lundi 6 décembre 2010 - par Serge LEFORT

Wikileaks ou le triomphe de la médiacratie

Depuis le XIXe siècle, les médias dominants publient des feuilletons pour "fidéliser" leurs lecteurs. Au XIXe siècle, le feuilleton était une œuvre littéraire prépubliée dans les journaux (Charles Dickens, Dumas père et Balzac) puis il devint un genre littéraire à part entière (Eugène Sue, Maurice Leblanc, Gustave Le Rouge et Michel Zévaco). Au XXe siècle, les médias (presse, radio et télévision) appliquent la même technique au traitement de l’information qui est entièrement fabriquée comme un récit pour divertir... le consommateur.

Le feuilleton commence par une rocambolesque histoire d’espionnage

Les médias dominants nous racontent tous la même histoire rocambolesque concernant l’origine des fuites qui auraient permis à Wikileaks de détenir "251 287 câbles diplomatiques" :

Dans un échange de mails avec le hacker Adrian Lamo, le soldat Manning a décrit la facilité avec laquelle il se serait procuré ces masses de données : « J’entrais dans la salle informatique avec un CD musical à la main […] puis j’effaçais la musique et je créais un dossier compressé. J’écoutais Lady Gaga et je chantonnais sur la musique, tout en exfiltrant la plus grande fuite de l’histoire des États-Unis. »
Libération

Aucun média n’a enquêté pour vérifier la véracité de ce conte alors que le soldat Bradley Manning fut arrêté en mai 2010 par l’United States Army Criminal Investigation Command et détenu dans une prison militaire de Camp Arifjan, au Koweït.

Aucun média ne s’est préoccupé de savoir si Bradley Manning avait donné son accord à leur publication des fuites qui le condamnera à 52 ans de prison pour "transfert de données secrètes sur son ordinateur personnel et ajout de logiciel non autorisé sur un système informatique confidentiel" et "communication, transmission et envoi d’information traitant de sécurité nationale à une source non autorisée". Les médias ne s’encombrent pas du principe de précaution - éviter une conséquence indésirable - quand il nuit à leurs intérêts financiers.

Un feuilleton fondé sur le mensonge

Contrairement à ce prétendent les médias dominants et que tout le monde répète sans le vérifier, Wikileaks n’a pas mis en ligne les "251 287 câbles diplomatiques fuités des États-Unis" qu’il détiendrait.

"Dévoilé – comment l’Amérique voit le monde", titre Der Spiegel. Tout comme The New York Times, The Guardian, Le Monde et El País, l’hebdomadaire allemand publie quelques-uns des 250 000 documents de la diplomatie américaine révélés par le site Wikileaks le 28 novembre.
Presseurop

Mensonge, mensonge, mensonge car ni Wikileaks ni les médias dominants n’ont publié à ce jour la totalité des "251 287 câbles diplomatiques".

Au stade actuel de la publication des 251 287 télégrammes diplomatiques détenus par Wikileaks, leur consultation n’est pas franchement problématique. En effet, le site a décidé de publier les mémos au compte goutte et, pour l’instant, seuls 243 (pas 243 000, hein, juste 243) sont actuellement consultables.
Écrans Libération

L’intrique du feuilleton ne tient pas au contenu, qui n’apporte rien de nouveau, mais au procédé de mise en scène de sa publication.

Un feuilleton agrémenté par de pseudo-révélations

Les médias dominants n’ont publiés qu’une sélection d’une sélection, c’est-à-dire pas grand-chose. Alors que d’après Wikileaks l’Irak est le pays le plus discuté (15 365 câbles dont 6 677 en provenance d’Irak), les médias dominants publient en priorité des anecdotes sans intérêts sur les chefs d’État et focalisent ces soi-disantes révélations sur les relations entre l’Iran et Israël (qui ne savait pas que l’Iran représentait l’axe du Mal ?) et sur les relations supposées entre la Chine et la Corée du Nord (qui ne savait pas que la Corée du Nord représentait l’axe du Mal ?).

Il faut être naïf ou ignorant de la réalité des relations internationales pour croire que le discours diplomatique se réduirait à un discours politiquement correct et qu’en coulisse les diplomates ne sauraient pas s’exprimer plus crûment.

