mercredi 8 août 2007 - par Céline Ertalif

Faire la politique : article pour adultes

Faire de la politique, c’est faire faire. Le fantasme ne peut pas être bien loin, car faire faire aux autres ce que l’on est pas capable de faire par soi-même, c’est construire avec de l’imaginaire - le sien et celui des autres. Une fois que l’on a compris qu’il s’agissait d’obéissance et de conduire les autres pour réaliser collectivement une oeuvre qui dépasse les individus, on commence à entrer dans le sujet. La limite entre la politique et spectacle politicien est aussi fragile que la distinction entre l’érotisme et la pornographie.

Que celles qui n’y comprennent rien se rassurent, les hommes non plus. La parité obligatoire sur les listes dans les communes de plus de 3 500 habitants pose, de manière générale, deux problèmes aux leaders de la politique locale : éliminer les prétendants et trouver des candidates. En l’occurence, il n’est pas certain qu’il faille comprendre la politique pour y réussir. Il est sans doute préférable de se poser la question de ce que l’on va y faire, pourquoi et surtout comment. Les femmes sont spontanément plus douées pour l’exercice, dès lors qu’elles ont abandonné le complexe d’une supposée infériorité dans le combat.

La politique n’est pas essentiellement une affaire de combat, c’est une conception archaïque de la vie politique, qui perdure pourtant comme le complexe du mâle dominant. La plupart des élus viennent en politique après un parcours militant associatif ou partisan, à l’âge mûr, en substitut d’une vie de couple ennuyeuse. La motivation est généralement le point le plus faible de vos concurrents potentiels, mais trouver un équilibre permanent entre l’agressivité et la séduction doit davantage préoccuper celles et ceux qui ont envie de faire faire aux autres. Henri Laborit a longuement développé les quatre moyens de lutter contre la pression : l’agressivité, la fuite, la copulation et l’inhibition. La grande affaire de la politique, c’est l’utilisation de la quatrième méthode.

L’intérêt majeur d’un mandat politique, c’est de s’ouvrir une fenêtre sur la société où vous êtes sûr de découvrir une variété de sujets et de questions très étendue, que vous soupçonnez mal tant que vous n’y avez pas mis le nez. A l’échelon municipal autrefois, dans les campagnes, les hommes étaient préoccupés de chemins ruraux, aujourd’hui, ils ont tendance à penser que le fric est l’essentiel. Mais il y a aussi les crèches, les écoles, le développement économique, la politique du logement, en fait, il y a 36 objets et c’est bien la difficulté. Admettons tout de même que, dans le champ municipal, l’urbanisme est le thème majeur : et là, au départ, les hommes encartés depuis vingt ans n’en connaissent pas plus long qu’une jeune blonde. Il est préférable d’être artiste avant de rêver de vedettariat, or l’inculture scolaire et universitaire dans ce domaine essentiel de l’urbanisme dans la vie sociale est suffisamment totale pour assurer l’égalité. On peut faire de la politique sans aucune connaissance de l’anatomie sociale, c’est simplement plus hasardeux et moins intéressant, dommage.

La perversité, la douleur et la jouissance

Il y a la nécessité de faire avancer son point de vue. Sans pour autant ignorer la réflexion des autres, il faut être en mesure de convaincre. L’exercice rhétorique peut se résumer autour de trois principes :

  • dissimuler ses intentions réelles, ne jamais dévoiler totalement ses motivations. C’est la règle n° 1 : vous parlez au nom de l’intérêt général, vous vous appuyez sur les certitudes du droit et la morale. Le « moi » n’existe pas, c’est l’intérêt de la France, des habitants de votre ville, quand ce n’est pas le bon sens qui se suffit à lui-même, et les chiffres qui parlent d’eux-mêmes, jamais vous ;

  • déstabiliser l’adversaire. Rien de plus facile, vous lui demandez de se justifier quand il affirme quelque chose qui va à l’encontre de ce que vous souhaitez. Exigez qu’il s’explique de tout. Quand il dit que quelque chose est simple, expliquez que c’est compliqué. Quand il dit que c’est compliqué, dites au contraire que c’est très simple et pourquoi : si vous arrivez à démasquer, vous avez gagné ! Ah, on a tenté « tout simplement » de nous dissimuler une vérité ! ;

  • insister et répéter. Encore et encore.

En appliquant ces trois règles, vous ferez des miracles qui vous étonneront vous-même. Quand vous êtes sec sur le fond, analysez la forme : c’est une ressource inépuisable. Ecoutez les stars de la politique et décryptez leurs discours à partir de ces trois règles, faites-en autant avec le conseiller général du coin. Ne vous entraînez pas trop longtemps avec votre conjoint, vous allez le massacrer en huit jours ! Tout cela ressemble peu à ce que l’on a appris, c’est pourtant facile et efficace. C’est bien compréhensible, dans toute société on apprend à obéir, et nulle part on enseigne tout à fait à découvert comment l’obéissance s’obtient. Diriger est un art d’autodicdates, mais le savoir-faire ne s’improvise pas. Le génie s’impose et la méthode est le recours de l’impuissance, vous aurez besoin de méthode assez souvent.

La maîtrise du discours, c’est vraiment la base de la politique. L’art de la tactique ne fonde pas une stratégie, mais cela lui permet de développer. Un peu comme les positions du Kamasutra ne décrivent pas votre histoire d’amour, son ambition et son ampleur, mais la maîtrise du style lui donne de la vigueur.

La plus grande difficulté est d’exprimer ce que l’on veut. Souvent on ne découvre pas grand-chose d’autre qu’un banal fantasme dans la volonté des élus. L’imaginaire ne peut atteindre la profondeur que dans la culture qui est un immense chaudron de partage avec les autres. La civilisation a besoin des utopies qui lui donnent du mouvement, de l’agrégation de forces que l’obéissance procure, et de l’art politique. Cet art transcende la morale destinée aux sujets soumis, il dépasse le stupide pragmatisme contemporain qui confond la communication et le pouvoir, c’est une entreprise de civilisation qui admet la perversité, la douleur et la jouissance.




93 réactions


  • CHTOUNGA CHTOUNGA 8 août 2007 11:20

    Masquer ses intentions, hmmm ?

    Alors en plein mois d’août, doit-on prendre ça pour un cours de politique, ou une invitation à la partouse ? smiley


  • eugène wermelinger eugène wermelinger 8 août 2007 11:32

    Bravo Céline : c’est exactement comme vous le dites. Alors avec ces résultats on comprends que « la démocratie est le meilleur des systèmes ». Toujours basée sur l’hypocrisie, les mensonges, les manipulations. L’honnête homme ne peut plus que s’en détourner. Quelles solutions seraient les vôtres ? Pour ma part je re-transfère un certains nombre de doc glanés, à mes amis, afin que nous gardions les yeux ouverts aussi sur ce qui se dit moins. En partant du principe : un homme averti en vaut deux. (Vrai aussi pour les dames, bien sûr)


  • bernard29 candidat 007 8 août 2007 11:37

    Passé un certain stade, « le moi, je - moi, je » marche quand même pas mal. C’est peut être le stade ultime que nous avons atteint ; Voir SARKO, SEGO etc etc...

    Ce que vous dites de la politique est valable dans tous les cas de pouvoir, économique, social, associatif, syndical, familial...

    La solution dans le domaine de la politique est tout simple, puisque c’est le secteur qui est « essentiellement » régi par des régles publiques. C’est ainsi que le combat le plus urgent pour changer de civilisation démocratique est celui qui tend vers une précarisation du « pouvoir public ». Il s’agit « simplement » de précariser les tenants de ce pouvoir politique ;cad les élus.

    Donc, la première nécessité est d’interdire le cumul de mandat, de fonctions, de limiter drastiquement le renouvellement des mandats politiques.

    Une civilisation démocratique se juge à la qualité de la précarisation des représentants du pouvoir. le rapport entre « les compétiteurs » changera de nature si l’élu perd sa sensation vaniteuse et intéressée de son indispensabilité.


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 8 août 2007 23:37

      Je suis d’accord avec le second paragraphe : la politique se définit de toute façon moins par la matière que par le process (La politique ne se définit pas par un contenu mais par une tension qu’elle entretient pour porter une civilisation - http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=27095 ).

      Sur le non-cumul : je suis d’accord, c’est un besoin particulièrement impérieux pour dégourdir la démocratie en France.

