vendredi 18 juillet 2008 - par Bernard Dugué

Au secours, Marx revient !

Le dernier numéro de Courrier international titre sur « Marx, le retour ». Peut-on parler d’une bonne nouvelle ? Ou bien se lamenter de voir une pensée éculée revenir sur le devant de la scène intellectuelle ?

"Scène intellectuelle" est un bien grand mot pour désigner le retour de Marx dans certaines franges lettrées de l’Occident et ailleurs, en d’autres contrées. Le retour de Marx semble au premier abord sympathique. Marx, un livre d’espérance pour les sans-grades, les démunis, les exploités, voilà ce qu’on peut lire. Mais en d’autres temps, n’a-t-on pas pensé ainsi à propos de Khomeiny et de l’activisme islamique propre à dynamiter « l’infâme régime capitaliste du Shah avec sa police secrète » ? Même Foucault s’est laissé prendre. Cette évocation servira de fil conducteur pour situer le renouveau marxiste dans la sphère idéologique, sectaire et de même essence sociologique que peut l’être l’intégrisme religieux. Cette comparaison va choquer et, pourtant, elle est avérée, du moins sur le plan sociologique où l’on voit Marx et son Capital servir de livre eschatologique puis idéologique ayant été déformé comme peuvent l’être les textes sacrés par les régimes autoritaires du passé et, récemment, les mouvances intégristes. Il n’y a peut-être rien à tirer de Marx pour notre XXIe siècle, contrairement à ce que pensent quelques exégètes qui feraient mieux de déceler le volet théologique et moral, mais sans Dieu dans le capital. Avec ce manichéisme et cette imputation du mal attribué à une classe possédante et son capital qu’elle se plaît à accumuler en exploitant les travailleurs. Certes, le capitalisme est selon Marx un progrès par rapport aux sociétés féodales. Mais le progrès réside non pas dans la structure économique, mais dans le dispositif technique, industriel et concentré qui permet la production massique grâce à une organisation du travail héritée de la logique des administrations étatiques constituées à l’aube de la modernité. La question de la technique dépasse en l’englobant celle de l’économie et donc du capital. Le ressort exact, c’est l’homme, avec autour le système technique et à la périphérie l’économie. Le capital n’est rien sans un dispositif technique et un environnement structuré et garanti par l’Etat. Si les excès récents des fonds ont été réalisés, c’est grâce à l’encadrement et la bienveillance des Etats.

La technique, elle n’est rien sans l’homme et sa structure anthropologique. Le problème du capitalisme, amplifié certes, est le même que pour toute société. C’est la domination de l’homme. Le désir d’exploiter pour son profit et son intérêt, le désir de dominer. Tant que cette structure de pouvoir n’a pas été dévoilée, on peut bien désigner la classe dominante et la classe exploitée, faire des uns d’ignobles profiteurs et les autres des blanches victimes. Dès lors que l’homme dispose d’un peu de pouvoir, il peut en user pour exploiter son prochain. L’échange n’est jamais égal, mais du moins peut-il s’avérer équitable. Mais, souvent, ce n’est pas le cas et l’on retrouve parmi les pires des patrons d’anciens ouvriers, qui plus est, de fieffés militants communistes. Le capital serait responsable de tout cela ? Ah bon, et ces médecins, spécialistes ou non, chirurgiens souvent, qui s’autorisent des dépassements. Est-ce la faute du capital ? Bien sûr que non. L’homme est un être désirant et, en société, c’est un profiteur qui souvent, s’il est décidé à faire du profit, n’hésite pas à abuser de sa position dominante. En l’occurrence, dans le cas de la médecine, cette position vient du fait que le nombre de médecins formés n’est pas suffisant pour couvrir le territoire et éviter les abus qui pourraient être corrigés par une saine concurrence. Il est vrai qu’à une époque quelques médecins vivaient mal, smicards, selon ce qu’en disait la presse. Cela a sans doute été le prétexte pour limiter le numerus clausus. Les politiciens ont cédé aux intérêts corporatistes lancés telles des sirènes médiatiques. Ce qui nous conduit aux deux éléments-clés dans la logique des positions dominantes et des profits. Contrôler la propagande médiatique et se mettre dans la poche les politiques.

