vendredi 4 mai 2018 - par TDK1

La privatisation des autoroutes est-elle un exemple ?

Citée en exemple par tous les opposants de la privatisation d'un certain nombre de services qui pourtant n'ont rien à faire dans le giron de l'Etat, il faut reconnaître que la privatisation des autoroutes a l'image d'un vrai fiasco

À l'heure de la cession attendue de la participation de l'Etat au capital d'ADP [Paris Aéroport] et de la FDJ [Française des jeux], ou du changement de statut de la SNCF, on voit fleurir les éditoriaux qui font référence à la privatisation des autoroutes, survenue au cours des années 2000, comme un "précédent" qu'il ne faudrait pas reproduire. Penchons nous un instant sur la réalité de ce que fut cette privatisation.

Quelques rappels historiques

Les sociétés d’autoroutes sont au nombre de sept, toutes sociétés d'économie mixte à majorité capitaux publics. L’État commence à céder ses parts dès 2001, sous le gouvernement de Lionel Jospin, mais c’est en 2005 que la privatisation des autoroutes s'impose.

Le Premier ministre est alors Dominique de Villepin, qui va aller très vite, très loin et peut être pas vraiment bien négocier. Il est alors convaincu par des énarques de Bercy (dixit Raffarin son prédécesseur) que la privatisation des autoroutes va lui permettre de se présenter comme le premier premier ministre qui allait faire baisser la dette.

Ainsi en 2006, l’État vend l'ensemble du réseau aux groupes VinciEiffage et Abertis pour la somme de 14,8 milliards d’euros.

Le prix de cette vente est très critiqué. Si certains affirment qu'il s'agit d'une sous-évaluation de 10 milliards d’euros, comme l'affirme la Cour des comptes en 2009, l'ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, estime quant à lui qu’il a réalisé une "bonne affaire" en se fondant sur un rapport parlementaire de 2005, qui estimait le prix des sociétés autoroutières à 11 milliards d’euros seulement.

Les économistes sont divisés sur le sujet car s'il est toujours facile de critiquer à posteriori, la valeur intrinsèque d'un bien n'est toujours facile à évaluer. Par contre, un point semble évident. L'Etat a vraiment vendu au plus mauvais moment.

En 2006, les autoroutes sont construites depuis 25 à 30 ans, et les concessions commencent juste à rapporter de l’argent. En fait, si, au lieu de procéder à la privatisation des autoroutes, l’État était resté actionnaire majoritaire, il aurait à ce moment-là commencé à toucher les dividendes que toucheront les sociétés privées et qui lui auraient permis de financer ces infrastructures routières.

Ce qu'en disent les pourfendeurs de la privatisation des autoroutes

"En 10 ans, les profits issus des péages ont augmenté de près de 20%. Les sociétés d’autoroutes se portent pour le mieux : 1,5 milliard €/an de dividendes pour les actionnaires." Voilà en gros résumée en une phrase la position des opposants à la privatisation des autoroutes.

En septembre 2016, le ministre des transports Alain Vidalies annonce un nouveau plan autoroutier. Il prévoit 1 milliard d’euros d’investissement sur le réseau moyennant une hausse de 0,4% des péages entre 2018 et 2020. Devant une levée de boucliers due au fait que les péages ont déjà augmenté de 20% en quelques années, Ségolène Royal intervient et obtient le gel des tarifs....... pendant un an !

Mais cette affaire met en évidence un rapport de force entre les société exploitantes et l'Etat qui n'est pas à l'avantage de la collectivité. C'est une situation qui avait d'ailleurs été dénoncée par l’Autorité de la concurrence, dans un avis en 2014 qui met en évidence la "rentabilité exceptionnelle" de ces sociétés estimée, pour l’année 2013, entre 20 et 24%.

Comment fonctionne la logique de rentabilité

Pour être plus rentables que ne l'étaient les société d'économie mixte, les concessionnaires vont agir sur trois leviers.

Tout d’abord, les effectifs. Les salariés aux barrières de péage disparaissent au profit des machines, les personnels sont en équipes avec plus de polyvalence.

Ensuite, l'intégration verticale. Les grands groupes Vinci et Eiffage font appel à leurs filiales pour réaliser les travaux d'entretien ou d'investissement.

Enfin, les tarifs. En théorie, l'Etat est "maître " sur les tarifs puisque ceux ci ne peuvent être augmentés de plus que le minimum de 70% de l'inflation qu'avec son accord. Sauf que.

Sauf que tout nouvel investissement (nouvelle sortie, nouvel échangeur, troisième voie, équipements de sécurité...) fait l'objet d'un amendement au contrat de concession qui accorde au concessionnaire une augmentation supplémentaire pour compenser les coûts d'investissement. C'est ainsi que ces 10 dernières années, l’augmentation frôle les 20%, très largement supérieur à ce qui était prévu à la base.

Et quand, dans une poussée d'autoritarisme étatique (genre Ségolène Royal) l'Etat décide d'interdire toute augmentation, il se met en situation ne non respect du contrat... qui prévoit au minimum 70 de l'inflation ! Du coup, il se retrouve en situation de négociation difficile. Et c'est ainsi que....

L’État se retrouve pris à la gorge

Le réseau autoroutier français est considéré comme l’un des meilleurs du monde et l’un des plus sûrs. L’État doit donc faire entretenir ce réseau pour conserver une telle qualité. Mais l’État est incapable aujourd’hui de financer des travaux qui sont nécessaires. Par exemple des travaux qui concernent des murs anti-bruit ou des travaux qui concernent des échangeurs. Donc, il se tourne vers les sociétés concessionnaires d’autoroute qui acceptent de financer en contrepartie d’une hausse des péages. La boucle est bouclée.

C'est très exactement ce qu'il s'est passé dans la renégociation de 2015. Malgré une fronde d'un nombre important (152) de ses députés, le pouvoir socialiste a été "contraint" de signer un accord favorable aux concessionnaires. Il avait besoin que ces derniers investissent 3,2 milliards d’euros. Du coup, la durée des concessions a été prorogée et les tarifs lourdement augmentés.

Les termes exacts de cet accord sont tenus secrets. Ni les députés ni les citoyens n'en sont tenus informés. Dans l'espoir d'arriver à en connaître la teneur, un élu de Grenoble, Raymond Avrillier, engage une procédure :

"je suis obligé de saisir la Commission d’accès aux documents administratifs, puis comme le ministère de l’économie continue à refuser malgré l’avis favorable de la Commission, je suis obligé de saisir le tribunal administratif de Paris en annulation du refus du ministre de l’économie de me communiquer les documents qu’il détient et qui sont des documents publics."

En juillet 2017, le tribunal administratif de Paris donne raison à Raymond Avrillier et ordonne la publication de ce document.

Le ministère de l’économie s’est pourvu en cassation pour conserver le secret.

Ni l’Etat, ni les sociétés d’autoroute n’ont souhaité lever le voile sur ce document. Il reste secret en attendant le pourvoi en cassation.

