« Fessenheim, mon amour ! »… Ne pas attendre le jour d’après…
On apprend ainsi qu’un « incident » survenu en 2014 dans la centrale de Fessenheim aurait été bien plus grave que prévu.
http://bit.ly/1Qq4jyq : « L’incident a été classé au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires (INES), qui compte huit niveaux de gravité, classés de 0 à 7, le niveau le plus grave.
Pourtant, l’utilisation de bore est un procédé rarissime, indique à la Süddeutsche Zeitung l’expert nucléaire Manfred Mertins, qui dit n’avoir « connaissance d’aucun réacteur en Europe occidentale qui ait dû être arrêté avec un ajout de bore ».
« Le résultat montre que l’arrêt (…) n’était plus possible, à tel point que d’autres moyens devaient être mis en œuvre », s’alarme cet ancien expert de l’autorité de contrôle de la sécurité du nucléaire civile en Allemagne, aujourd’hui en retraite, qui parle d’un événement « très sérieux ».
http://bit.ly/21Oa0v6 : A vrai dire comme le révèle cet article du parisien, narrant que deux associations accusent l’état de négliger la sécurité, il y a comme un chorus de voix et surtout d’avis d’experts, et ce depuis suffisament d' années pour parler de vrai souci de cohérence, pour parler en euphémisme. Félicitons nous encore que l’on ne parle pas encore de catastrophe, en évoquant des « superlatifs qui manquent », avec toutes les questions d’usage qui suivent le jour d’après : « Mais comment a-t-on pu foncer dans le mur, sans tirer la sonnette d’alarme pour arrêter ce train fou ? »
Comment ?….Les enquêteurs n’auront pas trop à rechercher pour trouver des éléments confondant ! L'un deux vient d'être pondu il y a deux mois, entre noël et jour de l'an, bénéficiant de l'enthousiasme de l'esprit de fête et de laissé allé, où l'on a envie de faire confiance à son prochain !
- L'arrêté du 30 décembre 2015 concerne les équipements sous pression nucléaire (ESPN), publié le 3 janvier 2016 au Journal Officiel. Il permet aux constructeurs ou fournisseurs d'obtenir des dérogations à la réglementation de 2005 si leur équipement présente des garanties de sécurité suffisantes.
Pourquoi ?…On sait depuis longtemps la part des lobbies de toutes sortes en France : Industrie de l’armement, FNSEA, Lobbies énergétiques et particulièrement nucléaire : Véritable état dans l’état, semblant dicter ses choix à une représentation politique à la botte, au mieux renonçant s’opposer à ce Titanic ; au pire, comme on le voit dans cet arrêté, s’en faisant les agents zélés, supprimant les quelques fusibles de contrôle et de sécurité, au risque de dommages collatéraux pouvant aller jusqu’au collapsus nucléaire !
En ce moment, c’est une vraie frénésie de déréglementation qui agite nos élus, nous rappelant sans cesse leur légitimation électorale pour exiger le garde à vous, pour ceux qui commencent à trouver que les choses ne sont pas claires, qu’il y a véritablement un putsch démocratique, qu’on a trahi leur vote à portée socialiste.
Etat d’urgence à rallonge, code du travail piétiné ; on est passé du vieux rose au bleu foncé, voire au brun clair, en moins qu’il ne faut pour le dire. D’ailleurs on ne sait plus quoi dire ! On est estomaqué, en état de choc. J’apprends ce jour qu’on veut armer les vigiles, demain peut-être aussi les chauffeurs d’autobus, les garçons d’ascenseur, et les dames-pipi dans les toilettes. http://bit.ly/1TZE4kN
On ne peut que se féliciter du rôle de vigie active de certaines associations. Celles donc « Notre affaire à tous », et le « CRILAN », qui ont déposé recours devant le conseil d’état pour obtenir l’annulation d’un arrêté sentant le souffre, qui permettrait de déroger à « des obligations essentielles de sécurité », dans les centrales nucléaires.
C’est à se demander s’il n’y a pas volonté d’action criminelle en bande organisée, préparant un mauvais coup, tant les indices concourant abondent, dans une véritable stratégie de l’outrance comme on n’en voit chez les barbouzes : Préparer le terrain, faire du repérage, puis foncer, enfoncer les portes, casser les verrous et les protections, afin de ne plus avoir à se soucier des alarmes. C’est que toutes ces réglementations sont de plus en plus mal ressenties par des lobbies affaiblis par des surcoûts économiques qu’elles ont de plus en plus de difficulté à assumer !
