mardi 4 décembre 2012 - par Prometheus

Le racisme comme outil de contrôle

Plutôt qu'une lutte entre races, le racisme est un moyen de maintenir une division artificielle entre des groupes d'humains. Cette définition nous pousse alors à comprendre quel est l'objectif de cette division. Comme toujours lorsque l'on veut comprendre le présent, il faut chercher dans son passé, cherchons ces réponses.

Avant de parler des racines du mal, il faut comprendre ce qu'il se passait avant que le racisme naisse dans l'esprit des Européens.

Ce qui est étonnant c'est bien avant que le premier négrier débarque à Haïti, il y avait une histoire noire sur le sol européen. Ces noirs n'étaient pas des esclaves ou des domestiques. Non ils étaient chevaliers, seigneurs, généraux, intellectuels.

Dès l'époque romaine on retrouve le nom de Saint Maurice à la tête de la légendaire légion thébaine. Maurice (Mauritius, le Maure, le Noir), venu d'Egypte avec sa Légion Maure, installé à Augaunum vers la fin du IIIe siècle, il s’illustre en refusant d’exécuter l'ordre donné par l'empereur maximilien de massacrer des chrétiens, ce qui lui vaut d’être exécuté lui et ses hommes. Le 22 septembre 286, une légion romaine entière de 6500 hommes, général en tête, est passée par l'épée pour n’avoir pas voulu renoncer à sa foi chrétienne.

Voici une statue de Saint Maurice à la cathédrale gothique de Magdebourg en Allemagne.

On retrouve la trace de personnages noirs illustres en Angleterre, en France, en Allemagne, en Sicile avec Jean le noir vizir de Sicile sous Frédéric II, en Italie avec Alexandre de Médicis dit le Maure, même en Russie.

La position du continent européen proche de l'Afrique fait qu'en tout temps des échanges ont eu lieu. Rome était un Empire méditérranéen, les Numides, les Carthaginois, les Egyptiens, les Berbères ne devaient pas avoir la peau claire. Au Moyen-Age, les Maures d'Espagne étaient également des noirs. Bien loin d'être simplement refoulé par Charles Martel, ils se sont installés dans le Sud de la France et on donnait les noms de famille Moraux, Morel, Morland. Et sur le drapeau Corse, un noir également.

Enfin on parle peu de la vision des Européens de l'Afrique au Moyen-Age. L'Afrique est vue comme une terre de richesses où il y a l'or, l'ivoire, les pierres précieuses. Des commerçants européens vont jusqu'au royaume du richissime roi Mansa Musa, l'homme le plus riche de tous les temps.

On voit donc qu'il y a une relation d'égal à égal, l'homme noir trouve sa place dans la société européenne d'avant la traite négrière. La question est alors de savoir pourquoi le racisme est né ?

Encore une fois, il faut étudier l'histoire de la colonisation du nouveau monde pour comprendre quels étaient les vrais enjeux.

Je vais prendre un exemple c'est toujours mieux que de longs discours.

Imaginez-vous, immigré aristocrate, vous êtes venu sur le nouveau monde à la recherche de richesses. En effet en Europe vous avez toujours votre rang mais vous n'avez plus un sou ! Rien de pire que d'être puissant et pauvre. Le nouveau monde c'est donc pour vous une opportunité de faire fortune. Le nouveau monde ce ne sont pas des vacances dans une des îles des Barbade, de la Guadeloupe, ou de Cuba. Non, vous vous voulez du pognon ! Vous avez compris qu'en partant au nouveau Monde vous conserverez votre rang, le système féodal européen s'y applique toujours. Les économies de la vente de vos biens européens vous permettent de démarrer une plantation de café.

Ah la campagne, la terre, les vraies valeurs ! C'est bien gentil mais ce n'est pas vous qui allez bêcher. Donc vous mettez des affiches au port car vous savez qu'il y a toujours des désoeuvrés nouvellement arrivés qui recherchent du travail. Vous leur faites signer un contrat leur fournissant nourriture, et logement les liant à votre terre pour quelques années. Vous êtes toujours le seigneur, et eux les serfs même s'ils croient qu'ils pourront après des années d'efforts s'offrir eux aussi un bout de terre. Les pauvres fous vous vous dites. Seul soucis avec ces serfs de l'ancien monde, c'est que un ils supportent mal le temps, et deux la loi et la religion les protègent de vos abus. Comment s'enrichir si on a même plus le droit d'exploiter jusqu'à leur mort les travailleurs ? La solution à cette question a déjà été apportée par la mise en esclavage des populations indigènes mais on les a tellement bien exploités qu'ils sont tous morts. Il faut donc trouver une autre source de main-d'oeuvre. L'exploitation de vos serfs vous a permis de démarrer une affaire, d'avoir quelques sous. Vous allez donc cette fois au port pour y acheter des esclaves venus d'Afrique. Pourquoi d'Afrique ? Ils sont plus costauds que les indigènes, et les Européens à ce qui paraît.

Vous commencez donc à acheter des esclaves qui vont aller travailler avec vos serfs blancs dans vos champs. Vous agrandissez vos terres, vous achetez, vous vendez, bref vive le capitalisme décomplexé. Vous qui n'aviez rien, vous voilà riche, votre but ayant été de vous enrichir vous avant qui que ce soit d'autre fait que vous ne pensez pas forcément au bien-être de ceux qui sont dans les champs. Par contre eux leur bien-être ça les préoccupe. Durant toutes ces années les blancs, et les noirs travaillant généralement au même poste, dans les mêmes conditions, subissant les mêmes punitions, et bien ils ont fraternisé. Des enfants métisses sont nés, des familles se sont créés, des liens se sont tissés et surtout la haine du patron est montée.