De l'autre côté du miroir

Comme toujours dans un contrat, plusieurs éclairages s'imposent et les arguments des défenseurs de la privatisation des autoroutes ne sont pas dénués d'intérêt.

Tout d'abord, l'argument de la compétition ouverte et transparente.

L'Etat a retenu les meilleures offres au terme d'une compétition ouverte et transparente entre pas moins de 19 candidats. Il n'y a donc pas eu de favoritisme et une réelle concurrence dans l’attribution des concessions faisant suite à la privatisation des autoroutes.

Deuxième argument, ce que cette privatisation des autoroutes a vraiment rapporté aux caisses de l'Etat.

Cette opération a rapporté immédiatement 19 milliards d'euros de cash à l'Etat, auxquels s'ajoutent le transfert de 30 milliards d'euros de dette. Le bénéfice immédiat de l'Etat, et in fine du contribuable, s'élève donc à près de 50 milliards d'euros !

Troisième argument, la crise économique a détérioré le modèle économique.

La crise économique a détérioré les hypothèses retenues dans l'estimation initiale de la valeur des concessions. A commencer par celle du trafic des poids lourds, qui ne rattrapera son niveau de 2007, à réseau constant, qu'en cette année 2018.

Quatrième argument, les investissements.

La concession induit des investissements massifs, dans la durée, de la part des sociétés concessionnaires. Ces investissements représentent près de 17 milliards d'euros ces dix dernières années.

Cinquième argument, la fiscalité.

Côté fiscalité, la privatisation des autoroutes a, cette dernière décennie, été synonyme de revenus substantiels pour l'Etat, qui aura prélevé pas moins de 20 milliards d'euros en taxes et impôts venant abonder, entre autres, les comptes de l'AFITF [Agence de financement des infrastructures de transport de France] pour financer notamment les infrastructures ferroviaires et le réseau routier et autoroutier non concédé. Soyons clair : 40% de ce qui est payé au péage entre directement dans les caisses de l'Etat : cela aussi fait partie des contrats. L'Etat est le premier bénéficiaire des recettes de péage.

Sixième argument, les hausses sont moindre depuis la privatisation des autoroutes

Les tarifs de péage autoroutiers ont moins augmenté depuis la privatisation qu'avant : + 1,6% en moyenne depuis 2007, alors que cette hausse était de 2% en moyenne entre 2000 et 2007, lorsque les concessions autoroutières étaient des sociétés à capitaux publics… Même si cet argument doit être modéré en proportion de l'inflation.

Septième argument, la qualité de prestations.

Aujourd'hui, 94% de clients se déclarent satisfaits, comme le montrent les enquêtes menées chaque année sous le contrôle de l'Etat. La privatisation a également bénéficié aux salariés des sociétés concessionnaires. Pour leur sécurité tout d'abord, le taux de fréquence des accidents du travail a en effet été divisé par 2,5 depuis la privatisation. Leur rémunération a progressé, notamment par l'attribution de participation et d'intéressement, ainsi que par le développement de l'actionnariat salarié. Enfin, la réduction du nombre de personnels consécutive à la modernisation du péage s'est opérée sans licenciement ni mutation forcée.

Ainsi, les partisans de la privatisation des autoroutes avancent ils près de 90 milliards d'euros au bénéfice des finances publiques, une régulation plus saine du secteur, une gestion privée qui débouche sur un niveau de service et un réseau mondialement réputé pour sa qualité…

Les règles qui devraient prévaloir

Lorsque l'on regarde de près les arguments des uns et des autres, on se rend vite compte que le hiatus en matière de privatisation se situe dans la capacité ou l'incapacité d'une des parties à assumer son rôle. C'est le fait que l'Etat, "nu-propriétaire" du réseau n'est pas en mesure d'assumer les charges de sa fonction qui l'amène à se retrouver en situation de faiblesse à l'égard de son locataire..... et au bout de la chaîne c'est l'usager qui paie (dans le cas de la privatisation) ou le contribuable (dans le cas du monopole étatique).

L'exemple de la privatisation des autoroutes me renforce dans la conviction qu'il est capital dans le cadre de la privatisation de scinder la structure de la gestion de la structure. La structure doit rester dans le domaine public (pas forcément et même probablement pas du tout de manière monopolistique, mais dans une société dont le pouvoir public reste maître) tandis que l'exploitation peut et doit, pour une bonne gestion, être privatisée.

Depuis 2012, l’État a la possibilité, pour un motif d’intérêt général, de racheter les contrats de concession. Une piste à étudier ?

Article paru sur MaVieMonArgent



52 réactions


  • jef88 jef88 4 mai 2018 10:33

    CONCLUSION :
    Les sociétés d’autoroute gagnent du fric !
    DONC :
    Si l’état avait gardé les autoroutes, il en gagnerait !
    Ce sont les GROOOOSSES boites qui piquent le bénéf ......


    • TDK1 TDK1 4 mai 2018 18:20

      @jef88
      Est ce si simple ? Il apparaît en fait que le plus souvent l’Etat gestionnaire perd de l’argent là où les privés en gagnent... Pour que l’Etat gagne l’argent que gagnent les concessionnaires, il faudrait qu’il gère COMME les concessionnaires, or nous savons qu’il ne gère JAMAIS comme les concessionnaires....


    • Garibaldi2 5 mai 2018 04:23

      @TDK1

      Selon votre raisonnement simpliste, il faut d’urgence privatiser la police et l’armée qui seront mieux gérées par le privé !

      En fait le problème c’est qu’une caste de hauts fonctionnaires et d’affairistes a mis depuis longtemps le pays en coupe réglée. Rien que le fait qu’un accord passé entre l’état et les concessionnaires puisse être secret, est le signe d’un pourrissement à la tête du pays. Perso, je serais un député de gauche, je ferais un scandale sans nom lors d’une question au gouvernement. Va falloir que je fasse un mail à Ruffin ! Si les Français étaient mis au courant de ça, ça ferait beaucoup plus de vague que le défonçage d’un MacDo !


    • vesjem vesjem 5 mai 2018 22:50

      @TDK1

      Il apparaît en fait que le plus souvent l’Etat gestionnaire perd de l’argent là où les privés en gagnent.
      où t’as lu çà , dans spirou ?
      quand on veut tuer son chien.....


    • TDK1 TDK1 6 mai 2018 19:30

      @Garibaldi2
      Il y a le services dits « régaliens » qui ne sont pas soumis à la logique économique et les activités qui elles sont soumises à la logique économique.

      Le fait de savoir si les services régaliens doivent être assurés par l’Etat en direct ou sous délégation à des sociétés privées est un vrai sujet de débat. Personnellement je suis favorable à ce que les services régaliens soient assurés en direct par l’Etat et par l’Etat seul. Le problème, c’est que l’Etat français est à un tel degré de pourriture que lorsqu’il délègue, ça fonctionne globalement mieux. Les écoles privées fonctionnent mieux que les écoles publiques, mes cliniques privées fonctionnent mieux que les hôpitaux, et même lorsque cette pét.... d’HIdalgo (pourtant socialiste) privatise la verbalisation des stationnements interdits, ça fonctionne mieux !!!! 