C’est que l’état ne veut plus, surtout ne peut plus pallier au déficit, comme dans la monstrueuse gabegie Areva, et ses scandales en chaîne, qu’on a laissé se développer, aboutissant à une ardoise qui frisera les 20 milliards d’euros au bas mot de déficit cumulé. http://bit.ly/1LFoj19 La moitié du consortium va être laissé en héritage à EDF et ces millions d'abonnés.
Ne parlons pas du cauchemar du démantèlement des centrales, un mécano invraisemblable qui est loin d’être provisionné, alors que les échéances se rapprochent. Alors pourquoi les démonter ?… On évoque maintenant 60 années de vie, pourquoi ne pas en faire des centenaires bon pied bon œil !
On a là tous les ingrédients d’une attitude de repli, de déni, d’enfouissement dans la tranchée, refusant de voir ce qu’il y a au delà du monticule d’une génération, d’un mandat !. L’atome est d’un autre temps, mais on se refuse à mettre en pratique d’autres technologies expérimentées pourtant ailleurs avec succès. Le problème de la France est que son esprit de centralisation se marie très bien avec ce monstre à tête de gorgone qu'est le nucléaire !
Et c’est ainsi qu’on se passe le bâton de merde de main en main, de gouvernement en gouvernement… Je veux parler de la barre de plutonium !
Il faudrait penser divisions aéroportées, légères, et autonomes, ne plus nous encombrer de ce machin aux conséquences surréalistes, aux mains d’un corps d’ingénieurs technocrates persuadés de leur génie, dictant leurs diktats à des élus fascinés et à la botte. Les maréchaux méprisant d’hier, sûrs de leur fait, comme Nivelle et Joffre continuent à briller sur le terrain civil.
Au fond, c’est simple, comme dirait le professeur Trouvetou : Il suffit de supprimer les garde-fous, et de changer la loi si par hasard la suite se passait mal, afin de ne pas avoir à rendre de compte avec la justice.
Paranoïa ? … Je préférerais travailler cent fois du chapeau, que de lire ce que j’ai sous les yeux et de faire tous ces recoupements.
Tenez : Il y a quelques jours nous sommes passés à coté d’un coup d’état administratif. Un truc énorme, ce décret remettant en cause le principe pollueur-payeur, obtenu de haute lutte après moult catastrophes écologiques, sur fond de marées noires. http://bit.ly/1WZS11v
Le naufrage a été évité de justesse. Juste nous dit-on une erreur de compas, une petite erreur de navigation, finalement mis de coté. Tout de même, le hasard fait bien les choses, car un petit alinéa écrit malencontreusement, sans idée de mal faire, aurait permis à nos industriels de se décharger de toute responsabilité future, liée à leur inconséquence sur le dos des contribuables : « N’est pas réparable, sur le fondement du présent titre, le préjudice résultant d’une atteinte autorisée par les lois, règlements et engagements internationaux de la France ou par un titre délivré pour leur application. »
En clair, il suffisait d’avoir l’autorisation administrative de l’état, le permis de construire, pour se laver les mains des conséquences, tachées de boues rouges ou de gaz des schistes ou de l’atome, pour ne donner que des exemples d’actualité….. Même si c’était un hasard, on dirait parfois que sa main, comme celle du marché, est un peu guidée dans sa nature et ses déplacements.
Mais Marianne est bonne fille : Elle donne la main à n’importe qui ! Il faut la mettre sans cesse en garde contre les étrangers qui veulent lui donner des bombons !
Delphine Batho, ancienne ministre de l’écologie remerciée pour avoir été courageuse, ayant eu une haute idée de sa mission, en tentant de s’opposer à une réduction du coût de la sûreté nucléaire, http://bit.ly/1QYtvPS a cru s’étrangler d’indignation en découvrant le décret : …. « Avec cet amendement, les firmes peuvent se laver les mains de toute conséquence de leur activité sur l’environnement, qu’il s’agisse de pollutions de nature industrielle ou même de pesticides ! Ce n’est pas un hasard si la reconnaissance du préjudice écologique dans la loi prend autant de temps depuis la jurisprudence Erika. Les réticences et le poids des lobbies sont considérables. »
La rédaction de l’alinéa explosif n’aurait donc été qu une simple maladresse, un malentendu qu’il suffira de lever en commission ou dans l’hémicycle. On parle de « divergence d’interprétation entre juristes ». La nouvelle secrétaire d’état à l’environnement, Barbara Pompili compte juste, à ce stade, proposer un amendement rectifié, sans aller jusqu’à le retirer… Il semble bien que sans la vigilance de militants épluchant les textes des lois à venir, on serait peut être dans la grosse catastrophe irrécupérable.