      Sur les ego de Ségo et Sarko, c’est vrai qu’il y a eu une surexposition de la volonté des candidats aux présidentielles. C’est un paradoxe qui mérite d’être souligné dans un contexte de dévalorisation du pouvoir politique national qui commence par le poste du Président de la République lui-même naturellement. Il suffit d’écouter notre voisine Angela Merkel pour mesurer la chose : nos médias ignorent la plupart du temps l’essentiel, il n’y a plus qu’un journal de 8 pages le mercredi...

      Je pense que malgré cette récente campagne présidentielle dont le volontarisme a été quasiment le sujet officiel, mes conseils techniques valables : je ne vous conseille pas le « moi je » à Vernon, à Alès, ni même à Brest.


    • bernard29 candidat 007 9 août 2007 11:57

      je crois qu’il faut différencier le moment de la conquête du pouvoir de celui de l’usage du pouvoir, pour jouer de son arrogance.

      Personnellement, je ne conseille pas de faire de la politique sans « un brin » d’arrogance, si on ambitionne le niveau des exécutifs. Une fois au pouvoir l’arrogance peut s’extérioriser sans quasiment d’entraves.


  • Plus robert que Redford 8 août 2007 11:38

    Quoiiii ???

    On m’aurait donc menti ??


  • pierref pierref 8 août 2007 12:10

    @ Céline

    Félicitations pour cet article remarquable !

    Voici un éclairage intéressant sur l’engagement politique et les motivations des politiques.

    Non seulement c’est bien écrit, mais en plus il y a du fond !!!


  • jako jako 8 août 2007 12:13

    merci, j’adore la petite pointe d’humour grinçant...


  • LE CHAT LE CHAT 8 août 2007 12:52

    Y’a longtemps que j’ai réduit la langue de bois des politiciens en copeaux pour en faire de la litière , ça vaut pas plus ! c’est vraiment une race à part , les politiques vraiment sincères sont aussi rares que les cyclistes non dopés . Merci Céline , pour ce plaisant article rappelant les fondamentaux pour ceux qui veulent ce risquer dans ce job


  • CHTOUNGA CHTOUNGA 8 août 2007 13:07

    Un autre levier politique est aussi celui de l’image sociale bâtie sur une autre activité, où la force du « qui » peut parfois être tellement écrasante qu’elle en gomme le « quoi ». Exemple : on a proposé à Einstein la présidence d’Israël. Mais ça ne l’intéressait pas.


  • Forest Ent Forest Ent 8 août 2007 13:39

    Oui, la politique est l’art de prendre et garder le pouvoir, pas celui de gouverner. D’un autre côté, les despotes éclairés ne sont pas légion, alors la démocratie reste le moins mauvais système. Mais il est évidemment sujet facilement, comme déjà à Athènes, à la réthorique pure et à la démagogie. Notre guignol de président en est l’expression criante.

    La vocation du pouvoir ne s’enseigne pas, elle se constate. On « naît » chef ou pas. Tout au moins on ne peut plus le devenir à 18 ans si on ne l’est pas déjà.

    Pour ce que j’ai pu rencontrer personnellement de chefs d’entreprises ou autres, leurs caractéristiques les plus fréquentes sont le goût du conflit, un certain narcissisme, une pointe de méchanceté, et je crois au fond une sourde angoisse permanente.


  • Rage Rage 8 août 2007 14:18

    Bonjour,

    J’aime bien le style de cet article. Le passage le plus « fun » étant clairement la brève incursion sur le champ de l’urbanisme (l’essentiel des compétences d’un maire aujourd’hui) et la fabuleuse méconnaissance des élus « qui se veulent vedette avant d’être artiste ».

    Objectivement, outre l’omniprésence du politique pour tout et surtout n’importe quoi en France, ce qui est le plus regrettable c’est la façon dont est constitué ce petit monde : une bonne dose d’auto-congratulation, beaucoup de promesses, un peu d’humour, pas mal de vacheries et si possible un cursus « qui va bien » comme des études de droit ou de finance.

    Que les techniciens se rhabillent : seuls les juristes et les économistes, enseignants ou chefs d’entreprise/libéraux peuvent parler en France. Mais sans technique, l’artiste est rapidement détecté comme saltimbanque, l’art étant de voiler cette réalité.

    Bref, sans technique, c’est comme faire l’amour sans se préoccuper de son/sa partenaire : ça marche une fois, mais pas deux. Quant à ceux qui aiment ça et réélisent les mêmes faute de mieux... on ne peut plus vraiment les aider.


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 8 août 2007 23:42

      Rage,

      Rien ne m’étonne dans ton propos. Ce qui m’a surprise en revanche, c’est que plusieurs lecteurs aient remarqué ce passage sur l’urbanisme. Bonne surprise.


  • Yann Riché Yann Riché 8 août 2007 14:22

    Hmm, pas mal vu le point sur l’urbanisme...

    Par contre sur la méthode et le discours je mettrais un bémol quand à l’usage du moi. En effet regardons de près notre Président, c’est bien sur le « je » qu’il a fait campagne, d’accord « je veux pour les Français » est plus juste et renvoie donc à l’intérêt général.

    Mais au fondla question d’ouverture me semble devoir être le gout du pouvoir. Qu’est ce qui entraine ce gout du pouvoir ? Est-ce la domination uniquement ? Non je ne le crois pas mais évidemment ceux qui veulent dominer sont plus prêts à tout pour y arriver...


  • caramico 8 août 2007 14:23

    Et si tous ceux qui s’agitent autour de nous, à brasser du vent, en les considérant comme un mal nécesaire, on se planquait derrière eux pour les laisser faire le sale boulot ?


    • LE CHAT LE CHAT 8 août 2007 14:26

      @CARAMICO

      vu comment ils s’y cramponent , ils aiment visiblement pas laisser la place !


    • caramico 9 août 2007 10:39

      Comme bon nombre de nos concitoyens, je n’échangerais pas la mienne contre la leur. Qu’est-ce qui les fait courir ?

      L’argent qu’ils piquent ? Rien ne vaut un Nom propre à léguer à ses enfants.

      Le pouvoir ? Je n’aimerais pas être à la place d’un Chirac.

      La célébrité ? Je reviens du même coin où est Sarko en ce moment, superbe ballade, aucun journaliste ne nous a dérangé.


  • ripouette ripouette 8 août 2007 14:52

    Oui le pouvoir est orgasmique, gérer, décider écraser de tout son poids, imposer son arbitraire, quel pied !

    Il n’y a pas de pouvoir, il n’y a que des manifestations de pouvoir ! Mais tu as oublié qu’il n’y a pas que la rhétorique, il y a aussi les coups tordus, les collaborateurs qui traînent des casseroles et sur lesquels on peut faire pression ; le clientelisme avec tout et tout le monde, offrir une emploi à quelqu’un par exemple, c’est le rendre redevable.

    Et la jouissance suprême, c’est de manipuler tout son petit monde en le regrdant vous faire des courbettes ! Là c’est bon !


  • mandrier 8 août 2007 14:58

    La jouissance suprême, c’est lorsqu’on est un « assujetti » d’appliquer « la règle des 3F » aux élus qui jouent ces jeux là ... 3F :
    - le Fric,
    - la Fesse,
    - la Frousse...

    Et c’est pas mal non plus !


    • mandrier 8 août 2007 15:01

      Et dans le Morbihan , il y a eu il y a longtemps, un député, de Job Pevidic, (celui qui avait mis le pied à l’étrier à Christian Bonnet), qui disait : "tu sais V... , tu veux être le maire ?, alors, si tu veux être le maître, prends les plus cons !...). C’est ce qu’il a fait, et il a fait une très brillante carrière !


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 8 août 2007 15:08

    « Faire de la politique, c’est faire faire » !

    C’est exact au point d’admettre cela comme une définition du mot « politique » ! Mais c’est faire faire aux autres ce que l’on n’est pas capable de faire et surtout ce que l’ON NE VEUT PAS FAIRE ! On peut donc oublier l’histoire du fantasme et ne retenir que l’imaginaire car bien entendu c’est le passage obligé pour toute esquisse d’un concept ou même d’une simple idée !

    A l’échelle des sociétés et donc des Etats prétendre faire de la politique, c’est avoir l’ambition de faire travailler les autres, pourquoi ne pas dire cela en toute simplicité il n’ y a aucun mal tant que l’environnement est sain et que toutes les lois et règlements sont respectés ! Même les insectes ont leurs chefs et leurs ouvriers !