      Pourquoi ça me gave ? parce que comment voulez vous défendre le « service public » dans ces conditions ? Tenez, regardez, si vous voulez un passeport aujourd’hui en France, vous un rendez vous dans DEUX mois !!!! Vous passez par une société privée, vous payez trois fois le prix vous avez votre passeport en une semaine ! 

      Aujourd’hui en France, il n’y a plus aucun service régalien qui fonctionne correctement. La justice part en couille, la police devient politique, les « no go zones » se multiplient, les prisons sont surpeuplées, nous n’avons plus de diplomatie, l’Instruction publique est morte, la santé se dégrade à une vitesse incroyable (nous sommes quand même passés de la 1ieère à la 26 ième place au classement de l’OMS !!!!), notre armée est sous équipée, même pas capable d’en finir avec une poignée de bédouins dans le désert malien, pour avoir du matériel elle le loue (oui oui, les derniers matériels ont été vendus à une société de leasing qui les loue à l’armée française), Macron vient de décider de vendre des bateaux à un pays étrnger alors que nous n’en avons pas assez etc etc....

      Bref, au lieu de s’occuper de faire rouler des trains ou des voitures, au lieu de balancer de milliards dans le deuxième plus gros empire audiovisuel d’etat du monde (l’argent public finance tout de même 12 chaînes de TV et plus de 100 stations de radio !!!) ou de financer des tas d’activités qui ne sont pas régaliennes, l’Etat devrait se concentrer sur ses activités régaliennes. Quand elles fonctionneront correctement, on verra...



    • Et hop ! Et hop ! 7 mai 2018 02:05

      @TDK1 : «  Il apparaît en fait que le plus souvent l’Etat gestionnaire perd de l’argent là où les privés en gagnent.. »


      C’est faux, l’État a commencé par privatiser les parties d’entreprises qui étaient rentables pour lui : les banques, Total, la Lyonnaise des eaux, la Générale des eaux (Vinci), Gaz de France, Elf, France Télécom, et gardé les secteurs déficitaire : la Poste aux lettres, la RATP, le régime de base de la Sécurité sociale,..

      L’État français a créé et développé les entreprises les plus efficaces et les plus rentables, souvent leader mondial : Saint-Gobain, EdF, Airbus, Ariane Espace, Total, l’Institut Pasteur, l’INRA, etc




    • TDK1 TDK1 7 mai 2018 12:03

      @Et hop !
      Je ne vais pas reprendre la longue réponse que je vous ai faite plus bas, mais quand même !!!! 


      Les banques ? 
      * Le Crédit Lyonnais, un gouffre tel que 20 ans plus tard, vous continuez par vos impôts à payer le déficit généré par les fonctionnaires français qui ont pris la direction de ce qui était alors la première banque de France et la plus rentable !!! 
      * Dexia, un gouffre que vous payez à travers vos impôts, ainsi que les Belges et les Luxembourgeois !! 
      Non, vraiment, on ne peut pas dire que l’Etat ait montrer une quelconque aptitude à gérer des banques !!!

      Total n’a jamais été public !


      Lyonnaise des eaux n’a jamais été publique ! (une des plus vieille société française puisqu’elle date d’avant la révolution de 89)

      Générale des eaux n’a jamais été publique ! 

      et pour les autres, reportez vous à ma réponse plus bas....

    • Et hop ! Et hop ! 7 mai 2018 13:28

      @TDK1


      Le Crédit Lyonnais a été pillé pendant qu’il était nationalisé, aucune enquête criminelle sérieuse n’a été faite. La salle des actes (archives) au siège et le dépôt des archives dans le Nord ont subit un incendie, rendant les recherches presque impossibles.

      Lyonnaise des eaux et GE ont été nationalisées en 1981 puis privatisées et internationalisées (avec le succès de Jean-marie Messier pour Vivendi). Mais auparavant ce sont des entreprises qui se sont constituées exclusivement sur l’exploitation de concessions publiques par les communes et l’État, dans une situation quasi-monopolistique, assortie de corruption des élus et de financement des campagnes électorales.

      Dexia est le produit de la privatisation de la Caisse de crédit d’équipement des collectivités publiques, ancienne filiales de la Caisse des Dépôts, c’est le parfait exemple d’un établissement administratif national qui fonctionnait très bien et qu’on a transformé en entreprise commerciale international. Elle a favorisé massivement l’endettement des communes avec des contrats toxiques dont les taux d’intérêts indexés pouvant atteindre 65 % par an, tout en dégageant des pertes abyssales, ce qui est tout de même paradoxal. Où est allé tout cet argent.

      Le secteur de la banque et de l’assurance ont un coût beaucoup trop élevé en rendant un service qui est presque inexistant.

      On devrait rétablir la Banque de France comme banque centrale, créer une Société nationale de réassurance, rétablir la séparation entre les activités de banque et d’assurance, la séparation des banques courantes et des banques d’affaire, comme il y a une séparation entre la fonction de médecin et de pharmacien. 

      On devrait rétablir l’article du Code pénal qui qualifiait de délit la spéculation, interdire le crédit bancaire à la consommation (un commerçant peut se faire payer en plusieurs fois), interdire à une banque de prêter plus que les fonds dont elle dispose selon le régime général de la faillite, limiter la convention collective du secteur de la banque .

      On devrait imposer au secteur de la banque et de l’assurance le statut de sociétés mutuelles ou de coopératives intervenant sur un secteur économique (bâtiment, industrie, commerce, agriculture, etc..), et interdire toutes les formes de sociétés anonymes cotées en bourses. Plus d’actionnaires à payer. On devrait aussi 

      Il y aurait de cette façon un vrai secteur concurrentiel entre plusieurs centaines d’opérateurs, un meilleur financement de l’économie et du commerce, avec un coût du secteur bancaire beaucoup plus limité.


  • Pere Plexe Pere Plexe 4 mai 2018 10:45

    Quoi... ?
    Les privatisations ne seraient pas la panacée ?
    quelle surprise !
    Vous auriez pu faire de même avec la privatisation de l’eau, du traitement des déchets, des PPP, du traitement des cartes grises, des PV, des transports ...

    Pas au point de vous ébranler qui concluez :

    L’exemple de la privatisation des autoroutes me renforce dans la conviction qu’il est capital ../.. que l’exploitation peut et doit, pour une bonne gestion, être privatisée.

    La doxa ce moque bien des réalités.


    • TDK1 TDK1 4 mai 2018 18:24

      @Pere Plexe
      La doxa, c’est d’essayer de ne pas raisonner « stupide ». 

      Oui, il y a des cas où la privatisation s’impose, oui il y a des cas où la privatisation n’a pas été réalisée intelligemment, oui, il y a des cas où la fonction publique étant tellement gangrenée par une bande d’imbéciles qui n’ont pas encore tiré les leçons des expériences collectivistes qu’il vaut mieux qu’ils soient gérés par le privé.... 

      La doxa, c’est ne pas avoir de préjugés et d’analyser au cas par cas.


