vendredi 5 janvier 2007 - par Stéphane Lhomme

Fermeture de sept réacteurs au 1er janvier 2007 : le déclin inexorable du nucléaire est amorcé

Le 1er janvier 2007, sept réacteurs nucléaires ont cessé définitivement de fonctionner : deux à Dungeness et deux à Sizewell (Angleterre), deux à Kozlodoui (Bulgarie), et un à Bohunice (Slovaquie).

Il ne s’agit là que des prémices d’un déclin inexorable de l’industrie nucléaire mondiale, parfois présentée à tort comme faisant son « grand retour », alors qu’elle est en réalité menacée de disparition.

Ainsi, le 10 novembre 2006, Claude Mandil, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a déclaré : La tâche principale de l’industrie nucléaire dans les années à venir sera de remplacer les centrales existantes qui auront atteint leur fin de vie. Cela signifie qu’on aura besoin de nombreuses centrales sans pour autant augmenter la part du nucléaire dans la production d’électricité. Or, la seule chose qui soit certaine est la fermeture, d’ici 2025, d’environ 250 réacteurs nucléaires sur les 435 en fonctionnement actuellement sur la planète. Et la fermeture des autres arrivera dans les deux décennies suivantes. Par contre, la plupart des nouveaux réacteurs annoncés restent pour le moment très virtuels.

Illustration à travers quelques exemples

- Grande-Bretagne
22 des 23 réacteurs actuels seront fermés en 2023. Certes, M. Blair annonce des projets de nouvelles centrales, mais il est un des seuls à soutenir cette idée, face à une opinion publique qui y est très défavorable. Qui plus est, M. Blair a annoncé que les éventuelles nouvelles centrales devraient être construites par des entreprises privées... sans subvention de l’Etat. Or, le nucléaire ne s’est développé que lorsque des Etats lui ont consacré d’immenses sommes d’argent public (sans jamais demander leur avis aux citoyens, mais c’est encore un autre débat). Il est vraisemblable que, vers 2020, le nucléaire représentera moins de 1% de l’énergie consommée en Grande-Bretagne.

- Russie
Vladimir Poutine annonce de nombreux nouveaux réacteurs nucléaires, mais il est bien moins loquace concernant la fermeture prochaine des 31 réacteurs actuels : Tous nos réacteurs (opérationnels) s’éteindront dans dix ans. Pour éviter le "gel" du secteur nucléaire civil, il nous aurait fallu construire 1,5 réacteur par an depuis longtemps, a expliqué un membre d’une délégation du Kremlin en visite aux USA (cf. dépêche de l’agence RIA Novosti du 7 décembre 2006).

- Europe centrale
Les quelque vingt réacteurs nucléaires de ces pays, pour la plupart anciens et de technologie soviétique, sont promis à une fermeture prochaine. Les pays baltes et la Pologne se sont associés pour essayer de construire un réacteur nucléaire. Loin d’être un élément du supposé "grand retour" du nucléaire, ce projet vise seulement à essayer de compenser la fermeture avant 2009 du second réacteur d’Ignalina (Lituanie), le premier étant... déjà fermé.

- USA
Aucune commande de réacteur n’a eu lieu depuis l’accident nucléaire de Three Mile Island (1979). Depuis, la durée de vie des 103 réacteurs en activité est régulièrement prolongée (jusqu’à soixante ans pour certains), augmentant considérablement le risque d’accident. Le président Bush a certes signé en juin 2005 des dispositions pour attribuer de fortes sommes publiques aux compagnies privées qui construiraient des réacteurs nucléaires, mais aucun projet ne semble se concrétiser, et le processus pourrait être remis en cause du fait de l’alternance au pouvoir avec les démocrates. Et, même si certains projets se réalisaient , ils seraient très loin de compenser la véritable bérézina qui frappera l’industrie nucléaire des USA lorsque les vieux réacteurs fermeront enfin. (Il faut espérer que ce ne soit pas après une catastrophe nucléaire.)

- Asie
C’est dans cette région du monde que les projets semblent (hélas) les plus sérieux. Ainsi, la Chine est parfois annoncée comme "le nouvel eldorado" du nucléaire parce qu’elle entend construire trente, et peut-être quarante nouveaux réacteurs. Rien ne permet de penser qu’ils seront tous construits (tant les investissements financiers nécessaires sont immenses) mais, même si c’est le cas, la Chine produira alors "royalement" 4% de son électricité avec le nucléaire, soit 0,7% de sa consommation d’énergie. De même, les projets annoncés en Inde, une vingtaine de réacteurs, permettraient à peine à ce pays de couvrir environ 5% de son électricité (1% de sa consommation d’énergie).
Le parc nucléaire japonais, le troisième au monde après les USA et la France, connaît de graves problèmes de sûreté, dix-sept réacteurs ayant même été fermés d’un coup (pour plusieurs mois) en 2003 du fait de la falsification par les exploitants de rapports de sûreté alarmants. L’opinion publique a été très marquée par ce scandale, et aussi par l’accident de Tokaï-Mura en 1999, qui a causé la mort de trois travailleurs et irradié des centaines d’habitants.

