vendredi 9 mai - par Laurent Herblay

Sur la route des vacances, tout est politique

Ces derniers jours, un déplacement vacancier m’a amené à faire un long trajet, comme je le fais régulièrement depuis plus de 20 ans. En plus de 800 kilomètres de trajet, quand on s’intéresse à la vie publique, il est frappant de constater comment bien des travers de notre vie politique prennent vie sur un simple trajet en voiture. Prix de l’essence, trajets recommandés, limitations de vitesse le démontrent bien.

 

Recul des services publics et arbitraire omniprésent 

C’est juste l’histoire d’un père de famille qui descend dans le Sud pour une semaine de vacances en famille. Mais le simple trajet de vacances est une démonstration éclatante de tout ce que la privatisation de l’espace public apporte d’arbitraire, ou de quête de profits totalement délirante. Avant de partir, j’ai fait le plein de SP95, à 1,52 euro le litre. Naturellement, les prix sur l’autoroute étaient plus élevés, variant de 1,69 à 2,09 euros le litre : de 11 à 37,5% plus cher  ! Bien sûr, les tarifs sont en général annoncés assez longtemps en avance, avec un comparatif sur plusieurs stations, mais il faut avoir la capacité d’attention au moment donné, et bien anticiper, pour ne pas se faire avoir par une stations-service qui vend l’essence comme de l’or noir, 23% plus cher que la mieux disant tarifaire. Et hors taxe, la différence est plus forte… Il ne me semble pas que les prix variaient autant il y a vingt ans, et de loin, même s’il y avait des écarts. 

Bien évidement, la privatisation des autoroutes joue sans doute un rôle. Plus globalement, si les autoroutes étaient restées publiques, l’État aurait pu imposer aux différentes concessions des stations des limites dans le niveau des prix, qui atteignent des niveaux franchement indécents aujourd’hui. Plus globalement, c’est toute la rente des autoroutes qui est révoltante. Il y a déjà 10 ans, je pointais alors la marge opérationnelle délirante des concessions : 39,4% contre 4,2% pour les contrats classiques dans le cas de Vinci. Dix ans plus tard, la marge de Vinci est restée stable dans la construction, à 4,1%, mais en revanche, celle des autoroutes a bondi à 49,6%... Pour un euro de péage, la moitié est du profit. Les dirigeants politiques qui ont décidé de la vente des autoroutes et de leurs modalités d’exploitation devraient porter les stigmates de ces choix de manière beaucoup plus visible : c’est un véritable scandale d’État.

Pour couronner le tout, Vinci et compagnie ont automatisé la quasi-totalité des péages, détruisant un nombre colossal d’emplois, alors que des millions de Français cherchent un travail, contribuant à gonfler le nombre de chômeurs, derrière les magouilles statistiques de nos gouvernements. Bref, l’intérêt général est perdant à tous les niveaux avec la privatisation des autoroutes. Il n’est pas inintéressant de noter que les comptes de Vinci révèlent que les concessions aéroportuaires sont tout aussi rentables que les concessions autoroutières, avec un résultat opérationnel qui passe le cap des 50%. La privatisation, c’est vendre (souvent à prix d’ami) une rente juteuse qui ne profite qu’aux actionnaires et dirigeants des entreprises acheteuses, et nuit très largement à l’intérêt général avec des prix prohibitifs et un recul permanent de l’intérêt général alors qu’il s’agit d’activités dites de monopole naturel, qui doivent rester dans le secteur public.