La seule solution permettant de rééquilibrer les positions ne passe pas par l’analyse tronquée de Marx, mais par une pensée politique nouvelle mettant au jour les mécanismes de domination et par voie de conséquence, les moyens d’agir. On croit que le mal vient du capital. C’est faux, il vient de la séquestration de la pensée par les médiarques et de la politique élitaire menée par les gouvernants. C’est là qu’il faut agir en dénonçant cette tyrannie de l’homme. Car tout homme recèle en lui un tyran, qu’il soit travailleur ou possédant. La blanche colombe exploitée a été dotée d’un droit légitime à exercer un contre-pouvoir contre la tyrannie possédante, mais ce contre-pouvoir a pris les atours de la tyrannie à son tour, à travers les logiques d’appareils syndicaux. Il y a un bon usage de l’appareil syndical dans une entreprise tout comme il y a un mauvais usage et, question lutte des classes, la pensée de Marx a été instrumentalisée par le mouvement ouvriériste dans la période précédant l’Etat providence, comme le suggère le philosophe hongrois Tamas. A lire dans la dernière livraison de CI, son excellente analyse sur un Marx exotérique et utilisé, voire profané comme toute doctrine peut l’être, par ce que moi j’appelle les ayatollahs de la lutte de classes, à peine plus fréquentables que les extrémistes des religions. En matière d’extrême, seul le centre se défend, la liberté, la transcendance singulière et personnelle. Le collectivisme est une erreur économique autant que sociologique. L’homme frustré de n’avoir pu s’émanciper aux franges de la liberté s’en remet au « collectif » qui porte son fardeau. Le libéralisme a permis à quelques-uns de devenir libres, en matière et surtout en esprit. Que le libéralisme puisse permettre à chaque homme de s’affranchir ! Parce que le collectivisme ne peut qu’entretenir l’homme dans une situation de minorité, que ce collectivisme soit religieux ou laïc.

Ce retour de Marx, je le vois comme un phénomène sociologique comparable au récent retour du religieux, que ce soit dans les terres d’islam, Turquie, Egypte, Algérie ; ou bien chez ceux de confession juive, en Israël et ailleurs ; ou enfin dans la sphère catholique avec un Benoît XVI faisant régresser la foi religieuse d’un siècle, renouant avec les lubies créationnistes et l’ordre moral, les deux conjugués à travers la condamnation de l’avortement et cette dévotion écologiste mettant en phase le pape avec les intégristes du développement durable, ah cette terre, terrain de jeu durable pour les uns, cette terre créée par Dieu pour l’autre ! Benoît XVI partage avec la pensée marxiste l’incomplétude anthropologique, se fourvoyant sur la destinée proposée par Dieu à l’homme, la liberté. On pourra penser à juste titre qu’un inacceptable amalgame est effectué entre les religions, dogmatiques, coercitives, reconnaissant l’autorité d’un Dieu et le marxisme, doctrine sans Dieu censée émanciper les hommes. Mais cet amalgame bien calculé tente de montrer une similitude non pas dans les doctrines, mais dans les usages qui en sont fait actuellement, un peu comme affirmation identitaire et souvent comme expression d’une défense d’individus face à la dureté d’un monde qu’ils ne maîtrisent pas et qu’ils condamnent. Un pas de plus nous conduirait vers Sloterdijk en situant ces mouvances religieuses et idéologiques comme expressions diversifiées de la banque mondiale de la colère. Selon Jacques Attali, le retour du vieux fantôme barbu tient à l’arrogance économique des droites conservatrices contemporaines (et des fausses gauches à la T. Blair oserai-je ajouter).

Pour conclure que proposer. De ranger ces textes frappés de malédiction par l’usage que les hommes en ont fait et de surcroît inadaptés à notre temps et incomplets, tant sur le plan anthropologique qu’ontologique. Toi qui est catholique, cher ami, range le Nouveau Testament, intéresse-toi à l’Evangile de Thomas, aux textes rosicruciens, aux mystiques chrétiens. Toi qui est juif, range la Torah et penche-toi sur la Kabbale Rosenzweig et Buber. Toi qui est musulman, range le Coran et nourris-toi des mystiques de l’islam, Ibn Arabî, Rumî et quelques autres. Toi qui est laïc, range le Capital, lis Foucault, Ellul et tente de saisir les ressorts de la société. Le monde avance, avec des textes anciens mis l’écart, mais qui ont leur vérité valable pour notre époque et d’autres textes à venir, à écrire, surtout en politique, d’autres rêves, d’autres espérances, mais qu’il soit dit que ce n’est pas dans ces vieux écrits, ceux de Marx ou des Ecritures, que le salut sera au rendez-vous de l’Histoire. D’ailleurs, ces textes ne font que replonger dans un perpétuel Moyen Age, qu’il soit religieux et dévot ; ou profane et moderne. Alors que les médiarques et la nouvelle noblesse du profit exploitent les serfs de la planète.