- Amérique du Sud
Le Brésil, où ne fonctionnent que deux réacteurs, en annonce cinq nouveaux, mais il est d’abord confronté au problème d’Angra3, réacteur resté en pièces détachées depuis... vingt ans. Idem pour l’Argentine (où fonctionnent aussi deux réacteurs) qui a annoncé en août 2006 un plan nucléaire dont le premier objectif est de terminer la construction du réacteur Atucha 2, commencée... en 1981.

- Dictatures
Ici ou là, des dictateurs pensent se donner du prestige en annonçant la construction d’un réacteur nucléaire. C’est le cas de Kadhafi (Libye), Loukachenko (Biélorussie, pays toujours contaminé par la catastrophe de Tchernobyl) ou de l’Egypte, où le fils de Moubarak a le soutien des USA pour la construction d’un réacteur. La Corée du Nord et l’Iran ont chacun un programme nucléaire pour lequel la production d’électricité reste virtuelle, l’objectif étant l’accès à l’arme atomique. En résumé, beaucoup d’annonces pour... fort peu d’électricité.

- Allemagne / Suède
On peut lire ici où là que le plan de sortie du nucléaire en Allemagne serait remis en cause. Ce n’est pour le moment pas le cas mais, de toute façon, le pire qui soit envisagé est de ne pas fermer les réacteurs de façon anticipée. En aucun cas la construction de nouveaux réacteurs n’est envisagée : le nucléaire est de toute façon promis à la disparition en Allemagne. La situation est identique en Suède où la fermeture des dix réacteurs actuels a été décidée en 1980. Ce plan traîne certes en longueur mais, là aussi, aucun nouveau réacteur n’est prévu et le nucléaire va de toute façon disparaître. Notons aussi qu’un accident, potentiellement très grave, a été frôlé le 25 juiller dernier à la centrale de Forsmark.

- Finlande / France
Ces deux pays portent les espoirs de l’industrie nucléaire en Europe : ils souhaitent construire chacun... un réacteur, l’EPR du français Areva. Une fois de plus, rien à voir avec un "grand retour" du nucléaire. D’autant que le chantier finlandais, le seul à être lancé, est un véritable calvaire : dix-huit mois de retard officiellement, au moins trois ans en réalité. Le constructeur Areva perdrait dans l’affaire près d’un milliard d’euros. Qui plus est, l’EPR a été refusé le 16 décembre dernier par les Chinois à l’occasion ce qui était présenté comme le "contrat du siècle", la construction de quatre réacteurs. De fait, on ne saurait trop conseiller à la France de renoncer à construire l’EPR prévu à Flamanville (Manche), et d’en reverser le financement vers les économies d’énergie et les énergies renouvelables.
Conclusion :
Le rapport "Facteur 4", remis au gouvernement français en octobre dernier, explique que l’énergie nucléaire représente 2 % de l’énergie finale dans le monde et pointe l’apport finalement marginal du nucléaire dans la lutte contre l’effet de serre. On ne saurait mieux illustrer le fait que le nucléaire, même s’il impose un danger maximal, occupe en réalité une place très faible dans l’énergie mondiale. Et, nous venons de le décrire, cette faible part est en déclin inexorable.
La fermeture de sept réacteurs, le 1er janvier 2007, est donc le début d’un mouvement irréversible vers la disparition de l’énergie nucléaire. Il convient néanmoins de hâter cette disparition avant que ne survienne un nouveau Tchernobyl, et aussi parce que chaque réacteur en fonctionnement produit des déchets radioactifs qui vont durer des millions d’années, et parce que la prolifération nucléaire vers l’arme atomique est un des pires dangers qui menacent la planète.


133 réactions


    • Stéphane Lhomme Stéphane Lhomme 5 janvier 2007 21:50

      Affirmation absurde et/ou malveillante. Les antinucléaires revendiquent une baisse générale de la conso d’énergie, et donc une remise en cause des profits pétroliers gaz charbon... et nucléaires.