    • vesjem vesjem 6 mai 2018 18:26

      @TDK1
      imbécile, stupide, sont des mots (trop faibles) que tu peux appliquer à ta propre personne ; de même, ton idéologie à 2 balles, tu peux te la fourrer dans le fion


    • Et hop ! Et hop ! 7 mai 2018 02:40

      @TDK1


      Presque toutes les grandes entreprises françaises ont été créées par l’État, depuis Saint-Gobain au XVUIIe siècle, jusqu’à Ariane Espace, en passant par l’Institut Pasteur, EdF, toutes les grandes écoles d’ingénieur et de commerce, l’INRA, France Télécom, Toral, Airbus Industrie, Framatome, etc..

      Prenons l’exemple d’EdF en 2000 : entreprise rentable la plus performante du monde : production et distribution excellentes avec beaucoup de recherche et d’innovation, personnel très bien payé avec beaucoup de droits sociaux, et prix de vente le plus pas d’Europe, inférieur de 40 % par rapport à la moyenne.

      Il y avait un problème qui a justifié de lancer un programme de privatisation : elle n’était pas cotée en bourse, elle ne payait pas de dividendes, elle ne rapportait rien au monde de la spéculation et de la finance.

      Donc il a été prévu que Edf devrait dégager une marge pour payer des actionnaires, donc de baisser les salaires, d’augmenter les tarifs et de baisser la qualité, la recherche et la sécurité.

    • TDK1 TDK1 7 mai 2018 11:52

      @Et hop !
      Oh la la, que d’inexactitudes dans ce commentaire !


      Ariane Espace n’est pas, justement, une « grande entreprise créée par l’Etat ». L’Etat s’est lancé dans les fusées avec la fameuse « Diamant » qui a coûté une blinde aux contribuables et qui n’a jamais rien rapporté car jamais commercialisée. Puis l’Etat français a lancé le programme « Europa », un bide, un four ! Le projet Ariane, issu de la coopération européenne est parti à l’origine sur les même bases et manque de couler lamentablement avant que la décision ne soit prise de le structurer en société privée et de commercialiser (fin des années 70 avec création d’Arianespace en 80 si j’me souviens bien). Un parfait exemple de société publique qui n’existe que parce qu’elle a été privatisée.

      Institut pasteur : TOUT FAUX, mais alors, tout faux. L’Institut Pasteur, pour lequel j’ai eu l’occasion d’intervenir, n’est pas mais alors pas public, ne l’a jamais été depuis sa création à la fin du XIXe siècle !!!

      Total n’a jamais été public ! Cela s’appelait avant « Compagnie Française des Pétroles » et a toujours et toujours été privé ! La seule grosse compagnie pétrolière « d’Etat » (bien qu’elle ait été privatisée au milieu des années 90) était Elf dont les plus anciens comme moi se souviennent du lancement en 1967 (premier « teasing » publicitaire de France avec le point rouge). Elf a été absorbée par Total, justement, en 2000.

      Airbus maintenant. En fait, Airbus, c’est un petit peu comme Arianespace. Il y avait une société d’Etat, Sudaviation (Sudav’) qui perdait tant et tant d’argent, en particulier avec le Concorde. Un personnel qui se croyait au dessus des contingences des lois économiques qui « pète » une grève de tous les diables et un plantage qui prend la forme de fusions à répétitions jusqu’à la création d’Airbus. Donc Airbus est bien issue d’investissements publics conséquents dans l’aviation, mais n’a jamais été publique et, comme Arianespace, n’a connue la prospérité que parce que non publique. 

      Framatone, alors là je préfère ne pas m’étendre sur un sujet que je connais un petit peu. Parce que le gâchis, le viandage de la technologie et du savoir faire français par les fonctionnaires idéologisés de l’État trouve dans l’atome toute sa sublimation ! Jusqu’à dernièrement, puisqu’en juillet dernier, ce ne sont pas moins de 5Mds€ (oui, 5Mds !!) d’argent public qu’il a fallu injecter en catastrophe dans AREVA pour éviter la faillite. Et connaissant un petit peu le problème, je peux vous dire que cela ne suffira pas et qu’il aurait fallu en réalité en injecter le double. Si demain AREVA est privatisée et que les acheteurs sont obligés de vendre des activités pour en sauver d’autres, qu’on ne vienne pas me péter un article sur Agora sur les « méchants-capitalistes-qui-vendent-les-bijoux-de-familles », parce que les fautifs ce sont les fonctionnaires incapables et idéologisés (genre la Anne Lauvergeon, socialiste, qui annonce fièrement qu’elle n’embauchera pas de « mâles blancs » et qui plante LE fleuron de l’industrie française en détournant indirectement des sommes faramineuses au profit de son conjoint) qui ont fait plonger la société. Encore un bel exemple de ce que donne une activité économique gérée par l’Etat...

      Et bien sûr, vous ne parlez pas de toutes les « grandes entreprises » d’Etat qui ont coûté une blinde aux contribuables. Bull, Thomson, France telecom, GAN, le Crédit Lyonnais, Dexia et j’en passe...


      Quant à EDF, vous commettez plusieurs erreurs. La première est de croire que EDF en 2000 était dans la situation que vous décrivez. Faire du bénéfice quand on achète l’électricité au prix d’exploitation et non au coût de revient imputé de sa part d’amortissement, c’est facile ! Surtout quand on a en plus le droit de la vendre à l’étranger au prix du marché... Lorsque vous dites que le prix de vente de l’électricité était un des moins élevé d’Europe, vous avez raison..... facialement ! Car vos impôts payaient en partie le réseau. Car vos impôts payaient intégralement les centrales nucléaires ! Car l’électricité était vendue aux entreprises plus cher qu’à leurs concurrentes étrangères (les tarifs domestiques et pro étaient différents). 
      Enfin dernière erreur que vous commettez concernant les raisons de la privatisation. Je n’étais là encore pas d’accord avec Jospin sur les modalités de la privatisation. Mais il a été contraint de la faire parce que EDF était en train de prendre des parts de marché en Allemagne, en Italie et dans d’autres pays. Or, une société d’Etat jouissant d’un monopole sur son marché intérieur et d’une économie qui fait la part belle aux financements publics est en situation privilégiée pour négociées des marchés dans des pays où les acteurs locaux doivent payer l’électricité à son vrai prix et ne bénéficient pas d’aides publiques pour installer leurs réseaux... Vous voyez, cela n’avait rien à voir avec une quelconque cotation en bourse....

      Cordialement,

      Thibault Doidy de Kerguelen

  • eddofr eddofr 4 mai 2018 11:27

    L’un des problèmes liés à la privatisation c’est la prise en compte des investissements à long termes engagés par l’état.

