vendredi 31 août 2007 - par Emile Mourey

Gergovie : des textes irréfutables

Ce que la postérité retiendra probablement de plus incroyable dans l’histoire de la guerre des Gaules est cette étrange difficulté que nous avons, encore aujourd’hui, à traduire et à interpréter correctement les textes grecs et latins qui nous en parlent. La muse antique qui inspirait jadis les poètes s’en est allée, nous abandonnant à nos incohérences, à nos passions et à nos fantasmes.

Premier témoignage, celui de Jules César.

Quel est le pays, quelles sont les cités sur lesquelles le général romain donne le plus d’informations ? Il s’agit de la Gaule. Il s’agit de Gergovie (cf. DBG VII, 36 - 52).
La ville (urbs) était posée (posita) sur un mont particulièrement haut (monte). Le mot urbs ne donne lieu à aucune hésitation. Il s’agit d’un ensemble de maisons formant une agglomération. Posita est un qualificatif couramment employé pour désigner l’assiette d’une ville. Contrairement à notre mot montagne dont le sens est assez vague, le sens du mot latin mons, montis est plus précis. Il désigne une forme de terrain en hauteur avec un sommet, tel que le mons Jovis. Cela peut être un très petit mont, un monticule, un mont de hauteur moyenne que nous appelons en français colline, ou un très haut mont, ce qui est le cas de la hauteur du Crest vue depuis le fond de la vallée.

César parle ensuite de l’oppidum. Il ne s’agit donc plus de la ville mais de la haute fortification qui la domine et la protège et dont il ne subsiste qu’une ancienne tour. Le vieux cadastre lui donne le nom de masure de l’ancien château. C’est là que se tient, logiquement, Vercingétorix. Le chef gaulois a installé ses camps autour de lui (circum se) sur le mont (in monte) près de l’oppidum (prope oppidum). La racine pro donne une indication supplémentaire : en avant de l’oppidum. Les camps ceinturent donc tous les flancs du mont. Et ce bon ordre est confirmé par le fait que Vercingétorix a pris soin de mettre des intervalles entre les troupes de chaque cité. Voilà ce que César a pu voir du fond de la vallée où il se trouvait mais qu’il n’aurait pas vu ainsi si les Gaulois s’étaient retranchés sur le plateau de Merdogne, site encore officiel de la capitale arverne !!!

Et César ajoute (atque), dans la même phrase, que tous les versants (collibus) de la ligne de crête (jugi) étaient tenus (occupatis), c’est-à-dire : occupés et défendus. Après la description de l’éperon du Crest, César nous fait ici la description précise de la montagne étroite de la Serre, avec ses deux versants. Le mot jugum ne donne lieu à aucune hésitation. A l’origine, il désignait très certainement l’échine d’un animal de trait, d’où le joug, mot dérivé. Sachant que les anciens s’inspiraient des formes vivantes pour désigner celles du terrain - exemple : une croupe - rien d’étonnant donc à ce que la montagne serpentine de la Serre ait été désignée par le mot jugum en raison de sa ressemblance avec l’échine d’un animal de type plutôt reptilien. Quant au mot collibus que le dictionnaire Gaffiot traduit par collines, il suffit d’étudier le contexte du récit de César chaque fois qu’il utilise ce terme pour comprendre que c’est le sens de versants qu’il lui donne.

Et le général écrivain conclut, toujours dans la même phrase, que sur quelque côté qu’on pouvait observer (dispici), le spectacle était terrifiant. Ceci signifie que César a fait le tour de la montagne depuis la plaine pour reconnaître la position de son adversaire, ce qui est tout à fait logique.

Ensuite, il évoque la colline/versant de La Roche-Blanche qui se trouve, en effet, aux pieds de l’éperon du Crest... bien que sur l’autre rive de l’Auzon.

Confirmation de mon interprétation, César précise que le dos de la ligne de crête (dorsum jugi) était à peu près plat mais étroit et boisé. On ne peut pas rêver de meilleure description de la montagne/plateau de la Serre. Quant à l’autre bout de l’oppidum, on le découvre à l’extrémité du plateau où s’offre, encore aujourd’hui, un autre accès possible, donc un endroit à défendre.