Les notes que Le Monde nous présente comme des faits réels ne sont que les opinions de diplomates, chacun tentant de bluffer l’autre. On peut publier des milliers de mémos, qui disent tous la même chose sur l’Iran et la Corée du Nord, sans qu’aucun ne soit le début de commencement d’une preuve sur le fondement de l’opinion répétée à satiété.

Un feuilleton contrôlé par cinq médias

Cette publication, sous la forme d’un feuilleton mondialisé, est une arnaque car elle est entièrement contrôlée, filtrée et conditionnée par cinq médias dominants (New York Times, Der Spiegel, The Guardian, El Pais et Le Monde). Ces médias appartiennent tous, comme par hasard, aux puissances occidentales qui furent les puissances colonisatrices du monde à partir du XVIe siècle.

Le discours de Wikileaks est un discours mensonger et démagogique :

les documents donneront aux citoyens dans le monde entier une vue sans précédents sur les activités à l’étranger du gouvernement américain.
Wikileaks

Ce discours est complaisamment relayé par les cinq médias mondiaux, qui ont formé un oligopole, car il leur sert d’alibi pour faire accepter la dictature de leur "position dominante". Ce petit détail devrait faire réfléchir tous ceux qui croient encore naïvement que Internet serait un espace de liberté.

La rhétorique orwélienne

Il faut dire et redire que seuls ces cinq médias dominants ont accès à l’ensemble des données de Wikileaks et qu’ils les distillent en accord avec les autorités américaines et selon un calendrier planifié en commun.

Il y a un précédent à cette imposture, présentée comme une avancée de la démocratie, c’est celui des archives du Vatican. La bibliothèque du Vatican possède des documents historiques de première main, notamment sur la colonisation des Amériques, qui ne sont pas accessibles même aux chercheurs. Or, le Vatican a eut l’idée géniale de créer un site intitulé "Archives Secrètes Vaticanes", qui ne contient qu’une infime sélection soigneusement contrôlée, filtrée et conditionnée des archives authentiques.

L’im-Monde procède de la même façon en nous présentant Julian Assange comme "un apôtre de la transparence intégrale". Le pire est dans l’argumentation qui suit :

Mais à partir du moment où cette masse de documents a été transmise, même illégalement, à WikiLeaks, et qu’elle risque donc de tomber à tout instant dans le domaine public, Le Monde a considéré qu’il relevait de sa mission de prendre connaissance de ces documents, d’en faire une analyse journalistique, et de la mettre à la disposition de ses lecteurs.
Le Monde

Ainsi, "à partir du moment où cette masse de documents [...] risque de tomber à tout instant dans le domaine public", il fallait que L’im-Monde et ses compères se l’approprient pour la contrôler, la filtrer, la conditionner et finalement la vendre.

L’im-Monde prétend que cette opération marketing est la "démocratie" :

Enfin, ce n’est pas un hasard si ces nouvelles révélations émanent des États-Unis, le pays le plus avancé technologiquement et, d’une certaine manière, la société la plus transparente, plutôt que de Chine ou de Russie.
Le Monde

Scandons donc tous en chœur avec Le Monde : "La liberté, c’est l’esclavage" et "L’ignorance, c’est la force".

Serge LEFORT
Citoyen du Monde

Lire aussi :
• Georges ORWELL, 1984 [1949], Gallimard, 1972.
• Serge LEFORT, Storytelling, Monde en Question, 28/07/2009.
• Serge LEFORT, Du récit au récit médiatique, Monde en Question, 29/07/2009.
Dossier documentaire & Bibliographie Médias, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Propagande, Monde en Question.



20 réactions


  • Massaliote 6 décembre 2010 11:55


    Wikileaks : instrument du Nouvel Ordre Mondial.


  • Epiménide 6 décembre 2010 11:57

    Scandons aussi : « le mensonge c’est la vérité ».


  • Agor&Acri Agor&Acri 6 décembre 2010 12:11

    Merci à l’auteur de contribuer à recadrer les choses . smiley

    Nous sommes effectivement en pleine opération de propagande médiatique.