    Lorsque une activité est exercée par l’état, celui-ci consent à des investissements sans contrainte de rentabilité immédiate, soit dans une optique de progrès sociétal à long termes, soit dans une optique de « prestige politique », soit encore dans une optique « stratégique » (indépendance énergétique, impératifs de défense, ...)
    Par exemple, le TGV pour la SNCF, le nucléaire et le surgénérateur pour EDF, le Concorde pour l’aéronautique, etc.
    Ces investissement sont souvent déficitaires à court, voire même à moyen termes.
    Or, dans notre système économique, ultra-capitaliste financiarisé, l’objectif d’une entreprise privée est, à juste titre, la rentabilité à court termes.
    C’est donc sur ce critère qu’elle va évaluer l’intérêt d’acquérir une activité privatisée et c’est donc sur ce critère de profit à court termes que sera évaluée l’activité en vue de sa privatisation.
    L’investissement à long termes consenti par l’état sera donc, au mieux, « détourné » au profit de l’intérêt privé ou, au pire, abandonné pour cause de non rentabilité immédiate.
    A cela s’ajoute la propension de l’entreprise privée, toujours sur la base du critère de profitabilité à court termes à négliger l’entretien des infrastructures jugées non rentables ou pas assez rentable à court termes et à se concentrer sur la recherche appliquée (facilement rentabilisée) plutôt que sur la recherche fondamentale (dont la rentabilisation est peu probable dans le temps « des affaires »).
    L’état s’expose donc à une double perte, celle de son investissement initial et celle de l’inévitable remise à niveau des infrastructures après que l’entreprise privée en ait négligé l’entretien pendant un certain temps (cf. le cas des chemins de fer anglais).

    L’erreur fondamentale que commettent les tenant de la réduction de l’état aux seuls activités dites « régalienne » c’est de négliger l’importance stratégique et sociétale de certaines activités dites « économiques ».

    Dans la répartition entre privé et publique, devraient entrer en ligne de compte la problématique de l’investissement à long ou très long termes et la problématique de l’importance stratégique.

    les deux éléments majeurs expliquant l’inefficacité économique de l’état sont :
    d’une part, la problématique de gestion du capital humain tant en coût qu’en flexibilité  :
    Dans le privé, une entreprise qui ne gère pas bien l’employabilité de son personnel, peut toujours s’en sortir en le renouvelant (faisant ainsi porter la charge de l’employabilité sur la société, c’est à dire l’état) ou en délocalisant et, au pire, même si elle disparaît, elle est remplacée par une autre entreprise privé (la gestion des conséquences sociales de cette disparition étant, à nouveau, reportée sur la collectivité et l’état).
    Dans le privé, un employé coûte tant qu’il est « utile », licencié, malade ou retraité, il passe à la charge de la collectivité, dans le public, le fonctionnaire, inemployé, malade ou retraité reste à la charge de l’état.
    d’autre part, le fait que l’efficacité économique n’est pas le critère principal de gestion de l’état (parfois à bon escient et parfois à mauvais escient).

    Ce qui devrait être limité au domaine régalien c’est le statut de fonctionnaire (qui ne se justifie que par la nécessité de garantir l’indépendance et l’équité du service public vis à vis de tous les usagers, sans distinction de richesse, de pouvoir, d’obédience politique, ...).

    Ce qui devrait changer également, c’est la manière dont on évalue l’efficacité de l’état : l’efficacité économique ne peut en être le seul critère, ni même le premier d’ailleurs.


    • Salade75 4 mai 2018 14:53

      Bonjour @eddofr
      Contribution intéressante qui mériterait plusieurs commentaires.

      Je me contenterai d’1 sur les causes de l’inefficacité économique de l’état.
      Je vois 3 autres causes, peut-être liées à ce que vous appelez l’employabilité de son personnel, au moins pour les 2 premières.
      1- Les dirigeants sont des commis de l’état, formés aux arcanes du pouvoir et de l’administration et non à l’entreprenariat industriel ou commercial. Si ils avaient eu une âme d’entrepreneurs, ils auraient fait HEC et non l’ENA. Pourtant, ils se retrouvent à la tête d’entreprises énormes, sans expérience, sans en connaître le fonctionnement, pour des durées courtes et sans aucune responsabilité face aux résultats. Ils les gèrent comme des administrations. Ils imaginent savoir négocier parce qu’ils ont participé à des jeux de rôles avec les syndicats. Ils pensent savoir diriger une entreprise parce qu’ils ont réussi un concours difficile. Ils imaginent être des stratèges industriels parce qu’ils dépensent beaucoup d’argents dans des projets pharaoniques. Etc...
      Bref, l’état met de mauvais profils à la tête de ses entreprises, et ça se voit dans les résultats.
      Le pire : ils peuvent revenir quand ils le veulent dans leur corps d’origine, et quels que soient leurs résultats, tirer bénéfice de leurs méfaits
      Ex : une « directrice de la stratégie SNCF » qui devient ministre pour faire dans ce nouveau poste ce qu’elle n’a pas eu l’idée de faire dans l’ancien.
      Autre exemple : les PPP, ou comment de vrais spécialistes de l’industrie et du commerce enfument des énarques avec un« gros melon » aux frais du contribuable.
      2 - Les statuts : ils sont un facteur terrible de manque de dynamisme et d’innovation. Il faut entrer jeune pour en « bénéficier ». Du coup, les statutaires n’ont pratiquement connu que leur environnement, n’ont aucun autre point de repère, aucune autre référence. ils deviennent des experts ... de la reproduction des bons comme des mauvais comportements. Ils mettent des années à inventer des choses qui existent sur étagère partout ailleurs....
      3 - Le mépris total de l’argent public. Il est gratuit car il suffit d’augmenter l’impôt ou la dette pour couvrir l’incompétence, ou le manque de volonté. Une entreprise privée se bat tous les jours pour faire entrer l’argent, et cela se ressent à tous les niveaux dans la recherche d’efficacité. Dans une entreprise publique, la gabegie est permanente car « ce qui est gratuit n’a pas de valeur ». On y parle de service public. mais le premier service à rendre au public, c’est de respecter ses impôts.


    • Laulau Laulau 4 mai 2018 16:27

      @Salade75
      Salade ? La bien nommée ?


    • eddofr eddofr 4 mai 2018 16:33

      @Salade75

      Bonjour,

      J’entends vos arguments.

      Je vais seulement les relativiser par une question :

      Vaut-il mieux une activité mal gérée dans l’intérêt de tous ou une activité bien gérée du point de vue et dans l’intérêt d’une seul ?

      Ceci ne s’applique évidemment qu’aux activités régalienne ou stratégiques (socialement, économiquement, ...).

      En vérité je trouverais absurde que l’état prenne le monopole sur les smartphones, par exemple, et je ne trouve absolument pas indécents les bénéfices d’Apple (après tout personne n’est obligé d’acheter un Iphone à 1000€ quand on peut avoir le même service avec un smartphone à 200€).

    • Salade75 4 mai 2018 18:09

      @eddofr
      "Vaut-il mieux une activité mal gérée dans l’intérêt de tous ou une activité bien gérée du point de vue et dans l’intérêt d’une seul ?"

      Je ne suis pas sûr de comprendre la remarque, ni son lien avec mon commentaire.
      J’aurais tendance à répondre qu’il vaut mieux une activité bien gérée dans l’intérêt de tous. :)
      Pourquoi service public devrait-il être synonyme de mauvaise gestion et de dilapidation de l’argent public ?