Ensuite, ce trajet a été à nouveau l’occasion d’expérimenter les limitations de vitesse aberrantes, comme celle du périphérique, à 50 kilomètres par heure, ce qui est franchement ridicule à cinq heures du matin, avec peu de trafic, sur une quatre voies… La dernière anecdote révélatrice concerne la recommandation de trajet au niveau d’une grande métropole française, tôt un matin, alors qu’il n’y avait pas de trafic. L’application persistait à proposer un trajet sensiblement plus long, en durée et en kilomètres (générant donc plus de consommation), jusqu’à finir par se conformer à notre choix de trajet plus direct, qui nous a fait gagner 15 à 20 kilomètres et au moins 15 minutes. Il est assez incroyable que les usagers se voient recommander des trajets aussi sous-optimaux. Cela vient sans doute d’accords entre les grandes plateformes et des municipalités, dont on aimerait croire qu’ils ne sont pas facturés par les premiers aux secondes… 

Le bilan du recul du service public sur la route est tout aussi calamiteux que dans l’énergie. Ce qui était une fierté nationale au tournant du siècle n’est devenu qu’une indécente pompe à profits au détriment de l’immense majorité des Français qui subissent des prix excessifs et toutes les conséquences des suppressions d’emplois. Bref, sur la route des vacances, tout est, tristement, politique.



27 réactions


  • Seth 9 mai 14:03

    La privatisation des autoroutes ! Aucune amélioration des chaussées, essence et sandwich dégueu inabordables mais il y a mieux : en plein hiver, avec neige et pluie verglaçante (pouvais pas faire autrement), aucun traitement de la chaussée sur le privé alors que c’était roulable sur le public.  smiley

    Pour la limitation débile du périph, c’est à mame 1,74% qu’il faut s’en prendre. Ce sont ses potosses les écolosses bobosses qui ont fait aussi en sorte que les voitures fassent du sur place dans Paris et qu’on ne puisse faire autrement que faire 10 tours du pâté de maison pendant 30 minutes pour trouver une place (payante). Avec la pollution en sus bien sûr.

    Mais une petite question : pourquoi traverser la France en plein rush touristiques ? Pouvez pas décaler en période plus calme ?


    • titi titi 10 mai 01:12

      @Seth

      "sandwich dégueu inabordables

      "
      Ceux de la SNCF, entreprise détenue par l’Etat, sont meilleurs et meilleurs marché ?


    • Seth 10 mai 11:59

      @titi

      Comparaison n’est pas raison et ce n’est pas de la SNCF dont il est question ici.


    • titi titi 10 mai 13:24

      @Seth

      Au contraire : vous utilisez comme argument la qualité des sandwichs que vous mettez sur le dos des exploitants.
      Vous instrumentalisez le sandwich pour dénoncer la « privatisation ».

      Donc comparons ! Avec l’excellence du sandwich nationalisé.


  • Octave Lebel Octave Lebel 9 mai 17:03

    Je rappelle que la baisse des recettes de l’Etat provient essentiellement des cadeaux fiscaux que Macron a accordé aux plus riches, y compris en permettant l’externalisation de recettes obtenues dans le pays, démarche entamée par Sarkozy puis finalement suivi par Hollande, sans contreparie attendue ou contrôle un peu sérieux, qui ont entraîné la baisse des recettes de l’Etat et tout ce qui s’en suit.Zut le ruissellement n’a pas marché.Sur les 80 milliards que fait semblant de chercher Bayrou, 40 miliards pourraient être obtenu en taxant de 2% les revenus des 147 premières fortunes du pays.Nous avons des médias d’informations tellement efficaces que cela ressemble à un canular alors que c’est juste la réalité.


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 10 mai 06:07

      @Octave Lebel
      je suis contre le principe de prélèvements sur les revenus et les patrimoines si

      • les revenus sont des justes contreparties de services (travail) fournis pour le collectif
      • les patrimoines sont acquis avec ces revenus

      mais totalement ok avec vous pour constater que certains patrimoines et revenus sont totalement disproportionnés par rapport aux mérites des bénéficiaires (et ceci sans contester du tout que certains ont des mérites immenses qui justifient des revenus très supérieurs à la moyenne)

      Alors la solution ?
      Votre taxation a 2% peut être une solution : si le patrimoine est stable, en une petite cinquantaine d’années, il redevient compatible avec les mérites des bénéficiaires.
      Une autre solution que j’ai proposée = pas de taxes, mais dans sa vie, réception maximale de 2 M€ par humain via donation ou succession. Faites le calcul, les 147 premières fortunes du pays donneront (sans aucun prélèvement) via succession a qui elles veulent, mais en une génération, il n’y a plus de grandes fortunes disproportionnée avec les mérites.