      D’ailleurs, les gens du nucléaire et du pétrole sont amis. Voici un extrait de mon livre :

      Pétrole et nucléaire, même combat ! Certains pays font des efforts méritoires dans le domaine des énergies renouvelables. Ce n’est hélas pas le cas des pays les plus riches, ceux qui pourraient obtenir le plus de résultats, comme les USA, le Japon, la France, la Grande-Bretagne. Il faut dire que dans ces pays, et dans le monde en général, le pouvoir est accaparé par les multinationales de l’énergie : le Président des USA est lui-même un pion avancé de l’industrie pétrolière texane. En Europe, tout le monde connaît la puissance de British Petroleum, de Total, d’EDF... Qu’il s’agisse de pétrole ou de nucléaire, ces sociétés ont en réalité les mêmes intérêts : faire en sorte que les terriens consomment toujours plus d’énergie, de litres de pétrole ou de kilowattheures d’électricité. Ces sociétés investissent certes dans les énergies renouvelables (avec modération toutefois !), mais c’est surtout pour redorer leurs images et occuper le terrain (au cas où...), certainement pas pour tailler des croupières aux énergies... qui leur rapportent tant de milliards. Nous avons déjà montré que, contrairement à ce qui nous est affirmé à tout bout de champ, le nucléaire ne permet en rien de lutter contre le réchauffement climatique, et qu’il n’est donc pas un « ennemi » des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). C’est si vrai que la loi sur l’énergie présentée par Georges W Bush et adoptée par les parlementaires des USA le 8 août 2005 projette à la fois de nouveaux réacteurs nucléaires ET de nouveaux forages pétroliers (en particulier en Alaska, au risque de condamner écologiquement cette zone restée pour le moment protégée). Autre exemple : Thierry Desmarest, PDG de Total-Fina-Elf est aussi membre du Conseil de surveillance d’Areva, la multinationale du nucléaire. Sans surprise, Anne Lauvergeon, Présidente du directoire d’Areva, est aussi membre du CA de Total ! Mais le plus édifiant est sûrement le parcours de Pierre Guillaumat, véritable « parrain » (au sens mafieux du terme) du corps des Mines. Il a tout simplement alterné (voire même mené conjointement) des activités au plus haut niveau dans le pétrole et dans le nucléaire. Ainsi, il fut directeur des carburants au ministère de Industrie et de l’Énergie (1944-1951), administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique, (CEA, 1951-1958), puis est revenu au pétrole avec en créant Elf-Aquitaine en 1959, avant de devenir PDG d’EDF en 1964-65, puis de diriger ELF de décembre 1965 à août 1977 ! Inutile d’en rajouter, les exemples sont légion : les pétroliers et les nucléocrates constituent une seule et même famille dont les vrais ennemis sont... l’efficacité énergétique, les économies d’énergie, et les énergies renouvelables. C’est bien la preuve ultime que l’avenir passe par elles.


    • Alain1 (---.---.64.171) 6 janvier 2007 01:13

      Pour la baisse de la consommation d’énergie, ceux qui sont à la tête des mouvements écologistes savent très bien que ce n’est qu’un voeu pieux et que la chose n’arrivera pas. Il n’y a que le pauvre militant de base qui croit à fond à la décroissance comme un communiste au grand soir.

      Donc, on en revient à la situation que j’avais décrite, moins de nucléaire signifie en réalité plus d’hydrocarbures consommés. Les dirigeants écologistes le savent très bien. Ils ont partie liée avec l’industrie du pétrole.

      Quand au fait que les pétroliers soient amis de l’industrie nucléaire, c’est tout à fait faux. La situation de la France est particulière parce que, déjà, tout était lié à l’état et que c’était l’état qui décidait. Par ailleurs, il y a eu des hommes cherchant à réaliser l’indépendance énergétique française dans les années 60/70. C’était un des seuls états qui ne soit pas dominé par l’influence américaine. Donc, on pouvait avoir, à cette époque en France, le développement aussi bien de l’industrie nucléaire que du pétrole et du gaz.

      Mais dans les pays anglo-saxons, par exemple, ce n’est pas le cas. Leur pouvoir sur les autres nations repose en partie sur le controle du circuit d’approvisionnement du pétrole via le controle des sociétés pétrolières les plus importantes. Donc, le développement du nucléaire mine ce pouvoir. Et comme il mine par ailleurs le pouvoir des compagnies pétrolières anglo-saxonnes (les plus importantes), les deux ont les mêmes intérêts.

      Si, demain, le nucléaire remplace le pétrole, le charbon et le gaz comme carburant des centrales électrique, la demande de ces hydrocarbures baisserait très fortement du jour au lendemain, ce qui entrainerait un manque à gagner énorme. Par ailleurs, la baisse de la consommation entrainant un effondrement des prix, les profits de l’industrie s’effondreraient également. Il est donc hors de question pour l’industrie pétrolière, gazière et charbonnière, que le nucléaire remplace les hydrocarbures pour la production d’électricité.