La loi fait sens, aurait certainement conclu les avocats du MEDEF, et de L’AFEP (association française des entreprises privées), travaillant depuis trop longtemps à débarrasser le pays de ses archaïsmes.
Cet épisode arrivait le lendemain de l’annonce faite aux rois mages, par Ségolène Royal que la vie terrestre des centrales nucléaires était rallongée de dix ans, par l’intervention de la grâce divine. Parfois, la vie, c’est comme au jeu, on fait une série de 421, sans même plomber les dés !
L’ennui, avec les centrales installées à proximité des frontières, c’est qu’elles questionnent aussi les populations et les gouvernements qui se trouvent de l’autre coté. Ca doit être parce qu'ils ne comprennent pas le français, imperméables à toute explication, terme recurent employé maintenant pour noyer toute polémique, collant à la psychologie de l'opposant une mentalité d'attardé . En tout cas l’Allemagne, le Luxembourg et la Suisse supportent de plus en plus de mal ces chaudrons du diable que sont ces centrales vieillissantes, Fessenheim et Bugey et à qui l’on rajoute des années aux années.
Fessenheim devait fermer, promesse présidentielle oblige, mais avec les catastrophes en chaîne qui alourdissent le budget et même la finalisation de L’EPR de Flamanville, qui devait prendre le relais, nous voilà dans la même logique que celle d’un gars qui n’a plus les moyens de se débarrasser du vieux diesel pourri qu’il voulait emmener à la casse en fin d’année, et qui n’est plus vraiment fiable.
A moins de mettre le gars du contrôle technique dans la poche, il ne voit pas trop comment il pourra continuer à aller au boulot. Voilà pourquoi il panique, prêt à faire n’importe quoi et à graisser la main au mécanicien pour obtenir ce foutu papier. Des freins en vrac, une directions qui part de coté, un peu de fumée d’échappement, qu’est-ce que ça peut faire ? Ca n’empêche sûrement pas d’avancer !
Une caricature ?… Pas tant que ça. Au vu des précédents, et de la désinformation constante sur le nucléaire, ayant conduit tout un pays à nier que le nuage de Tchernobyl avait passé la frontière, plutôt que de prendre des mesures sanitaires qui aurait chagriné le lobby agricole, Il y a tout lieu de donner crédit aux informations concordantes ne tombant pas d'un magazine à sensations, selon laquelle on a bien frôlé la catastrophe à Fessenheim en 2014.
Pas la première fois me direz-vous ! Comme en 99 où on était passé très près aussi, à la centrale du Blayais, en Gironde. Sans être un expert en probabilité, on ne peut construire un avenir en s’en remettant ainsi continuellement avec la chance. http://bit.ly/24GSjzW
« Il faut imaginer qu’un accident de type Fukushima puisse survenir en Europe »
Propos d’écolos babas-rêveurs, me direz-vous… Pas vraiment ! Le type qui a fait cette déclaration n’est rien d’autre que Pierre-Franck Chevet, le président de la sûreté nucléaire. Cet X-Mines, prend un ton de plus en plus préoccupé pour parler de la réalité actuelle, et des enjeux terribles qui plane sur nos têtes. En Janvier dernier, déjà, il tirait la sonnette d’alarme, articulant son discours autour de trois axes : . http://bit.ly/1QXCFwa
-L’hypothétique prolongement de vie des centrales autour de la date fatidique des 40 ans,.
-La situation financière catastrophique d’Areva celle d’EDF plombée maintenant par cet héritage et les solutions techniques difficiles à subventionner.
-Le manque de personnel qualifié lié aux mêmes causes.
Hasard du calendrier, la nouvelle interview alarmiste donnée hier au journal « Libération » http://bit.ly/24FPf7c a bénéficié d’un éclairage encore plus inquiétant par les révélations de journaux allemands du jour, que les télés du pouvoir ont bien été obligé de relayer, sans toutefois rentrer dans les détails, tel l’utilisation de ce « bore », pour circonscrire la catastrophe naissante.
On peut se demander tout de même si Pierre-Franck Chevet, en rapport avec sa haute responsabilité, n’était pas au courant de « l’incident » de 2014 à Fessenheim. Avait-il envisagé les velléités gouvernementales, à venir, à l’emporte pièce, de Ségolène, notre pasionaria, dans la logique atomique qui préside aux décisions depuis plusieurs décennies, négligeant toutes autres alternatives sérieuses ?
Ce qui aurait de quoi le rendre soucieux, et d’autant le discours adapté qu’il tient sur la sécurité, et les conditions à minima d’un projet viable.