Faut-il encore d’autres arguments pour convaincre ? En voici d’autres : « La distance entre la muraille de l’oppidum et la plaine était à vol d’oiseau de mille deux cents pas, comptés à partir de l’endroit où la montée commençait (la montée à partir de la route qui conduit au village, côté est). » 1200 pas, cela fait 1,776 km. C’est très exactement la distance qu’on peut mesurer sur la carte depuis le ruisseau de l’Auzon jusqu’au Crest. Et César ajoute : « Il fallait ajouter à cette distance celle des détours qui rendaient la montée plus facile mais augmentaient la longueur du chemin. » Cette description correspond très exactement à l’actuelle route goudronnée en lacets qui monte au village.

Les murs de la ville, les murailles de l’oppidum, la porte attaquée par les Romains ? De tout cela, on en retrouve les vestiges dans les ruines actuelles.

Deuxième témoignage, celui d’un légionnaire, rapporté par le Grec Polyen.

« Une très haute montagne (la montagne de la Serre), sise au bord d’une plaine (la plaine de la Limagne) qui portait Gergovie (la ville du Crest) à sa cime (sur l’éperon), couverte de guerriers à l’aspect imposant dans le soleil levant, bien élevée et sûre, sans hauteur au voisinage qui la dominait.

César faisait le siège de Gergovie, place à la fois bien défendue par ses murailles et mieux encore par la nature : la hauteur où elle se trouvait constituait en effet une forte position qui présentait à son sommet un plateau (la montagne de la Serre). Sur le versant gauche (l’observateur se trouve à la Roche-Blanche), des fourrés épais et médiocrement élevés atteignaient la crête. Le versant droit était abrupt (il s’agit des falaises du plateau de la Serre) ne laissant place qu’à un passage étroit (Polyen évoque l’étroitesse du plateau). Les Gergoviens l’interdisaient. Choisissant les plus énergiques et les plus intrépides de ses soldats, César les dissimula pendant la nuit, tout armés, dans les fourrés (tout à fait à gauche, dans les fourrés de la vallée du ruisseau de l’Auzon). Il ne leur avait fait prendre que des javelots courts et de petites épées, pour que, pendant leur avance, rien n’émergeât des halliers ; il leur ordonna, par surcroît, de ne pas marcher debout, mais de se glisser doucement à travers les broussailles, en ployant les genoux. Dans le secteur de gauche, au point du jour, ils se mirent donc à travers les halliers, à monter en marche rampante vers le sommet, tandis que César, à droite, progressait avec le reste de l’armée, attirant sur lui l’attention des barbares. Ces derniers, naturellement, s’élancèrent pour repousser l’ennemi dont ils voyaient l’assaut se déclencher (à droite de l’observateur). Et pendant ce temps, sans être aperçus, les légionnaires qui montaient en rampant, (à gauche de l’observateur) débouchèrent des fourrés et s’emparèrent du sommet. » Mais Polyen ne dit pas qu’ils en ont été rejetés. Il n’en reste pas moins que son explication, bien que partielle, s’accorde tout à fait avec le récit que donne César. Voyez mon plan de la bataille tel qu’il a été repris par le site italien Battaglia di Gergovia

Troisième témoignage, celui de Sidoïne Apollinaire, au Ve siècle après J.C.

« Au couchant, la montagne, bien que de terre, est cependant abrupte. Elle s’est vidée en quelque sorte de sa substance, en répandant à ses pieds, comme par un enfantement gémellaire, ses deux versants, lesquels ne sont séparés l’un de l’autre à leur naissance que par une longueur d’environ quatre arpents (120 mètres, cela correspond à la largeur de la montagne/plateau de la Serre dans sa partie étroite). Les flancs de chaque versant suivent la ligne de faîte centrale, jusqu’au moment où se présente une place qui se prête à l’entrée d’une résidence, aux abords de la ville. L’enceinte extérieure de la ville regarde le nord et le sud. » Puis le poète nous fait la description la plus étonnante dont on puisse rêver de l’antique Gergovie qui, six siècles après la conquête romaine, ressuscite sous le nom d’Avitacum, le viacus de l’empereur Avitus, beau-père de Sidoïne.

Les croquis et les photos sont de l’auteur

http://www.bibracte.com



25 réactions


  • Emile Mourey Emile Mourey 31 août 2007 10:20

    Voici le jugement que porte sur le De Bello Gallico, le site internet de l’archéologie officielle http://gergovie.free.fr : texte de propagande, son objet n’était pas de faire une description précise des lieux, ce qui laisse une large place aux interprétations, accentuées par les divergences dans les traductions.