    Bien sur ne peut arriver que le plus habile (en théorie du moins) delà on comprend l’importance de la maîtrise du discours, toutes les gymnastiques du langage et toutes les malices qu’il faut développer mais cela reste dans le domaine des règles du jeu ! Je dis donc que la politique est une affaire de combat et essentiellement une affaire masculine... Doucement je n’ai pas fini, pour expliquer aux gens de la parité que depuis que le monde est monde : « Derrière chaque grand homme, il y’a une femme », c’est la sagesse perse qui le proclame ! De là je suppose que vous comprenez qui fait de la politique et qui possède réellement le pouvoir politique ?

    Pas seulement les adultes, même les gamins comprennent cela !

    MOHAMMED.


  • malqp 8 août 2007 15:36

    le sexe comme grille d’analyse de la société et de la politique je trouve cela un peu léger....


  • cza93 cza93 8 août 2007 15:58

    Super article Céline !

    Vision très réaliste !

    Le passage sur l’urbanisme m’a beaucoup amusée, d’autant que je vais préparer à la rentrée une licence pro d’urbanisme et politique de la ville ... justement pour maitriser un minimum le sujet, même à gros traits, car je suis sensée être présente sur une liste aux prochaines élections municipales, que cela me semble essentiel pour poursuivre un parcours politique, que ça m’intéresse ... Et en discutant de cela avec ma tête de liste, il me dit froidement « tu sais, tu n’as pas besoin de connaissances en urbanisme, presque personne n’en a ni dans l’équipe municipale ni au conseil général ». No comment !!!

    Sur le sujet de la parité il y aurait aussi beaucoup à dire ; en gros, si tu es blonde à forte poitrine, que tu sais sourire et SURTOUT QUE TU TE TAIS, alors tu as les qualités requises pour siéger au milieu de ces messieurs ... Par contre si tu oses réfléchir, ne pas être d’accord, critiquer, proposer, alors là ... dommage ! Ma tête est mise à prix, je ne compte plus les coups bas et les trahisons, parfois j’ai envie de baisser les bras et de faire autre chose car rien ne nous est épargné : les réflexions acerbes type « tu t’es faite monter par qui pour monter si vite les échelons » (véridique ! et dans mon propre parti !), les « j’en veux pas dans mon équipe de celle-là », les fonctions purement honorifiques qu’on te propose comme une super promotion mais qui sont des voies sans issue d’où on te sort une fois par an pour serrer des paluches, les terrains glissants où l’on t’envoie en mission parce que personne ne veur y aller et dont on espère que tu ne reviendras pas ...

    Oui, je crois que les survivantes à ce parcours semé d’embuches, celles dont les convictions et la volonté ont su résister à toutes ces pressions, feront des décideurs politiques de qualité, pas uniquement focalisées sur l’aspect pécunier et honorifique de la fonction ... mais malheureusement ce sont encore les hommes qui dressent les listes de candidatures aux élections !!!! smiley


    • bozz bozz 8 août 2007 16:15

      quoi ? qu’ouie-je ? mon patineur alcoolo préféré ne connait rien en urbanisme ? Je comprends mieux sa politique de destruction systématique de l’habitat dans sa ville.

      PS la grande différence entre les hommes et les femmes en politique c’est qu’il y a trop d’hommes et que donc ils sont éliminés beaucoup plus rapidement que vous les femmes...


    • cza93 cza93 8 août 2007 17:30

      ... 1/ il est pas alcolo, 2/ je ne me présente pas sur cette ville !!!


    • cza93 cza93 8 août 2007 17:32

      @ bozz :

      (suite) oui les hommes sont éliminés plus vite mais comme ils sont tête de liste, nous le sommes aussi ... donc on n’avance pas !!!


    • bozz bozz 8 août 2007 17:45

      désolé ma petite mais j’ai participé activement au tissu associatif de cette ville pendant plusieurs décennies et je peux vous affirmer qu’il ne suçait pas que de la glace. Je peux même vous dire que nous nous sommes mis minables tous les deux plus d’une fois ! Ce n’est pas de la basse politique que de le dire mais une simple constatation.

      En politique il y a beaucoup plus d’hommes à tous les niveaux (du militant à l’élu) donc mathématiquement (depuis les lois sexistes de parité) la sélection est encore plus rude pour les hommes, si vous n’avez pas fait science po / ena ou que papa/maman n’était pas déjà politicien, il y a peu de chance pour arriver en tête de liste, quelque soient vos compétences. La concurrence étant moins rude pour les femmes, la sélection ne se fait pas sur ce type de critère (même si on y arrive de plus en plus), je parle évidemment pour les principaux partis politiques pas pour les groupuscules de gauche ou de droite.

      Pour en revenir sur l’urbanisme, le bon César C. est mort dans cette charmante ville justement pour ces mêmes raisons urbanistiques, d’ailleurs il a été abattu en sortant du Lonchamp (célèbre troqué du coin) ; comme quoi les histoires sont confondantes....


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 8 août 2007 23:45

      @cza93

      Je connais bien ce dont tu parles. A mes yeux, il y a une contradiction absolue entre le goût du pouvoir et le goût des honneurs.


    • T.REX T.REX 9 août 2007 09:09

      Moralité « La discrimination positive ne vaut pas davantage que la discrimination négative, c’est toujours de la discrimination »


    • cza93 cza93 9 août 2007 17:12

      bonjour Bozz !

      Qu’AC se prenne des bitures de temps en temps, ça concerne sa vie privée et ne remet pas en cause ses compétences de maire. La ville est bien gérée, se développe harmonieusement (pour l’urbanisme : tissu urbain maitrisé et protégé à caractère pavillonnaire ou de petites résidences, bon équilibre avec des espaces verts de qualité, développement de voies de circulation douces ...)... bref ça n’apporte rien au débat public que de baver sur sa vie privée, ce que je n’entends que trop souvent dans cette ville, hélas ! cela dit, vu que l’opposition ne peut pas l’attaquer sur ses compétences, et son bilan, faut bien trouver un os à ronger comme on dit !!!! ...


    • cza93 cza93 9 août 2007 17:16

      oui, mais le gout pour le pognon réconcilie tout le monde !!! smiley) pour des gens qui vivent de la politiques depuis longtemps, il est plus facile de continuer à se cramponner coute que coute, plutot que de risquer de se prendre un rateau en postulant dans le privé ... mais ça n’empeche pas qu’ils prononcent de beaux discours sur l’emploi, le chomage, la parité, la place qu’il convient de laisser aux jeunes générations, et patati et patata !!!


    • bozz bozz 9 août 2007 17:57

      ma chère enfant, puisque pour être aussi angélique vous devez être une enfant, ce que la patinette fait chez lui ne nous regarde pas cependant quand il se bourre la gueule alors qu’il est en représentation en tant que maire (ou député ou ancien ministre) cela regarde directement ses électeurs. Personnellement ça ne me dérange pas, son prédécesseur aussi aimait taquiner la boutanche (brave Alfred-Marcel, toujours un mot pour rire). Pour ce qui est de la structure de l’habitat et bien vous ne devez pas être présente sur la communue depuis longtemps, consultez les cadastres et les cartes postales, vous verrez dans quel état il est...

      ceci c’est passé en trois grandes phases, la première initiée par César (le forain gouailleur) qui a consisté à détruire l’habitat populaire de la place de l’église par exemple en expropriant et construisant de grands ensembles (ce qui lui a coûté la vie au passage), la deuxième est plus récente, les maisons bourgeoises ont vu leur terrain se morceler pour constuire d’autres pavillons, c’est un processus normal dû à la pression sur le logement, personne ne pouvait faire grand chose, la dernière par contre est récente et concerne la structure pavillonnaire même : dès qu’un pavillon a un peu de terrain, des immeubles se construisent, les maisons bourgeoises ayant résistée à la première vague ont littéralement disparue sous la pression des groupes immobiliers, avec l’assentiement de la mairie !! alors un paysage harmonieux, tout dépends de la référence, si ce sont les bosquets oui d’accord mais sinon par rapport à ce qu’était cette ville il y a seulement quelques années, c’est autre chose...

      Sur sa politique, nous pourrions discourrir longuement de la bêtise de construire un centre nautique alors qu’il y avait une très belle piscine qui suffisait amplement ou en étant plus polémique nous pourrions aussi parler du fameux incendie dans une maison de retraite gérée par la municipalité qui a coûté la vie à 11 personnes ou encore de la délisquescence du local des anciens combattants, de l’insalubrité de certains locaux municipaux etc... mais cela ne concerne aucunement les lecteurs d’AVox seulement je vous prierais chère camarade d’éviter tout angélisme.

      cordialement


  • T.REX T.REX 8 août 2007 16:19

    Franchement là, je débande !