    • Octave Lebel Octave Lebel 10 mai 10:43

      @lecoindubonsens
      Je suis d’accord, il y plusieurs manières de rééquilibrer les choses. Le principe général c’est de mettre fin à un système économique où la richesse se concentre à un bout et forcément tout se déglingue + ou moins vite à l’autre.Avec une fuite en avant permanente et des jeux de domination entrecoupés de luttes sociales qu’on disqualifie ou qu’on épuise et guerres entre les pays . Roosevelt a du imposer après la crise de 29 une taxation des plus riches à 90% pour remettre sur pied son pays et éviter la guerre civile avec un pays qui a alimenté ensuite largement le jeu international évoqué.Le grand malheur de tout cela c’est que toute la puissance scientifique et technologique soit mise au service de ce système qui s’affiche comme indépassable et souvent garant de la démocratie et de la justice grâce à une immense présence d’une propagande culturelle par laquelle nous sommes bercés dès notre naissance comme si tout cela était naturel.


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 11 mai 12:18

      @Octave Lebel
      ma solution "pas de taxes, mais dans sa vie, réception maximale de 2 M€ par humain via donation ou succession. Faites le calcul, les 147 premières fortunes du pays donneront (sans aucun prélèvement) via succession a qui elles veulent, mais en une génération, il n’y a plus de grandes fortunes disproportionnée avec les mérites."
      a quelques avantages

      • aucune spoliation des biens
      • transmission sans droits de succession ni prélèvements
      • cela devrait donc être acceptable pour tous
      • néanmoins, en une génération, donc aussi voire plus rapide qu’avec votre taxe à 2%, disparition des grandes fortunes indécentes par rapport aux mérites des bénéficiaires

  • lecoindubonsens lecoindubonsens 9 mai 19:06

    On sent du vécu !

    N’associons plus démocratie et liberté avec France.

    Via les grandes sociétés (comme Vinci sur l’exemple cité) qui ont un impact incontestable sur la vie des citoyens, la volonté de quelques humains s’imposent à tous. Solution = que les citoyens reprennent le contrôle de leurs vies via la nationalisation des grandes entreprises.

    Via l’idéologie fanatique de certaines minorités (les exemple écolos de l’article), la volonté de quelques humains s’imposent à tous. Solution = mettre en place un grand système numérique permettant à tous citoyens de s’exprimer sur tous sujets à tous moments, voir les tendances et orientations exprimées, et bien sur obligation d’en tenir compte pour ceux qui sont aux manettes.

    Quant à la liberté plus globalement ... beaucoup trop de textes et de contraintes inutiles, avec de plus en plus d’équipes pour les concevoir, les faire appliquer, gérer les conflits, etc (tout cela s’alimentant mutuellement pour faire grossir le monstre de plus en plus cher). Bref globalement beaucoup trop de personnes « nourries » par les autres, donc des parasites car couteuses sans production utile en contrepartie.


  • lecoindubonsens lecoindubonsens 9 mai 19:39

    A propos de la gestion des autoroutes par le privé ...

    La France Insoumise (LFI) :
    LFI a déposé une proposition de loi en début 2022 en faveur de la nationalisation des sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA).

    Nouveau Front Populaire (NFP) :
    Le NFP, tout comme d’autres candidats à la présidentielle tels que Nicolas Dupont-Aignan ou Fabien Roussel, prône également la nationalisation des autoroutes.

    Le Rassemblement National souhaite nationaliser les autoroutes  


    Comptez les députés pour toutes ces tendances.

    Majorité absolue !

    Puisqu’ils sont d’accords et majoritaires, pourquoi ne le font-ils pas ?


  • lecoindubonsens lecoindubonsens 9 mai 19:53

    Toujours sur les autoroutes avec gestion privée, quelques infos

    Une expertise indépendante réalisée à la demande du Sénat évalue le montant des dividendes versés par les SCA à 40 milliards d’euros (Md€) à partir de 2022 et jusqu’à la fin des concessions.  

