Machinations ! (Considérations transculturelles 2)

1. Années 1980-1990 : on parlait du « phénomène rap » comme un truc droit venu des USA et toute la gauchosphère mitterandienne se fit un plaisir de mettre « les arts de la rue » à l'honneur transculturel vous voyez ? La charité bourgeoise des blancs-becs à bonne conscience qui ne comprennent rien à leur vie puisqu'ils la vivent dans leurs citadelles, sauf quand ça se vautre en macronie fuck <3 you et bas-résille pour célébrer la fête à Jack Lang. Mais là on a fait un bon de 30-40 ans après les années 80-90.

2. Fin 1990-années 2000 : quoi qu'un « bon rap » se laisse entendre sur les ondes radio c'est l'avènement du reggae-ragga tout-public qui vante la ganja et puis wassup. Tout le monde trouve ça sympa surtout les petits blancs-becs en sarouels et chèches qui s'imaginent trop citoyens du monde durant leurs études et un voyage humanitaire : ils ont pris le relais de la charité bourgeoise à bonne conscience pour le passer bientôt aux si fameux et surcotés « bobos » – cette bande de néo-hipsters libéraux-libertaires confinés dans le 18e (monte-t-on en grade quand on passe du 16e au 18e ?).

3. Jusque là la culture française-européenne se noire-africanisait en somme : quelle belle transculturalité jusqu'aux fameux « shake ton boule » et « djadjadja » et autres beauferies pseudo-sorties du ghetto tendrement caricaturées par le Palmashow. Finalement tu obtiens Jul après réappropriation culturelle et puis tu te dis que la France en est sortie grandie avec fierté et émotion la larme à l'oeil à l'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 (heureusement que la Seine fut nageable d'ailleurs ça m'a soulagé mais à un point vous n'imaginez pas !). Enfin on est loin de Leopold Sedar Senghor avec tout ça. Peut mieux faire qu'une zik d'été avec trente-six gonzes extasiés, ou qu'un gang bang avec une Blanchounette avide de ne plus pouvoir se sentir sur Pornhub – accompagnée de son fidèle époux caudauliste en train de filmer avec son smartphone.

4. Années 2000-2010 : jusqu'ici c'était Khaled qui nous chantait Aïcha et le raï était un genre radiophonique circonscrit. Mais dès que la noir-africanisation transculturelle fit son oeuvre au noir (sans mauvais jeu de mot : c'est alchimique renseignez-vous) l'islamisation put faire son oeuvre au blanc (c'est pas piqué des hannetons : l'alchimie toujours) et d'ailleurs les puristes seront assez d'accord puisque, de même qu'il y a un racisme juif ashkénaze sur les autres ressortissants juifs (sépharades, mizrahs, etc.) il y a un racisme musulman saoudien sur les autres ressortissants musulmans (les chiites en inventèrent même la taqîya non pour subvertir des non-musulmans, mais pour survivre aux sunnites !) où les Noirs Africains ne sont pas en odeur de sainteté. (D'ailleurs les Indiens n'aiment pas les Noirs, les Israëliens font de l'entre-soi, comme les Chinois et les Japonais, etc. nul doute que les mégacorpos « oxydantales » cherchent à les oxyder.)

5. Shè, le seum, la hess, et je ne les connais pas tous, wallah, sur le Coran de La Mecque, astarigfullah : même les soi-disant ghettoïsés (parce que ça aussi il faut en revenir, de l'idée que la pauvreté règne dans les quartiers) ont inventé une contre-culture à laquelle durent se ranger les blancs-becs pour éviter de se faire maraver conjointement avec les Renois pour se sauver du racisme anti-blanc, frère. L'humour Palmashow n'est ici qu'un cache-misère. Et je conseille les Films à l'Arrache désormais avec au hasard cette vidéo... enfin c'est-à-dire que ce n'est plus du tout de la contre-culture quoi sauf pour le blanc-bec spectateur de TF1 peut-être ou encore l'Elyséen (cela dit avec la démission de feu Gérard Colomb à l'Intérieur rien n'est moins sûr).