    Je m’attendais à un truc plus coquin, c’est à vous dégoûter de la politique un article pareil.

    Enfin, j’espère que certains et certaines en font avec passion plutôt qu’avec technique, c’est souvent meilleur, comme pour l’amour ou la baise !


  • Vertala Vertala 8 août 2007 16:31

    j’ai apprécié... la politique est aussi un marché... où se confrontent l’offre et la demande... Mais ce marché est très imparfait


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 8 août 2007 23:06

      La politique peut-elle s’analyser comme un échange ? Sujet passionnant sur lequel j’ai passé pas mal de temps à la fin de mes études.

      La question n’a guère été envisagée plus loin que sous l’angle du clientélisme, et si l’on veut avec la théorie des jeux. Alors que l’échange est une évidence du marché et du discours économique.

      On nous a tous appris qu’une addition de torchons et de serviettes, ça ne colle pas. Pourtant l’économie, cela consiste à vendre des torchons contre des serviettes, voire contre des carottes ou des ordinateurs. L’échange économique, cela marche grâce à un médiateur qui permet des arbitrages en permanence : l’argent. Dans le domaine politique, on peut faire des votes, mais c’est beaucoup moins fluide.

      Et il y a le problème de l’asymétrie de l’échange. La question se pose à la fois en termes de nature des objets et en termes de valeur. La politique fonctionne à la base sur le deal suivant : tu me protèges, je t’obéis ; tu ne me protèges plus vraiment, je n’ai plus vraiment de raison de t’obéir.

      Comme je pense que la politique ne se définit pas par un contenu (Voir mon article intitulé « la politique expliquée aux enfants »), je pense que notre expérience sociale de l’économie influe sur les modèles politiques. Je fais court... mais il y a vraiment de la matière derrière ces 2 lignes de Vertala.


  • Luciole Luciole 8 août 2007 16:36

    Cet article a le mérite de poser la question des motivations personnelles et subjectives face à l’avalanche habituelle des pseudo motivations générales et théoriques. Un peu de positif dans un océan de normatif.

    Le rapprochement avec la perversité comme fondement de la manipulation est intéressant.

    Néanmoins, il me paraît manquer une dimension « religieuse » à la question politique. J’entend religieux au sens universel, à savoir les représentations magiques de l’être humain qui lui permette de cesser de s’entretuer au nom de mythes collectifs.

    Gouverner, c’est incarner l’unité mythologique d’un groupe. Cela donne un pouvoir souvent grisant, voire psychogène, mais cela peut aussi conduire à se voir lyncher sans merci par la foule si l’on échoue.

    Le problème n°1 des politiques est donc de trouver à la foule des os à ronger, d’autres « coupables » à lyncher, pour éviter de faire soi-même les frais de la vindicte populaire.

    Même du haut de son pouvoir absolu, le « Big Brother » de Georges Orwell ne cesse d’orienter l’agressivité des citoyens vers des ennemis extérieurs.

    C’est intéressant de parler de sexe, mais parler de politique sans développer la question de la régulation de laviolence intrinsèque aux rapports humains me semble trop juste.


  • Edgar Edgar 8 août 2007 17:46

    Peu de choses ont changé depuis Machiavel : l’essentiel est de parvenir au pouvoir et d’y rester, peu importe les moyens.


  • Céline Ertalif Céline Ertalif 8 août 2007 18:22

    Bonjour,

    Je viens d’abord vous remercier de l’intérêt porté à cet article qui est en fait le 3ème d’une série de 3 , j’ai appelé le premier la politique expliquée aux enfants, le 2ème la politique expliquée aux adolescents. Voir la rubrique « ses derniers articles ».

    Au départ, il n’y avait qu’un article de 11 000 signes refusé parce que trop long. Et je loue les modérateurs de m’avoir obligée à refaire l’exercice. Je signale tout de même qu’il y a, aujourd’hui même, l’article d’un Enfoiré qui pèse 13 994 signes au compteur. L’art de la politique d’abord est un art du discours, comme l’indique mon article, dont l’ambiguïté est une des figures de style, je ne peux pas toutes les décrire mais je vais juste préciser que cette observation relève du 1er degré ainsi que 2ème et du 3ème. La contradiction a de réelles vertus.

    Je suis intéressée de voir la multiplicité des angles dans les réactions que je viens de lire. A mes yeux, l’efficacité de la propagande des dominants reste un mystère : la politique attire la passion, mais cela n’interdit pas la connaissance de l’anatomie, de la mécanique ou de la technique de l’exercice politique. L’inhibition est une sorte d’auto-interdiction fascinante, et l’incompréhension des principes élémentaires de la domination ou des mécanismes de l’obéissance est une sorte d’apothéose de cette inhibition. Pourquoi est-on si fasciné par la politique ? On est incapable de la comprendre non pas en raison de sa complexité mais parce que le message est brouillé.

    L’observation de T Rex, qui peut paraître banale ou simpliste, voire triviale, est la plus centrale de mes préoccupations. Je suis désolée de l’avoir fait débandé le pauvre garçon ! La politique passe par les chemins de la sociabilité et de ses jeux. Il n’y a pas de démocratie tenable sans rapport de plaisir à la politique. Comme aurait dit le docteur Freud, il faut sublimer un peu, bien sûr. Je salue la réponse de notre petite camarade du 93, en politique : passion et technique, il faut les 2 !


    • jako 8 août 2007 18:36

      bonsoir en repondant globalement comme corine Lepage vous adoptez sa posture c’est decevant surtout que votre tryptique était super formidable. smiley


    • La mouche du coche La mouche du coche 8 août 2007 19:28

      Jako est triste. smiley

      Je l’aime bien moi Céline smiley


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 8 août 2007 22:19

      @Jacko

      Non, je ne me prends pas pour une ministre en retraite. J’ai eu une petite heure en fin d’après-midi et je suis à nouveau disponible maintenant. Je comprends l’observation, ce n’est pas parce qu’elle est injuste qu’elle est injustifiée.


    • T.REX T.REX 9 août 2007 09:37

      Je suis flatté de tant d’attention, mais une question me chiffonne : où voulez-vous en venir exactement avec cet article ? Quel est votre but, votre combat, votre désir, votre utopie, votre projet d’avenir ?

      Je n’arrive pas à comprendre l’intérêt d’écrire ce type d’article, le sens profond caché à l’intérieur. Est-ce un exercice purement intellectuel et vaniteux ou dénoncez-vous quelque chose, à part la misogynie généralisée, l’hypocrisie et le caractère creux de nos politiciens ? Vous avez d’ailleurs l’air d’apprécier leurs jeux de pouvoir. Cela semble vous exciter ? Aimeriez-vous devenir une « politichienne » ?

      J’ai dû mal lire entre les lignes. La seule chose que je suis sûr d’avoir saisi c’est que les Femmes sont bien meilleures et vont tout arranger. Je l’espère bien. Cordialement


    • gloagf 22 août 2007 18:21

      C’est vrai que la gent masculine prends tres cher dans ton article Celine, meme si celui-ci reste interessant


  • L'enfoiré L’enfoiré 8 août 2007 19:00

    Chère Céline,

    « Le 3ème d’une série de 3. Au départ, il n’y avait qu’un article de 11 000 signes refusé parce que trop long.... Je signale tout de même qu’il y a, aujourd’hui même, l’article d’un Enfoiré qui pèse 13 994 signes au compteur. »

    >>> Tu mes provoques, dis ? smiley Cette règle de « longueur » qui se trouve dans la politique éditorial, j’ai été le premier à dire que c’était la plus grosse connerie. (Ici même et ailleurs dans des forums) Mes articles ne feront JAMAIS (écrit en gras) dans le domaine « Reader Digest ». Il faudra s’y faire sinon je change de crèmerie. Ce ne sont pas des « bloginets », ce sont parfois des articles qui cumulent des idées de plusieurs mois de gestation. J’ai eu des triptyques et il y en aura d’autres. Ils ne passent d’ailleurs pas toujours sur AV. Tu peux aller y aller voir. Un index t’y attend.