    Les principaux contrats de concession se terminent entre 2031 et 2036.  


    Une solution simple et gratuite pour les citoyens = décider et annoncer clairement dès à présent que les contrats ne seront pas renouvelés entre 2031 et 2036. 

    Et en 2036, la quasi totalité des autoroutes françaises sera sous contrôle collectif.

    Pas besoin d’investir un seul euro.

    Et 40 milliards de gagnés tous les 12 ans environ = de quoi améliorer les infrastructures et/ou baisser les péages.

    Les seuls perdants = les actionnaires qui actuellement s’en mettent plein les poches sans la moindre contrepartie en échange.

    CQFD


  • titi titi 10 mai 00:08

    @L’auteur

    Tous les poncifs du genre sont présents : les méchaaaaaaaaaaants actionnaires, les services publics qui forcément, « c’était mieux avant », et le prix de l’essence que « c’est pas possible ma bonne dame ».

    Le fait est que...

    Le prix de l’essence en équivalent heure de travail est plus bas que dans les années 70.

    Qu’il n’y a jamais eu autant de fonctionnaires en France.... que branlent ils pour que nous ayons des services publics aussi désastreux ?

    La privatisation des autoroutes... n’en est pas une.

    Les autoroutes ont été mises en concession : au bout du bout, en fin de concession, tout revient à l’état


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 10 mai 06:23

      @titi « Les autoroutes ont été mises en concession : au bout du bout, en fin de concession, tout revient à l’état »

      (cf. mon autre post) FAUX si l’on en croit l’info
      Une expertise indépendante réalisée à la demande du Sénat évalue le montant des dividendes versés par les SCA à 40 milliards d’euros (Md€) à partir de 2022 et jusqu’à la fin des concessions.  

      que j’ai trouvée sur le point 3 de
      https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/291620-concessions-dautoroutes-tout-comprendre-en-7-questions

      Cette même source dit "Les principaux contrats de concession se terminent entre 2031 et 2036.  

      "
      ce qui fait donc 40M€ versés aux actionnaires en dividendes en une douzaine d’années, soit 3.3 M€ par an.

      A comparer au chiffre d’affaires de 11.5 M€ payés par les automobilistes
      https://www.largus.fr/actualite-automobile/autoroutes-encore-plus-de-4-milliards-d-euros-de-benefices-30032340.html

      DONC, non, tout ne revient pas à l’état
      Si ces infos sont exactes, environ un tiers du chiffre d’affaires (ce qui est payé par l’ensemble des citoyens automobilistes) part dans les poches des actionnaires qui en contrepartie ne rendent aucun service réel pour la collectivité.
      Avec cette somme, larges moyens pour améliorer les infrastructures et/ou baisser le montant des péages
      CQFD


    • titi titi 10 mai 13:19

      @lecoindubonsens

      Donc vous êtes d’accord pour dire que l’état n’a pas « privatisé » les autoroutes comme on l’entend souvent.
      L’état est toujours propriétaire des terrains, des installations.
      Et par le jeux des concessions, il est aussi propriétaire de ce que les concessionnaires ont construit : l’A19 par exemple, ou les 1/2 tunels de l’A86 pour les plus emblématiques.

      C’est important que ce soit clair et dit.

      Donc maintenant les conditions d’exploitation...
      Pensez vous que ce serait moins cher, ou de meilleure qualité si l’état s’en occupait ?
      Nous avons un exemple en France : le train.
      Le train est il meilleur marché ? Est il de qualité ? Les sandwichs sont ils meilleurs ?
      Clairement pas.
       


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 10 mai 16:07

      @titi absolument ok avec vous pour dire que l’état n’a pas « privatisé » les autoroutes

      mais la gestion des autoroutes.