    Voici la traduction de l’Université catholique de Louvain - Bibliotheca Classica Selecta : ... il reconnut la position de la ville, qui était assise sur une montagne élevée et d’un accès partout très difficile ; il désespéra de l’enlever de force, et ne voulut s’occuper de ce siège qu’après avoir assuré ses vivres. De son côté, Vercingétorix campait sur une montagne près de la ville, ayant autour de lui, séparément, mais à de faibles distances, les troupes de chaque cité, qui couvrant la chaîne entière des collines, offraient de toutes parts un aspect effrayant.

    Voici le texte latin original :...perspecto urbis situ,/ quae posita in altissimo monte/ omnes aditus difficiles habebat,/ de expugnatione desperavit,/ de obsessione non prius agendum constituit,/ quam rem frumentariam expedisset./ At Vercingetorix castris, prope oppidum positis,/ mediocribus circum se intervallis separatim singularum civitatum copias collocaverat/ atque omnibus eius iugi collibus occupatis, /qua despici poterat, /horribilem speciem praebebat ; /

    Voici ma traduction au mot à mot : La situation de la ville étant vue,/laquelle étant posée sur un très haut mont /avait des accès difficiles /César désespéra de la prendre de vive force /il décida au sujet du siège de ne pas agir avant /qu’il ne se soit débarrassé de la question du ravitaillement. /Quant à Vercingétorix, ses camps ayant été déployés en avant de l’oppidum /il avait établi les troupes des cités chacune étant séparée de l’autre par de faibles intervalles, autour de lui /en outre tous les versants de cette ligne de crête étant occupées, /sur quelque côté qu’on pouvait voir /il était offert à la vue un terrifiant spectacle ; /


    • La mouche du coche La mouche du coche 31 août 2007 10:40

      Demian, et si tu essayais de faire un article qui ne soit pas accepté tout de suite par la modération d’Agoravox ? smiley Un truc que l’on aurait pas lu ailleurs... smiley


    • La mouche du coche La mouche du coche 31 août 2007 10:41

      N’aurait pas lu


    • La mouche du coche La mouche du coche 31 août 2007 11:06

      C’est vrai je ne suis pas gentil. smiley Aussi on n’a jamais vu une mouche du coche gentille. smiley


    • biztoback 31 août 2007 15:53

      Allez vous lavez les pieds un peu, et par la même occassion ranger votre banane. smiley


    • Emile Mourey Emile Mourey 31 août 2007 16:30

      @ biztoback

      Comment prouver mes dires ?

      En fait, tout ce que j’ai écrit depuis plus de vingt ans et tout ce que je dis encore, je l’ai prouvé et je le prouve encore. Relisez l’article du Progrès de Lyon du 20/11/94 que vous trouverez sur mon site internet http://www.bibracte.com dont voici la conclusion :...Sa thèse (de M. Mourey), étayée par une lecture serrée des sources littéraires et une analyse brillante de la symbolique, de l’architecture, de l’art et de l’urbanisme, mérite mieux que le silence qui lui a jusqu’ici, été réservé. Le souvenir de nos ancêtres mérite bien quelques fouilles. Même si le ciel tombait sur quelques têtes érudites et sur quelques investissements aussi prestigieux que déplacés... de quelques kilomètres.

      Le problème, ce sont « les têtes érudites » qui disposent du soutien des médias et qui ne veulent pas reconnaître leurs erreurs, mais aussi le silence de ceux qui pourraient intervenir et qui ne le font pas.

      Par exemple, concernant ce présent article qui traite des problèmes de traduction, pourquoi les latinistes, professeurs de latin ou non, ne viennent-ils pas donner leur avis sur ce fil ?


  • Captain Cap 31 août 2007 12:57

    « Contrairement à notre mot montagne dont le sens est assez vague, le sens du mot latin mons, montis est plus précis. Il désigne une forme de terrain en hauteur avec un sommet, tel que le mons Jovis. Cela peut être un très petit mont, un monticule, un mont de hauteur moyenne que nous appelons en français colline, ou un très haut mont. »

    Si le latin « mons » qui va d’une motte de terre à l’Himalaya est plus précis que « montagne, » alors le français « bidule » est plus précis que « carburateur. » Et la langue la plus précise de toutes c’est celle... des Schtroumpfs !


  • Emile Mourey Emile Mourey 31 août 2007 13:12

    @ Agoravox

    Il y a à peine une demi-heure, et alors que vous avez fait paraître mon présent article depuis 10 heures ce matin, vous venez d’effacer les photos et croquis qui accompagnaient le texte alors que j’avais bien pris soin d’indiquer qu’ils étaient de l’auteur.

    Sans ces croquis et photos, le texte devient incompréhensible.

