que les professeurs ne soient pas les premiers à refuser d’enseigner des erreurs ? Paul Villach


  • non667 24 janvier 2011 14:24

    à paul
    entièrement d’accord sur tout
    j’ajoute
    la désorientation .... n’est qu’un détail de l’immense complot qui vise
    a détruire l’ E.N.
    et au delà la nation
     et au delà « abrutir » la populace" au profit de l’élite initiée de la race des seigneurs

    pour l’éducation :
    ,passé l’age de raison 7-8 ans on ne doit plus baser l’éducation sur le ludique et l’affectif mais sur la raison , le ludique et l’affectif n’étant qu’un + éventuel .

     ces mauvaises méthodes/ réformes 68tardes ne sont pas des erreurs mais font parti d’un COMPLOT qui vise a démolir l’éducation nationale et au delà la nation /société française

    l’école de jules ferry avant 1966 (début des réformes) permettait l’instruction et l’ascension sociale sans discrimination sociale je peux en témoigner étant dans une école ou il y avait 50% d’enfant d’origine polonaise . Des siècles (depuis Charlemagne comme dit la chanson )d’expérience ont permis d’affiner les méthodes pédagogiques a l’école et une bande de trouduc n’ayant jamais enseigné viendrait tout démolir et imposer leurs élucubrations !!!!!!!!

    les ministres , les inspecteurs ,la hiérarchie , les pédagogues institutionnels (genre philippe meirieu ) n’étant pas des imbéciles ces réformes aberrantes (math moderne ,méthode globale ,notation par lettre ., suppression des notes , suppression du bepc , contrôle continue ,suppression du bac si,si il en a été question . ..etc .... ) ne peuvent êtres des erreurs mais un complot destiné a démolir l’école de jules ferry .
    la méthode pour les imposer étaient staliniennes, sorties au printemps ,formation d’une demie journée en juin , applicables à la rentrée suivante . les manuels n’étant pas encore sortis ., toutes remarques /contestations publiques valait a l’auteur une dénonciation et une visite de l’inspecteur et un rapport assassin à la clef et une note ( si,si il n ’est pas question de la supprimer celle là ).proche du renvoi pour incompétence !

    preuve/motif de ce complot : la déclaration de cohn bendit sur les universités en mai 68 (revue à la télé en 2008 ) en substance :" inutile de promouvoir a classe ouvrière dans l’enseignement supérieur ils deviendront les plus fidèles valets du capitalisme "
    dans un contexte de rivalité capitalisme / communisme russe pour les rouges /roses il fallait en 68 faire échouer la société française pro-capitaliste en sapant l’éducation nationale de l’école à l’université , en formant les élèves a la revendication (création de délégués élèves ,délégués parents ) (aujourd’hui et en 2002 même les enfants envoyés dans la rue ! )
    pendant toutes ces années les syndicats gauchistes pourtant tout puissant dans l’éducation nationale ne se sont jamais opposé à ces réformes (silence radio sur toute la ligne .,donc complices )
    après la disparition du communisme le travail de sape continuant de la part du ps (acquis au fmi .....) le motif ne peut être que :

    - maintenir dans l’ignorance /abrutir la vile populace pour la rendre plus docile et plus servile

    - démolir la nation française au profit du mondialisme judéo-américain .

    - démolir l’enseignement public pour le refiler au privé mondialo-capitaliste volonté naturelle depuis toujours de la droite

     mais poursuivi après par la gauche insidieusement (taper : autonomie des établissements 1983) 

    autour de 1984 la gauche voulait sortir un projet ou les lycées auraient leurs bac propres répondant a un projet pédagogique spécifique (bac banlieue  ! )exemple emblématique de la perversion de la gauche  : projet présenté comme favorisant les banlieues qui avaient droit a "leur bac compte tenu de leur difficultés sociales  != intention généreuse mais après pour les patrons ils ne feront plus de la discrimination au faciès attaquable mais un tri du lieu de diplôme inattaquable !