6. Ce bel apport transculturel que représente le Coran surtout quand il est char(r)ié sur de la soul'n dance autotunée à mort en prônant une sous-culture – comme on dit en socio – de pseudo-ghetto en fac-similé contradictoire avec ce que ce « Troisième Testament » peut avoir de plus beau à donner aux cultures du monde en dehors de son racisme religieux – de même que le judaïsme est un ethnonationalisme religieux, tandis que le christianisme est une xénophobie religieuse (bah oui tous les trois se refusent à autre chose qu'eux-mêmes CQFD encore que ça parle d'ouverture interreligieuse... surtout entre monothéistes). C'est toujours mieux qu'un porno gay entre racisés orientaux bodybuildés encore que ça m'excite.

7. Pour ne pas voir tout ça les blancs-becs redoublent d'exotismes bourgeois en amalgamant toutes les cultures du monde ou du moins cherchant çà et là des cultures non-« oxydantales » pour être bien sûrs de spirituellement s'aliéner en plus de se laisser aliéner par ce qui précède (et dire que MC Solaar sortait de Licence de Lettres pourtant, et dire que Maître Gims aurait pu chanter de l'opéra, et on ne souhaitera jamais de mal à l'Algerino surtout s'il renonce à l'autotune, et dire que Jul doit toujours rappeler qu'il sort du ghetto – pour autant qu'il existe encore quelque part – pour faire style, et ils sont tous dans son cas – « ghetto » n'est plus qu'un style récupéré par le capitalisme dont les héritiers, les chanceux et quelques bosseurs bien placés peuvent profiter).

8. Alors on fait son oeuvre au rouge (l'alchimie toujours) en convoquant bobo un Amérindien plus ou moins moderne en partageant une citation sur les réseaux sociaux sur fond de photo noir et blanc. L'Amérindien défend la terre de ses ancêtres comme c'est romantique en se faisant passer pour sympa anti-Trump à dire qu'à moins que tu n'ais des ancêtres peau-rouge tu es probablement un immigrant sur son sol ancestral. Comme c'est romantique ! Mais pas question d'être romantique en Europe attention attention attention attention attention attention parce qu'on déconne pas avec le romantisme attention. Et on s'amuse avec des sketchs Jérémy Ferrari sous-culturés post-Palmashow en attendant le Grand Remplacement technique.

9. Car de toutes façons on s'en fout parce que nous préférons passer nos soirées à discuter de la journée avec ChatGPT et puis Bill Gates et Elon Musk nous disent bien que l'IA et la robotique c'est l'avenir, Luc Ferry avait tenté de nous prévenir mais que voulez-vous : les Français sont des veaux blacks-blancs-beurs soyez-en sûr en dehors des Blacks et des Beurs ce serait raciste mais bon ce sont des Français comme les autres attention attention attention.

10. Faut vraiment être con pour tomber amoureux d'une IA quand même. A quoi bon émigrer si c'est pour se retrouver au chômdu à cause des IA d'ailleurs. Je veux dire : à part pour chanter le pseudo-ghetto en faisant des blancs-bèquades ? et avoir envie de devenir salafiste de banlieue ? ou encore se coltiner une Blanchounette ? – enfin ne généralisons jamais ça non pas d'amalgames ! – et discuter le soir avec l'IA pour compenser sa dépression dans nos dyssociétés au sein desquelles on s'est communautarisé ?... Enfin c'est toujours un sale réflexe misérabiliste tiers-mondiste de charité bourgeoise qui me fait une énième fois supposer qu'on ne peut poser de question à ChatGPT que depuis l'« Oxydant ».

11. En plus avec le vocal ChatGPT devient belle vivement qu'ils en fassent des poupées sextoys boniches ça libérera les femmes, mais un bon simili-mâle infatiguable soubret fera aussi certainement du bien à qui voudra (femme cis, bi ou gay). Pour ma part, je l'appellerai Jeanne d'Arc par romantisme. Elle configurera automatiquement des musiques recyclées : afropop, zumba ou électroraï.

12. Je suis un vilain misanthope machinophile qui a horreur du genre humain c'est tout.

Lire aussi :
- Considérations narcissiques, ou « animeuses » 2 ;
- Considérations sexuelles 3 (Considérations dyssexuelles) ;
- Considérations wokes militaires ;
- Considérations transculturelles ;
- Considérations européennes ;
- Considérations administratives et entrepreneuriales 2 (Ce qu’on nomme « liberté » ça prolifère) ;
- Considérations sécuritaires et affectives ;
- Considérations macroniennes et bayrouistes ;
- Considérations existentielles 2 – au-delà de l’espérance ;
- Considérations existentielles 1 ;
- Considérations (anti)humanitaires ;
- Considérations consignatrices de votes ;