      Et il est hors de question pour les pays anglo-saxons que les autres états deviennent indépendants énergétiquement au niveau de la production d’électricité. Or, c’est ce qui arriverait si tous les pays passaient au nucléaire. Là, impossible de fermer le robinet du jour au lendemain. Ce qui diminue fortement les capacités de pression.


    • Stéphane Lhomme Stéphane Lhomme 6 janvier 2007 09:41

      1) Concernant la baisse de la consommation d’énergie, nous n’avons jamais dit que ça allait se produire (il faudrait qie l’être humain devienne subitement intelligent, respectueux, civilisé), nous disons que c’est la seule façon de sauver la planète.

      2) Votre raisonnement est basé sur le fait que le nucléaire pourrait devenir une énergie de masse. Or, même en France (malgré ses 58 réacteur), il ne couvre que 17% de le consommation d’énergie. Et, redisons le 2% dans le monde. Et ça va baisser...

      3) Les pétromiers sont toujours alliés des nucléocrates. Leurs intérêts sont communs : plus on est dans une société de consommation et de gaspillage, plus ils nous vendent de litres d pétrole ET de kwh d’électricité.

      La seule hantise de ces gens, c’est la baisse de la consommation d’énergie (retour au début du message...)


  • Jean (---.---.77.40) 5 janvier 2007 21:17

    L’energie nucléaire est une energie transitoire en attendant l’energie nucléaire « propre » a savoir la fusion nucléaire d’element ne produisant pas de neutron, et donc pas de radioactivité.

    Les laboratoires Sandia (Los Alamos USA) ont reussit une premiere experience de fusion propre avec un rendement energetique de 7(1 Kw => donne 7 KW), on est la porte de cette nouvelle here technologique, en attendant le Nucléaire Français continuera a fournir 17% de la consommation electrique de la France.

    Cela nous permetra de conserver notre avance technologique ainsi que notre independance militaire, que cela plaise ou non aux soit disantes associations anti nucleaire, qui se sont avérés souvant etre des emanations de service secrets etranger, qui voudrait bien voir la France redevenir un vassal nucleaire des autres grandes puissances mondiale ( qui elles sont a fond dans le nucléaire).

    Il en va tout autant de la souveraineté de notrte territoire que de la paix que nous connaissons depuis que nous sommes capables de produire notre propre combustible (civile et militaire)

    Vive notre independance , vivre notre nucleaire , vive la France !


  • (---.---.139.79) 5 janvier 2007 21:49

    Vive la bougie (et son CO2) Le retour aux moulins à vents et aux chevaux de trait


    • Stéphane Lhomme Stéphane Lhomme 5 janvier 2007 21:54

      Vous êtes donc un passéiste archaïque. Nous, nous croyons dans le progrès, en particulier dans la mise au point des énergies renouvelables, propres, décentralisées.

      Bonsoir dans votre caverne avec vos bougies.


  • Jordan (---.---.139.79) 5 janvier 2007 22:04

    Si l’on voit fleurir ses mochetés d’éoliennes partout (alors que l’on enterre par ailleurs les lignes électriques pour ne pas perturber le paysage) c’est uniquement parce que l’électricité achetée aux producteurs 3 X plus cher que ce qu’elle est revendue !!!! à ce tarif, c’est sûr que c’est rentable.....

    Par contre les tonnes d’acier et des différents métaux nécessaires ainsi que l’energie qu’il a fallu consommer pour les fondre, les assembler etc.. vous n’en parlez jamais. Quel est le rendement énergétique d’une éolienne par rapport à sa durée de vie (l’énergie qu’elle produjit comparée à ce qu’il a fallu pour la construire) ?

    Lorsque des matériaux plastique à faible coût permettront de mettre des panneaux solaires sur tous les toits de France, je pense qu’on ira dans une meilleure direction que vers les moulins à vent.

    ps : vous êtes anti-nucléaire et non pas écologistes, ce qui vous amènerait à raisonner un peu plus finement.


    • Stéphane Lhomme Stéphane Lhomme 5 janvier 2007 22:08

      Vous, vous pourriez raisonner plus « finement » en lisant ce que nous écrivons et pas en inventant :nous promouvons avant tout les économies d’énergies.

      Il serait STUPIDE de faire des millions d’éoliennes pour produire et gaspiller l’énergie comme actuellement.


    • Jordan (---.---.139.79) 5 janvier 2007 22:11

      C’est bien ce que je disais précedemment, vous préconisez le retour à la bougie, sans alternative réelle.


    • Stéphane Lhomme Stéphane Lhomme 5 janvier 2007 22:15

      Une maison parfaitement isolée consomme 90% d’énergie en moins. Libre à vous de vous éclairer avec une bougie, nous nous sommes pour le progrès...


  • GP43 (---.---.118.168) 6 janvier 2007 00:42

    Noubliez pas que la bougie c’est de l’énergie fossile !