Et ce qui devait arriver, arriva, la rébellion éclate. Des centaines d'hommes noirs, et blancs se pressent sous vos fenêtres. Vous comprenez qu'il vaut mieux les écouter, et leur donner tout ce qu'ils veulent. Puis le lendemain vous appelez la garde, il ne faut pas déconner, ce n'est pas eux qui vont remettre en cause l'ordre établi. Une bonne centaine d'hommes sont arrêtées pour l'exemple, bien plus qu'un simple fait divers, votre affaire intéresse tous les autres nobles car cela peut donner des idées à leurs travailleurs et faire basculer l'ordre de la colonie. En ce temps-là les tribunaux étaient présidés par les hautes personnalités c'est-à-dire vous et les autres personnes de votre rang. Le jugement est donc vite expédié, vous voulez tous la peine de mort pour tous les rebelles. C'est là qu'intervient une personne plus silencieuse que les autres qui expliquent les choses ainsi :

Messieurs, combien sommes-nous dans cette salle ? Nous ne sommes tout au plus qu'une vingtaine. Nous jugeons 100 hommes tous maltraités par notre appât du gain, et notre cupidité. Dehors il y en a plusieurs milliers d'autres qui nous en veulent tout autant. En tuer cent cela ne fera que retarder l'inévitable. Le fait est qu'ils auront notre tête ! Nous ne pouvons pas compter sur les soldats de notre pays pour nous aider. Ils sont trop peu nombreux, et le temps que d'autres arrivent nous serons sûrement tous morts. Non messieurs la solution est de créer un espace de protection supplémentaire entre eux et nous comme un tampon entre le danger et nous. Aujourd'hui achetons-nous des partisans, et divisons-les. Plutôt que tous les mettre à mort. Pendons les noirs, et donnons une amende symbolique aux blancs. De plus octroyons à nos blancs des terres, et des avantages. Cela leur donnera l'envie de nous défendre pour défendre leurs richesses à la prochaine rébellion.

Vous vous regardez. Laisser partir des rebelles aussi facilement ne serait-ce pas un aveu de faiblesse vous vous dites. Mais vous vous rappelez de cette nuit où noirs et blancs étaient rassemblés sous vos fenêtres et où en quelques secondes vous alliez tout perdre. Cela semble une bonne idée. La sentence va donc tuer les noirs, et libérer les blancs.

Vous venez d'inventer la hiérarchie coloniale.

A travers cet exemple, on constate la logique d'un système qui va être d'une efficacité redoutable. La classe la plus à plaindre et qui aura le plus tendance à se rebeller, c'est-à-dire celle des noirs, ne pourra plus atteindre la tête de ceux qui l'oppressent aussi facilement. De plus cette division raciale opérée va gommer les différences sociales entre le maitre et ses serfs blancs mais par contre va exacerber les divisions entre le blanc et le noir. La classe dominante ne va pas se gêner pour exacerber cette division à travers la religion, l'art, l'écriture, la science. L'homme noir devient peu à peu dans l'intellect blanc un être inférieur, malveillant dont il faut se méfier. Cette haine du noir, cette méfiance, cette corruption du coeur des hommes est donc faite pour conserver le pouvoir des puissants avant tout.

Aujourd'hui beaucoup de progrès ont été faits pour réhabiliter l'homme noir et qu'il retrouve son image d'homme comme les autres. Même si la science ou la religion ne jouent plus dans sa stigmatisation, les médias peuvent toujours faire passer l'homme noir pour un criminel dont il faut se méfier. Et surtout en ces temps de crise où les rébellions naissent à nouveau, il est vital pour nos dirigeants de réactiver les divisions entre les hommes. Est-ce qu'on tombera éternellement dans le piège ?

Vous seul pouvez donner une réponse à cette question.

 



33 réactions


  • franor 4 décembre 2012 10:42

    très bon article qui résume bien les politiques mises en places par une oligarchie qui à complètement changé depuis cette époque, néanmoins les esclaves étaient aussi des enfants blancs enlevés en Angleterre, mais ils coutaient trop cher car ils mourraient beaucoup plus, supportant que mal le climat et les maladies.

    Maintenant votre raisonnement me semble très juste, le racisme est fait pour opposer les masses et les associations qui prétendent le combattre pour l’exacerbé.


  • devphil30 devphil30 4 décembre 2012 11:57

    Toujours de très bon article par Jeremy971


    Merci 

    Philippe 

  • Le péripate Le péripate 4 décembre 2012 12:44

    Ca commençais plutôt bien mais ça dérape très vite dans le grand n’importe quoi. J’ai beaucoup ri en lisant cet « exemple »...


    • Dudule 4 décembre 2012 17:08

      Vous avez ri de quoi ?

      C’est un fait historique peu connu, mais véridique, en ce qui concerne la colonisation des Etats-Unis :

      Au début, les serfs étaient blancs... Il a fallu faire venir des noirs pour les raisons très bien expliqués dans l’article.

      Il y a eu tout aussi « drôle » : ces serfs que l’on engageait sous contrat (travailler plusieurs années quasiment sans salaires), n’étaient pas fous. Il y avait des gars à côté avec des plumes qui vivaient vraiment beaucoup mieux, et c’était tentant d’aller les rejoindre, et beaucoup l’ont fait.... du coup les premières colonies anglaises en Virginie ont édicté une loi punissant de mort leurs serfs qui s’enfuyaient chez les indiens.

      La même histoire c’est reproduite dans le Sud après la guerre de sécession : les petits fermiers et ouvriers blancs et noirs vivaient aussi mal et avaient tendance à fraterniser... et on a inventé la ségrégation.


    • DanielD2 DanielD2 4 décembre 2012 17:38

      Mais oui mais oui, tout le monde sait que les êtres humains différents s’adorent entre eux et qu’il faut absolument faire des lois pour les empêcher de bien s’entendre. 