      La réflexion sur les services publics est souvent manichéenne.
      Les partisans de la rentabilité à tout prix (comment un réseau peut-il être rentable si on ne compte pas les externalités qu’il génère ??!?!) versus les partisans la gabegie à tout prix (un service public n’a pas vocation à être rentable ???!!)

      Et bien je pense que l’argent public doit être respecté, surtout dans un pays qui a le plus fort taux de prélèvement de l’UE, et que la bonne gestion est un devoir et fait partie intégrante du service public.
      Cela ne veut pas dire rentabilité directe car une route, un canal, une voie de chemin de fer ne peut pas être rentable par de simples péages (ou alors ils sont colossaux).
      Mais cela veut dire que les décisions, puis la mise en œuvre des projets est faite avec l’idée du respect des engagements et de l’argent public (pas comme les PPP de la ligne Bordeaux Paris ou du Grand Paris).

      Si une entreprise privée (hors régalien ! Je suis contre les radars mobiles gérés par des entreprises privées par ex), tout en faisant des bénéfices, donne un meilleur service moins cher qu’une entreprise publique, je suis pour l’entreprise privée.


    • TDK1 TDK1 4 mai 2018 18:29

      @eddofr
      J’approuve une partie de votre raisonnement et c’est pour cela que je précise dans ma conclusion qu’il me semble important de distinguer, dans les activités à investissement correspondant à de l’équipement et de l’infrastructure de manière générale, l’investissement de l’exploitation.
      L’investissement devant rester du ressort et la propriété de la collectivité et l’exploitation pouvant (voire devant selon les cas) être privatisé.


    • TDK1 TDK1 4 mai 2018 18:32

      @Salade75
      Tout ce que vous énoncez est malheureusement vrai. Pas suffisant pour expliquer la faillite permanente des activités gérées par l’Etat, mais vrai.


    • eddofr eddofr 17 mai 2018 17:12

      @eddofr

      Par cette remarque je ne voulais certainement pas m’opposer à votre critique de la manière dont est géré le service public.

      Il faut évidemment qu’il soit mieux géré, dans l’idéal, il devrait même être mieux géré que l’argent privé.

      J’entends m’opposer à l’idée, assez répandue, que « le privé ferait forcément mieux ».

      Le privé ferait forcément mieux ... pour l’actionnaire ... pas forcément pour l’intérêt collectif !

  • jymb 4 mai 2018 12:18

    Et qui va tirer un beau bénéfice de la sur-obligation de lenteur absurde à 80 km/h ? Qui peut envisager actuellement de traverser la France sur nos ex routes « Nationales » qui ont été abandonnées et ne sont plus qu’une succession de radars et de blocages ? 

    Un exemple parmi beaucoup : la N113 dans la traversée de Castelnau le Lez ( 34 ) quasi effacée en y plantant un tramway ( que vous attendrez désespérement la nuit ou le dimanche..) et transformée sauvagement en un boyau étroit à 30 km/h...
    Un vrai massacre patrimonial 

  • zygzornifle zygzornifle 4 mai 2018 13:02

    Peut être qu’en privatisant l’Élysée la parlement et le sénat il en sortirait pour une fois quelque chose de valable ?....


    • Ruut Ruut 4 mai 2018 13:36

      @zygzornifle
      C’est déjà fait non ?


    • aimable 4 mai 2018 14:20

      @Ruut
      les privatisations a prix d’amis, ( donc sujettes a doutes ) , c ’est un peu comme un crédit ( qu’il faut rembourser ) , cela fait du bien parce que cela amène beaucoup d’argent frais en une seule fois ( qu’on se dépêche de gaspiller ) , mais cela se gâte après , puisque la rente n’existe plus.


    • TDK1 TDK1 4 mai 2018 18:36

      @aimable
      On peut aussi imaginer que le rôle de l’Etat ne soit pas de tirer une rente de ses investissements mais au contraire de « faire tourner » l’argent. 

      Je l’explique. Si l’État récupère idem ou plus que ce qu’il a investi dans une activité qui désormais sera gérée par le privé, ne peut il pas réinvestir cet argent dans une autre activité à moyen ou long terme ? ..... qu’il revendra ensuite pour réinvestir dans une nouvelle activité etc etc....

      L’argent public n’est pas immobilisé dans le premier investissement, la même somme servant à créer plusieurs activités, plusieurs investissements......

      Qu’en pensez vous ?


    • aimable 4 mai 2018 21:02

      @TDK1
      le produit de la privatisation réinvesti cela serait logique et bon pour certains domaines innovants qui on besoin de fonds pour se développer mais je pense surtout qu’il sert a boucher les trous ( les nids de poule n’en font pas partis ) creusées par nos responsables .


    • Et hop ! Et hop ! 7 mai 2018 02:18

      @TDK1 :


      Le comportement normal de l’État était de supprimer le péage une fois que le financement de la construction est terminé. L’entretien pouvant se faire avec les royalties e concessions payées par les restaurants, les pompes à essence.

      Les investisseurs qui ont acheté les sociétés d’autoroutes cherchent la rentabilité, ils sont obligés de récupérer sur les usagers les sommes qu’elles ont investi.

      Donc les Français qui ont déjà payé l’investissement avec les péages et leurs impôts pendant 30 ans, devront repayer l’investissement une deuxième fois pour que l’investisseur récupère sa mise.

      Ce que l’État a vendu, c’est un péage, une taxe, comme si il vendait la Taxe foncière pour 20 fois la recette annuelle.

      Heureusement qu’on a pas fait cette arnaque avec toutes les routes nationales et tous les ponts.

    • TDK1 TDK1 7 mai 2018 10:44

      @Et hop !
      Avez vous lu l’article et les commentaires ou vous contentez vous d’exprimer votre ressenti ? Les contribuables n’ont pas payé les investissements d’origines puisqu’ils ont été financés par emprunt. 30Mds de ces emprunts ont été repris par les concessionnaires. Donc sont payés aujourd’hui par les usagers et non pas hier par les contribuables. 19Mds ont été récupérés par l’Etat au moment de la cession d’exploitation. Donc n’ont pas été payés par les contribuables, puisque récupérés. 20Mds sont entrés dans les caisses de l’État via la fiscalité. Ce dernier n’a jamais été capable de générer en direct un tel revenu.


      Vous répétez donc un mensonge énoncé par des politiques qui mentent dans un but électoraliste. Répéter un mensonge n’en fait pas une vérité.

      Cela ne retire rien à mes critiques à l’égard de cette privatisation et de la manière dont elle a été négociée, mais pour avoir une analyse sereine des choses, il faut commencer par se débarrasser des discours idéologiques. Une bonne fois pour toutes, les investissements autoroutiers n’ont pas été payés par les contribuables. Ils sont payés aujourd’hui par les usagers. 

      Perso, je ne suis pas d’accord avec cela et préférerais que seule l’exploitation soit déléguée, les infrastructures restant propriété des la Nation. 