Mais tout n’est pas sombre et, dans ce retour de Marx, osons voir le signe d’une prise de conscience, comme dans le retour du religieux. Marx, il faut en sortir, comme il faut quitter l’état de minorité dans la croyance et parvenir à la liberté de l’Esprit. Quant à la pensée, elle doit maintenant songer à reconnaître l’obsolescence des Anciens et Nouveaux Testaments, livres épuisés comme le Coran du reste, racontant une histoire ancienne, quant à Marx, il arrive pour narrer un autre récit, au nom d’un Dernier Testament qui raconte, comme celui de Hegel, une impossible histoire. Marx a écrit un Faux Testament. Nietzsche a tenté aussi un Dernier Testament, alors que Heidegger a mis un terme à cette succession de récits en authentifiant les écrits philosophiques placés dans le miroir d’une vérité ontologique de l’Etre. D’où ensuite une vérité à venir par on ne sait quel miracle. La fameuse clairière qu’on attend toujours. Toujours est-il qu’il y a encore une place pour écrire ce Dernier Testament, avant que l’humanité ne disparaisse.



63 réactions


  • morice morice 18 juillet 2008 12:12

     bonne nouvelle  on va savoir pourquoi y’a des riches 


    • stephanemot stephanemot 18 juillet 2008 15:23

      Toujours en retard d’un métro, le CI reprend des thèmes qui ont fait la une il y a deux ans.

      en ce qui concerne Karlito, j’aime le comparer à Pasteur : tous deux étaient des observateurs remarquables et capables de délivrer des diagnostics pertinents, mais Karl Marx n’a jamais poussé l’expérimentation et a trop digressé dans l’interprétation. Résultat : de mauvaises prescriptions et des traitements catastrophiques. http://e-blogules.blogspot.com/2007/03/end-of-financial-safe-havens-red.html

      c’est tout le problème de l’économie et de la politique : tout est dans la pratique et se fonder sur un dogme mène droit dans le mur. Ou gauche dans le mur si vous préférez, le résultat demeure le même.


    • impertinent3 impertinent 19 juillet 2008 10:45

      Je pense que Marx est encore d’actualité. S’il s’agit d’une question de chronologie, alors le libéralisme est encore plus ringard, il s’appuie sur des théories du 18em siècle (A. Smith et Cie), soit plus de 100 ans avant que Marx sorte ses premiers écrits. Mais il faut bien dire que le libéralisme conforte l’égoïsme de certains.

      Marx a développé une méthode d’analyse des problèmes sociaux, et cette méthode est totalement d’actualité. La réponse à donner à ces problèmes dépend évidemment des conditions actuelles et ne peut en aucun cas être figée.

      En parcourant rapidement cette discussion, je m’aperçois que certains opposent capitalisme et les anciens régimes des pays de l’est. Cette opposition est artificielle, je ne vois pas en quoi un capitalisme privé, aux mains des financiers est différent d’un capitalisme d’état aux mains d’une minorité qui a confisqué le pouvoir revenant de droit aux producteurs librement associés. Dans les deux cas il y a oppression des producteurs au profit d’une classe de parasites. Dans les deux cas on fait appel à des méthodes de coercition pour maintenir son pouvoir. Il ne suffit pas de se dire représentant des producteurs pour l’être effectivement.

      Pour un homme (homme au sens générique) de gauche, il me semble qu’une solution efficace pour casser l’exploitation des uns par les autres, c’est de développer l’autogestion et les coopératives de production, c’est, au niveau de l’éducation, rompre avec la promotion à tous crin de l’esprit compétitif au profit d’un esprit de collaboration, ces deux mesures sont un exemple de ce qui pourrait être fait.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 18 juillet 2008 12:19

    J’ adore les Marx Brother’ s spécialement Harpo , celui qui jouait de la harpe ....


  • ZEN ZEN 18 juillet 2008 12:27

    @ Bernard

    "Ce retour de Marx, je le vois comme un phénomène sociologique comparable au récent retour du religieux, que ce soit dans les terres d’islam, Turquie, Egypte, Algérie."

    Arrètons les fantasmes sur Marx
    Si Marx a encore quelque chose à nous apprendre, c’est sur le plan de l’’analyse du capitalisme, dans sa phase ultime : l’hypercapitalisme financier qui montre aujourd’hui ses contradicitons.
    Le marxisme n’est pas une doctrine , mais une méthode d’analyse avant tout ." Je ne suis pas marxiste" , disait Marx.


    • sisyphe sisyphe 18 juillet 2008 12:48

      D’accord avec Zen.