    Pour ma part, j’hyper-résumerais en 2 phrases :
    1/ Que J. Assange soit sincère ou non, que Wikileaks soit libre ou sous contrôle, que les 5 médias « main-stream » qui contrôlent le « flux » de révélations soient complice ou non,
    à la limite peu importe.
    2/ le fait est que le fossé est énorme entre
    a-les promesses : on nous vend des révélations susceptibles de renverser des gouvernements et de déstabiliser la paix du monde
    et
    b-la réalité : hormis des broutilles (opinion d’untel sur untel), on nous donne uniquement des infos qui servent la cause de l’élite mondialiste à travers la propagande anti-terroriste de l’axe du Bien contre l’axe du Mal.

    Conclusion :
    Nul besoin d’aller chercher midi à 14h, nul besoin de connaître les tenants et les aboutissants, nul besoin de connaître les ingrédients de la tambouille, nul besoin d’être dans le secret des Dieux.

    Le constat se suffit à lui-même.
    Puisqu’on ne nous sert pas des révélations mais, au contraire, des confirmations, alors qu’on prétend le contraire, c’est donc qu’il y a arnaque.


    • Traroth Traroth 6 décembre 2010 20:14

      Mieux vaut se renseigner avant de raconter n’importe quoi. Qu’on puisse encore prétendre aujourd’hui que Wikileaks est une opération étasunienne est ridicule.



    • Agor&Acri Agor&Acri 7 décembre 2010 01:01

      @traroth
      vous me répondez :
      « Qu’on puisse encore prétendre aujourd’hui que Wikileaks est une opération étasunienne est ridicule ».

      Relisez-moi svp.
      A aucun moment je ne dis que Wikileaks est une opération étasunienne.
      Vous extrapolez en vous écartant de mon propos.
      J’envisage des possibilités parmi lesquelles : « Que J. Assange soit sincère ou non, que Wikileaks soit libre ou sous contrôle »

      Vous m’avez visiblement mal lu ce qui vous a amené à commettre une erreur d’interprétation.

      Je ne fais que constater que, jusqu’à présent, l’essentiel de ce qui nous est donné en pâture par les 5 médias « autorisés, est un subtil service rendu à la cause atlantiste contre »l’axe du Mal« .
      Puisque ne sont lâchées quasiment que des infos allant dans le sens de confirmer qu’il existe des risques terroristes sérieux.
      Sauf que ces »infos« au lieu d’apparaître EMISES et CONTROLEES par les autorités habituelles (auxquelles toute personne informée n’accorde plus guère de crédibilité), apparaissent REVELEES contre la volonté de ces autorités.

      Je ne sais pas si Wikileaks est une opération étasunienne et donc, je ne le prétends pas.

      Mon constat concerne donc pas la »trame« mais uniquement LE RESULTAT publié à ce jour =
      1/ absence de révélations véritablement inattendues
      2/ égratignures de surface pour le »système"
      3/ confirmation qu’il y a des grands méchants barbus qui nous veulent du mal et libre à chacun de se laisser aller à penser qu’il vaudrait donc sans doute mieux leur envoyer quelques bombes sur la tête, à titre préventif.


  • Deneb Deneb 6 décembre 2010 12:50

    C’est vrai qu’Assange ne joue pas vraiment la transparence. Un peu contradictoire avec les idées qu’il prêche, auxquels d’ailleurs je souscrist. La bonne nouvelle c’est que Wikileaks a ouvert la boite de Pandore. Il est assez clair que c’est juste le premier d’une longue lignée. La mauvaise c’est qu’il sera de plus en plus difficile de séparer le bon grain de l’ivraie. Heureusement il reste des blogs, et je félicite l’auteur pour sa démonstration magistrale.
     Ce cinéma, dont on ne connaît pour le moment ni scénariste ni metteur en scène, juste la vedette, pourrait très bien servir de subterfuge pour nous faire détourner le regard de quelque chose. Mais de quoi, voilà la vraie question.