    Je m’en vais lire ton triptyque qu’il nécessite de replonger dans le passé, alors que s’ils étaient ensembles... smiley smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 8 août 2007 19:06

      Je reviens aussi tôt. Tu sais que je modère aussi. J’ai donné mes manières de travail et mes raisons de refus d’un article. La longueur (à moins de verser dans le roman feuilleton) n’aura jamais mon feu rouge (d’autres carrefours, peut-être) Un article trop court avec trop peu d’idées. Par contre, je saigne... J’ai fait une exception boutade dans mon mail de modérateur à AV :

      Titre : « L’avenir de la planète si on continue »

      Texte : « Plouf »

      Aurait eu mon feu vert. Un enfoiré, cela ne se refait pas. smiley


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 8 août 2007 22:29

      @ l’Enfoiré en particulier et aux autres en général

      La longueur est un critère discutable. N’empêche qu’aujourd’hui, je n’ai pas pu assumer la politesse de lire ton article avant de t’informer sur ton fil de la provocation que je balançais ici...

      Je pense qu’il ne faut pas avoir de préjugés. La longueur dépend aussi de la densité. J’ai démarré avec l’idée un peu dingue de vouloir expliquer clairement ce qu’est la politique en un article. Densité + longueur : c’était peut être trop... Il faut respecter le genre du site qui nous accueille, les modérateurs son là pour veiller, et penser toujours au lecteur qui a aussi une disponibilité limitée (puisqu’aujourd’hui j’en sais quelque chose).


  • L'enfoiré L’enfoiré 8 août 2007 20:13

    @Céline,

    « La limite entre la politique et spectacle politicien est aussi fragile que la distinction entre l’érotisme et la pornographie »

    >>> J’ai bien aimé cette phrase. Si elle est de toi, des copyrights seraient nécessaires. smiley

    « La plupart des élus viennent en politique après un parcours militant associatif ou partisan, à l’âge mûr, en substitut d’une vie de couple ennuyeuse. »

    >>> Très vrai aussi. On appelle ce statut : « devenir sénateur ». Des sénatrices, il n’y en a pas beaucoup sur les rangs. Je n’en ferai jamais partie. Je veux être un « électron libre ». La politique, j’en fais en observateur. Engagé, mais jamais de l’intérieur. Autre manière de voir les choses. smiley

    « Au départ, les hommes encartés depuis vingt ans n’en connaissent pas plus long qu’une jeune blonde »

    >>> Evidemment, chacun son truc. L’égalité de pensée entre un homme et une femme n’existera jamais. Je le confirme ici après quelques heures de vol. Entre nous : veux-tu vraiment comme nous ? >>> Cela se confirme.

    « Le « moi » n’existe pas »

    >>> Là, je m’inscris en faux. Penser à soi devant son miroir, en premier, au contraire, fait souvent progresser d’autres idées. Non, il faut faire cet exercice. C’est riche d’enseignement.

    « Déstabiliser l’adversaire »

    >>> Oui, un peu. Il faut défendre ses idées (qui le ferait mieux que nous même) et si, après une preuve par a+b, il s’avère d’être dans l’erreur, avoir l’humilité de dire « oui, tu as raison ». J’espère que je me suis fait bien comprendre. Je m’en vais lire les articles précédents.  smiley


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 8 août 2007 22:46

      Si je veux vraiment être comme les hommes ? Je suis déçue, je pensais que c’était nous qui faisions rêver smiley smiley

      Pour la disparition du moi, tu dis vrai. La simulation, ami du bobard : voilà un succinct salut pour nos aficionados de Perec !


    • Antoine Diederick 8 août 2007 23:16

      Céline oui oui...vous nous faites rêver nous les être infirmes que nous sommes , nous les hommes smiley smiley smiley

      Bon, en attendant continuez comme cela et haro sur les euhhhh


  • Antoine Diederick 8 août 2007 21:33

    Ah ! Céline, je sens qu’il faut vous encourager.

    Posséder et maîtriser le discours pour faire de la politique.

    Mme si votre article est un peu confus sans doute pour avoir du être résumé par rapport à la première mouture , le discours vous le possédez bien.

    J’imagine bien comme ds votre tâche vous devez sentir le poids du politique alors qu’à chaque moment vous ressentez le raisonnable de vos convictions....

    Lancez vous, Céline, faites de la politique... smiley smiley


    • Antoine Diederick 8 août 2007 21:39

      pour en revenir à la parité...en Belgique cette obligation nous fait voir et arriver des personnes qui n’ont absolument aucunes vocation à être sur des listes électorales juste pour respecter des quotas.

      C’est moche et c’est une perversion....de l’égalitarisme homme femme...

      Sur ce sujet la Démocratie peut mieux faire.


    • L'enfoiré L’enfoiré 8 août 2007 21:50

      @Salut Antoine,

      Tu as raison, Céline est parfaitement dans la note pour faire de la politique. Je l’encourage tout autant que toi.

      Pourquoi, je ne suis pas mon conseil, alors ?

      Simple. Comme dans tous partis, il y aura toujours un moment où on ne se sent plus en « sync » avec l’esprit du parti. Cela totalement ou partiellement. Je suis un touche à tout style Dutronc.

      « pour respecter des quotas homme-femme en politique »

      >>> Rien de plus stupide. La compétence et la motivation donnent la vraie réponse. Il n’y pas de sexe la dedans. Je suis trop respecteux des responsables politiques pour les « quoter ».

      @céline,

      N’hésite pas à intervenir si tu trouves que je déconnes.

       smiley


    • Antoine Diederick 8 août 2007 22:05

      Bonsoir Enfoiré...Je pense pas que tu déconnes smiley)

      Je ne suis plus journaliste, mais je me souviens lorsque j’ai commis des articles ds la presse écrite comme étudiant et plus après, je recevais avant le calibrage pour l’imprimerie du style x signes pour tout dire...aaarghhhh l’horreur, la contrainte diabolique.


    • Antoine Diederick 8 août 2007 23:20

      l’Oncle Paul de Spirou chez les Gaulois smiley ?

      Enfoiré tu dois de resaisir, mon vieux, tu es un peu trop consensuel ; il est temps de jetter ta gourme smiley

      Allei, pei, entre compatriotes faut s’entraider pour évoluer.

      Un intervenant t’as reproché d’être trop belgicain, mouais... mais surtout tu es un vrai gentil...


    • Antoine Diederick 8 août 2007 23:24

      tiens à propos, dis-moi un peu une fois, comment va Agoravox des fois. Cela fait un moment que je ne suis pas venu ici , parles moi un coup de cette belle initiative....qui doit continuer alors que j’ai l’impression que ce mois d’aout est comme ds un ralentissement ?


    • Sandro Ferretti SANDRO 9 août 2007 10:37

      Mouais. Il ferait mieux de relire Céline (le vrai, le seul), celui qui nous a pondu cette Bible paienne qui s’apelle « le Voyage au bout de la nuit ».

      La politique ? Allons, c’est d’un « d’un chateau l’autre », « cradoque band », « casse pipe » et « féerie pour une autre fois ».. (NDLR : tous titre de Céline, pour ceux qui sont pas zallé aux écoles...)

      Demandez à Argo (malheureusement en vacances ou parti à la recherche du temps perdu ), il s’y connait le bougre. Méme qu’il plagie, mais bon on lui pardonne. A l’Enfoiré aussi, d’ailleurs.


    • L'enfoiré L’enfoiré 9 août 2007 11:48

      « l’Oncle Paul de Spirou chez les Gaulois »

      >>> J’ai un peu perdu ce genre de lecture, mais je vais me soigner.

      « Enfoiré tu dois de resaisir, mon vieux, tu es un peu trop consensuel ; il est temps de jetter ta gourme »

      >>> Con_sens_suce_elle ? Qu’est ce que tu veux dire par là ?

      « trop belgicain, mouais... mais surtout tu es un vrai gentil... »

      >>> Merci, une fois. smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 9 août 2007 11:52

      Antoine,

      AVélo, APédalo... Agoravox est en sommeil vacancier. Mais à la rentrée, tout rentre dans l’ordre. (mais pas dans les ordres). Je suppose du moins.


    • Antoine Diederick 11 août 2007 22:17

      Salut Enfoiré, tu n’es pas un rancunier....c’est bien ...

      a+


  • mandrier 8 août 2007 21:52

    Vous êtes fonctionnaire territorial ? Quand j’en vois un (aujourd’hui encore, j’en observais un en train de « fonctionner »), je me demande bien pour qui il « roule »....

    Si un jour je suis élu , je pense que je regarderai cela de très près...