      Monsieur Dugué, arrêtez un peu de prendre n’importe quel prétexte, n’importe quel sujet, pour pondre des billets qui ne présentent pas la moindre trace d’une analyse, et ne se livrent qu’à des amalgames de surface.
      Essyez de prendre un peu plus de temps pour la réflexion et l’analyse (vous en êtes capable), au lieu de cette constante mise en scène narcissique : merci.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 18 juillet 2008 13:15

      Zen, sans vouloir te fâcher, il me semble que tu es passé à côté de mon propos
      Marx, analyste certes, mais son retour est causé semble-t-il par une colère et une peur diffuse liées aux excès de l’économie, avec des hyper profits et des misères sociales inacceptables. L’analyse de Marx est pour ma part dépassée parce que l’économie est à la périphérie et non pas au centre. C’est le message que j’ai essayé de faire passer.

      Sisyphe, je remarque la qualité de la lecture. Tu as parfaitement lu le commentaire de Zen. Sans doute le billet est-il trop ardu pour ton esprit ramolli par la chaleur des nuits niçoises


    • ZEN ZEN 18 juillet 2008 13:24

      "l’économie est à la périphérie et non pas au centre"

      C’est l’objet de la discussion
      Pour Marx, l’économie n’est pas au centre , mais déterminante en dernière instance, ce qui est tout à fait différent...


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 18 juillet 2008 13:28

      s’ il mangerait une ou deux soca ça irerait mieux , chiche ? ça le déramolirait...


    • sisyphe sisyphe 18 juillet 2008 13:47

      par Bernard Dugué (IP:xxx.x0.47.249) le 18 juillet 2008 à 13H15

       
       
      Sisyphe, je remarque la qualité de la lecture. Tu as parfaitement lu le commentaire de Zen. Sans doute le billet est-il trop ardu pour ton esprit ramolli par la chaleur des nuits niçoises

      Que de prétention !
      Billet "trop ardu" hein ?
      Billet maniant, comme souvent chez vous, l’amalgame, l’analyse de surface, l’écriture impulsive, compulsive : le billet de quelqu’un qui s’écoute écrire, au lieu de faire l’effort d’une réflexion minimale, et qui avance comme assertions des énormités : l’économie à la périphérie, l’amalgame retour de Marx- retour des religions : un véritable brouet inavalable...
      Contrairement à la salade  niçoise, elle, qui est un mélange subtil  de choses allant bien ensemble.
      Quant à mon esprit, merci, mais, comme mon corps, je l’entretiens : certes pas en lisant de tels articles...

    • Bernard Dugué Bernard Dugué 18 juillet 2008 13:50

      Salade niçoise
      tomate, basilic, radis, cebette, anchois, oeuf dur, huile d’olive, poivrons vert et bien sûr, olives niçoises de chez Alziari


    • sisyphe sisyphe 18 juillet 2008 13:57

      C’est une bonne recette.
      Quand c’est la saison, le must est d’y ajouter des fines tranches de coeur d’artichaut (les petits verts avec les épines), et, top du top, des fevettes !!
      Là dessus, Dugué, il n’y a pas l’épaisseur d’un pan-bagnat de différence entre nous...


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 18 juillet 2008 14:14

      En effet , et chez nous on dit un pan-bagnard , ça fait plus corsaire ....


      La première fois que j’ ai gouté un pan bagnat c ’était tellement bon que je m’ en souviens encore 45 ans après , ces Marx-Brothers s’ il avaient pas existé il aurait fallu que l’ on les inventassent , ou que l’ on les redécouvrissent dans le cas où oubliés on les eussent .


    • Traroth Traroth 18 juillet 2008 16:34

      "L’analyse de Marx est pour ma part dépassée parce que l’économie est à la périphérie et non pas au centre" : Oui, vous dites la même chose dans l’article. Mais ça n’est pas clair du tout. Pourriez-vous expliquer ce que vous entendez par là ?


    • Emile Red Emile Red 18 juillet 2008 16:52

      Rocla ils n’étaient pas si nombreux que "on" fut pluriel :

      "on les inventassent , ou que l’ on les redécouvrissent dans le cas où oubliés on les eussent"


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 18 juillet 2008 18:03

      @ Zen : Parce que le marxisme est devenu désuet,on peut en déduire avec certitude que le marxisme n’était pas une "analyse du capitalisme, dans sa phase ultime". Le capitalisme est toujours là, dans une nouvelle phase et on doit en corriger les évidentes insuffisances et imperfection en faisant une nouvelle analyse. On dira de cette nouvelle analyse qu’elle est "néo-marxiste" ou "néo-capitaliste"... ou n’importe quoi, mais on en tirera une nouvelle societé. J’en décris les mécanismes depuis 30 ans.