      A propos de votre « maintenant les conditions d’exploitation...
      Pensez vous que ce serait moins cher, ou de meilleure qualité si l’état s’en occupait ? »
      j’ai déjà répondu : laissons les mêmes équipes faire comme aujourd’hui et supprimons simplement les dividendes et les actionnaires. Si les sources citées sont exactes, 40 M€ disponibles en 12 ans pour faire mieux ou péages moins chers (ou un mix des 2). CQFD. cela parait si simple à faire, il y a une majorité de députés qui se disent favorables au principe (RN et NFP). On se demande donc pourquoi cela n’est pas déjà fait smiley

      Quant à l’exemple du train, les anglais ont tout privatisé et on a vu la dégradation du réseau et les accidents en conséquences. Les anglais ont tiré les premiers, nous ne sommes pas obligés de faire les mêmes bétises. Par contre, l’exemple de la SNCF montre clairement qu’il faut remettre en cause en urgence le droit de grève ! qui actuellement permet à une petite minorité d’imposer sa dictature à l’ensemble des citoyens.


    • titi titi 10 mai 20:40

      @lecoindubonsens

      "issons les mêmes équipes faire comme aujourd’hui

      « 
      Sauf que ce n’est pas comme cela que ça va se passer.
      Une fois revenu dans le giron »national« , ça tournera à la SNCF bis : le client deviendra un usager dont on a rien à foutre.

       » les anglais ont tout privatisé et on a vu la dégradation du réseau et les accidents en conséquences.

      « 
      Ce qui est assez interessant c’est que les accidents anglais des années 80 sont mis sur le dos des privatisations.... alors qu’il y a eu plus d’accidents en France sur la période.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_principaux_accidents_ferroviaires

      La vraie question, c’est quel est le role de l’Etat ?

      Aujourd’hui l’Etat impécunieux n’assure plus ni la Police, ni la Justice, ni la Défense.
      Les gens comme vous s’emeuvent de la »privatisation" des trains ou des autoroutes, mais pas que les particuliers aient à financer des alarmes, des assurances, pour faire face à une insécurité imposée par l’impotence de la police et de la justice.
      Pas plus du fait que nos militaires doivent acheter avec leur propre argent une partie de leur équipement.

      Cela ne devrait il pas passer avant faire circuler des trains ou des voitures ?


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 11 mai 12:10

      @titi
      « Sauf que ce n’est pas comme cela que ça va se passer »
      Si l’on garde les mêmes équipes gérées et gérant comme actuellement, on peut espérer la même qualité de prestations. Si l’on garde celles-ci inchangées, les 40M€ de dividendes pourraient être affectées à la baisse des péages, donc d’environ un petit tiers. Le pire que vous décrivez n’est pas certain. Parfois l’optimisme est réaliste. En tout cas, cela vaut le coup d’essayer !

      Les accidents de trains ont souvent été attribués à un manque d’entretien. Evident pour les privés anglais qui ont recherché les économies sur ce point. En France, je pense à l’accident de Melun également du a un manque d’entretien : vous avez raison, l’état peut aussi faire des erreurs dans ses choix, mais pas plus que les anglais.

      quel est le role de l’Etat ?

      sur l’exemple des autoroutes, la réponse est simple. L’état doit savoir si les citoyens sont ok pour transferer 40M€ en 12 ans de la poche des citoyens automobilistes vers la poche des citoyens actionnaires ne rendant aucun service réel concret en contrepartie. Si les citoyens disent « non », l’état doit confier la gestion des autoroutes à une structure publique (qui peut reprendre l’ensemble des équipes et méthodes actuelles, donc rendre le même service mais ... moins cher de 40M€)

      « Aujourd’hui l’Etat impécunieux n’assure plus ni la Police, ni la Justice, ni la Défens »
      Absolument ok avec vous

      « Les gens comme vous s’emeuvent ...., mais pas que les ... » FAUX, je partage aussi votre point de vue sur ce sujet, anormal de devoir financer tout cela parce que l’etat ne fait pas le job


    • titi titi 11 mai 17:51

      @lecoindubonsens

      "pour transferer 40M€ en 12 ans de la poche des citoyens automobilistes

      « 
      Alors ce n’est pas tout à fait vrai.
      L’Etat a touché 20 milliards lorsqu’il a mis les autoroutes en concession.