    En effet dans le domaine de l’urbanisme en général, des PLU, et de certains permis de construire je me pose beaucoup de questions... Cette décentralisation a confié des responsabilités à des personnes en fait indignes de les remplir... Et cela c’est grave ! Et si en plus, l’élu est incompétent parce qu’élu après une opération de marketing politique , le haut fonctionnaire redevenu civil, et qui « observe » pour s’occuper, ne peut être qu’inquiet devant la déliquescence des moeurs politiques... "Rome n’est plus dans Rome...)


    • Antoine Diederick 8 août 2007 22:09

      je sens la charge alors qu’il faudrait la compréhension.

      Je suis persuadé, hors le débat des soi-disant compétences, que le métier de Céline l’oppose ds sa raison au politique.

      Et c’est de cela qu’il me semblerait intéressant de parler...

      C’est à Céline de nous éclairer...qu’en pensez-vous ?


    • bernard29 candidat 007 8 août 2007 23:59

      D’accord avec Antoine.

      Mais.. Céline a trés bien expliqué ce qu’un fonctionnaire territorial pense des élus ou de la politique. Ce serait bien mieux s’il n’y avait que des experts publics a qui il n’y aurait personne pour dire quoi faire. Il faut supprimer le « faire faire » pour n’avoir plus que le faire.

      Parce qu’en fait, elle dit qu’elle analyse la politique, car elle ne veut pas faire de « la politique » !!. Est-ce l’effet d’une frustration ? Peut être pas ! les hauts fonctionnaires sont normalement au service de l’intérêt général, comme normalement les élus. Il y a donc conflit. Les élus disent que c’est la faute des fonctionnaires, et les fonctionnaires rendent la pareille aux élus ; c’est dans l’ordre des choses d’une espèce de renvoi de « balles » sans doute en raison d’une société d’irresponsabilité politique généralisée. Tout ceci afin d’animer le jeu politicien que l’on se délectera d’« analyser » mutuellement. Le rigolo de l’affaire c’est que plus de 50 % de nos élus en France sont des fonctionnaires.

      Mais il y a une erreur au sujet des politiques. Dans le petit jeu public des « passions politiques » que Céline décrit, elle a oublié que ce jeu individuel se joue d’abord et essentiellement dans les salles anciennement « enfumées » des partis politiques. C’est là que se forgent d’abord les ambitions et les parcours individuels des « Hommes » politiques, mais c’est là aussi qu’il y a le plus de frustrations.

      La bataille du pouvoir se joue là d’abord, ensuite ce n’est plus que matière médiatique et de communication. Il faut d’abord gagner la cellule, la section, puis enfin le parti pour pouvoir enfin se délecter publiquement des postures et des fonctions individuelles. Connaissez vous un seul maire d’une ville de plus de 3500 h vraiment hors parti. ? Si jamais il existe, c’est parce qu’il ou « elle » a été choisi par défaut, par un parti et que son adhésion est imminente pour services rendus.


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 9 août 2007 00:09

      Je ne sais si j’ai bien compris l’interpellation du clan belge.

      D’abord, mon opinion est qu’il ne faut pas dévaloriser la politique sous le prétexte de la médiocrité du spectacle politicien. Ensuite, c’est vrai que la maitrise du discours est nécessaire à la politique, néanmoins faire faire ne tient pas qu’à la rhétorique : il y a aussi des choix, des engagements, des décisions qui ont une portée tant que l’obéissance fonctionne.

      Il y a bien longtemps maintenant, j’ai été recalée à une embauche parce que le jury composé d’élus a cru que j’avais envie de faire de la politique au sens de me faire élire. La tentation ne m’a jamais vraiment saisie. Je me sens toujours à distance de cela, je n’ai pas envie des obligations de relations publiques. J’ai écrit bien des éditos, bien des interviews dans la presse locale, ça me va. En réalité, j’en fais sans aucune élection : je ne suis pas contre la légitimité démocratique mais je ne crois pas que ce soit toute la politique.

      Quant à la question de la parité, c’est peut être Forest Ent qui dit plus haut le plus intéressant, je schématise : si on n’est pas chef dans sa tête à 18 ans, après c’est trop tard... Il y a un style différent suivant le sexe, mais je pense que Forest a raison de dire le danger à trop intégrer l’obéissance. Les hommes s’en prémunissent peut être un peu mieux. Paradoxalement, dans cette perception étrange sans doute qui est mienne, le taux plus élevé de réussite scolaire des filles m’inquiète toujours un peu.


    • Antoine Diederick 9 août 2007 00:13

      bonsoir Céline, faut pas trop s’inquiéter du « clan belge »...


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 9 août 2007 00:22

      @ Candidat 007

      Je ne suis pas d’accord avec toi sur la place donnée aux partis politiques. Rage dit beaucoup plus juste à mon avis :

      Objectivement, outre l’omniprésence du politique pour tout et surtout n’importe quoi en France, ce qui est le plus regrettable c’est la façon dont est constitué ce petit monde : une bonne dose d’auto-congratulation, beaucoup de promesses, un peu d’humour, pas mal de vacheries et si possible un cursus « qui va bien » comme des études de droit ou de finance. Les partis politiques sont dirigés de Paris et sont les succursales des grandes écoles, des grandes administrations et des conseils d’administration des grandes entreprises.

      Sur les relations entre élus et territoriaux, je m’excuse de m’auto-citer mais j’ai déjà pas mal développé ce thème sur http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=27010


    • bernard29 candidat 007 9 août 2007 12:37

      Oui, votre article sur les élus et territoriaux était trés intéressant.

      Sans remettre en cause tes techniques pour asseoir un leardership, si on parle politique , on ne peut faire abstraction des partis. Un « dominant » sans parti ne pourra pas devenir décideur politique.

      Quelques exemples aux présidentielles ;

      Bayrou a cassé son parti, il a disparu !!. ou plutôt il essaye d’en constituer un nouveau à sa botte (d’où de la nécessité d’un parti !!). Bové, sans parti, s’est heurté aux jeux des groupuscules-partisans d’extrême gauche, et s’est planté. Ségo sentant bien qu’elle n’apparaissait pas comme « leader évidente » au sein du PS a cru pouvoir se saisir du parti en le contournant par la nébuleuse de sympathisants. Mais elle n’a pas su gérer les frustrations et il y a déperdition de forces et évaporation des soutiens.

      Sarko a d’abord solidement assis sa place de leader incontournable à l’UMP, avant de libérer totalement son arrogance politicienne tout azimuts.

      je ne sais pas si je suis à côte de la plaque vis a vis de l’article, mais je crois que l’enceinte du parti est le premier lieu d’expression de la dominance lorsque l’on veut faire de la politique.


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 9 août 2007 23:51

      Tu n’as pas tort de souligner l’importance du parti dans une stratégie d’accession au pouvoir pour une élection nationale.

      Mais encore une fois, le pouvoir politique national est en baisse. Ce qui est dramatique, c’est que les partis politiques français sont immanquablement très parisiens et polluent tous les autres échelons du débat public. Ils collent aussi aux médias, parisiens en diable.

      Certains ont demandé quel était le sens de cet article. Pour répondre globalement pour cet article et quelques autres, il faut s’approprier une réflexion politique et la répandre parce que la politique est en train de fuir les institutions publiques nationales. Sans être dupe de la mythologie démocratique, il faut favoriser la dispersion et la multiplication locale de l’action politique. De ce point de vue, les partis politiques sont plus une tare qu’une aide, ils participent mécaniquement au centralisme.


  • brieli67 9 août 2007 09:29

    Oui bon ! Votre tryptique (sic) a probablement gagné en clarté par le subterfuge malin/macho des modos dont l’Enfoiré. Vous en sortez grandie de l’épreuve.

    Vos 11ooo signes sont persillés de quotidiens et fleurent bon l’atmosphère « ronds de cuir ». L’ Administration restera toujours l’ admnistration ; feux et passions ne nous la rendrons pas plus humaine. D’ailleurs vous nous occultez ce côté chien de garde de l’Etat pendant la vacuité du Pouvoir lors du renouvellement du personnel politique. On ne doute en aucun moment de votre probité,de votre savoir-faire... Votre pamphlet - Madame,si vous m’autorisez ce terme un peu vieillot et de surcroît trop sévère - s’adresse t-il au commun des concitoyens à tous les administrés ? Je hume une exhortation aux « préfectoraux » aux « territoriaux » aux « communaux » de sortir enfin du bois et de prendre en mains les choses de la République. Pourquoi pas.... tout peut s’envisager et être tenté. Même si ce passage à l’acte se fonde sur les couples infernaux patient/médecin ; maraudeur/garde-champêtre ; poseur de collets/garde-chasse Osez et innovez !