  • passe par là (---.---.230.4) 6 janvier 2007 09:28

    Il faudrait revoir dans 10 ans si les données de cet article reste encore valables. Avec la disparition du pétrole, il pourra très probablement y avoir un nouveau rush sur le nucléaire.

    En tout cas, ce n’est pas l’écologie qui déterminera la disparition ou non du nucléaire, mais bien la pertinence et l’efficacité des nouvelles alternatives au pétrole.


  • rem (---.---.221.227) 6 janvier 2007 11:00

    Vous écrivez « l’énergie nucléaire représente 2 % de l’énergie finale dans le monde ». Et je suis heureux de l’apprendre !!! La production d’énergie par la filière nucléaire nécessite une haute technologie et un haut niveau de sécurité. Ce genre de technologie n’est pas la portée de tous les pays sans poser de problème (l’exemple éternel de Tchenobyl dû à une mauvaise conception du coeur, de l’absence de cerceuil en béton pour prévenir les diffusions de matière radioactives et à un manque d’entretien à cause d’un manque de fond).

    Le problème de fond avec votre article, et il a été relevé par bon nombre de commentaires, est que votre article est purement idéologique. A l’opposé, je crois que la production d’énergie doit être avant tout pragmatique. Les pays doivent avant tout se constituer un pool énergétique diversifié prenant en compte les ressources et les besoins en énergie du pays.

    Je l’ai dit plus haut le nucléaire demande un haut niveau technologique et surtout du temps. La construction d’un parc nucléaire se compte en décades et l’investissement se rentabilise en 30-40 ans. Cette durée est difficilement compatible avec un « management aux résultats trimestriels » management à la mode dans les grandes boites d’ou un sentiment de déclin de l’énergie nucléaire.

    Certes les ER ont tous pour elles : faible investissement de départ, faible maintenance, « combustible » gratuit. Mais hélas la charge d’une éolienne n’est que de 20% à comparer avec les 80% d’une centrale à gaz ou nucléaire. De plus, dans des centrales classiques les temps de non-productions sont connus par les régulateurs du réseau qui peuvent mettre en place des back-up. Ingénieur travaillant dans le domaine des semiconducteurs, et connaissant bien la physique et la fabrication silicium,je mettrais un bémol au photo-voltaïque. D’une part le rendement est faible ( 40% théorique).Même les dernières technologies ne l’approchent à peine ( 25%) mais à des couts qui rendront son utilisation difficile. De plus, au niveau du bilan global la situation est défavorable ; la fabrication de cellule voltaique requiert beaucoup de CO2 et d’eau ( La température de fusion du silicium est de 1450°C et la fabrication nécessite de nombreuses étapes de nettoyage pour augmenter leur rendement).

    Pour parler des autres ER ( géothermie, utilisation des courants marins etc ...)


  • Sam (---.---.247.44) 6 janvier 2007 14:47

    Article excellent.

    La pharaonique lubie, nommé Iter, du monarque proche des Sumoyen qui prétend nous gouverner, en prend un coup derrière le citron.

    Chirac restera comme l’homme de tous les mensonges, de toutes les fautes, bref d’une arrogante et nuisible nullité soignée à coups de menton nobiliaires.

    Il convient de pondérer cette dernière remarque : le coup de menton est un artefact communs à la majorité des politiques. Il est se traduit sur l’ensemble de la planète par :

    - « J’ai dit » (langage soutenu)

    - « C’est moi le chef, et je t’emmerde ! » (parler peuple)

     smiley


    • rem (---.---.198.227) 9 janvier 2007 09:25

      « La pharaonique lubie »

      Au niveau de la planète le cout du projet ITER est une goute d’eau environ 10 milliards d’euros ( Si vous voulez on peut monter à 15 car le projet aura du retard et certain cout de production seront sous-estimé). 10 Milliard d’euros sur 30 ans pour les 10 pays les plus riches de la planète c’est insignifiant.


    • (---.---.54.32) 9 janvier 2007 10:25

      Ca tombe bien puisque le résultat d’Iter sera lui aussi insignifiant...


  • mijo (---.---.154.152) 6 janvier 2007 16:37

    A rem,

    Ne pensez-vous que les progrès rapides dans les technologies photovoltaïques vont pouvoir doper les rendements et réduire les coûts ?

    La société Boeing-Spectrolab a annoncé avoir mis au point des modules photovoltaïques dont le rendement a atteint 40,7 %. Le précédent record, toujours établi par Spectrolab était de 37 %. L’Europe, arrive à un taux de 35,2 % grâce à son projet Full Spectrum.

    D’autre part, Nanosolar, une start-up de la Silicon Valley a investi dans un procédé CIS (Cuivre Indium Selenium) permettant de s’affranchir du silicium et de réduire les coûts de production.