       »Si l’on garde les mêmes équipes gérées et gérant comme actuellement

      "

      Vous voulez dire comme le Crédit Lyonnais ?
      Banque nationalisée en 1982 à 1999.
      Le contribuable a continuer à éponger les dettes de cette période jusqu’en 2023.


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 11 mai 18:17

      @titi
      je ne fais que reprendre ce que j’ai lu dans un article qui semble officiel ...
      Le site est réalisé par la Direction de l’information légale et administrative (DILA), rattachée aux services du Premier ministre
      point 3 de
      https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/291620-concessions-dautoroutes-tout-comprendre-en-7-questions

      Et il est écrit :

      Une expertise indépendante réalisée à la demande du Sénat évalue le montant des dividendes versés par les SCA à 40 milliards d’euros (Md€) à partir de 2022 et jusqu’à la fin des concessions.  

      Cette même source dit "Les principaux contrats de concession se terminent entre 2031 et 2036.  



      Par ailleurs sur votre « L’Etat a touché 20 milliards lorsqu’il a mis les autoroutes en concession. »

      Vous avez peut-être raison (je n’en sais rien) mais l’IA conteste votre version en affirmant

      Cependant, le contexte indique que depuis la privatisation en 2006, les actionnaires des sociétés concessionnaires d’autoroutes ont touché environ 40 milliards d’euros de dividendes jusqu’à la fin des contrats, en 2025. Cela concerne principalement les bénéfices réalisés par ces sociétés, et non directement l’État lors de la mise en concession.

      Il est précisé que l’État a cédé ses parts dans ces sociétés en 2006, mais aucune donnée précise dans le contexte ne confirme qu’il a directement touché 20 milliards d’euros à cette occasion. La déclaration selon laquelle l’État aurait touché 20 milliards lors de la mise en concession ne figure pas dans le texte fourni.

      En résumé :
      Il n’y a pas d’information dans le contexte qui confirme que l’État aurait touché 20 milliards d’euros lors de la mise en concession des autoroutes.


    • titi titi 12 mai 09:50

      @lecoindubonsens

      "Il n’y a pas d’information dans le contexte qui confirme que l’État aurait touché 20 milliards d’euros lors de la mise en concession des autoroutes.

      "

      En 5 minutes de recherche :

      https://www.leparisien.fr/economie/privatisations-quel-gouvernement-a-le-plus-beneficie-des-cessions-d-entreprises-04-09-2017-7233900.php

      Sont détaillés :
      14,7 milliards au moment de la vente, rien que pour APRR, et SANEF.

      Pour ASF, j’ai trouvé sur Wikipédia
      1,9 milliards en 2002 pour 49% du capital.

      Il faut donc ajouté les 51% qui seront vendus plus tard.
      Et toutes les autres concessions de petites et moyennes importance.

      Conclusion : on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif.


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 13 mai 08:17

      @titi c’est bien de fournir les sources d’informations, mais pour être complet voici l’extrait concernant APRR
      "Les deux rapportent 14,8 milliards d’euros à l’Etat mais sont souvent apparentées à une mauvaise opération, réfléchie à court terme"
      Votre référence elle-même dit que ce n’était pas une bonne idée.
      Sans doute car l’état a bradé les bijoux de famille vers le privé.
      Ce qui, au delà de la bataille de chiffres, est le sens global de mes messages et positions.
      Revenons donc à une maitrise collective des grandes entreprises qui ont un impact direct sur la vie des citoyens (et c’est le cas pour la gestion des autoroutes)


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 13 mai 08:46

      @titi Puisque vous avez prix l’excellent exemple de APRR, lisons (ci-dessous) ce qu’annonce APRR sur son propre site (voir en particulier la dernière phrase en gras)

      APRR elle-même confirme donc que les citoyens peuvent redevenir maitre de leurs autoroutes, dès 2036 (fin du contrat APRR) et sans débourser un seul euro. CQFD

      Mais d’ici là, quelques copains politiciens décideront peut-être qu’il faut faire de nouveaux cadeaux aux privés en retardant la date de fin de contrat.

      https://aprr.com/nous-connaitre/le-modele-de-concession

      "Au terme d’un appel d’offre international, APRR est depuis 2006 en charge d’exploiter son réseau autoroutier dans le cadre d’un contrat de concession. En tant que concessionnaire, APRR s’engage à respecter les termes des accords établis avec l’État, et en échange, à collecter les recettes provenant des péages.