    La politique fait appel aux plus barbares et aux plus vils de nos instincts en nous l’instinct de chasse. Or à l’instar des loups ; l’homme se met en ordre de bataille sous forme de horde. Les Partis sont décriés pour de nombreuses raisons valables ; mais on n’a pas trouvé mieux. Toute action/entreprise perso aussi vaillante et noble soit-elle sombrera dans du poujadisme rampant ; du clanisme.... Le « sexisme » récemment autour d’une candidate montre le cuisant échec. Société pas prête, candidate immature par ailleurs.

    Bon vent ! Bon courage ! et continuez de défrayer la chronique.. smiley


  • mandrier 9 août 2007 09:54

    Le problème c’est que l’on est obligé de choisir dans une liste pour les communes de plus de 3500 habitants... On ne peut pas choisir les compétences réelles.

    Naguère on pouvait « panacher » et obtenir quelque chose de plus vivant et de plus dynamique..

    En fait on élit une liste représentative d’un mode de pensée adoubé par un échelon central. Et le pire c’est lorsque l’on voit arriver une « section de parachutistes » comme on le voit en ce moment dans certaines villes de Bretagne . Section de parachutistes habilement constituée d’ailleurs, pour abattre un maire en place, représentatif d’un mode de pensée et de culture indigène...

    Je suis en train de relire l’ensemble des délibérations des conseils municipaux de ma commune depuis 1802, et je compare avec les réalisations concrètes. Il est apparait que c’est lors de la constitution de conseils municipaux composites du à un panachage que l’efficacité communale a été la plus grande. Les plus grosses « conneries » ont été faites aux époques de liste unique représentant un parti (ouvertement ou en masqué !).


  • Dyck 9 août 2007 10:26

    L’article est interessant meme si on peine parfois a suivre le raisonnement, comme si des phrases de liaison etaient passees a la trappe du traitement de texte. Au fond, on n’apprend pas grand chose : consciemment ou inconsciemment personne ne croit plus serieusement au numero des hommes politiques (il suffit d’ailleurs de lire les commentaires). A cet egard, cet article enfonce des portes ouvertes. Ce qui aurait ete plus interessant, il me semble, c’est de reflechir sur cette apparente contradiction entre la conviction intime qu’a chacun de cette supercherie et, simultanement, la rage du plus grand nombre a faire comme si tout cela avait du sens et a jouer le jeu (participation electorale record lors de l’election presidentielle, fascination pour le moindre titulaire du moindre mandat electif). Dialectique classique de la « servitude volontaire ».


  • Internaute Internaute 9 août 2007 11:00

    Céline, directeur des services municipaux s’est démasquée. Cet article effroyable montre ce qu’il advient lorsqu’on laisse n’importe qui prendre des postes à responsabilité publique. On se croirait en plein Protocole des Sages de Sion (faux ou pas, Céline y trouvera son inspiration). Si c’est cela la politique alors je souhaite ardemment la dictature ou la monarchie.

    « Les femmes sont spontanément plus douées pour l’exercice.. » Dés qu’on lâche la bride, les démons ressortent. Aprés avoir tant lutté pour l’égalité des sexes voilà que dés qu’elle l’ont elles l’oublient et prétendent à la supériorité d’un sexe sur l’autre.

    « ...qui ont envie de faire faire aux autres. » C’est un plagiat déplacé d’une tirade du Maréchal Foch (ou Hoche ?) qui disait que l’art de commander c’était - tout faire faire mais ne rien laisser faire. Lui au moins avait fait ses preuves avant d’affirmer.

    Le problème de Céline est qu’elle confond le service public et la politique. Etant arrivée au premier par le second je doute qu’elle ait réussi à faire quoi que ce soit d’utile dans sa ville. Elle met cependant l’accent sur un problème grave qui est celui de la décentralisation. La plupart des postes à responsabilité qui réclament des hommes compétents sont maintenant à la merci de petits nobliaux locaux, de parasites en tous genres qui se prennent pour le nombril du monde mais dont le seul mérite est d’avoir su s’inscrire dans le bon parti ou la bonne assoc au bon moment. C’est détestable et c’est ce qui coule une administration publique. Il faut supprimmer les conseil généraux et les régions et donner plus de pouvoirs aux préfectures.


    • mandrier 9 août 2007 11:23

      Je suis plutôt d’accord ! Le pire ce sont les interactions entre ces « nobliaux » et les « directeurs géneraux » et autres commensaux lorsqu’il y a des Sociétés d’économie mixtes dans le circuit !

      En Morbihan, il y a une telle confusion des genres qu’on ne sait plus très bien « qui est qui » et « Qui fait quoi » !

      On nous rebat les oreilles avec la décentralisation. Il faut redonner le pouvoir aux préfectures...


  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 9 août 2007 11:36

    Excellent article qui dévoile et décoiffe le désir politique et ses dispositifs (Deleuze) à la manière de Machiavel.

    Ainsi le narcissisme anxieux et donc dominateur du désir de pouvoir, en tant correctif compensatoire et imaginaire d’une toujours menaçante dépression, réalisé ou incarné dans l’obéissance objectivée des autres , n’implique en rien sa disqualification radicale, seulement son éventuel mauvais usage vis-à-vis duquel chacun est appelé à se prémunir de toute identification ou culte de la personnalité en mesurant chaque coup ou procédé politique à des valeurs susceptibles de valoir pour l’autonomie et la reconnaissance de tous, conditions de la concorde civile (Spinoza) qu’il ne faut pas surtout confondre avec la paix des cimetières (Kant) qui suit ou accompagne nécessairement la guerre des chefs et des dieux.

    Le désir de pouvoir est en effet toujours menacé par le désir de dominer ; c’est pourquoi, soit seuls les philosophes sans passions peuvent gouverner avec et pour la justice (Platon), ce qui est humainement impossible, soit c’est à la démocratie de limiter le pouvoir par des contre-pouvoirs inconstitutionnellement suffisamment efficaces pour contraindre le désir de pouvoir de se mettre au service du désir de coopérer librement, si tant est que celui-ci soit produit par un procès de civilisation et d’éducation de longue durée.

    C’est à cette condition que la démocratie ne peut virer, ce qui est sa pente quasi-spontanée, à la démagogie ou tyrannie majoritaire médiée par celle d’un chef imaginaire auquel chacun croit pouvoir identifier par procuration son propre désir, impuissant, de domination .

    Les relations de pouvoir et les jeux du désir


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 9 août 2007 11:46

      En tant « que » correctif ; avec mes excuses


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 9 août 2007 23:34

      Sylvain,

      Tu devrais corriger la mise en ligne de tes textes avec une grande marge de chaque côté du texte. La réduction de la largeur de la ligne facilite grandement la lecture.

      C’est gentil de citer Deleuze et Machiavel. Deux auteurs que j’aime bien, avec Clausewitz que j’ai toujours pris pour un formidable philosophe. Cela dit, je suis beaucoup plus imprégnée de Norbert Elias qui a travaillé sur les liens entre la culture, les classes sociales , la transmission des moeurs et le pouvoir que par la philosophie classique que tu maitrises à l’évidence beaucoup mieux que moi.

      J’ai besoin de réfléchir un peu à cette formule : Le désir de pouvoir est en effet toujours menacé par le désir de dominer. Et ce sera déjà pas mal, merci.


    • Antoine Diederick 11 août 2007 22:02

      tout à fait d’accord avec Sylvain Reboul....c’est ce que nous pourrions nommer la « perversion du pouvoir »....

      Substituons à cette ’maladie’ le principe suivant :« Gouverner, c’est servir... »


  • frédéric lyon 9 août 2007 12:14

    Un grand merci à Mr Reboul de nous avoir expliqué, une fois de plus et sans le nommer, son aversion personnelle pour Nicolas Sarkozy.

    Le jour où Mr Reboul comprendra que son problème ne concerne que lui, il aura fait un grand pas vers la sagesse.

    En attendant nous ne pouvons rien pour lui. Ni pour la crétine qu’il avait décidé, en son particulier, de soutenir pour l’élection présidentielle et qui a été battue, que dis-je, qui a été écrasée, car l’hystérie est rédhibitoire. Un Maître doit aussi savoir se contrôler et son inconscient ne peut pas être tout ce qui le caractérise aux yeux de ses domestiques. Ce serait déroger.

    Le militantisme politique est fait pour les enfants, Mr Reboul en est l’illustration vivante.