      C’est comme les lions et les gazelles. Je sais pas si vous êtes au courant mais c’est les crocodiles qui les montent les uns contre les autres, hé ouais !

    • Le péripate Le péripate 4 décembre 2012 18:37

      Le fait est peut-être exact mais il peine à être autre chose qu’une anecdote. Il en faut beaucoup plus pour accréditer la fable qui s’ensuit, pour qui n’aurait pas la foi anticapitaliste chevillée au corps. Ce qui est mon cas.


  • Surya Surya 4 décembre 2012 13:45

    Bonjour Jeremy,

    Il me semble que le racisme anti Noir est apparu avant ce que vous relatez dans votre exemple, c’est à dire la création pure et simple, calculée, du racisme dans le but de protéger ses avoirs et sa domination. Vous situez donc l’apparition du racisme après la rébellion, comme une sorte de stratégie destinée à diviser pour mieux régner. Ne doit-on pas la situer avant ? En effet, quid de celui qui va aller « au port pour y acheter des esclaves venus d’Afrique. » ? Le fait même de réduire les Noirs en esclavage, de les vendre, sous prétexte qu’ils sont supposés être tous plus costauds que les Blancs, est déjà du racisme. Du reste, d’où est venu ce préjugé que les Noirs sont plus costauds que les Blancs, comme s’il n’y avait pas de Blancs tout aussi costauds, comme s’il n’y avait pas également de Noirs pas très forts physiquement, et qu’il « fallait » donc les exploiter ?

    Si ce racisme n’existait pas déjà, comment expliquer que celui que l’on choisit pour trinquer soit le Noir ? Ne pensez vous pas que c’est bien parce que le Blanc était déjà rempli de préjugés raciaux qu’il choisit de faire payer les Noirs de sa plantation et de brosser les Blancs dans le sens du poil ?

    Donc, si ce que je dis à un minimum de sens, on en revient à la même question, et au point de départ : d’où provient donc le racisme ?

    Autre question, je souhaiterais savoir si cet exemple est votre interprétation personnelle ou si vous vous appuyez sur des faits historiques ? Car, tout d’abord, vous le nommez « exemple », puis tout votre développement suggère que c’est ainsi, et seulement ainsi (et donc pas de deuxième exemple possible à donner) que les choses se sont produites.
    Ensuite, c’est la façon dont vous rédigez certains passages de votre article. Ainsi, par exemple, vous utilisez les termes « capitalisme décomplexé », or il me semble que l’anticapitalisme est relativement récent dans l’histoire de l’humanité, et qu’à l’époque de votre exemple, personne ne se posait la question de savoir si oui ou non c’était mal d’un point de vue moral de vouloir s’enrichir, et j’imagine que sur tous les continents du monde, il y avait des gens dont l’ambition première était de s’enrichir.


  • DanielD2 DanielD2 4 décembre 2012 15:36

    N’importe quoi ...


    Certes les gens de l’antiquité n’avaient rien contre les noirs en particulier, vu qu’ils étaient xénophobes, esclavagistes et génocideurs avec tout le monde. Chouette me direz vous.

     Et la malédiction de Cham qui sert depuis des milliers d’années à rabaisser les noirs au moyen-Orient ?

    Et les certificat de pureté de sang lors de la Reconquista espagnole ?

    Et vous croyez que les Chinois, les Japonnais, etc, aiment les noirs ? Vous avez vu ça où ?

    Si il y a du racisme avec les noirs, c’est parce que l’Afrique a toujours été en retard sur le reste du monde. Qui peut me dire quel monument antique il y a en Afrique ? ( Pas le peine de me parler de l’Egypte, c’était et ça reste un pays méditerranéen, n’en déplaise aux noirs complexés qui voudraient s’attribuer les pyramides )

     Le jour où des pays Africains serons riches et puissants et où les autres peuples serons obligé d’arrêter de venir s’y servir en esclaves et en matière première comme ils l’ont toujours fait depuis des siècles, alors le racisme disparaîtra naturellement. 

    • Surya Surya 4 décembre 2012 16:58

      "Si il y a du racisme avec les noirs, c’est parce que l’Afrique a toujours été en retard sur le reste du monde. Qui peut me dire quel monument antique il y a en Afrique ?« 

      plus haut vous dites :

       »Certes les gens de l’antiquité n’avaient rien contre les noirs en particulier, vu qu’ils étaient xénophobes, esclavagistes et génocideurs avec tout le monde."

      Si vous vous basez sur l’antiquité pour juger de l’avancement des peuples et des civilisations, je me demande alors comment vous pouvez penser que l’Européen était en avance sur le reste du monde...


    • DanielD2 DanielD2 4 décembre 2012 17:29

      Parce que la moral actuelle n’a rien à voir avec l’avancement d’un peuple. Regardez l’empire Romain, qui de notre point de vue moderne était monstrueux, et pourtant les Romains ont construits des monument extraordinaires, mis en place toutes les bases de l’occident moderne et dominé à leur apogée le tiers de l’humanité de l’époque, personne ne peut nier la grandeur de leur civilisation ( Qui d’ailleurs n’a jamais pris fin, même après l’éclatement de l’empire ) 


      Avez vous déjà vu un stade antique de 80 000 places en Afrique ? Non. Par contre vous pouvez en voir un à Rome qui date de 2000 ans. C’est grandiose, même si les Romains y allaient pour se divertir en regardant des gens se faire tuer. 

    • Surya Surya 4 décembre 2012 18:45

      Omar, je vous signale, au cas où, que la phrase que vous m’attribuez (apparemment ? puisque c’est à moi que vous vous adressez) a été écrite par DanielD2 dans le com auquel j’ai répondu, et je ne faisais que la citer, entre guillemets, pour exprimer mon désaccord.