    Quels sont les moyens mis en France dans ce type de Recherche et Développement ? Où peut-on trouver des chiffres ? Merci d’avance


    • ni-ni (---.---.216.46) 6 janvier 2007 17:54

      bein on fait pas de r&d , nos fonctionnaires ou dependants de l ’état coutent trop cher pour qu’on puisse se permettre les 2 smiley>

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=17408

      allez voir cet autre article pour vérifier smiley


    • rem (---.---.198.227) 9 janvier 2007 09:55

      A mijo

      POur les infos Google est surement plus exhaustif que moi ... Sinon, pour des fabricants de cellule il y a Photowatt dans la région, le CEA et EDF ont des programmes de R&D plus au moins commun dans la région grenobloise et parisienne.

      Le rendement maximal théorique de 40% est pour le silicium ( cela vient de la structure électronique du silicium et de la densité spectrale envoyé par le soleil). Donc ca laisse peu de marge de manoeuvre.

      J’ai lu l’article du monde que vous citez. Le rendement de 40,7% a été fait avec de l’arsénure de Gallium. Le GaAs est un élément binaire (III-V pour les intimes) qui est constitué de deux terres rares le Gallium et l’arsenic. Il va sans dire que les couts de production n’ont rien à voir avec un matériau aussi abondant que la silice.

      Ensuite concernant le procédé CIS, je ne le connais pas. De mémoire, In et Se sont utilisé pour la fabrication de détecteurs infrarouge à hautes performances ( usage militaire principalement) et doivent être refroidis à l’azote liquide pour conserver leur performances.


  • Jean-louis. Guignard (---.---.181.19) 6 janvier 2007 20:47

    Votre présentation de l’information est en réalité une prise de position anti nucléaire

    La décision de la Finlande semble bien montrer qu’il n’y a pas d’alternative. Il est clair que l’amalgame nucléaire, bombe atomique est mobilisateur, en abuser contribue à fausser le débat.

    Certaines énergies, dites durables ou renouvelables ont et auront sur l’environnement des conséquences également durables qui sont passées sous silence.

    Cordialement


    • djam (---.---.53.230) 7 janvier 2007 19:16

      dixit Jean-Louis G. : « Certaines énergies, dites durables ou renouvelables ont et auront sur l’environnement des conséquences également durables qui sont passées sous silence. »

      Avant de voir votre argument taxé de « péremptoire » par d’autres intervenants plus véhéments, pouvez-vous nous exposer quelles sont ces conséquences ?

      Merci


    • (---.---.54.32) 8 janvier 2007 07:09

      Les Finlandais commencent à regréter amèrement leur décision. Voir ici :

      http://reacteur.epr.free.fr


  • Algunet 7 janvier 2007 20:11

    @ rédacteur de l’article

    Je ne comprends pas votre combat, visiblement anti-nucléaire et pas du tout écolo par ailleurs puisque que vous ne combattez pas l’énergie fossile avec une ardeur proportionnelle à sa place occupée dans la consommation mondiale (réf. vos pourcentages) !

    En effet, l’uranium, d’après vos dires est en voie de disparition (tout comme le pétrole !) donc où est le pb ? La nature nous rappelle à l’ordre : dans quelques années plus de pétrole, plus de nucléaire... votre combat est donc définitivement d’arrière garde et totalement inefficace. Plus d’uranium ni de pétrole, les prix vont s’envoler et les investissements iront à d’autres solutions.

    Actuellement 17% de l’énergie produite dans le monde est d’origine nucléaire et répartie comme suit dans chacun des pays :
    - France 77%
    - Belgique 58%
    - Suède 44%
    - Rép. Corée 40%
    - Hongrie 40%
    - Suisse 38%
    - Japon 36%
    - Allemagne 31%
    - Finlande 30%
    - Espagne 27%
    - Royaume Unis 24%
    - États-unis 20%
    - Rép Tchèque 20%
    - Canada 12%
    - Mexique 4%
    - Pays-Bas 3%

    Vous n’avez pas compris que le problème qui avant tout est d’ordre d’indépendance et financier, se base sur des choix pris il y a des décennies, qu’il s’inscrit dans la durée et que c’est le coût qui détermine les projets, parfois, hélas, au détriment de l’aspect écologique.

    L’Allemagne (comme la Suède et récemment la Belgique) a fait le choix d’abandonner le nucléaire en 2000 alors que celui-ci lui fournissait en 2003 27% de sa production (165 087 393 Mwh avec 19 centrales nucléaires). Pour satisfaire le besoin énergétique d’ici 2020 elle va créer 45 centrales thermiques et en améliorer 200 alors qu’elle possède déjà le parc de centrales le plus polluant d’Europe ! Les horribles ventilateurs (chacun ses goûts !) quant à eux, en ne fournissant en 2005 que 18000 Mw, ne sont que peanuts dans ce plan et servent surtout d’alibi verdâtre aux antinucléaires !