    .avec recrutement /gestion des profs par le chef d’établissement ! etc...ce qui était une préparation à une privatisation par morceaux !

     le ps = ok ; pc = 0 , il a fallu toute l’énergie des trotskistes infiltrés dans F.O. pour mettre en échec ce projet !
    mesurettes par mesurettes insidieusement la privatisation se prépare. l’arrêt des notes,les rythmes scolaires ,la désorientation ne sert qu’à démolir l’e.n. et a diviser les enseignants !

    VIGILANCE !


    • Paul Villach Paul Villach 24 janvier 2011 14:46

      @ non667

      Je partage volontiers votre point de vue : le faisceau d’indices réunis est trop fourni pour que ce soit dû au hasard.
      Cet exemple que je soulève, un professeur consciencieux peut très bien le comprendre et refuser de l’enseigner...
      Mais ces gens n’obéissent qu’à l’argument d’autorité, quitte à enseigner des erreurs ! Paul Villach


  • L'enfoiré L’enfoiré 24 janvier 2011 14:43

    Paul,
     Et vous avez « jouer » la-dedans pendant 34 ans, c’est presque un sacerdoce.
     Nager entre deux eaux, entre informations extorquées et communications polluées par les publicitaires. Quels supplices.
     J’admire l’effort.
     smiley


  • Chris83 24 janvier 2011 15:16

    M. Villach Bonjour,

    Permettez-moi d’illustrer votre article avec ce lien :

    LE LANGAGE PEDADINGO

    Il est conseillé de se tenir les côtes...


  • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 24 janvier 2011 15:29

    Bonjour Mr Villach,

    Je ne suis pas certain de comprendre en quoi « communication » et « information » risquent l’amalgame : personne ne confond le vase et la fleur qu’il contient. L’information est simplement descriptive d’éléments matériels ou non, la communication est le vecteur utilisé pour faire passer cette information. Quand le vecteur est de type journalistique on appelle l’information « article », parfois « analyse », quand le vecteur est commercial (pour reprendre votre exemple) on l’appelle « publicité » ou « relations publiques » et quand le vecteur est politique on l’appelle « propagande » ou « intox »... Certaines publicités sont sans doute plus vraies que certains articles de journaux, mais là n’est pas la question. Là où le débat me semble plus pertinent c’est entre l’information et la connaissance, plus exactement la compréhension. 

  • Paul Villach Paul Villach 24 janvier 2011 16:41

    @ Vincent Verschoore

    Je ne peux vous dire mieux que de relire mon article que vous ne paraissez pas comprendre, et vous renvoyer au principe de Guillaume d’Occam (13ème/14ème siècle) : il ne faut pas multiplier les catégories sans nécessité. Ou alors il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir !

    « Information donnée » et « communication » sont identiques.
    Seule « l’information extorquée » se distingue de « l’information donnée/communication »...
    Que je sache, « l’information extorquée » n’est pas majoritaire dans les médias... Paul Villach


  •  C BARRATIER C BARRATIER 24 janvier 2011 16:56

    Les professeurs de math enseignent les math...d’autres le Français...etc Il n’y a pas de cours de journalisme sauf dans des écoles très spécialisées. L’Ecole n’est pas le lieu où on déverse tout ce qu’on ne sait pas faire ailleurs : respect du code de la route, prévention des maladies sexuellement transmissibles, code de la route, etc. Mais c’est un lieu, où transversalement sont enseignées des valeurs de respect mutuel, d’honnêteté, de dépassement de soi, d’esprit critique..
    Le collège, le lycée, offrent aussi des clubs, dont un club de la presse, qui donne lieu à des comparaisons dans le choix des nouvelles imprimées, dans l’indication des sources, dans la manière de monter un sujet en épingle...Le journal ne publie pas tout, la politique des actionnaires même non dite, est efficace, beaucoup d’articles sont de « commande »...Bref, personne ne croit que la presse soit impartiale, encore moins objective. Dans les lycées avec internat les clubs de télévision ou internet sont des lieux où on tente parfois une analyse de l’information. Le dialogue avec l’infirmière sort largement du cadre du « bobo ». Discuter sur la véracité d’une info est courant en blouse blanche ! Je témoigne que les collégiens et les lycéens trouvent plus à dialoguer, critiquer dans leur école qu’à la maison, où on ferait beaucoup mieux de communiquer plus et mieux.
    Dans les lycées et collèges il y a aussi des Centres de documentation et d’information (CDI), et les « documentalistes » font en général bien leur boulot dans ce domaine.