      DanielD2, nous resterons en désaccord car je ne juge pas l’avancement d’un peuple ou d’une civilisation à ses réalisations matérielles. Le fait qu’il y ait eu des arènes gigantesques à Rome n’est pas pour moi le signe de la grandeur de cette civilisation, je le vois plus comme la tentative de se donner de la grandeur, de paraître. Maintenant le peuple romain était peut être grandiose, mais trouvez d’autres exemples que les réalisations matérielles. Même au cas où un peuple n’a laissé derrière lui aucune réalisation grandiose du point de vue architectural, ce qui n’est pas le cas des peuples de l’Afrique, cela ne signifie pas selon moi que ce peuple est en retard sur le reste du monde.


    • Aquilachrysaetos 4 décembre 2012 19:59

      http://infos-tele.fr/photos/Angkor-Thom.jpg


      Ah eux aussi ils savaient y faire pour ce qui est de l’esbroufe ! De toute façon je suis sur que c’est des esclaves noirs qu’ils l’ont construit ce truc.... 


      « je le vois plus comme  »la tentative« de se donner de la grandeur »

      Et ouais, l’Afrique sub-saharienne était GRANDE et pas besoin de preuves...par contre Rome hein, bon ils ont essayés c’est déjà ça....

      Des bons a rien ces blancs, tout le monde le sait aujourd’hui de toute façon.

    • Surya Surya 4 décembre 2012 21:07

      Pas de souci Omar  smiley
      Cordialement.


    • DanielD2 DanielD2 4 décembre 2012 21:59

      Lisez les commentaires en entier bon dieu ... Tout le monde sait que l’Afrique du Nord est rempli de vestiges antiques, en particulier l’Egypte. Il est évident que nous parlons ici de l’Afrique noire et l’Egypte ne fait pas parti de l’Afrique noire. Et si vous trouvez quelques petites pyramides dans des pays justes à coté de l’Egypte, il semble assez évident de comprendre à qui ont les doit. 


      De plus, aucune civilisation ne saurait construire des bâtiments gigantesques sans que le reste de la société ne soit aussi évolué et complexe. M’enfin je sais pas moi, vous n’avez jamais entendu parler de la vie politique romaine ? Du système de justice ? Militaire ? Etc ? Qu’est-ce que vous essayez de prouver exactement ? Personnellement, les réflexions du genre : « Ok ils vivent à poil dans la jungle, avec un bambou sur la bite sans savoir écrire leur nom, mais ils ont une grande culture dont nous avons beaucoup à apprendre » c’est pas mon truc. 

    • DanielD2 DanielD2 4 décembre 2012 22:15

      Si vous n’arrivez pas à vous faire à l’idée que l’Afrique noire a toujours été en retard, allez donc jeter un coup d’oeil sur le patrimoine mondiale de l’UNESCO. Si on enlève les mosquées construites par les arabes après la conquête, sur l’immense surface de l’Afrique noire, vous ne trouverez que quelques tombeaux en terre avec des branches qui dépassent et des murs en pierres digne de n’importe quelle bergerie. J’imagine que l’UNESCO a bien voulu mettre ça au même niveau que le Colisée, Notre-Dame de Paris ou la Cité interdite pour éviter les accusations de racisme. 


      Le minuscule peuple de la minuscule Ile-de-Pâques a réussi a faire mieux qu’un continent entier. Trouvez moi en Afrique noire un truc aussi beau que les Moaïs ?

      Tout ça est triste à dire, mais c’est factuel.

    • Mwana Mikombo 5 décembre 2012 08:29

      @DanielD2

      Vous êtes avachi(e) dans vos déjections comme une bête à manger du foin. Alors, vous méritez qu’on vous nettoie au karcher pour vous amener à l’abattoir. C’est ce que nous allons faire ci-dessous.

      Vous dites : « l’Afrique a toujours été en retard sur le reste du monde. ».  Ceci est le fruit d’une imagination stupide, arriérée et bornée. Il suffit de rappeler que l’Homme MODERNE vient d’Afrique (1). L’Homme moderne (actuel), au sens générique, est apparu en Afrique il y a environ 200.000 ans. Il est sorti d’Afrique il y a environ 70.000 ans. Il est arrivé en Europe il y a environ 40.000 ans environ. 

      C’est dire qu’avant de sortir d’Afrique, le seul homme moderne qui existait sur la terre était l’Homme NOIR. Il vivait exclusivement en Afrique. Avant de sortir de l’Afrique, cet Homme NOIR avait accumulé un arsenal impressionnant d’inventions technologiques, scientifiques, économiques, philosophiques, culturelles, médicales, artistiques, etc., et surtout le langage (2) et la civilisation. En ces temps-là, l’Homme Blanc n’existait pas sur la terre, à fortiori l’Homme Jaune. En ces temps-là, les autres continents étaient vierges de l’Homme, de l’Homme moderne.

      L’Homme Blanc actuel n’existe sur la terre que depuis environ 25.000 ans (Cro-Magnon). C’est l’Homme Noir, arrivé en Europe (Péninsule Ibérique) avec tout son bagage civilisationnel, qui s’est transformé (mutation génétique et mental) en Homme Blanc par un long séjour (environ 5000 ans) dans le froid intense au cours de la dernière période glaciaire.

      Vous avez encore écrit : « Tout le monde sait que l’Afrique du Nord est rempli de vestiges antiques, en particulier l’Egypte. Il est évident que nous parlons ici de l’Afrique noire et l’Egypte ne fait pas parti de l’Afrique noire.  »

      Votre cerveau rempli de camemberts pourris, grouillant d’asticots, est incapable de concevoir l’ancienneté de l’époque où ces vestiges antiques avaient été construits. A cette époque-là, il n’y avait aucun homme blanc sur le Continent Africain, et presque pas au Moyen Orient, ni en Asie du Sud-Est (Inde Pakistan) tout au moins. Toutes ces régions étaient alors habitées exclusivement par les NOIRS, premiers habitants.