    La Finlande a en 2002 décidée de relancer un programme nucléaire, et on ne peut pas taxer ce pays de ne pas être respectueux de l’environnement,

    Enfin il faut que vous sachiez que ces trente dernières années, la production d’électricité nucléaire dans le monde a été multipliée par douze, ce qui n’est pas trop mal pour une espèce en voie de disparition…

    Nous avons la chance d’avoir un parc nucléaire cohérent : il nous permet de vivre avec un confort énergétique sans précédent à un prix très bas. Il nous donne le temps de voir venir (à échéance courte voire moyenne tout de même) pour préparer et déterminer les bons choix, une décision la plus tardive possible, afin d’investir sur la ou les énergies judicieuses et rentables à tous les points de vue (demande, business, écolo...). La recherche (réf. Pour exemple la Z machine, article évoqué plus haut) et l’évolution des techniques nous permettront de faire alors le bon choix. C’est notre force ET on la doit au nucléaire qui nous fournit quelques 376 milliards de kWh et 50% d’énergie indépendante. En France, la production d’électricité, à 78% nucléaire et à 14% d’origine renouvelable (essentiellement hydraulique), n’est ainsi à l’origine que de 10% des émissions nationales de gaz à effet de serre, contre 40% au niveau mondial (la production française nucléaire « coûte » 22.8 millions de tonnes de Co2 au lieu de plus de 200 millions pour l’équivalent centrale thermique)… Rappelons nous du choc pétrolier des années 70 alors que nous étions dépendant à 80% de nos importations énergétiques en pétrole…

    Et puis que veut dire « gaspiller l’énergie » ? Rien du tout en soit, si celle-ci est quasi inépuisable. Or elle l’est dans l’échelle de la vie de l’espèce humaine. Nous ne savons pas encore l’exploiter, même si aujourd’hui nous l’utilisons déjà à outrance (pour les plus riches) par rapport aux ressources que nous savons exploiter…


    • (---.---.54.32) 8 janvier 2007 07:29

      Pour se permettre (comme vous) d’écrire à quelqu’un « Vous n’avez pas compris... », il faut être très au point.

      Or, vous confondez allègrement électricité et énergie. Erreur de débutant (mais vous n’êtes pas le seul à tomber dans le panenau).

      Ainsi, le nucléaire couvre 17% de l’ELECTRICITE mondiale, soit 2 à 3% de l’ENERGIE

      En France, le nucléaire couvre près de 80% de l’électricité, mais ça ne fait jamais que 16% de l’énergie.

      Divisez tout vos chiffres par 5 et vous avez à peu près la situation dans chaque pays. Et vous voyez que le nucléaire est MARGINAL.

      Qui plus est, comme le reconnait l’Agence internationale de l’énergie, il faudrait de nombreuses constructions de centrales SIMPLEMENT POUR ESSAYER DE MAINTENIR LA PLACE DU NUCLEAIRE. Ce dernier a commencé à décliner. Et comme il est déjà très faible (à part son danger) ...


    • Alain1 (---.---.64.171) 11 janvier 2007 17:58

      « L’Allemagne (comme la Suède et récemment la Belgique) a fait le choix d’abandonner le nucléaire en 2000 alors que celui-ci lui fournissait en 2003 27% de sa production (165 087 393 Mwh avec 19 centrales nucléaires). Pour satisfaire le besoin énergétique d’ici 2020 elle va créer 45 centrales thermiques et en améliorer 200 alors qu’elle possède déjà le parc de centrales le plus polluant d’Europe ! »

      Ouai, c’est bien ce que je disais plus haut à propos du fait que laisser tomber le nucléaire, c’est en réalité favoriser la consommation d’hydrocarbures.

      Si l’Allemagne avait au contraire favorisé le nucléaire, elle aurait pu fermer 150 centrales fonctionnant aux hydrocarbures. Bref, bilan net : environ 200 centrales à hydrocarbure en moins (45 nouvelles et 150 anciennes). Bonjour le manque à gagner pour l’industrie pétrolière, gazière et charbonnière. Surtout si tous les pays développés faisaient de même.

      Et si les écologistes vont dans le même sens que les intérêts de cette industrie, ce n’est pas un hasard. C’est parce que les dirigeants de ces mouvements sont payés, cooptés, etc..., par l’industrie pétrolière et gazière et les pouvoirs politiques qui y sont liés.