      Pierre JC Allard


    • SALOMON2345 19 juillet 2008 18:33

      L’économie n’et pas au centre – dites vous - mais lorsqu’en son nom tout se décide : qu’est-ce alors que le centre ?
      Vous citez également l’excès de l’économie : c’est quoi l’excès pour ce qui est à la marge et non au centre ?
      Par ailleurs, vous assimilez rapidement ce qui est de nature opposée : la religion est une quête d’espérance, le marxisme - même incompris - est une mauvaise réponse de sauvegarde ici-bas dont les refuges attendus diffèrent, l’un vers l’irrationnel, l’autre vers le concret dans l’existence pour fuir les souffrances matérielles, sociales et autres consécutives.
      Soit,
      Sans avoir bien lu les écrits de Marx, les systèmes érigés autour n’ont pas fonctionné, cependant, la critique de Marx sur l’argent mérite attention par sa démonstration des tyrannies qu’il soutint, par sa mauvaise irrigation du monde, mais comme vous, je distingue l’homme (le puissant) responsable face à l’argent et son utilisation, telle la poudre, capable du meilleur – les feux de joie – ou du pire – pour les canons !
      Si le collectivisme – dont nous fûmes témoins – fut peu séduisant, on ne peut au nom du libéralisme mal compris également, ignorer le faible, le malade, le vieillard, ou celui sans « outil » lpour vivre dans la société qui l’entoure laquelle, à mon sens, et dans un esprit « collectif » doit le prendre en charge, ce dont MEDEEF et autres altruistes se tapent , les yeux rivés sur le CAC40 et autres indices casinos !!!
      Si le marxisme, mal digéré, n’a pu répondre à cette exigence sociale et humaniste OBLIGATOIRE pour la survie planétaire, c’est justement que par la critique des pays marxistes d’hier, l’occident libéralo fnancier - « et sans complexe désormais, maintenant que la peur est partie » -, obscène parfois et outrancier toujours, considère à tort son inutile INTROSPECTION puisque les autres, à l’Est, ont chuté c’est donc que nous avions raison – disent-ils sans vergogne !
      Pour terminer, je pense un peu comme vous et répète que les hommes (les élites) sont responsables et non cette abstraction qu’est le capitalisme des hontes actuelles. La réponse aux désastres annoncés est dans la dénonciation de certains marchands du Temple, en faisant comprendre à l’humanité que nous sommes sur le même récif…que les quelques milliards de terriens actuels devront obligatoirement aussi le quitter un jour…de force, cette fois là ! Alors, pour la mémoire à laisser, quelques beaux gestes seront les bienvenus car, marxistes ou non, les ventres affamés n’ont plus d’oreilles la patience disparue et de plus…ces estomacs en souffrance détestent la brioche… le sensible rejoint l’intelligible selon Platon, et la morale l’économie, aujourd’hui plus qu’hier : AU CENTRE !


  • W.Best fonzibrain 18 juillet 2008 13:12

    à quand un livre noir sur le capitalisme


    a mon avis,encore plus noir que le livre noir sur le communisme


    • Marc Bruxman 18 juillet 2008 15:04

      à quand un livre noir sur le capitalisme

      a mon avis,encore plus noir que le livre noir sur le communisme


      Je te prescrirai bien un petit voyage en ex europe de l’est. Le Tchéques, les Slovaques les Hongrois et les Polonais te raconteront surement comment leur vie était agréable au moment du communisme.

      Tu y trouvera peut être des retraités pour défendre le système car eux n’ont pas bénéficié du retour à la normalité. Mais quelque part leur maigres retraites sont les conséquences de 40 ans d’horreur. Aujourd’hui Prague, Bratislave et Budapest ont été restaurées et sont redevenues des villes propres et agréables à vivre. Mais les traces du passé mettent du temps à s’effacer vous pouvez encore très bien saisir à quel point celui-ci n’est pas rose.

      Le système capitaliste n’a pas produit de goulags, il n’a pas produit l’équivalent de la stasi, tu peux voter pour un opposant (par exemple besancenot) sans te retrouver enfermé. Tout un tas de choses que tu ne pouvais pas faire dans les pays qui étaient cocos.

      Et puis pense que ton supermarché contient de quoi te nourrir et que ce n’était pas le cas en URSS ou les magazins étaient vides.

      Que tu critique le système actuel soit. Mais que tu le justes pire qu’un système qui a lui tout seul a fait plus de morts que le nazisme c’est quand même gonflé. Entre Staline, Mao, PolPot et Ceaucescu, le système communiste a quand même produit son lots de salopards a coté desquels même Bush passerait pour un enfant de coeur ! ! !