      En ce qui concerne l’Egypte, tous les anciens Grecs qui ont parlé de la race des Egyptiens anciens, ont affirmé que le Egyptiens étaient des NOIRS. Voici les dépositions de quelques Grecs anciens du temps de l’Egypte pharaonique.

      Hérodote, considéré en Occident comme le père de l’histoire, historien grec 480-425 av JC, est allé en Égypte. C’est un témoin oculaire. Il nous dit que « les Égyptiens anciens avaient la peau noire (mélagkhroés) et les cheveux crépus (oulotrikhes). (3) ».

      Diodore de Sicile, historien grec contemporain de César Auguste, 63 av J.-C.-14 ap J.-C., nous dit que « L’Egypte pharaonique était une colonie Ethiopienne (4) ».

      Aristote, savant, philosophe, précepteur d’Alexandre le Grand, 389-322 av. J.-C., lui aussi témoin oculaire, classe les Égyptiens et les Éthiopiens anciens dans les peuples qui ont une peau « excessivement noire » (agan melanes) (5).

      Le Grec Héliodore écrit à propos de Chariclée, une jeune fille blanche, qui se trouve devant des Égyptiens : « De nouveau, elle leva les yeux, vit leur teint noir. » (6).

      Au moins jusqu’au 11e siècle après J-C, le monde moyen-oriental des religions monothéistes savait que l’Egypte des pharaons était un pays de NOIRS. C’est ce qu’affirme l’un des plus grands rabbins, Rachi De Troyes (1040-1105) dont les explications bibliques font autorité : « Voici ce que dit Abraham à sa femme Sara lors de leurs arrivée en Egypte : ... Mais nous arrivons maintenant chez un peuple d’hommes à la peau noire et laids,  frères des éthiopiens et qui n’a pas l’habitude de voir une femme belle, à la peau claire. » (La Thora - Le pentateuque avec commentaires de Rachi -tome 1 ; Genèse)

      Enfin, voici le lien pour admirer les traits physiques du commun des Egyptiens représentés par le grand sphynx de Guizeh dessiné de visu sur place par Dominique Vivant Denon, dessinateur de l’expédition scientifique de Napoléon Bonaparte en Egypte en 1798-1799.

      Cela suffit largement pour confondre les stupidités pédantesques débitées par des petits charlatans encore plus incultes qu’une bête à manger du foin. Quand on n’a pas un petit soupçon de connaissance, il faut se taire et s’abstenir d’écrire des idioties.

      (1) http://www.liberation.fr/sciences/0101445942-l-homme-moderne-vient-bien-d-afrique

      (1) http://www.lefigaro.fr/sciences/2007/07/28/01008-20070728ARTFIG90813-l_homme_moderne_vient_bien_d_afrique.php

      (2) http://blogs.rue89.com/infusion-de-sciences/2011/04/26/origine-des-langues-12-cest-en-afrique-que-lhomme-a-parle-201141?page=5

      (3) Livre II, 104

      (4) Bibliothèque historique, livre III, 3, 1

      (5) Physionomie, 6

      (6) Les Éthiopiques, tome I

      (7)  http://www.otherimages.com/resultsframe.asp?inline=true&image=0380024609&wwwflag=3&imagepos=9


    • Surya Surya 5 décembre 2012 09:32

      DanielD2, même si les hommes qui vivaient « à poil dans la jungle, avec un bambou sur la bite sans savoir écrire leur nom » (comme vous le dites avec tant de respect...) n’ont pas dévasté leur forêt pour y construire des stades antiques, et même s’ils n’avaient pas la même organisation politique ni judiciaire que les Romains (qu’en savons nous, d’ailleurs ? Les préjugés n’ont-ils pas, de tout temps, poussé à coller des étiquettes -négatives et définitives- plutôt qu’apprendre à connaître l’autre ?) cela ne signifie pas qu’ils étaient « en retard ». Vos réactions ressemblent plus à l’ignorance et aux préjugés de l’explorateur du 19ème siècle (et encore, je suis sûre qu’ils s’intéressaient plus à l’Afrique que vous) qu’à une réelle connaissance de ces civilisations. Je ne possède pas non plus la connaissance de ce qu’à été l’Afrique Noire antique, ni médiévale, mais contrairement à vous je ne bloque pas du tout sur le fait, par exemple, que ce n’est pas parce qu’un peuple n’utilise pas l’écriture que cela signifie que son cerveau est atrophié et qu’il est arriéré. Ou que sa civilisation est en retard. Selon moi, il n’y a pas de peuples en retard, il y a des modes de vie et de pensée différents, et si nous reprenons le cas de cette personne vivant dans la jungle, je trouve au contraire très avancé de savoir vivre en parfaite harmonie avec son environnement, en le préservant, sans chercher à se l’approprier ni à le détruire, et en prélevant juste selon ses besoins mais pas plus. C’est une notion, celle de la préservation de l’environnement, que nous, dans nos pays au long passé de pays avancé, découvrons à peine. La France était couverte de forêts au Moyen Age, oui, mais vous allez me dire qu’il fallait faire de la place au « progrès »... De nos jours, nous saccageons la forêt amazonienne, mais bien sûr, les sauvages, en retard sur leur temps, sont les « Indiens » d’Amazonie (qui vivent parfois avec un os dans le nez, preuve absolue de leur arriération mentale, bien sûr...) qui cherchent à préserver cette forêt... qui lancent régulièrement des cris d’alarme que nous n’écoutons même pas, avancés que nous sommes... obnubilés par le profit, le pouvoir, et l’envie de détruire pour tout s’approprier... De plus, tandis qu’au Moyen Age l’Europe pratiquait la saignée à tout bout de champs pour soigner tout et n’importe quoi, il me semble que votre « sauvage » qui vivait « à poil dans la jungle, avec un bambou sur la bite » avait une connaissance approfondie des plantes médicinales, et cette connaissance, nous cherchons de nos jours à nous l’approprier...
      Autre exemple qui ne vous convaincra pas qu’on peut vivre autrement sans être mentalement en retard sur les autres, mais je le prends tout de même. Avant la colonisation, il n’y avait, à ma connaissance, pas de frontières en Afrique Noire. La colonisation a crée des pays, des frontières, morcelé les terres de peuples qui se sont retrouvés vivant soit dans tel pays, soit dans tel autre, et qui ne pouvaient plus circuler librement. Je ne pense pas que cette notion de frontière, de cloisonnement, soit une avancée, un progrès, et même s’il y avait des guerres aussi sur le continent africain, je trouve très moderne cette idée de vivre sans frontières, de ne pas créer artificiellement ce qui va, en plus, contribuer à cloisonner les esprits.
      C’est votre notion de « retard » qui, je pense, est à revoir. Personne n’est « en retard », même si le mode de vie donne le sentiment aux autres qu’on est pas aussi « développé ». Il y a sans nul doute possible mille fois plus à découvrir de l’Afrique Noire ancienne que ce que vous voulez y voir, que ce que vous vous obstinez à vouloir y voir.