      Le modèle français de la concession a plus de 60 ans. Il a permis la construction d’un réseau autoroutier dense, sûr, fiable, propre et rapide. Année après année, ce modèle de la concession a fait la preuve de sa pertinence et de sa durabilité. Depuis 2006, il permet de financer quantité d’investissements en s’appuyant sur le principe de « l’utilisateur payeur » par le biais du péage. Ce système permet de ne pas mettre à contribution de façon indistincte l’ensemble des contribuables, mais uniquement les clients des autoroutes y compris ceux de nationalité étrangère qui sont nombreux à emprunter les réseaux concédés français. 

      À la fin du contrat de concession, les réseaux autoroutiers développés, entretenus, améliorés et désendettés, seront restitués à l’État, sans aucune contrepartie."
       


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 13 mai 08:46

      @lecoindubonsens
      pris smiley


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 13 mai 09:02

      @titi
      sur l’exemple APRR, sommes nous ok pour résumer l’histoire ainsi

      • au début, l’état construit et gère les autoroutes
      • en 2006, l’état se fait de la trésorerie sur le dos du privé qui reprend APRR
      • depuis 2006, ce privé se fait « des c....les en or » sur le dos des automobilistes puisque les péages permettent de payer cet investissement initial, la gestion courante, quelques ajouts de km et ... 40M€ de dividendes tous les 12 ans"

       smiley

      ma suggestion = gardons les mêmes équipes dans une APRR redevenue gratuitement sous contrôle des citoyens, donc raisonnable de penser que le service sera le même, et baissons le prix des péages puisque plus besoin de payer les dividendes (plus de 3M€ par an toutes autoroutes confondues) ni le remboursement de l’investissement initial (les sommes versées à l’état)

      CQFD


  • LeMerou 10 mai 06:53

    @Laurent Herblay

    Bonjour, 

    « Pour un euro de péage, la moitié est du profit. Les dirigeants politiques qui ont décidé de la vente des autoroutes et de leurs modalités d’exploitation devraient porter les stigmates de ces choix de manière beaucoup plus visible : c’est un véritable scandale d’État. »


    Le véritable scandale, selon moi, n’est il pas plutôt le fait que quand ces infrastructure étaient propriétés de l’état, sous son contrôle, etc.. Leur rentabilité à toujours été déficitaire. 

    La question est là....


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 10 mai 08:13

      @LeMerou « La question est là... »
      Alors la solution n’est-elle pas évidente ...
      Gardons les mêmes équipes, gérons les de la même manière (motivations individuelles), laissons les travailler comme actuellement ...
      La seule modif consiste à supprimer les actionnaires qui ne servent à rien, aucune valeur ajoutée en contrepartie des dividendes.
      ET pour cela c’est facile :

      Une solution simple et gratuite pour les citoyens = décider et annoncer clairement dès à présent que les contrats ne seront pas renouvelés entre 2031 et 2036. 

      Et en 2036, la quasi totalité des autoroutes françaises sera sous contrôle collectif.

      Pas besoin d’investir un seul euro.

      Et 40 milliards de gagnés tous les 12 ans environ = de quoi améliorer les infrastructures et/ou baisser les péages.

      Les seuls perdants = les actionnaires qui actuellement s’en mettent plein les poches sans la moindre contrepartie en échange.

      CQFD


    • pasglop 13 mai 09:21

      @lecoindubonsens
      Je me demande, dans le cadre d’une concession de X années, quel est le montant consacré par le concessionnaire à l’investissement (entretien des voies, ponts, accès, aires de repos) pendant les deux dernières années de la concession , par exemple.
      Autrement dit, est-ce que le jour de la fin de la concession, l’état ne risque pas de « découvrir » des carences en termes d’investissement auxquelles il devra suppléer avant de réattribuer la concession ?


Réagir