  • olivier cabanel olivier cabanel 6 décembre 2010 13:37

    @ l’auteur,
    joli tissu de contre-vérités,
    vous auriez pu fouiller un peu mieux,
    vous êtes aux antipodes de la réalité, et je pense pouvoir vous le prouver sous peu dans un article en chantier.
    il y aura des liens, et des informations difficilement contestables.
    bien a vous.
     smiley


  • Philou017 Philou017 6 décembre 2010 14:21

    Article rempli d’appréciations d’autorité flous et non argumentés. J’en reprend deux :

    « Il faut être naïf ou ignorant de la réalité des relations internationales pour croire que le discours diplomatique se réduirait à un discours politiquement correct et qu’en coulisse les diplomates ne sauraient pas s’exprimer plus crûment. »

    Il ne s’agit pas de coulisses, mais de notes officielles destinées à être lues par le secrétaire d’état Américain et un certain nombre d’analystes et de diplomates. Rien à voir avec des discussions priées.

    « Il faut dire et redire que seuls ces cinq médias dominants ont accès à l’ensemble des données de Wikileaks et qu’ils les distillent en accord avec les autorités américaines et selon un calendrier planifié en commun. »

    Distillent en accord ? Affirmation gratuite. Je pense que le NYT se sent gêné de publier ces câbles. Il est d’ailleurs sanctionné par Wikileaks, puisque qu’il ne reçoit ces câbles qu’indirectement.
    Le calendrier en commun me parait justifié afin d’éviter une précipitation vers la course au scoop de chacun des journaux et des impératifs évidents d’organisation en commun.
    On peut discuter le choix de Wikileaks de s’associer à de grands journaux. Mais d’une part wikileaks apparait ne pas avoir la capacité d’analyse concernant la pertinence des câbles, ni d’éviter des révélations mettant en cause la vie d’informateurs. L’associations avec des journaux parait avoir cette justification.

    La révélation au compte goutte devrait permettre de mettre en valeur les infos vraiment intéressantes. Cela n’est pas fait parce que la plupart des médias spécialement en France ne relaient que des infos bidons, people, anecdotiques.

    Le Guardian puble beaucoup de cables, dont certains contiennent des révélation. Ils sont peu repris par les autres médias, qui se comportent comme de bons petits médias atlantistes ne voulant pas faire de vague. Rien d’étonnant, mais wikileaks n’y peut rien.

    Trois messages en particulier :

    des câbles WikiLeaks montrent l’Arabie Saoudite comme un distributeur automatique de billets pour des terroristes

    La note de Hillary Clinton met en évidence l’échec des États du Golfe de bloquer le financement pour des groupes comme Al-Qaida, Taliban et Lashkar-e-Taiba

    WikiLeaks câbles : l’Arabie Saoudite est évaluée comme une menace plus grande à la stabilité irakienne que l’Iran
    Bagdad dit qu’il peut contenir l’influence de voisin Chiite, à la différence du puissant ’État du Golfe qui veut un retour à la dominance des Sunnites

    Les américains ont écarté des protestations du Ministère des Affaires Etrangères ’britannique’ sur les vols secrets US partant d’une base UK de Chypre.


  • agent orange agent orange 6 décembre 2010 15:57

    Rien sur le 11/9 ?
    Pas surprenant venant d’Ass...ange qui déclare "Je suis toujours agacé que des gens soient distraits par de fausses conspirations comme le 11/9, quand nous fournissons des preuves de conspirations réelles, sur la guerre ou sur des fraudes financières massives.« 
    Si Ass...ange était vraiment transparent, pourquoi avoir choisit la presse mainstream atlantiste pour divulguer ces »fuites" (où l’on n’apprend rien de nouveau ou de pertinent). N’aurait-il pas mieux valu de tout balancer de manière brute sur internet, à la place de passer par le filtre des médias ?
    Oui à la divulgation des infos sur les décisions qui ont un impact sur nos existences, mais pas à cette imposture qui n’est autre qu’une
    PSYOP.
    Bravo à l’auteur de ne pas tomber dans le panneau.


    • Traroth Traroth 6 décembre 2010 20:17

      Les gens comme vous seraient incapables de reconnaitre une révolution même s’ils la recevaient en pleine gueule...


    • agent orange agent orange 7 décembre 2010 12:17

      Traroth

      Manifestement vous semblez incapable de reconnaitre une PSYOP (opération psychologique).
      Mais je ne vous blâme pas, vu que les PSYOPS sont justement destinées à tromper les gens comme vous habitués au Canada Dry de l’info.
      Pour information je vous conseille la DoD 36000.01 directive (Google est votre ami...)