    • jako 18 juillet 2008 16:21

      @fonzibrain, il a été écrit par Jean Ziegler il se nomme "l’empire de la honte" et un tout petit par Albert Jacquard (j’accuse)


    • Emile Red Emile Red 18 juillet 2008 17:02

      @ Marc Bruxman ou Marx Brurcman

      "Prague, Bratislave et Budapest ont été restaurées et sont redevenues des villes propres"

      Il est vrai que la canaille rouge était sale, ne se lavait pas et laissait ses immondices dans les rues...
      Il est vrai que la société capitaliste donne le gite, le laver et le couvert à chacun d’entre nous...
      Il est vrai que les ouvriers d’usines d’état, aujourd’hui au chomage suite à délocalisation sont heureux...
      Il est vrai que les pays de l’est n’ont aucun regret, et votent massivement dans le sens du vent...
      Il est vrai qu’il n’y a jamais d’exactions dans les pays occidentaux, Chili, Argentine etc...

      Les oeillères ça se nettoie et le manichéïsme c’est comme disait Gainsbourg " je vais et je viens entre tes reins", la chanson dit pas devant ou derrière...


    • Clemente 18 juillet 2008 18:15

      @ Emile Red

      si vous aimez le communisme autant que ca... demandez donc votre passeport Nord Coréen... on m´a dit que Kim Jong Il était d´une rare gentillesse et que tout le monde y vivait pour le mieux dans le meilleur des mondes : Les ouvriers sont heureux, le vie facile, et le gouvernement est très ouvert aux discussions !
      Je vous aurait bien conseillé Cuba mais malheureusement ce cher Fidel a laisser sa place a Raul qui semble plus interressé par l´ouverture au monde après presque 50 années de pur bonheur marxiste.

      "Des oeillères ça se nettoie" mais malheureusement pour vous un cerveau ca ne s´achète pas.


    • Marc Bruxman 18 juillet 2008 19:45


      "Prague, Bratislave et Budapest ont été restaurées et sont redevenues des villes propres"

      Il est vrai que la canaille rouge était sale, ne se lavait pas et laissait ses immondices dans les rues...


      Vous êtes déja allé en ex-europe de l’est ? Parce que dés que l’on sort des zones touristiques qui ont été restaurées à grand coup de fonds européens la réalité n’y est pas très rose.

      Que dire du centre de Bratislava laissé à pourir pendant 40 Ans par des malades qui le trouvaient "trop bourgeois" ?

      Malgrès une forte augmentation du niveau de vie depuis 1989 ces pays restent beaucoup plus pauvres que nous. Le SMIC y avoisine les 300 €. Pourtant tous les pays voisins (Allemagne, Autriche, ...) non cocos sont très riches ! Pourquoi ?

      Il est vrai que la société capitaliste donne le gite, le laver et le couvert à chacun d’entre nous...


      La société capitaliste te donne tous les moyens pour trouver toi même ton gite et ton couvert. Mais effectivement ne te le fournit pas. Cela dit un smicard français gagne quasiment aussi bien sa vie qu’un ingénieur hongrois ! Quand à l’ouvrier, il est au niveau de nos rmistes.

      Il est vrai que les ouvriers d’usines d’état, aujourd’hui au chomage suite à délocalisation sont heureux...

      Si ces usines d’état ont été délocalisées c’est qu’elles n’arrivaient même plus à produire de quoi nourir les fameux ouvriers. Des années de sous-investissements ont laissées des usines en piétre état. Et je ne parles même pas de la pollution aux alentours. En ex-RDA, ils ont du retourner la terre autour des sites industriels pour essayer de masquer une pollution irréversible des sols.

      Il est vrai que les pays de l’est n’ont aucun regret, et votent massivement dans le sens du vent...

      Oui enfin si tu prends le MSZP Hongrois (qui descend effectivement de l’ancien parti coco) ils sont plus à droite économiquement parlant que notre PS ! Ils ont un parti coco "hardline" dont les scores sont misérables.

      Et je ne parles même pas des Tcheques qui sont à droite ! Dans tous ces pays les cocos font moins de 5% des voies. Et si ils sont montés à la fin des années 90 (parce que la transition vers l’économie de marché a été difficile), ils sont en chute libre maintenant.

      Il est vrai qu’il n’y a jamais d’exactions dans les pays occidentaux, Chili, Argentine etc...

      Oui ca n’est pas parfait. Pinochet a été un dictateur, c’est vrai. Mais bon comparés à nos régimes staliniens c’était un enfant de coeur.