    • Romain Desbois 5 décembre 2012 10:23

      A voir absolument « La forêt d’émeraude » hélas à nouveau d’actualité.

      Un film culte pour moi.


    • gaijin gaijin 5 décembre 2012 10:43

      romain
      oui je plusse des deux mains +++++++++++++++++++++++++++++++++++++
      confondre culture et constructions est une foutaise et une illusion d’ optique
      l’idée comme quoi la culture émergerait avec l’ agriculture et les citées est totalement obsolète


    • Le Gaulois 5 décembre 2012 11:48

      @Surya
      Les préjugés. Hélas, ils disparaîtront pas.
      Heureusement, Bono, le chanteur emblématique de U2, tente de les faire disparaître à sa façon en menant des combats pour l’humanité (défense des intérêts des Indiens d’Amazonie).
      Ces combats sont presque vains. C’est triste. Faut faire avec.

      Merci pour vos éclairages culturels.


    • Romain Desbois 5 décembre 2012 21:43

      Bono, un excellent artiste et avec une conviction anti-spéciste remarquable.

      Je fais partie de sa bande smiley


  • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 4 décembre 2012 22:13

    Vous pourriez citer à titre d’exemple l’anti-racisme, autre folie dérivée du racisme.


    L’antiraciste, comme le raciste, n’envisage pas l’autre comme individu unique mais comme un représentant de sa couleur de peau. Ecoutez les discours des bien-pensants sur la « diversité » et la discrimination positive... 

  • non667 4 décembre 2012 23:34

    de mon peu de culture je date le plus ancien racisme de moins 4500 ans ! plus exactement d’abraham . il suffit de lire le chapitre XVII de la genèse pour y voir un dieu raciste qui a choisi la descendance d’abraham pour faire alliance contre tout les autres peuples, et en faire des rois . les autres goy étant conséquemment des sujets/esclaves monnayable à prix d’argent (pratique courante à l’époque )
    et c’est ce peuple dont le fondement est le racisme de droit divin (1500 ans avant les 10 commandements de moïse ) qui vient s’en plaindre et le dénonce chez les autres  ! (sans doute pour s’en réserver l’exclusivité car c’est un formidable outil de cohésion sociale ).


  • Eurasie 5 décembre 2012 00:11

    La différence avec Rome c’est que la France n’est pas un Empire, n’ayant ni une muttitude de territoires nations, encore moins une vision (Impérium romain)
     
    Rome était polythéiste et donc tolérante religieusement.
     
    La cupidité des capitalistes avec la complicité des radicaux socialistes genre Ferry , le paysan français payait les impôts pour les aménagements des colonies (l’Etat fût très déficitaire), les financiers encaissaient eux avec les concessions à dividendes garantis, et la caste touchait les pots de vins.
     

    http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436298-debut-du-colonialisme.html (l’historien Guillemin)

    confondre racisme / xénophobie / refus de se laisser ruiner ... ce boboïsme là est éculé.

    Comme son nom l’indique, l’esclavage a commencé avec des blancs de l’Est (slave), et les marchands juifs suivaient les légions romaines.
    Quand aux arabes ils castraient systématiquement leurs esclaves, d’ou la quasi absence de noirs au moyen orient (comparé au 70 millions de descendants à l’ouest)

     
    Les prestations sociales constituent 14% du revenu moyen des ménages immigrés contre 5% pour les ménages non immigrés, les immigrés extra-européens et leurs descendants perçoivent 22% des prestations sociales
    Le taux de chômage des immigrés est le double de celui des non immigrés, 45% des jeunes de banlieue
    60 % à 70 % des détenus sont musulmans
    Coût d’ un adolescent en centre fermé 594€/jour
     
    OCDE, les deux tiers des immigrés arrivant en France ont un niveau d’éducation inférieur au premier cycle des collèges, les jeunes issus de l’immigration représentent aujourd’hui en France 25% de la tranche des 20-29 ans. Sans cet apport, l’indicateur de fécondité aurait été en 2006 plus proche de 1,7 que de 2 ! Le taux d’accroissement annuel de la population immigrée est cinq fois à six fois supérieur à celui de la population métropolitaine d’origine européenne (natalité x2,5, population très jeune)
     
    Surface bétonnée, +19% en 10 ans,


    • Romain Desbois 5 décembre 2012 00:40

      putain la modé vous allez le virer quand l’euraciste , smiley

      Marre de ces connard qui passent leur temps à rabâcher les mêmes trucs partout.