    • (---.---.54.32) 12 janvier 2007 07:50

      Votre « raisonnement » (c’est beaucoup dire) se retourne comme une crèpe :

      « laisser tomber le nucléaire, c’est en réalité favoriser la consommation d’hydrocarbures » ----> "laisser tomber les hydrocarbures, c’est en réalité favoriser le nucléaire"

      Vous pensez soigner la peste avec le choléra ? Nous, nous sommes CONTRE LES DEUX.

      En demandant une importante réduction de la consommation énergétique (au moins des pays riches), nous combattons autant les multinationales des hydrocarbures que celles du nucléaire.

      De fait, vos allusions pitoyables au fait que les antinucléaires seraient achetés par les pétroliers ne font que révéler vos tristes fantasmes.

      Si vous avez une âme de pute, allez vous faire soigner au lieu d’accuser bêtement...


    • Algunet 8 janvier 2007 09:37

      @ 54 32

      Il n’y a pas confusion d’ailleurs je n’ai pas dit que les chiffres de l’auteur étaient faux ! Mais quand on parle nucléaire comme cela semble être le centre de ses préoccupations, on parle électricité. Mon raisonnement reste donc valable et le combat de l’auteur est purement idéologique sinon il s’intéresserait aux causes réelles qui mettent la planète en danger. De plus et je me répète : ces trente dernières années, la production d’électricité nucléaire dans le monde a été multipliée par douze, ce qui n’est pas trop mal pour une énergie en déclin … et je ne parle pas du ratio Mw produit/décés.


  • dan (---.---.65.245) 9 janvier 2007 10:01

    le retard de l’epr finlandais si il est de 70 millions d’euros sera payer par le constructeur et non par le contribuable


  • arno (---.---.197.20) 9 janvier 2007 13:06

    je vois que le debat est passionné voire houleux mais jai juste 2-3 petites questions

    j avais cru comprendre que les ressources en combustibles nucleaires seraient quasi nulles d’ici 70ans env celles en petrole d’ici 30-40ans

    alors comment continuer à gaver nos centrales actuelles sans ces ressources.

    l’echeance n’est elle pas si proche que ce serait dejà trop tard pour trouver des solutions nucleaires autres que celles actuelles ?

    les energies renouvelables : genial, ça me génerait pas de mettre des capteurs photovoltaiques sur le toit, alimenter une pompe à chaleur geothermique et tt le tralala mais question : comment on stocke pour en avoir en quantité à l’instant t ?? parce qu’en general, on allume tt qd on revient du boulot (tele, four, pc...)

    ça existe les batteries 100% propres yc à la fabrication, pas cheres , recyclables et de petites dimensions ???

    celui qui inventera une solution rendant son foyer indépendant du point de vue energetique est le futur bill gates !

    comme disait ma grd-mère : tiot, mets pas tous tes oeufs dans le m^me panier, s’il tombe, tas plus rien.


  • Jade Jade 9 janvier 2007 19:07

    bon je résume.. les écolo veulent pas du pétrole car ca pollue et a terme on n’en aura plus (bon la encore je suis d’accord)...
    D’autres écolo vont nous dire qu’il faut pas d’éolienne car ca fait tout moche dans le paysage

    Les batiments de France vont refuser les panneaux solaires sur les toitures car ca dénature le paysage

    Bon et pour le nucléaire aussi c’est pas bien car c’est radio-actif et les déchets on va mettre des siecles a les voir se décontaminer...

    Et enfin pour d’autres les bio-carburant ils ne faut pas non plus en faire car ca va piquer de la place aux cultures traditionnelles et on n’aura plus assez de place pour faire pousser de quoi manger...

    Bon alors on fait quoi ? Si jamais on écoute tout le monde la on pourra toujours attendre avant de pouvoir chauffer sa baraque, ou faire tourner les usines de prod smiley


    • T.B. T.B. 9 janvier 2007 21:14

      C’est très bien résumé. On fait quoi ? On ouvre un vrai débat national, pendant plusieurs semaines (on nous a bien gavé avec le mooooooooodial pendant plusieurs mois), avec les meilleurs représentants de chaque camp ou option. Chacun aura un temps prédeterminé et on ne lui coupera pas la parole.

      Forts des vrais chiffres, des vrais tableaux, comparatifs par pays, coûts etc on vote par référendum et on se tient ensuite au choix de la majorité pour ce qui est des directives de l’Etat subventionnées ou non. Ceux qui ne sont pas d’accord pourront toujours proposer le nucléaire ou autres dans le privé (un peu délicat pour le privé, le nucléaire ...)


  • tzou (---.---.224.91) 10 janvier 2007 15:05

    pour ceux qui souhaitent replonger dans la catastrophe de Tchernobyl, je viens de tomber sur ce site interessant qui propose 18 clips : http://www.dissident-media.org/infonucleaire/video_3.html


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