    Je vous demande de bien vouloir les réinstaller.

    Je vous signale que cet incident s’est déjà produit pour un de mes articles précédents.

    L’auteur : E. Mourey


    • Adama Adama 31 août 2007 16:56

      Effectivement, ça sent la conspiration !!!!

      Nous voulons des explications du big brother de ce site citoyen !

       smiley


  • biztoback 31 août 2007 15:51

    Article intéressant,

    Mais comment prouvez vos dires ? Avez vous fait une demande ou quoi que ce soit ?

    Les livres d’histoire sont surement remplis d’erreur, de propagande et autres... Commme on dit ce sont les gagnants qui écrivent l’histoire ( en y réfléchissant, ca ne doit pas être facile pour les morts de le faire )


    • Emile Mourey Emile Mourey 31 août 2007 16:37

      @ biztoback

      Comment prouver mes dires ?

      En fait, tout ce que j’ai écrit depuis plus de vingt ans et tout ce que je dis encore, je l’ai prouvé et je le prouve encore. Relisez l’article du Progrès de Lyon du 20/11/94 que vous trouverez sur mon site internet http://www.bibracte.com dont voici la conclusion :...Sa thèse (de M. Mourey), étayée par une lecture serrée des sources littéraires et une analyse brillante de la symbolique, de l’architecture, de l’art et de l’urbanisme, mérite mieux que le silence qui lui a jusqu’ici, été réservé. Le souvenir de nos ancêtres mérite bien quelques fouilles. Même si le ciel tombait sur quelques têtes érudites et sur quelques investissements aussi prestigieux que déplacés... de quelques kilomètres.

      Le problème, ce sont « les têtes érudites » qui disposent du soutien des médias et qui ne veulent pas reconnaître leurs erreurs, mais aussi le silence de ceux qui pourraient intervenir et qui ne le font pas.

      Par exemple, concernant ce présent article qui traite des problèmes de traduction, pourquoi les latinistes, professeurs de latin ou non, ne viennent-ils pas donner leur avis sur ce fil ?


    • biztoback 31 août 2007 16:45

      Peut-être...

      Mais je ne vois pas l’interêt de cacher un bout d’histoire, les gens ne sont pas tous aussi imbus d’eux même. Il y a des passionés, comme vous d’ailleurs


  • Emile Mourey Emile Mourey 31 août 2007 17:23

    @ biztoback

    Vous dites : Mais je ne vois pas l’interêt de cacher un bout d’histoire.

    Hélas si ! Car accepter de remettre en question l’emplacement de Gergovie, c’est mettre le doigt dans l’engrenage pour être obligé ensuite de remettre en question celui de Bibracte au mont Beuvray.

    Or, un certain nombre de personnes doivent leur promotion à l’opération mont Beuvray qui était prévue pour être le fer de lance d’une nouvelle archéologie dite scientifique dont l’influence devait aller jusqu’en Europe et même au-delà.

    C’est ce qui explique que malgré quelques articles locaux en ma faveur, malgré les questions écrites de plusieurs députés jusqu’à huit ou dix (deux réponses langue de bois de la ministre de la culture au Journal officiel), malgré « l’ordre » donné à son Directeur du patrimoine par le ministre Aillagon « d’étudier le dossier de nos anciennes capitales gauloises avec la plus grande attention », l’affaire a été et est toujours étouffée, notamment par deux personnalités : M. Michel Clément, Directeur du patrimoine, ancien directeur de la DRAC Bourgogne et M. Christian Goudineau, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire des Antiquités Nationales, ancien et toujours président du Conseil scientifique du mont Beuvray.


  • biztoback 31 août 2007 17:56

    Dans ce cas là, c’est bien triste.

    Vous n’avez plus qu’a faire vos propres fouilles, trouvez un financement, des étudiants en archéologie motivés pour vous épaulez, et clamez la verité au monde entier, preuve à l’appui.

    Je sais, je suis un grand rêveur smiley


    • Emile Mourey Emile Mourey 31 août 2007 18:35

      @ Biztoback

      Question fouilles, il faut noter la déclaration toute récente d’un groupe de chercheur du CNRS qui ont mis au jour une petite ville gauloise sur le mont Lassois ce qui fait voler en éclats la thèse officielle d’une Gaule sans villes-capitales.