    Il reste que c’est la qualité de ce qui se fait dans la société en général qui est importante, et de nos jours avec les « autoroutes » de l’information on peut espérer qu’il sera de plus en plus difficile de manipuler l’opinion publique.
    Voir la « new »
    Manipulations de l’opinion publique, échec et tournant ?

    http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=126

    Dans les collèges et lycées, le recours à Internet est de plus en plus banalisé. J’attends de cette révolution autant que ce qu’a pu apporter la diffusion du livre...sauf si, comme pour le livre la censure s’en mêlait.


    • Paul Villach Paul Villach 24 janvier 2011 17:36

      @ C. Barratier

      Je ne conteste pas que du bon travail se fait dans des établissements scolaires.
      Je conteste seulement que l’Éducation nationale inscrive à son programme la mythologie journalistique qui, elle, répond à un objectif légitime d’information/communication : assurer la promotion des médias.

      La communication est une information donnée 
      Seule l’information extorquée s’en distingue. N’est-ce pas ce que doit apprendre l’Éducation nationale  ? Le dogme de « la différence entre information et communication » doit être au contraire critiqué par les professeurs. Paul Villach


  • Rétif 24 janvier 2011 17:27

     Communication ou information, au résultat c’est la même chose.Les deux vont d’un extérieur à un intérieur. Simplement les mots ayant chacun leurs nuances spécifiques,on peut dire que
    la communication est strictement un mécanisme,sans critère particulier,son fonctionnement étant celui d’un contenant,et seulement cela.
    En jouant un peu sur les mots,ou en confondant les sens sans distingo,on dira que l’information joue le même rôle,puisqu’elle a un aspect « actif ». Mais c’est un erreur de s’arrêter là,car le sens réel de l’information est son résultat en tant que contenu transmis par le mécanisme ou l’outil qu’est strictement la communication.Si on oublie cela ou si on ne le comprend pas,on risque de croire que,dans la communication,la question de l’exactitude est posée,ce qui n’est absolument pas le cas en tant que simple contenant. On peut toujours offrir un verre,ais de quoi ?
    Alors qu’on peu,t toujours en confondant, penser par erreur que l’information n’est que l’outil par lequel le mot n’est que partiellement synonyme de communication,la prendre comme le simple mécanisme qu’elle est (ou que le mot désigne),alors que,contrairement
    à « communication »,le sens profond d’information et final d’information est le sens qui est transmis et non le mécanisme.Si on fait cela,on croira que les deux mots désignent la même chose,ce qui n’a qu’une exactitude tout à fait partielle,alors qu’ils se séparent,voire même s’opposent dans leur suivi où l’information,ayant les deux sens contient la communication,mais non pas réciproquement.Le vrai sens du second commence où l’autre s’arrête.
    Il en résulte qu’en tant que mécanismes,les deux termes ont la même signification et ne préjugent en rien au point d’une exactitude de sens,et là,on a relativement le droit de les confondre,jusque là c’est logique,alors que du point de vue du sens,la communication aura sémantiquement parfaitement le droit de n’avoir aucun sens,d’y être du moins,indifférente,alors que pour « information » celle-ci sera essentielle.
    Du moins est-ce ainsi que je prend les nuances de chaque mot.
    J’aurais peut-être pu être moins long, mais c’est plus compliqué à expliquer qu’à sentir. 


    • Paul Villach Paul Villach 24 janvier 2011 17:47

      @ Rétif

      Vous ne paraissez pas avoir lu attentivement mon analyse.