Même si la loi pollueur-payeur avait été cassé par ce nouvel amendement scélérat, 1386-19 du code civil, reste qu’il y aurait quelles que soit les responsabilités, endossées, ou non, des coûts dont les tenants administratifs et économiques nous sembleraient dérisoires, en cas de gros pépin.
Peut-être pas pour tout le monde. On n’a pas tous la même conception du parapluie !... Nucléaire, législatif et environnemental.... En plus de son casque de chantier, Anne Lauvergeon, la patronne d'Areva, a obtenu un magnifique parachute doré de 1,5 million d'euros, en dépit du gouffre ayssal qu'elle a laissé, et des enbouilles avec la justice qu'il lui reste à assumer, en particulier un facheux soupçon de "délit d'initié". N'allez pas me demander pourquoi après cela on lourde les caissières de supermarché coupables de la récupération d'un bon d'achat d'un euro !
La sécurité c’est une chose inestimable ! Au moins tout le monde sera d’accord avec ça. Reste à savoir comment on la conjugue. C’est qu’on n’arrête pas de nous faire peur en agitant la menace terroriste, qui peut surgir n’importe où, n’importe quand ! Pas de quoi nous terrifier vraiment cent ans après les massacres de Verdun et de la Somme, et cela sans faire injure aux victimes..Une époque où l'on avait pas encore inventé les cellules de soutien psychologiques, et même ce nouveau poste de ministre de l'aide aux victimes..A quand un ministre de l'aide au vivant ?.
Inutile de commenter la surenchère politique autour de cette affaire de terrorisme, la peur entretenue, qui se décline en état d’urgence permanent, servant à tétaniser les foules. Des causes, on n’en dira mot, refusant le moindre questionnement, comme une caution donnée aux islamistes, un encouragement. Voilà l’essence même du mot fascisme, celui étymologiquement qui ne se prend pas la tête, qui agit, qui fait, qui donne la direction à suivre !. Brouillon ou pas, l’essentiel c’est qu’ils avancent tous au pas derrière !
Reste qu’on peut s’intéresser à d’autres menaces, très prégnantes. Il ne faudrait pas qu’une catastrophe environnementale devienne si énorme, qu’elle ferait paraître anecdotique les attentats derniers, et autant la menace de l’islamisme radical, ce cancer. Je pense bien sûr à Fukushima, et à Hiroshima, les deux catastrophes sœurs, civile et militaire, de la malédiction atomique.
Il suffit de faire un cercle avec un rayon de cent kilomètres autour de Fessenheim pour tenter d’imaginer l’impact que pourrait avoir un tel événement, englobant le présent e l’avenir de trois pays : La France, la Suisse et l’Allemagne. Même Daesh ne peut rêver d’un coup pareil ! A nous tout de même de ne pas nous saborder !
Et quelle alternative nous proposez vous mon bon monsieur ?..Voulez vous revenir à l’age de la pierre ?….J’entends déjà les mêmes réflexions faussement paternalistes ! Je n’ai rien à objecter, si ce n’est qu’il aurait fallu anticiper les solutions alternatives avant. Mais comme pour beaucoup de choses, il n’est jamais trop tard pour changer de cap, même s’il se fait vraiment tard !.. Des solutions existent, enthousiasmantes, à même de mobiliser les énergies, de stimuler les jeunes et les esprits dans des paris audacieux, mais non létaux, ne compromettant pas l’avenir… Il existe assez d’intelligence et de volonté dans ce pays pour aboutir à ces sursauts salutaires qui ont toujours jalonné notre histoire.
Au lieu de cela, nos responsables, en dépit des accents de la cop 21, confondant rigidité et fermeté, préfèrent s'enkyster dans des projets fumeux, dévoreurs de nature et d'espace agricole, comme celui mortifère et ruineux de Notre-Dame des Landes . Une histoire révélatrice de la force des lobbies et qui inaugurent bien mal l'avenir. Mais l'avenir de qui ? Celui de nos élus fatigués et redondant, ou celui de jeunes gens déterminés, ne voulant pas entendre parler d'un avenir plombé.
Tant que le pire n'est pas arrivé, tout est possible... Le pire, c'est le scénario infernal sur lequel Alain Resnais bricola son chef d’œuvre en 1959. « Hiroshima mon amour ! » Une actrice française à l'identité inconnue se rend à Hiroshima, après les bombardement atomiques, afin d'y tourner un film pour la paix. Elle y rencontre un Japonais qui devient momentanément son amant, mais aussi son confident.
Il lui parle de sa vie et lui répète : « Tu n'as rien vu à Hiroshima ? »
On ne pourra pas dire qu’on n’a rien vu venir à Fessenheim !
Mon amour.