      Notez le « virage prévisible » de Christian Goudineau, titulaire de la chaire des Antiquités nationales qui, après avoir pris position contre une urbanisation gauloise, commence à prendre position pour, ce qui va bientôt lui permettre de publier encore d’autres ouvrages dans lesquels il dira le contraire de ce qu’il a écrit dans les précédents (cf. Le Monde du 28 août : « Remettre en cause nos schémas »).

      Ce virage « archéologique » s’inscrit dans une manoeuvre de grande envergure qui consiste à enlever progressivement le nom de Gergovie au plateau de Merdogne - sans tapage médiatique et en douceur - pour l’attribuer à une sorte de mégapole éclatée en plusieurs centres, Corent jouant le rôle principal car religieux. Merdogne se contentant pour un temps de jouer un petit rôle militaire... en attendant peut-être de le partager avec Le Crest si la pression que j’exerce avec ceux qui me soutiennent devient trop forte. Mais il faut bien se dire une chose. Pour la tête de l’archéologie française, il faut, devant l’opinion, que cette réorientation donne l’impression de se faire par la voie de « l’archéologie scientifique » sous la conduite de professionnels fonctionnarisés et en aucun cas sous la pression de chercheurs indépendants ou d’un site internet comme Agoravox.

      Dans cette affaire concernant nos anciennes capitales gauloises, Bibracte et Gergovie, il y avait pour les autorités responsables deux solutions : la première consistait à reconnaître franchement des erreurs de localisation, la deuxième consistait, en essayant d’étouffer le scandale, à en rajouter un autre.


  • ernst 1er septembre 2007 03:44

    Sur Goudineau, nous sommes d’accord. Il valait mieux charger un crétin de nos ancetres gaulois dont personne à l’époque et surtout pas Goudineau, n’avait la moindre idée. Son livre est digne des egyptiens de Christian Jacq....Comme le jacq en question, il nous prend pour des imbéciles et les gaulois itou.

    La découverte du palais gaulois du Ve av. va peut-être lui clouer le bec.

    Cependant, Mourey, Le Crest...Un oppidum sur un pitonneau ?..Pour quoi faire ?...La guerre sur un cure-dent ?...

    Allez , le Crest reste quand même un vrai beau témoignage de notre passé .moyennageux et mérite votre passion et notre intérêt en tant que tel...


    • Emile Mourey Emile Mourey 1er septembre 2007 11:36

      @ Ernst

      Il est certain que lorsque M. Christian Goudineau s’est mis à affirmer à tout bout de champs qu’il n’y avait jamais eu de patrie gauloise - ce qui ne veut strictement rien dire et prête à confusion - on était en droit de se demander où il voulait en venir. Car, s’il prétend cela pour dénigrer les Gaulois par rapport à leurs vainqueurs, il se trompe lourdement car ces Gaulois se sont exprimés beaucoup plus souvent au nom de la Gaule que les Romains au nom de l’Italie. Et puis, quand il s’est mis à fustiger les auteurs qui l’ont précédé, à rabaisser notre histoire et nos personnages historiques, puis à corriger les textes des auteurs anciens pour les faire coller à ses interprétations, j’ai trouvé que cela commençait à dérailler sérieusement .

      Il faut revenir à la source des textes, ce qui n’a pas été fait quand, sur le mont Beuvray, le président Mitterrand a voulu redonner à l’archéologie française un nouvel élan.

      La conséquence, c’est une archéologie parisienne dite scientifique qui a cru révolutionner sa discipline et qui a du mal à reconnaître qu’elle s’est complètement égarée en ce qui concerne les villes-capitales des cités gauloises, ce que des chercheurs du CNRS ont commencé à comprendre.

      Petit détail amusant : mon plan de la bataille de Gergovie que j’ai publié dans un de mes ouvrages, en 1990, n’a pas été repris en France mais dans un site italien qui le présente comme la thèse classique (faire Battaglia di Gergovia, Agoravox ayant supprimé le lien que j’avais mis dans cet article).


  • moebius 1er septembre 2007 22:18

    Si les romains de César sont italiens alors les gaulois peuvent bien etre français


    • Emile Mourey Emile Mourey 1er septembre 2007 22:41

      @ Moebius

      Vous n’avez pas tort.

      cf. Wikipedia : Le mot « Italie » sous la forme ITALIA apparaît pour la première fois sur une monnaie datant du Ier siècle av. J.-C., retrouvée à Corfinio dans les Abruzzes, l’ancienne Corfinium, capitale de la Confédération italique. Elle avait été frappée par la confédération des peuples italiques en révolte contre Rome.