  • Gisyl 4 mai 2018 14:04

    La privatisation des autoroutes est l’un des plus grands scandales de ces vingt dernières années. Prenons le cas du trajet Paris-Clermont :

    - plus cher d’une dizaine d’euros qu’en 2005, soit nettement plus qu’en euros constant

    - plus lent d’une heure en raison de bouchons qui n’ont pas lieu d’être pour des travaux idiots d’« enrobage » !! Comme si une autoroute avait besoin d’être rénovée tous les ans !

    - des profits qui partent dans les mains des actionnaires de Vinci, qui n’ont guère à se soucier du risque de leur investissement.

    Moralité : lorsqu’une société d’autoroute n’utilise pas l’argent des automobilistes pour engraisser ses capitalistes, elle réalise des travaux somptuaires et inutiles dans des infrastructures amorties depuis longtemps (pourquoi parler par ailleurs d’investissement ? le réseau autoroutier actuel est suffisant, voire même trop important au regard du saccage du territoire et des ressources agraires qu’il réalise)

    C’est pourtant simple : lorsqu’il existe un seul réseau, la seule option économiquement et moralement viable est le service public.


  • Laulau Laulau 4 mai 2018 16:25

    Cet article qui se veut objectif ne fait, en fait, que noyer le poisson à la sauce libérale.
    A moins de croire aveuglément en « la main du marché » qui de façon quasi magique va permettre de faire des économies l’analyse est assez simple. Les sociétés autoroutières font de très très gros bénéfices qui, au lieu d’engraisser leurs actionnaires entreraient dans la poche de l’état ...et donc dans celle des contribuables.


    • TDK1 TDK1 4 mai 2018 18:43

      @Laulau
      Sauf que 40% du CA d’affaire des autoroutes rentre déjà dans les poches de l’Etat !!!!!!!

      Vous croyez sincèrement que la même activité régie par l’Etat lui même rapporterait autant ?????

      Nous avons 19 Md€ d’achat, 30Md€ de dettes reprises et 20M€ d’impôts et taxes dans les fouilles de l’Etat en dix ans. Allez, donnez moi un exemple, un seul, d’une activité économique gérée par l’Etat qui lui rapporté autant !!!!!


    • marmor 4 mai 2018 19:21
      @TDK1
      Vous êtes analyste financier, pensez vous qu’une entreprise puisse dégager 1.5 M de dividendes sans avoir provisionné les amortissements, les frais financiers, impôts et taxes ? Ces entreprises ne peuvent rémunerer les actionnaires que sur des actifs dégagés de tout amortissement, impôts et taxes, donc sur un résultat net H.T. ( me semble-t-il )

    • Laulau Laulau 5 mai 2018 18:06

      @TDK1
      Ah ces actionnaires, de vrais magiciens, ils restent chez eux ou bien à Saint Bart et leur seule existence génère des profits miraculeux. Ah qu’ils sont beaux, ah qu’ils sont généreux !


  • marmor 4 mai 2018 17:31
    1,5 milliard €/an de dividendes pour les actionnaires.« 
    1.5 milliards net x 13 (2005/2018) = 19.5 milliards
    prix de vente : 14.8 milliards......LA MESSE EST DITE
    Deuxième exemple en abrégé : VIADUC DE MILLAU
    deux ministres d’obédience communistes, Mr Gayssot et Mdme Voynet estiment que sa construction n’est pas supportable par l’état ( 320 millions d’€ ). L’appel d’offre remporté par Eiffage consiste à prendre en charge la construction de l’ouvrage moyennant une concession d’exploitation de ( tenez vous bien ) 78 ans ! L’ouvrage est mis en service après 3 années de construction seulement, soit en 2005 pour un coût final de 350 millions d’€. Les chiffres publics communiqués par Eiffage font état d’un amortissement de l’investissement total en 2010 !!! Frais d’exploitation proches de zéro ! On pourra récuperer l’ouvrage dans 60 ans !! LA MESSE EST RE DITE

    • Salade75 4 mai 2018 18:19

      Bonjour @marmor,

      La question est : l’état, dans la même position, aurait-il fait les mêmes « bénéfices » ?
      Et si non, pourquoi ?


    • marmor 4 mai 2018 19:06
      @Salade75
      Je pense que oui, à condition de ne pas en confier la gestion à un énarque totalement incompétent, comme 100/100 des énarques, mais à des hommes rompus au monde des affaires et soucieux des deniers publics, quitte à les interesser aux résultats ou sanctionner pour manque de résultats, agir donc comme dans le privé, mais pour le bien commun, ce n’est pas bien compliqué quand on dispose de tout l’appareil d’état .

    • Garibaldi2 5 mai 2018 04:33

      @marmor

      Voynet d’obédience communiste ? Faut arrêter les alcools forts !

      Ce ne sont ni Gayssot, ni Voynet qui ont estimé que le viaduc ne pouvait pas être financé par l’état, mais Bercy ... dirigé par DSK, Sauter, et Fabius. Des vrais collectivistes !


  • velosolex velosolex 4 mai 2018 17:47

    Pour une raison incompréhensible ( ou trop facilement compréhensible) l’état après avoir investi l’argent des contribuables dans la construction des autoroutes, les a vendus de l’avis général des spécialistes, pour une bouchée de pain, après le bradage de Villepin......


    Si l’on voulait réellement s’attaquer à cette fameuse insécurité routière, qu’on met en avant pour limiter les vitesses à 80, l’état aurait gardé ses bijoux, et aurait rendu gratuite leur utilisation. Qui pourrait nier que le nombre de morts sur les routes de france, n’en serait pas sérieusement impacté... 

    Cet exemple pour montrer comme ce principe est à géométrie variable, et que le principal curseur des décisions est attaché aux intérêts des lobbys, avec des hommes politiques sans consistance, sacrifiant l’intérêt général. 

    • Salade75 4 mai 2018 18:24

      Bonjour @velosolex
      « ... le principal curseur des décisions est attaché aux intérêts des lobbys,... »

      Je ne suis pas sûr que la vérité soit aussi machiavélique.
      A quelques exceptions près, l’incompétence des décideurs est bien supérieure à leur volonté de favoriser tel ou tel au détriment de l’intérêt général.


    • velosolex velosolex 4 mai 2018 20:09

      @Salade75
      Machiavélique ?...

      Même pas par destination. Juste lié à l’opportunité du marché, sans entraves, sans 
      morales, avec juste des éléments de langage pour s’imposer auprès des foules, et les conditionner. .

      .On peut en voir plusieurs mécanismes à l’oeuvre, dans un cynisme décomplexé, que ce soit dans l’affaire de la pollution au diesel, avec des contrôles bidons, l’imposition sans fondement des compteurs Linky, générant des effets graves sur la santé. 
      Un principe de sécurité totalement bafoué, qu’on évoquera juste pour imposer de nouveaux paradigmes.
      Le capitalisme n’a aucune morale, juste le souci de faire de nouvelles parts de marché. Ou de s’en approprier, comme dans l’affaire honteuse du bradage des autoroutes, sans souci du collectif

  • Gloubi 4 mai 2018 19:57

    Un exemple ? Pour les actionnaires, sans aucun doute !