      1- Les mots « Information » et « communication » ( dans le sens publicitaire) désignent l’un et l’autre « une représentation plus ou moins fidèle de la réalité susceptible d’être diffusée volontairement, gardée secrète ou extorquée ».

      2- Il existe donc une information donnée volontairement qui n’est pas fiable et une information extorquée qui est plus fiable pour les raisons que j’explique dans mon article.

      Le mot communication (dans le sens originel de « relation entre personnes ») est aujourd’hui à ce point parasité par les publicitaires qu’il est devenu un leurre qu’il vaut mieux ne pas employer. Je lui préfère l’expression « relation d’information ». Paul Villach


    • L'enfoiré L’enfoiré 24 janvier 2011 18:55

      Paul,
       C’est dur de rester incompris. smiley
       Après Vincent Verschoor, voilà, Rétif.
       Faudrait peut-être les renvoyer à l’école. smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 24 janvier 2011 18:59

      A condition que les professeurs soient bons.
      Car d’après l’article, c’est pas sûr du tout.


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 25 janvier 2011 23:34

      Quand on dit des autres qu’ils n’ont « pas lu attentivement » ou « pas compris » ce que l’on a écrit du fait qu’ils osent un avis différent, est-ce que l’on communique ou est-ce que l’on informe ? :)


  • Rétif 24 janvier 2011 17:33

    la communication ne prend du sens,donc de l’exactitude ou de la fausseté, que par la critique et l’interprétation.L’information dans son sens complet, posséde un sens soumis à critique.


  • Rétif 24 janvier 2011 17:38

    Dès qu’une phrase ou une image,même purement émotionnelle ou esthétique transmet une
    signification,elle dépasse la communication pour devenir une information dont la communication (qui rest à déchiffrer,bien souvent),voir messages chiffrés) est le mécanisme.


  • Rétif 24 janvier 2011 18:52

    @ Paul Villach
    Je crois bien comprendre ce que vous dites,et je suis assez d’accord.
    Simplement j’ai cru bon, pour ma part,de distinguer dans ce que la pratique ne distingue pas
    cad en quoi les deux mots entretiennent une synonymie,et en quoi ils se séparent,pensant que cela ne peut que conforter votre analyse.
    Pour moi, la communication est un acte,est une activité,matériellement agissante,pratique.
    Et cela s’arrête là.C’est un processus,un outil, un contenant,une technique,indépendamment de ce qu’elle transmet. C’est,dans la pratique,la partie matérielle de l’information,le hard ware,l’appareil.Ensuite,seulement, elle transmet un sens dont sa technique est indifférente.

    Ce sens c’est l’information proprement dite,le software,l’interprétation critique.Dans l’application sémantique,il est courant de prononcer « information » pour parler de la phase
    première pratique,faisant un lot du hard et du soft, laquelle connexion peut s’appliquer au mot information,puisque celle-ci en est le résultat passif,impliquant une élaboration.
    Mais ce n’est qu’une facilité de langage,car,en réalité,sans interprétation une communication n’est qu’une forme,en soi,vide.Comme vous dites une simple « relation d’information ».C’est l’interprétation qui en fait une information.
    Je ne pense pas dire le contraire de ce que vous expliquez.
    Dirons nous donc que votre article est,en soi,en tant qu’objet,une communication.
    Son contenu est une information.Le travail que vous avez accompli en l’écrivant est un travail ou une relation de communication qui devient à la fin une relation d’information,et au-delà,une véritable information.
    Techniquement,les journalistes n’ont pas absolument tort de faire la différence.Leur tort est de la valoriser absolument en leur seule faveur,par ce qu’une information,quand elle est fausse ou insignifiante,ce qui est souvent le cas,n’existe que comme communication. 