      Je suis le premier à me réjouir lorsque les méfaits des puissants sont dévoilés, exposés. Mais jusqu’à preuve du contraire permet moi de rester septique à propos de Wikileaks.

      Quand à la révolution, j’espère que vous ne faites pas référence aux révolutions colorées...


  • ALBIE Alain 6 décembre 2010 16:24

    Bonjour l’auteur,

    très bon article malgré ce qu’en dit l’illustre Cabanel, ce qui est d’ailleurs logique puisque cet intervenant est du genre à aller piocher son inspiration dans ce genre de poubelle médiatique.

    Wikileaks est en fait le sommet, du moins faut-il l’espérer, de la médiocrité ambiante et du nivellement par le bas institué par la mode du web 2.0.

    Les réseaux sociaux où l’on se fait des « amis que l’on ne rencontrera jamais physiquement dont une bonne partie s’invente une vie, que celle-ci soit privée ou professionnelle sont un des éléments de cet effondrement intellectuel. Vient ensuite les pseudos-journalistes ou écrivains qui finissent par se prendre au sérieux en publiant un article dont les sources ont été laborieusement piochées sur Google. Ce sont ceux-là que l’on retrouve régulièrement sur AV, le Post et autres sous domaines de grands médias.

    Il était donc logique que cette propension à faire les poubelles donne à une personne moins stupide que la moyenne d’exploiter cette mine d’or qu’est la bêtise.

    Wikileaks, c’est quoi ? L’antithèse du vrai journalisme d’investigation et ces »révélations" ne sont rien de plus que ce que l’on avait avec les Ici-Paris, France-Dimanche et autres. L’avantage pour les rédactions est que reprendre ces déchets est d’une part peu couteux et permet de plus de se retrancher derrière un écran de fumée.

    Pas étonnant donc que les plus grands médias aient sauté sur cette occasion en or. cela est de plus un excellent instrument politique, ce qui est toujours bon à prendre :

    http://www.refletsdechine.com/afp-et-wikileaks-font-de-la-mousse-et-de-la-bouse.html


    • Agor&Acri Agor&Acri 6 décembre 2010 17:58

      @ALBIE Alain,

      votre analyse ne me paraît pas pertinente.

      Vous exprimez une humeur (mauvaise) qui s’appuie sur une subjectivité non constructive.

      Ex :
      "Wikileaks, c’est quoi ? L’antithèse du vrai journalisme d’investigation et ces « révélations » ne sont rien de plus que ce que l’on avait avec les Ici-Paris, France-Dimanche et autres« .

      A titre personnel, je ne fais pas l’éloge de Wikileaks.
      J’ai exprimé plus haut les doutes que j’entretenais à l’égard de cette campagne de (dé ?)information.
      Néanmoins, je vous dirais 2 choses :
      1/ Les documents provenant de Wikileaks peuvent ouvrir des pistes à des journalistes d’investigation (qui confirmeront ou infirmeront = dans les 2 cas c’est la vérité qui progressera)
      2/ votre comparaison avec »les Ici-Paris, France-Dimanche et autres" est extrêmement reductrice et donc inappropriée.


    • ALBIE Alain 6 décembre 2010 18:06

      « 1/ Les documents provenant de Wikileaks peuvent ouvrir des pistes à des journalistes d’investigation (qui confirmeront ou infirmeront = dans les 2 cas c’est la vérité qui progressera) »


      Ben oui, on les prends par la main et on leur dit où ils doivent faire leurs besoins. Un vrai travail de pro.
      2°) Réducteur de les comparer à ces torchons ? Non équitable et réaliste.

    • Philou017 Philou017 6 décembre 2010 18:16

      Autant je respecte votre opinion sur la Chine ;, autant là je trouve que vous êtes à coté de la plaque.

      La révélation des dessous de la politique ne ressemble en rien anecdotiques et révèlent pas mal d’infos intéressantes, ou les confirment.
      Cest une excellente base pour des investigations plus approffondies et pour poser des questions sur les comportements réels des gouvernements.

      c’est pas parce que la presse aux ordres ne publie que des choses anecdotiques qu’il faut s’y arrêter. Je trouve très dérangeant par exemple que la révélation comme quoi l’Arabie Saoudite continue (Dec 2009) de financer le terrorisme ne soit quasiment en rien reprise par la presse..