    • Emile Red Emile Red 18 juillet 2008 20:49

      @ Clémentine

      Il n’est nullement question de défendre le système soviétique, cependant il faut mesure garder, comme ne sait pas le faire Bruxman, quant au traitement de notre côté du mur.
      Rien n’était rose à l’est, mais pas grand chose ne l’est ici pour les classes défavorisées. Et les arguments fallacieux qui prétendent que tout est offert à celui qui veut trouver, sont d’une morve sans nom.
      Bruxman ne doit pas souvent mettre le nez hors son quartier privilégié et n’a plus aucune notion des réalités sociales, et nous ne sommes pas au tréfond, en France, comme le sont les oubliés de beaucoup de pays du monde occidental consummériste.

      Quand on se permet de cracher sur un peuple parcequ’il dépend d’un pouvoir autocratique, je trouve ça navrant, à croire que Prague ou Varsovie étaient en déliquescence de la faute du peuple qui ne savait les protéger, ce qui est le pire mensonge entendu ici, j’ai voyagé à l’est et tant faire ce peut les peuples ont toujours soigné avec leurs faibles moyens leur patrimoine. Et qu’en serait-il ici si des milliers d’assoces ne s’occupaient pas de nos reliques historiques ? Bruxman le grand libéral ne saurait répondre, il ne voyage pas.


    • antireac 18 juillet 2008 22:30

      @ red
      Il n’y a pas de commune mesure entre les exactions qu’avaient commis les communistes dans les pays de l’est et la misère qu’ont subi les populations de ces pays ( en particulier dans l’ex urss)et les problèmes qu’ont connus certains pays non communistes .


    • antireac 18 juillet 2008 22:51

      @red
      Tu as visité ces pays, c’est bien. Mais as tu vécu dans ces pays avec un salaire de 250 francs/mois pour toute la famille ( il ya une vingtaine d’années juste avnt écroulement des régimes comunistes)
      Tu as joué au touriste sans doute mais assurément je peux te dire tu ne connais pas grand chose aux réalités de ces pays.


    • Marc Bruxman 19 juillet 2008 03:08


      Bruxman ne doit pas souvent mettre le nez hors son quartier privilégié et n’a plus aucune notion des réalités sociales, et nous ne sommes pas au tréfond, en France, comme le sont les oubliés de beaucoup de pays du monde occidental consummériste.


      J’ai tout à fait une notion de réalité sociales mais contrairement à ce que vous dites j’ai justement voyagé. Et je suis au regret de vous dire qu’on fait plutot parti des gens vernis. Vous pouvez chier sur ce système tant que vous voulez, on fait partie des pays les plus vivables au monde pour la population.

      Et comme par hazard quand vous prenez la liste des gens vernis se trouvent l’Europe de l’ouest, l’Amérique du Nord, l’Australie et le Japon. Que des pays qui utilisent notre système économique. C’est quand même étrange non ?

      Ne trouvez vous pas non plus spectaculaire l’augmentation du niveau de vie en Chine depuis que l’économie s’est ouverte ? Et même au niveau démocratique, cela reste une dictature, mais c’est une dictature beaucoup plus soft que cela ne l’a été pendant le reigne de Mao. Reigne dont le régime lui même a du admettre qu’il était à 70% bon et à 30% mauvais. Pour égratigner ainsi le "père du peuple" c’est bien qu’il a laissé de très mauvais souvenirs aux chinois. Parlez à des gens qui ont vécu la révolution culturelle et vous comprendrez !

      Le système n’est peut être pas parfait, mais quand j’entend le comparer au communisme, excusez moi...

      Quand on se permet de cracher sur un peuple parcequ’il dépend d’un pouvoir autocratique, je trouve ça navrant, à croire que Prague ou Varsovie étaient en déliquescence de la faute du peuple qui ne savait les protéger,

      Ou voyez vous que j’ai écrit cela. J’ai pourtant bien dit à ce sujet que la faute des problèmes qu’on rencontré ces pays est LE COMMUNISME. Et ces peuples n’en voulaient pas non plus. Prague et Budapest se sont révoltés, Moscou a répliqué en envoyant les chars ! Quand à la Slovaquie, son peuple a été profondément méprisé par le régime communiste et a souffert de multiples exactions.

      D’ailleurs je vous rappelle que les peuples d’europe aimaient tellement les communistes qu’il a fallu construire un mur ou plutot un no man’s land peuplé de plusieurs murs, de champs de mines et de divers dispositifs techniques. Tout ca pour ne pas qu’ils fuient leurs régimes de merde.

      Récemment c’est entre la Chine et la Corée du Nord qu’un rideau de fer s’installe. La encore pour empécher les nords coréens de fuir vers la Chine.