     


    • L'enfoiré L’enfoiré 24 janvier 2011 19:10

      A lire peut-être « La fabrication de l’information. Les journalistes et l’idéologie de la communication », avec Miguel Benasayag, Florence Aubenas, Paris, 1999, éditions La Découverte (ISBN 978-2-7071-3112-6)


  • docdory docdory 24 janvier 2011 23:09

    Cher Paul Villach

    Merci de cette nouvelle démonstration éclatante des errements et tares de l’Education Nationale !
    Il n’y a pas que dans ce domaine que l’Education nationale s’ingénie à désorienter les élèves.
    Je vais donc pour une fois me permettre un hors-sujet complet , n’ayant rien à voir avec la question traitée dans votre article :
    Mon fils, qui est en classe de seconde, m’a demandé de l’aide hier soir pour un devoir de français, qu’il ne savait pas résoudre.
    Je n’ai hélas strictement rien compris à la consigne qui était donnée dans ce devoir ( qui portait sur un minuscule fragment d’un roman de Guy de Maupassant « bel ami », passage dans lequel est fait une description d’une jeune femme ) .
    J’ai demandé à mon fils, si il avait eu un topo sur la façon de résoudre ce genre de travail. Il m’a montré le cours du prof avec un exemple concret de ce qui était censé être la réponse à ce genre de question. Inutile de préciser que je n’ai strictement rien compris, ni au cours du prof, ni à l’exemple de « travail » qui devait servir de modèle pour l’exercice en cours.
    Par contre, l’ensemble donnait une impression d’un exercice d’un ennui et d’une inutilité incommensurable. C’était à la limite du monstrueux !
    J’ai vaguement l’impression de m’exprimer dans un français correct. Pourtant, je suis persuadé que, si ce genre d’exercice est un modèle des questions posées au « bac de français » , j’aurais sans le moindre doute un zéro absolu si je me retrouvais dans la situation de repasser cette épreuve de nos jours.
    J’ai nettement l’impression que, comme à mon époque, les cours de littérature française au lycée sont une entreprise concertée pour dégoûter définitivement tout élève normalement constitué de lire, après son bac de français, le moindre classique de la littérature.
    La technique employée de mon temps ( j’ai passé le bac en 1974 ) a réussi au delà de l’espérance de ses concepteurs : à ma grande honte, je n’ai jamais ouvert un classique de la littérature depuis mon bac de français. A part les rares livres étudiés au lycée, je n’ai jamais lu depuis le moindre mot de Balzac, Proust, Flaubert, Victor Hugo, Maupassant, Zola, pas plus que le moindre mot de littérature étrangère classique ( Dostoïevski, Tolstoï, Shakespeare Goethe ou autres ). Les seules exceptions étant Voltaire et un peu Théophile Gautier.
    Mais j’avoue que depuis mon époque, la technique que je ne peux pas qualifier autrement que « technique d’aversion » a atteint un degré de sophistication sans précédent, et s’apparente à un supplice chinois des plus raffinés ! Je suis d’ores et déjà absolument certain que mon fils n’ouvrira plus jamais une oeuvre litéraire classique après son bac de français. Je serais mal placé de vouloir l’en blâmer.
    Une question que je me pose est pourquoi des générations de professeurs de français s’ingénient-ils, avec des techniques de plus en plus élaborées, à dissuader leurs élèves de lire la littérature qu’ils sont censés leur faire aimer ... Qui a inventé ces techniques, et dans quel but ? 
    Ce mystère insondable s’épaissit de jour en jour, je pense que je n’en aurai jamais l’explication !
    Une chose est sûre , c’est qu’un jour avec les progrès de ces techniques d’aversion, la reproduction du corps enseignant en littératiure française finira par disparaître faute de volontaires ! Qui voudrait passer un CAPES d’une matière aussi rébarbative ???


    • Paul Villach Paul Villach 25 janvier 2011 11:29

      @ Cher Docdory

      Je partage votre indignation. Et au point où nous en sommes, il n’est plus possible de penser que ce naufrage en cours de l’Éducation nationale soit le fait du hasard. Ou alors le hasard fait bien les choses pour servir à merveille une représentation libéraliste des relations humaines.