      Lisez l’ensemble des câbles et on en reparlera :
      http://www.guardian.co.uk/world/2010/nov/29/wikileaks-embassy-cables-key-points

      Tiens, une bonne info :
      Des câblesWikiLeaks prétendent que Al-Jazeera modifie sa ligne éditoriale pour convenir à la politique étrangère Qatari

      Des notes d’ambassade américaines contredisent l’insistance de la chaîne satellite arabe comme quoi elle a un point de vue éditorial indépendant bien qu’elle soit fortement subventionnée par l’État du Golfe

      Le Qatar utilise la chaîne d’information arabe Al-jazeera comme un atout en réserve aux négociations de politique étrangère en adaptant sa couverture pour convenir à d’autres leaders étrangers et offrant de cesser des transmissions critiques en échange de concessions majeures, selon des câbles d’ambassade sortis par wikileaks.


    • Traroth Traroth 6 décembre 2010 20:20

      @ALBIE Alain : Et vous auriez un exemple de média qui pratiquerait ce fameux « journalisme d’investigation », dont on entend constamment parler et qu’on ne voit jamais ?


    • Serge LEFORT Serge LEFORT 7 décembre 2010 01:32

      A propos de la Chine - pas si hors sujet que cela - je vous signale la naissance de Chine en Question.


  • aspic aspic 6 décembre 2010 21:46

    hm...
    Pas d’accord du tout. Des infos sortent pour d’autres pays que la France. Ce soir confirmation que des missiles nucléaires se trouvent bel et bien en Belgique (Base militaire Kleine Brogel), malgré les démenties depuis des dizaines d’années.
    Quand à Assange : on veut le tuer, quitte a envoyer des drônes à son domicile
    http://en.wikipedia.org/wiki/Washington_Times
    http://en.wikipedia.org/wiki/G._Gordon_Liddy
     Voir les détails sur wikipedia en anglais :

    An editorial in the Washington Times by Jeffrey T. Kuhner said Assange should be treated « the same way as other high-value terrorist targets » and be assassinated.[91] Former Nixon aide and talk radio host G. Gordon Liddy has reportedly suggested that Assange’s name be added to the « kill list » of terrorists who can be assassinated without a trial.[92] U.S. Senate minority leader Mitch McConnell has called Assange « a high-tech terrorist ».[93] Former U.S. House speaker Newt Gingrich has been quoted as saying, « Information terrorism, which leads to people getting killed, is terrorism, and Julian Assange is engaged in terrorism. He should be treated as an enemy combatant. »[94] Fox News’ National Security Analyst and host Kathleen Troia « K.T. » McFarland has called Assange a terrorist, Wikileaks « a terrorist organization » and has called for Bradley Manning’s execution if he is found guilty of making the leaks.[95] Incoming Chairman of the House Homeland Security Committee, Peter King, has requested the Obama administration to declare Wikileaks a « Foreign Terrorist Organization ».[96] Chairman of the Joint Chiefs of Staff, Mike Mullen, said, « Mr. Assange can say whatever he likes about the greater good he thinks he and his source are doing, but the truth is, they might already have on their hands the blood of some young soldier or that of an Afghan family. » Assange denies this has happened, and responded by saying, « ...it’s really quite fantastic that Gates and Mullen...who have ordered assassinations every day, are trying to bring people on board to look at a speculative understanding of whether we might have blood on our hands. These two men arguably are wading in the blood from those wars. »[97] « 