    Quant au pouvoir politique, il a bien sûr, comme tous les pouvoirs, quelque chose à voir avec Eros, car il y est question de bonheur et de plénitude.


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 9 août 2007 17:14

      « C’est en effet vous qui nommez NS, pas moi ; c’est donc votre problème pas le mien... »

      Décidément vous ne comprenez pas grand chose à une analyse de philosophie politique que vous confondez avec une attaque personnelle qui n’existe pas dans mon intervention, sinon dans votre imagination.

      Faut-il que mon analyse soit juste de votre propre point de vue pour que vous y reconnaissiez une critique NS ! Je vous laisse l’entière responsabilité de cette (re)connaissance et je me félicite qu’elle ait, chez vous, si bien fonctionné..


  • Thomas Thomas 9 août 2007 15:45

    Votre règle n°3 n’est pas sans me rappeler ce bon M. Goebbels, le ministre de la propagande du Reich, qui disait qu’il suffit de répéter un mensonge suffisamment souvent pour qu’il devienne une vérité ! Il inspire encore nombre de nos personnages politiques (il suffit de regarder la récente campagne présidentielle, je ne citerai personne en particulier).

    Ensuite, le thème de l’urbanisme a été justement relevé, sans doute parce qu’il constitue le dernier échelon politique à taille humaine, le dernier échelon dont l’individu peut comprendre les tenants et aboutissants. Au delà, tout est affaire de partis, de lobbies, de groupes divers voire de nations. L’individu s’efface.

    Pour le reste, votre article est bien tourné mais enfonce un certains nombre de portes ouvertes.


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 9 août 2007 23:15

      Ah bon, j’enfonce des portes ouvertes ! Lesquelles ? C’est quoi cette affirmation gratuite, péremptoire ? c’est bien tournée, mais tu es banale, médiocre...

      Qu’est-ce que je fais, je siffle mon baxter ? Allons donc voir les oeuvres du monsieur. On y lit des « recettes » [sur la drague] (car, oui, il y en a). En fait, tout tient dans la phrase (d’Édith Piaf ?) : « Les femmes, c’est comme les lapins, ça s’attrape par les oreilles ».

      On est dans l’injure hypocrite ou je me trompe. smiley Misogynie à peine dégrossie. Rien à voir avec les provocations d’Internaute, ou encore avec le sordide frédéric lyon qui ouvre les cuisses de sa copine, au doigt et à loeil, muet comme une carpe. -))

      A lire les commentaires de cet article, disons que la plume de Monsieur Le Furtif caresse mieux que celle de Monsieur Thomas.


    • Thomas Thomas 10 août 2007 09:13

      Jeter un regard désabusé sur la politique, même si on le fait avec une pointe de lyrisme et un brin d’humour, tient tout de même de la philosophie de café-comptoir et du « tous pourris ». C’est ce que j’appelle une porte ouverte.

      Et vous sautez à pieds joints dans un second cliché : invoquer la misogynie dès que l’on émet une critique à l’égard d’une femme. Si vous pensez vraiment que c’est là un élément déterminant, faites l’expérience de poster quelques articles avec un profil masculin et rapportez-nous le fruit de cette expérience, ça vous donnera la base d’un article d’investigation.


    • Internaute Internaute 10 août 2007 13:29

      Votre citation de Goebbels est fausse. Cette citation, toujours fausse, n’est pas de lui mais d’Hitler dans Mein Kempf. Hitler ne dit d’ailleurs absolument pas cela, renseignez-vous.

      Autrement dit on prend la citation d’une personne, on en fabrique une autre qui ressemble à la première mais il lui manque juste la phrase d’avant pour en comprendre le sens, puis on dit que c’est une citation d’une autre personne. Le tout en fait une vérité incontestable. Je ne vous jette pas la pierre mais il faudrait quand-même être prudent quand on cite cette période. L’histoire a été tordue et re-écrite. Des mensonges gros comme le bras circulent et il est interdit de les corriger.


    • Thomas Thomas 11 août 2007 01:10

      Goebbels, Hitler, je ne suis pas tombé bien loin, le premier ayant de toute façon repris sans grand discernement les idées du second. Je suis confus d’avoir mal attribué cette citation mais de la à dire que je l’ai déformé au point de transformer son sens, vous poussez peut-être un peu loin, non ?

      En tout cas, je suis preneur de la formulation d’origine si vous voulez bien enrichir ma culture personnelle.


    • Internaute Internaute 11 août 2007 09:07

      Dans la formulation d’origine, Hitler fait référence à l’issue de la Première Gerre mondiale. En Allemagne, juste aprés la défaite allemande, une certaine presse qu’Hiter fustige (vous devinez laquelle) a mené une campagne d’intoxication pour détourner l’attention du public sur les responsables de la défaite et faire porter le chapeau au Général Ludendorff, une grande figure militaire de l’époque.

      Ainsi, Hitler critique les méthodes de cette presse en les accusant de répandre des mensonges et en disant qu’ils espèrent qu’un mensonge mille fois répété finira par devenir une vérité.

      Votre commentaire et tant d’autres montre qu’il avait raison puisqu’aujourd’hui encore on se sert du morceau tronqué de la citation pour faire croire au public que ce sont les méthodes d’intox utilisées par les nazis alors qu’il s’agssait des méthodes utilisées par la presse et dénoncée par Hitler.

      Il ne faut quand même pas être naïf. L’ascension fulgurante et démocratique (une fois le putsch raté) d’Hitler n’est pas seulement due à la folie collective de 50 millions d’allemands.


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 11 août 2007 09:49

      @ Thomas

      Répondre à quelqu’un, c’est toujours le prendre en considération, alors je vais les considérations biographiques des criminels de guerre. Mais je ne peux pas répondre à une « critique » quand il n’y en a pas. Les affirmations gratuites et déplaisantes se succèdent.

      Le premier bout de phrase dit « regard désabusé sur la politique » : vous êtes totalement à côté. Premièrement je ne jette pas un regard, je connais le sujet en profondeur, mes quelques articles précédents peuvent éventuellement vous éclairer. Ensuite, je fais quelques efforts pour dire que la politique ce n’est pas que le spectacle politicien, j’essaie aussi de dire que la politique a des formes variables, que c’est un projet de civilisation, qu’elle n’est pas forcément monopolisée par les institutions publiques nationales, qu’on peut décortiquer la rhétorique assez facilement pour y accéder, et que c’est plus facile pour les femmes dans la période actuelle. Entre autres.

      Vos affects semblent vous rendre peu disponible, Thomas. Que pensez-vous de la formule de S Reboul plus haut que je pourrais retraduire partiellement ainsi : le désir de domination brouille tout accès à la culture du pouvoir ? Me renvoyer à la banalité, à la philosophie de comptoir, au « tous pourris », hum hum... votre misogynie mettra moins en valeur ma médiocrité que la vôtre.


  • frédéric lyon 9 août 2007 16:15

    « Faire de la politique, c’est faire faire »

    Voilà une affirmation qui me parait discutable.

    Lorsque je demande (silencieusement) à ma copine d’écarter les cuisses et qu’elle s’exécute, ai-je fait de la politique ?

    Fait-elle de la politique quand elle me fait bander ?

    L’urbanisme est-il le sommet de l’art de la politique ? C’est sans doute ce que pensait Mitterrand, mais il est vrai qu’il se prenait pour quelqu’un de très intelligent, surtout quand il avait l’argent des autres à sa disposition. C’était un grand batisseur, comme Trajan, Auguste et Dioclétien. Et c’était un grand démocrate, comme ...... Enfin , passons.

    Contentons-nous de demander aux architectes de faire de l’architecture, New-York, Londres, Hong-Kong, Tokyo et Shanghaï n’ont jamais eu besoin d’urbaniste.

    Il est douteux que Pétaouchnok en ait vraiment besoin. Merci de trouver un autre moyen de justifier votre carrière politique.


  • frédéric lyon 10 août 2007 00:05

    ou encore avec le sordide frédéric lyon qui ouvre les cuisses de sa copine, au doigt et à loeil, muet comme une carpe. -))

    .................

    Un peu dérisoire. Oserais-je dire sordide ?


  • Bistouille 14 septembre 2008 18:17

    Faire de la politique c’est rester à l’écoute et au service des autres. La politique est devenue trop médiatique et ne sont élus que les beaux parleurs. Notre système privilégie les sortants qui se font réélire à vie. Le copinage devient la règle et le clientèlisme nous fait dériver de la démocratie.


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