      Selon la charte le copié/collé multiple est considéré comme du trollage !!!!!


    • Le Gaulois 5 décembre 2012 12:08

      @Eurasie
      Encore toi ? t’as pas fini de troller en foutant le bordel, ici ? Arrête de faire chier, tu nous fous la honte !
      T’as une case en moins où quoi ? Va voir chez les Grecs si j’y suis !
      Casse-toi !!! Merde à la fin !


  • Prometheus Jeremy971 5 décembre 2012 01:08

    Je vous conseille de lire ce livre :

    A People’s History Of The United States

    by Howard Zinn

    Mon exemple est tiré de ce livre. Je ne sais pas si il est traduit en français. 

    Quant à l’histoire de l’Afrique il faut savoir que un l’Égypte fait partie de l’Afrique. Ensuite il y a eu plusieurs empires en Afrique : l’empire malien, numide, carthage, arabomusulman.

    En terme de réalisation architecturale autre que les pyramides première chose qui me vient les mosquées de Tombouctou qui sont classées au patrimoine mondiale de l’humanité. 

    Voilà, voilà...


  • Lord WTF ! Lord Franz of the F. in S. 5 décembre 2012 02:15

    Hmmm…parmi les raisons qui ont vu les Noirs être »privilégiés" pour l’esclavage dans le Nouveau Monde :  l’une (notamment dans le contexte nord-américain) relevait uniquement de l’esprit « pratique » : leur maîtrise agricole notamment en matière d’irrigation, ou dans le cas par exemple du riz (cultivé depuis des millénaires dans le delta du Niger et en Afrique Occidentale) et l’indigo (pareillement en Afrique Occidentale, notamment dans les groupes Mandingues) : c’est cette maitrise agricole qui a façonné une bonne partie du Sud des USA (notamment littoral Atlantique) et fait la fortune des propriétaires de plantation.

     Une autre raison est assez classique somme toute : la religion : quiconque n’était pas chrétien pouvait être asservi ou réduit en esclavage : les textes de lois des colonies américaines évoquent généralement les « infidèles et païens » : soit donc les Amérindiens, les Africains et Maures/Turcs : les Indiens et les Chinois y ont principalement échappé en raison de la distance (coût du transport et taux de survie beaucoup moins avantageux : à nouveau ici raison économique et « pratique ») mais les Portugais s’adonnaient régulièrement aux razzias en Inde ou en Chine (ce qui par exemple à Macao donna naissance à une communauté d’esclaves métisses afrochinois -c’est ainsi que le premier Anglais sinophone l’est devenu aprés qu’un esclave Africain lui enseigna le chinois, ou de voir des esclaves chinois se baladaient dans la Lisbonne de l’ère coloniale).

     La thèse de l’auteur d’une supposée harmonie inter-raciale entre classes pauvres ou asservies de blancs et noirs ou rébellion commune de ces classes est loin d’être fondée historiquement : en matière de rébellion dans le Nouveau Monde : les seuls exemples de rébellion/guerre ayant vu l’alliance de différents groupes ethniques ont été le fait d’alliances entre Amérindiens et Africains (le cas le plus emblématique étant celui des guerres séminoles) : pour le reste les rébellions ou guerres furent « monoraciales » : soit les Amérindiens, soit rébellions d’esclaves africains, afro-américains.

     Pour la simple raison qu’il n’existait ni intérêt commun, ni solidarité de classe entre des groupes issus de sociétés radicalement différentes : le simple fait de se côtoyer ne suffit pas à créer une convergence entre les intérêts d’un « engagé » blanc, un (esclave/serf) Amérindien et un Africain.

    Ensuite la dimension religieuse a été importante dès le départ et le clivage Blancs> Chrétiens/non-Blancs (païens-infidèles) a opéré avant toute forme de « racisme » (certes la biblique malédiction a pu jouer mais elle n’était que secondaire face au premier des clivages entre Chrétiens et NON-Chrétiens) : même « engagé » les Blancs étaient chrétiens : leur perception des Africains et Amérindiens infidèles ou païens était grandement influencée par leurs convictions religieuses (plus qu’importantes que ce soit dans le contexte post-reconquista pour les Espagnols/Portugais, que pour les émigrés protestants en Amérique du Nord) : cette dimension religieuse jouait aussi chez les esclaves : par exemple si les esclaves africains animistes ou issues des religions tradi africaines opéraient un clivage Blancs/Noirs, les quelques témoignages issus d’esclaves musulmans eux opéraient un clivage Musulmans/Chrétiens+Païens et par exemple ne se sentaient pas plus proches de leurs compagnons de servitude noirs mais non-musulmans que de leurs maîtres chrétiens et non simplement blancs.