    Les puritains etats-uniens ont trouvé la méthode pour le noircir : dire qu’il est un dangereux
    violeur. Hors la vérité est qu’il a eu des relations avec deux femmes et que dans un cas il n’a pas pu s’arrêter en pleine »action" quand un condome s’est brisé (après avoir eu des relations consensuelles). Viole ?
    Lancez ce message assez de fois sur les antennes et les gens diront : oui, Assange est une pourriture.
    Entre temps la vraie guerre informatique continue : on lui coupe tous les ponts (maintenant la Suisse lui ferme son compte), en France avec Besson aussi... avant qu’il ne soit jugé pour quelconque crime ! Il y a pas mal de vraies dictateurs sans problèmes avec leurs comptes en banque en Suisse !
    La résistance s’organise:507 site miroirs ont été ouverts par des sympathisants d’Assange dans le monde entier : du jamais vu !
    http://wikileaks.ch/mirrors.html
    @l’auteur : il faut avoir un sacré caractère (avec pas mal de mauvaises cotés inclus) pour oser s’attaquer au pays le plus puissant au monde ! En fait , il ne voulait pas nuire à cette puissance, mais les forcer à changer leur attitude inhumaine. Oseriez-vous vous lever contre les opprimeurs, ayant une famille à protéger ? Non, nous sommes bien tranquille à débattre de ces choses dans la tranquilité de notre maison bien chauffé ! 


  • Bertrand Du Gai Déclin Bertrand Du Gai Déclin 12 décembre 2010 04:01

    Entre autres fausses affirmations contenues dans cet article très approximatif, je ne peux vraiment pas laisser passer celle-ci :

    "Il faut dire et redire que seuls ces cinq médias dominants ont accès à l’ensemble des données de Wikileaks et qu’ils les distillent en accord avec les autorités américaines et selon un calendrier planifié en commun.« 

    C’est faux, par exemple le journal libanais Al-Akhbar qui a publié des cable mettant à jour les liens entre le procureur du TSL et la diplomatie américaine l’aurait fait »en accord avec les autorités américaines« selon vous ?
    Une bien étonnante volonté de se tirer une balle dans le pied, si c’est vraiment le cas...
    En outre il me semble que ce journal Libanais ne fait pas partie de ces »cinq médias dominants" que vous dénoncez. Pas plus que le journal suédois Aftonbladet qui à lui aussi publié des câbles inédits sur l’ambassade suédoise.

    S’il est vrai que le NYT et Le Monde ont tenté de trier et de distordre leurs infos dans un sens frauduleux, ça l’est beaucoup moins pour le Guardian qui est de loin le plus fiable des cinq, même Der Spiegel semble jusqu’ici avoir fait un travail honnête. donc on ne peut pas tous les mettre dans le même sac.

    Bref, votre article est imprécis, bâclé et peu objectif (euphémisme) .

    Bof...Bof...

    Gaideclin


  • pierre60 pierre60 27 février 2013 08:04

    Cui bono ?

    Wikileaks nous a appris que :
    Nicolas Sarkozy est un petit nerveux autoritaire,
    L’Iran est un pays tres dangereux,
    Poutine est un male dominant,
    Des dirigeants Africains financent les campagnes eletorales Francaises,
    La tunisie est gouvernee par un tyran,
    etc...

     

    Ce qui est arrivé à Bradley Manning doit inciter à s’interroger sur  l’information en général

    http://www.courrierinternational.com/article/2010/07/26/julian-assange-ou-le-journalisme-pas-sage
    Wikileaks a été lancé début 2007, avec pour mission de changer le monde en abolissant le secret officiel, le site a diffusé les SMS des personnes qui allaient périr dans les attentats du 11 septembre 2001,
    http://www.guardian.co.uk/media/2010/jul/16/julian-assange-mediaguardian-100-2010
    http://www.huffingtonpost.com/2009/11/2 … 70085.html 
    http://www.numerama.com/magazine/14582- … mment.html
    Question :
    A part un hacker surdoué, qui peut avoir accès à ces messages SMS ?
    Réponse :
    Une agence gouvernementale étatsunienne normale.

    En résumé, Wikileaks a déstabilisé et décrédibilisé bien des pays sauf, bien sur, les USA eux-memes.
    Si Julian Assange n’avait pas créé Wikileaks, la CIA aurait été obligée de l’inventer.
    Qui est le gagnant ? Les USA !
    Merci qui ? Merci Julian !
    Bradley Manning est interné et torturé par l’armée US.
    Qui le dit ? L’armée US elle-même ! Ils sont masos !
    Avons-nous d’autres témoins oculaires ? Non !
    On peut/doit s’interroger sur la sincérité de ces informations univoques.


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