  • Garibaldi2 5 mai 2018 04:51

    Dès le départ, les autoroutes à péages ont été créées pour être des pompes à fric et pour favoriser le transport des marchandises par route au détriment du train.

    Créer des barrières de péage coûtant cher (à l’époque beaucoup de salariés 24/24 7/7), on a décidé qu’on allait relier la ville A à la ville B, à 35km ou 50km l’une de l’autre. Pourquoi s’emmerder à créer des bretelles et des péages pour les péquenots ?! Prenez n’importe quelle autoroute, par exemple la A11, et regardez les entrées/sorties ! Vous pensez que multiplier les entrées/sorties allait ralentir le traffic ? Ben alors les aires de service et les aires de repos, elles ralentissent le trafic ?!!!!!


  • Jean Keim Jean Keim 5 mai 2018 07:47

    Et toujours ce constat que l’on peut faire en prenant du recul vis-à-vis des écrits d’AVOX, en lisant un quotidien régional ou un grand média national, quasiment tous les problèmes – sûrement plus de 90 % – directement ou indirectement, tournent autour de l’argent, tous les problèmes sont abordés par le biais de l’argent, combien ça va coûter, comment financer, combien ça va rapporter, le recul permet de percevoir le pouvoir effarant, effrayant de l’argent, alors que l’argent n’est qu’un outil pratique tant qu’il le reste.

    Il n’y a pas besoin d’argent dans l’absolu pour construire une école ou un hôpital, il faut du temps, des compétences, des matériaux, de l’énergie, des bras, des outils, etc., l’argent n’est pas plus nécessaire qu’une paire de chaussure de sport à 200 € pour marcher.

    • Jean Keim Jean Keim 6 mai 2018 08:15

      @Jean Keim
      J’ai fait un tour « en ville » hier après-midi et j’ai regardé le prix de chaussures de haute technologie, je suis loin du compte avec mes 200 € smiley


    • Ruut Ruut 6 mai 2018 13:40

      @Jean Keim
      Et dire que l’esclave qui l’a fabriqué n’as pas du gagner plus d’1 euro sur cette paire.


    • TDK1 TDK1 6 mai 2018 19:41

      @Jean Keim
      L’argent ne fait que faciliter les échanges. 


      Vous dites : « Il n’y a pas besoin d’argent dans l’absolu pour construire une école ou un hôpital, il faut du temps, des compétences, des matériaux, de l’énergie, des bras, des outils,  »

      Mais donnez vous en échange des outils ? Que donnez vous en échange du temps, que donnez vous en échange des compétences ? Que donnez vous en échange de l’énergie ?

      L’argent ne fait de matérialiser une « capacité d’échange ». Il n’est lui même que le résultat d’une augmentation ou d’une diminution de la capacité d’échange. Donc, si vous voulez, lorsque vous dites qu’on ne parle que d’argent, en fait, on parle de « capacité » à faire en sorte de des outils, des compétences, des bras, du temps soient utilisés pour telle ou telle action. Ce n’est rien d’autre.

    • Jean Keim Jean Keim 6 mai 2018 20:55

      @TDK1
      Le mot clé est « absolu » l’argent d’outil est devenu la chose la plus importante de notre monde.


      Si dans ma vie je bois trop d’alcool (ce n’est qu’un exemple) à un point où je deviens dépendant, je dois si je veux retrouver la santé tout arrêter, je dois le faire, je ne vais pas me demander comment faire, je le fais c’est tout,
      Avec l’argent nous en sommes arrivé là, la santé du monde dépend de sa disparition, car et je me répète, pratiquement tous nos problèmes viennent du fric, c’est comme un cancer, il faudra peut-être le remplacer par de la monnaie d’une autre nature, une monnaie qui ne peut pas être accaparée, ni détournée, ni thésaurisée, ni spéculée, une monnaie qui s’autodétruit quand elle n’est pas utilisée.

      À Bourges, il y a la rue des Castors, elle est bordée de pavillons que des gens de métiers différents ont construits ensemble, chacun a apporté son savoir-faire et au minimum ses bras et du temps, bien sûr il a fallut de l’argent ne serait-ce que pour acheter les matériaux.
      J’affirme qu’une heure de travail effective donnée à la collectivité est le don d’une heure de vie, que j’ai opéré un patient dans un hôpital où que j’ai fait une heure de ménage dans ce même hôpital, il s’agit bien d’une heure d’une vie, et pourquoi une vie serait plus précieuse qu’une autre ? 

      Que serait une société, une civilisation sans argent, nous ne le savons pas, ce n’est pas dans notre savoir...


    • TDK1 TDK1 7 mai 2018 10:30

      @Jean Keim
      Je comprends votre raisonnement mais il me semble que vous confondez la chose et l’esprit de la chose. Ce que vous regrettez, et je suis d’accord avec vous, c’est la cupidité. Sauf qu’il me semble que cette cupidité existant intrinsèquement chez certains individus s’exprimerait de toute manière, même sans argent, à moins..... de supprimer toute notion de propriété individuelle. Sauf que la suppression de la propriété individuelle (et là nous avons malheureusement des exemples récents, voire d’une certaine façon actuelle avec la France), entraîne irrémédiablement la paupérisation (voire la paupérisation extrême engendrant des famines) et l’organisation répressive de la société. La nature humaine est ainsi faite qu’elle est par essence imparfaite et qu’il nous faut en permanence choisir entre des imperfections. 

      Pour apporter un élément de réponse à votre dernière question concernant le pourquoi une heure de chir est plus valorisée qu’une heure de balayeur, comprenez que la mécanique originelle d’un processus économique est mue par une seule action : la gestion de la pénurie. L’économie n’existe que lorsqu’il y a pénurie. Il n’y a pas pour l’instant d’économie de l’air car il n’y a pas de pénurie d’air, mais lorsque cela viendra, vous aurez une économie de l’air qui s’instaurera. Une heure de chir est plus rare qu’une heure de balayeur, alors elle est valorisée plus cher. Inversement, il y a pléthore d’avocats, l’heure d’avocat se dévalorise ou, pour être plus près dans la comparaison, une heure de docteur en socio ou philo (même nombre d’années d’études que le chir) ne vaut quasiment rien car il y a plus d’offre que de demande, donc pas de pénurie.



    • Jean Keim Jean Keim 7 mai 2018 14:52

      @TDK1
      Je comprends également votre propre raisonnement mais il s’appuie sur des règles qui ne sont que des conventions sociétales qui ne sont pas immuables.

      Quand je tente de montrer le côté néfaste de l’argent, je ne traite que de son aspect matérialiste mais l’économie avec sa course au profit ravageur est une activité inventée, mise en place et développée par l’esprit humain, là aussi il y a matière à réflexion.

  • Doume65 5 mai 2018 10:46

    « La privatisation des autoroutes est-elle un exemple ? »
    Réponse en une ligne :
    Oui, de ce qu’il ne faut pas faire.


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