     De plus, cette dimension religieuse opérait aussi avant l’arrivée des esclavess parce qu’elle jouait aussi comme critère de sélection des esclaves : à la différence de ce qu’on laisse croire généralement : les propriétaires d’esclaves étaient bien au fait des différents groupes et peuples africains et choisissaient en fonction de leurs besoins ou des qualités supposées ou reconnues de tel ou tel groupe/peuple africain : les Espagnols par exemple ont essayé (sans jamais réussir à y parvenir) pendant prés de 3 siècles à limiter l’importation des Africains musulmans (passif de la Reconquista, mais aussi parce que prompts à la rébellion, et difficile à convertir : la conversion des esclaves étant avant tout un phénomène propre au domaine catholique (Am. Latine) ce qui a donc aussi conduit à élargir la zone d’approvisionnement et donc le développement de nouveaux marchés au sud de la zone sénégambienne (domaine islamisé) > vers Golfe du Bénin, du Biafra, l’espace centrafricain, puis l’espace afro-oriental (donc aller chercher chez les « païens » : Yoruba, Igbo, le Congo, l’Angola, etc…) : le domaine protestant  à l’inverse ne la préconisait pas, et par exemple à la différence des colonies ibériques : les propriétaires américains privilégiaient les esclaves issus des régions islamisées (notamment domaines mandingue, wolof, haoussa) non pas par goût pour l’islam mais principalement du fait que a) ils étaient plus disciplinés ou plus « civilisés » (nombre de plantations en Jamaïque, en Caroline du Sud, du Nord ou dans les Sea Islands du littoral atlantique étaient gérées par les esclaves eux-mêmes : les maitres blancs évitant d’y séjourner en raison de la malaria et autres maladies endémiques liés au climat : on a de nombreux exemples de contremaitres faisant leur comptabilité en arabe) et b) correspondaient à leurs besoins (riz et indigo par exemple, ou cultures nécessitant la maitrise des techniques d’irrigation, ou maitrise de l’agriculture en zone marécageuse).

     

    Enfin sur la question des mélanges/métissages, dans le contexte nord-américain, ils ont le plus souvent correspondu aux schémas suivants : a) homme blanc et esclave noire ou indienne b) métissage entre Africains et Amérindiens (moins de problème à intégrer les Noirs dans leurs communautés) : ce qui n’a rien d’exceptionnel il est assez rare que le groupe dominant dans une société multiculturelle/multiraciale lorsqu’il tolère l’exogamie l’ouvre aux mâles issus des autre groupes : dans de tels modèles, les métissages entre les groupes « inférieurs » sont beaucoup plus fréquents. Il n’existe que quelques petits groupes « tri-raciaux » aux USA : afro-amérindiens plus ancêtres qui selon les thèses seraient latins (portugais ou espagnols), maures/turcs, irish travellers ou gypsies. La situation en Amérique Latine elle est plus complexe puisque le métissage a été « tri-raciale » le plus souvent (excepté la classe dominante issue de l’aristocratie coloniale, où dans les cas de métissage, celui-ci s’est fait essentiellement avec l’aristocratie amérindienne : notamment aux premiers temps de la conquête) , et c’est d’ailleurs pour cela que les classifications ethniques en Amérique Latine sont bien plus complexes avec une catégorisation de toutes les formes de métissage (amérindien-noir, noir-blanc, blanc-amérindien, etc…).




    • Lord WTF ! Lord Franz of the F. in S. 5 décembre 2012 02:17

      Enfin sur le racisme anti-noir : si il avait été plus avantageux d’importer des esclaves Indiens ou Chinois (d’ailleurs lorsque l’esclavage fut aboli ou que le Pacifique devint une zone d’échange Amériques/Asie) dans les Caraïbes ou aux Etats-Unis : très rapidement coolies indiens ou chinois arrivèrent : leur situation ne différait pas tant dans la pratique que la condition d’esclave)  s’il avait été plus facile de prendre des esclaves Maures ou Turcs : la situation aurait abouti à la même chose : à savoir que le temps passant, l’idée que tel groupe qui a été asservi pour telle ou telle raison, en raison de telles ou telles circonstances, etc…  est/était « naturellement » destiné à l’être : le discours raciste arrive(ra) après par la "force des choses et de l’habitude" afin de rationaliser le modèle en place : modèle né de circonstances historiques et géographiques particulières dans ce cas précis : l’Afrique était pour son malheur juste en face des Amériques…

       Bref la »colour line" ne s’est pas imposée uniquement ou directement en fonction de la couleur de la peau ou des « vertus » supposées du Noir que tel ou tel préconçu leur prêtait (ensuite les Noirs en dehors de l’espace ibérique étaient inconnus de la plupart des Européens : le racisme anti-noir ) : il y a eu avant tout un ensemble de raisons pratiques, politiques et religieuses ( croyants vs infidèles/païens)  mais aussi économiques : a) l’existence d’un marché de l’esclavage en Afrique Occidentale (pré-existant à la traite transatlantique : les esclaves noirs étaient connus depuis des siècles dans la péninsule ibérique) : « facile d’accès » et avec une distance Afrique>Amériques plus courte que pour d’autres potentiels marchés de traite (donc pertes amoindries (en temps et esclaves perdus) et bénéfices accrus) et facilité de « remplacement » rapide (taux de mortalité élevé notamment dans le domaine sud-américain et dans les premiers siècles de la traite : après « l’élevage d’esclaves » sur place sera privilégié)  b) peuples ayant développé maitrise et techniques agricoles compatibles avec les cultures dans les colonies, et avec le climat et l’environnement (à nouveau ici meilleure rentabilité économique si les esclaves disposent du B.A.BA en agriculture pas le cas des Amérindiens par exemple) enfin c) les guerres interafricaines (dont la traite fut souvent une cause majeure : courses aux armements européens entre royaumes africains, souvent stimulée par les négriers lorsque le marché semblait se tarir ou que des monarques ou groupes africains montraient quelque velléité de suspendre ce commerce) et donc d) des raisons religieuses qui faisaient que grosso modo tout le monde non-chrétien (dans le cadre de la traite transatlantique, il s’entend) pouvait être asservi.  

       

       

       


  • bert bert 5 décembre 2012 03:07

    euh pas sur que les pharaons noirs furent très cool avec les petits blancs .... 


    *********************************************************************************
    A part ça la house music c’est les années 80 smiley


  • bert bert 6 décembre 2012 04:47

    a propos du manuscrit de Talhoffer (illustration 1)

    un documentaire 



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