      Mon hypothèse est que les stratèges libéralistes ont su conjuguer diverses pesanteurs de l’institution susceptibles de rendre l’École inopérante pour une élévation du niveau culturel moyen, enrayer l’ascenseur social et permettre aux fils et filles de... de prendre la place de papa et maman dans une reproduction indéfinie des élites sociales désignant les mêmes familles comme sous l’Ancien Régime monarchiste.

      1- Le sort de toute institution chargé de diffuser un savoir est de se momifier en scolastique. La Sorbonne médiévale en est un bon exemple. L’enseignement se limite à n’être plus qu’une « continue et sublime récapitulation » du savoir accumulé, comme le dit si bien le moine fou Jorge dans « Le Nom de la Rose » d’Umberto Eco. Voyez la place de la compilation dans les travaux universitaires.
      Le savoir devient une sorte de catéchisme avec questions et réponses invariables : le potache est celui qui connaît ces jeux de questions/réponses par coeur.

      2- Après le marxisme et le freudisme, le formalisme s’est ensuite peu à peu abattu sur l’université, issu d’un mélange de courants de la linguistique, des avant-garde artistiques et de la mythologie des médias. On est capable aupourd’hui de vous vendre le tableau blanc, rouge, bleu ou noir comme oeuvre d’art et les gueules cassées de Picasso sont données comme comparables sans vergogne aucune aux tableaux de Vélasquez, de Véronèse ou du Titien !

      La Gauche au pouvoir, alliée du Libéralisme, a inscrit au programme du Secondaire ce formalisme échevelé dès 1989  : c’est ce contre quoi vous vous insurgez avec raison. Ainsi a -t-on farci la tête des élèves avec « une théorie de l’énonciation » d’un certain Benvéniste mise hors-contexte de la relation d’information, mélangée à une « typologie des textes » farfelue agrémentée de la mythologie journalistique avec ses dogmes promotionnels que je dénonce dans mon article. Comprenne qui pourra ! En fait, moins il y aura d’élèves à comprendre ces extravagances, mieux ça sera en terme de sélection sociale !

      3- Enfin, les stratèges libéralistes ont compris que « l’humanitarisme » qui anime les Gauches était un formidable levier pour bordéliser le Service public d’éducation. On a appelé « élève en difficulté » pour le plaisir de tous à la fois l’élève méritant qui bosse mais peine et le voyou. Le projet du PS dit « Égalité réelle » les appelle aujourd’hui « élèves en souffrance » !!! Voyez ce que ça nous promet si le PS au pouvoir applique ce programme !
       Au nom de cette sollicitude, le voyou (quelques individus suffisent dans un établissement ) a eu les coudées franches pour semer le désordre avec l’appui tacite des « Mères Thérésa » qu’étaient déjà par compensation psychologique des professeurs humiliés souvent bordélisés et celui de l’administration qui ne perd pas de vue que plus il y aura du désordre dans le public, plus les familles aisées fuiront dans le privé.
      Ajoutez les attaques contre la laïcité, les complaisances du ministre Jospin dès 1989 avec l’affaire du voile qui a pourri certains établissements jusqu’à ce qu’une loi soit enfin votée en 2004...et vous avez le désastre que vous avez devant vous.

      Cela fait une superbe stratégie qui dépasse les espérances. C’est l’objet de mon livre « Les infortunes du savoir sous la cravache du pouvoir : une tragicomédie jouée et mise en scène par l’Éducation nationale ».

      Voilà, cher Docdory, comme j’explique par hypmothèse le malaise que vous vivez avec votre fils scolarisé.
      Que faire quand cette stratégie est intériorisée à leur insu par humanitarisme dévoyé et soumission aveugle à l’autorité chez une majorité de professeurs ?