      Quant au mot « Français », c’est un accident de l’histoire dû au fait que les Gaulois ont changé de nom pour faire plaisir aux rois francs et à leurs soldats auxquels ils avaient confié le soin de les défendre.


    • Emile Mourey Emile Mourey 3 septembre 2007 08:26

      Mieux traduire les textes anciens, mieux identifier le terrain que ces textes décrivent, tel est l’objet de cet article.

      M. Demian ignore la signification des mots de la langue française. Est historien celui qui écrit des ouvrages d’histoire, qui enseigne ou étudie l’histoire.


    • La mouche du coche La mouche du coche 3 septembre 2007 09:13

      Demian cherche un maître. smiley

      Veux-tu que je sois ton maître Demian ? Je t’enseignerais tout ce que je sais et tu deviendras un jour comme moi.smiley


    • Jocrisse Jacques MOIZANT 6 décembre 2007 17:34

      à Demian West

      Quel mépris envers E.MOUREY . Il n’a effectivement pas une première année de DEUG d’histoire, il a seulement fait St Cyr (otion littéraire en prépa Corniche) . A mon avis c’est largement le niveau d’un DEA d’histoire de l’art.

      E.Mourey produit un réel travail d’historien depuis près de 30 ans.Pour ce faire, il a relu les textes latins et les a décortiqué en fonction de ses connaissances militaires ( ce qui me semble pertinent pour analyser les textes relatifs à la conquête de la "Gaule".En outre, et contrairement à beaucoup d’autres (suivez mon regard) il connait parfaitement tous les sites dont il parle (c’est sa région et la mienne).Il a formalisé ses recherches dans plusieurs ouvrages et publications argumentés. N’est-ce pas un travail d’historien ? Il n’est pas indispensable d’être titulaire d’un doctorat pour effectuer des recherches et les faire connaître.J’ai personnellement cotoyé des Diplômés compétents, mais également d’autres particulièrement creux, et sachez ne pas sous-estimer l’expérience (cf vos sophismes du grand chef et du chirurgien)

      Comme ses conclusions ne correspondent pas aux votres, elles ne valent rien et surtout , celà ne vaut pas la peine d’en débattre. Celà s’appelle du terrorisme intellectuel très à la mode dans les milieux pseudo intellectuels.

      Je pense que votre devise est : "Tolérez mon intolérance" 


  • Une question à l’auteur.J’ai trouvé votre article et vos commentaires ultérieurs particulièrement intéressants. Pouvez-vous nous dire ce que dit NAPOLEON à ce propos, dans ses propres commentaires de la guerre des gaules ? Merci


    • Emile Mourey Emile Mourey 5 septembre 2007 12:30

      @ Jean-Michel Beau

      Cher camarade,

      Je ne m’étais pas aperçu que vous étiez devenu, vous aussi, un rédacteur et un lecteur d’Agoravox. J’en suis très heureux et suis très sensible au fait que vous ayez jugé mon article intéressant.

      Avant de vous répondre, j’ai parcouru les deux articles que vous avez publiés sur Agoravox, ainsi que quelques textes de Wikipedia pour me remémorer l’affaire des Irlandais de Vincennes.

      Je suis tout à fait d’accord avec vous. Il n’est pas bon de côtoyer certains milieux du pouvoir et pourtant, il est du devoir du citoyen de dire la vérité quand on en a connaissance, ce que vous avez fait et ce qui est tout à votre honneur.

      Dans un domaine moins risqué, j’essaie, moi aussi, de dire une vérité aux différents ministres de la Culture qui se succèdent à la queue leu leu, à savoir qu’il existe une erreur sur l’identification de Bibracte au mont Beuvray. Mais le temps où le général de Gaule tapait du poing sur la table est oublié. Les ministres pré-cités se contentent de gérer et ne se rendent pas compte qu’en couvrant cette erreur, ils vont en faire un mini-scandale.

      C’est depuis l’époque du président Mitterrand que je mets en garde les responsables politiques et culturels... comme un boxeur qui taperait dans un édredon, n’obtenant que réponses langue de bois et langue de coton ? Amusant, n’est-ce pas ? Il faut garder le calme des vieilles troupes.

      Pour répondre à votre question, je n’ignore pas que Napoléon, dans ses mémoires, a porté un jugement sur la guerre des Gaules. J’ai lu son texte en son temps mais j’avoue ne plus m’en rappeler. Je crois me souvenir qu’il a surtout analysé la façon dont César avait conduit ses opérations, notamment la rapidité du déplacement de ses troupes et la rapidité de la prise de décision du chef.


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