      Vogue la galère jusqu’au naufrage... Paul Villach
       


    • docdory docdory 25 janvier 2011 22:04

      Cher Paul Villach

      Votre réponse me laisse bouche bée ! Il va falloir que je me documente sur le dénommé Benveniste . Ne serait-il pas par hasard de la famille du charlatan truqueur scientifique Jacques Benveniste , qui avait prétendument découvert la « mémoire de l’eau » jusqu’à ce qu’on démontre que ses « recherches » étaient truquées ? Bien entendu, il est beaucoup plus facile de démontrer qu’une recherche médicale est truquée, alors que la chose est plus ardue pour des recherches sociologico-pédagogiques. On sait depuis l’ouvrage de Sokal « impostures intellectuelles, » que les revues de sociologie se moquent complètement du contenu scientifique des « recherches » qu’elles publient !

      En tout cas , elle confirme mon intention de ne pas engueuler mon fils s’il se trouve avoir une note calamiteuse suite à cet inqualifiable pensum .... Je lui ai d’ailleurs dit, au moment où il faisait son devoir, que, à mon avis, l’exercice proposé n’avait aucun intérêt et aucun sens . Vous ne serez pas surpris d’entendre qu’il partageait entièrement mon opinion ! ( En général , je ne fais pas ça, je déteste avoir l’air de contester l’enseignement donné, mais, quand les bornes sont franchies, je ne peux plus me taire ! )


  • Zobi Aldo Rifort 24 janvier 2011 23:50

    Selon Marshall McLuhan, théoricien de la communication, selon wikipedia :

    L’idée maîtresse que l’on retrouve à travers les ouvrages de McLuhan tient en une seule phrase : « Le message, c’est le médium ». Ce n’est pas le contenu qui affecte la société, mais le canal de transmission lui-même. Un exemple simple permet de mieux saisir cette affirmation : l’imprimé est un média, car il permet de transmettre une information depuis un émetteur vers un récepteur. En tant que média, il est plus rapide que la parole transmise de bouche à oreille, par exemple. Mais plus que le gain de temps, c’est la plus grande distance parcourue par cet imprimé dans un laps de temps constant qui importe. Considérons une cité donnant des ordres à ses garnisons via l’imprimé, l’association de celui-ci avec la roue et la route permet de contrôler une région notablement plus vaste. Ce média a un rôle profondément centralisateur : il induit automatiquement une société structurée autour d’un centre donneur d’ordres.

    McLuhan situe le message non pas dans le seul sens exprimé par l’émetteur, mais dans la combinaison unique de l’effet message / média. Ainsi, l’expérience vécue du média utilisé (téléphone, internet, etc.) est remise en premier plan, subordonnant le message au média, et inversant ainsi la traditionnelle opposition fond / forme.

    Marshall_McLuhan


  •  C BARRATIER C BARRATIER 25 janvier 2011 19:41

    Si je comprends le débat, ceux qui écrivent se plaignent de ne rien comprendre à ce que dit l’autre, quant au sujet proposé Communication/information, il fait partie de ces « masturbations » intellectuelles, où on coupe les cheveux en quatre...mais l’auteur s’imagine que les profs ont le temps de travailler là dessus en dehors de leur programme...et que ceux qui pigeraient (on ne sait jamais, ils sont peut être meilleurs que nous) ne seraient certainement pas capables de faire comprendre ces subtilités à leurs élèves.

    Il est vrai que ce qui devient enseignement obligatoire reste souvent extérieur aux curiosités et demandes des enfants. L’école FREINET et plus encore les libres enfants de Summerhill ne faisaient que ce qui leur « parlait », leur plaisait.
    Il reste que les diplômes mesurent la capacité à se couler dans le moule des programmes. C’est très fort dans les classes prépas. Et ceux qui auront de beaux postes seront ceux qui se seront laisser formater. Il y en a beaucoup, et leurs parents les aident beaucoup à réussir en se coulant avec eux dans le travail demandé par le professeur.

    BOURDIEU disait que la société, les gouvernements, partout, faisaient des programmes, des écoles assurant la reproduction de la société. Les croyants qui choisissent une école de leur confession avec leur confession à la clé, renforcent une « reproduction » qui est la demande forte de la société.
    Heureusement nous avons les artistes qui nous tirent « ailleurs ».


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