      Et il y a certes malheureusement un mur vers la frontiére entre les USA et le Mexique. Mais la c’est pour empécher les gens de rentrer !

      ce qui est le pire mensonge entendu ici, j’ai voyagé à l’est et tant faire ce peut les peuples ont toujours soigné avec leurs faibles moyens leur patrimoine.

      Expliquez moi alors pourquoi le "chateau de sissi" a été trouvé en ruine en 1989 ? Alors que vue l’admiration que portent les hongrois pour Sissi ce chateau a vraissemblablement une importance toute comparable à celui de Versailles. Il reste encore une aile en "ruine" de ce chateau avec une plaque commémorative expliquant qu’ils l’ont trouvé dans cet état la en 1989... Vous pouvez voir cet aile si vous sortez derriére le chateau dans les jardins. Et il y a divers autres batiments en ruine dans le parc.

      De même pour Budapest j’y suis allé à plusieurs reprises et on ne peut pas nier que l’état d’entretien de la ville s’améliore quand même beaucoup. En fait à la vitesse ou ca s’améliore je me dis que ca devait être glauque en 1989.

      Et les Hongrois n’y étaient pas pour grand chose dans leur malheur vu qu’ils vivaient dans une dictature. Pas plus que les chinois n’ont eu leur mot à dire lorsque Mao les a embarqué dans la révolution culturelle.



    • Emile Red Emile Red 19 juillet 2008 12:48

      @ andréac

      Il n’est pas question de défendre le sovietisme, mais admettez au moins qu’il valait mieux être malade en Pologne que dans les favelas de Rio ... non ?

      @ Bruxman

      Si le soviétisme est responsable de massacre, le libéralisme est responsable du nazisme... voyez vous une différence ?
      Le sovietisme est mort, le libéralisme tue encore...


    • Clemente 21 juillet 2008 12:52

      @ Emile Red

      Ma réponse est un peu tardive mais j´espère que vous pourrez la lire.
      Je pense comprendre désormais votre point de vue sur la situation mais j´emettrais cependant quelques commentaires
      Je pense que vous confondez libéralisme et nazisme, et c´est , je pense, l´une des principale erreur que font un trop grand nombre de francais. Le libéralisme ne veut (au depart bien entendu) que permettre à la population d´avoir plus de libertés, autant au niveau économique que social, à cette difference près qu´il propose plus de responsabilités aux populations. Cette idéologie n´est pas censée protéger les plus riches, mais au contraire les plus entreprenants et les plus innovateurs venant de n´importe quelle classe sociale.
      Le nazisme, malgrès ce que vous puissiez penser, se rapproche énormement du communisme dans la pratique. Rappeler vous que Hitler lui a donné le nom de "National socialisme", et a mis en place un nombre incalculable de lois qui ressemblaient étrangement è celles du Communisme de Staline : protectionisme et interventionisme de la part de l´état etait monnaie courante dans l´Allemagne de Hitler. Aujourd´hui ces deux pratiques ne permette plus de faire face aux problèmes crées par la mondialisation.
      Et rappelez vous également que même si de nombreux services étaient proposés aux populations durant le communisme, ils étaient soit de très mauvaise qualité (comme la santé), soit difficiles d´accès (comme la nourriture). Enfin le communisme comme le nazisme se sont toujours opposés à toute sorte de critique et ont tous deux crées des clivages énormes entre une population de travailleurs exploités et un élite privilégiée (cf la nomenklatura sovietique).
      Je ne fait pas ici l´apologie de la pensée libéraliste qui a, comme toute idéologie, des défauts et des qualités, mais j´essaye seulement de vous faire comprendre que le libéralisme est à l´opposé du nazisme et de toute sorte de totalitarisme, et qu´ il semble être plus adapté au monde d´aujourd´hui, malgrès les problèmes qu´il crée.
       


    • Emile Red Emile Red 21 juillet 2008 12:55

      Je ne confonds rien du tout, je dis que le nazisme est arrivé par le libéralisme.


    • Clemente 21 juillet 2008 17:01

      Mais le communisme aussi... les deux sont issus d´une incomprehension et d´une peur issues de la globalisation des échanges... et les deux ont fait un nombre incalculable de morts... pour "le bien du pays"
      Il est donc temps de se demander si l´on veut enfin s´ouvrir au monde et s´adapter aux changements ou se renfermer et créer encore plus de tensions ( je vous rappelle que la deuxieme guerre mondiale est issu du protectionisme ambiant après la crise de 1929).
      Je suis cependant d´accord avec vous quand à la nécessité de d´aider les laissés pour compte de la mondialisation et de l´application du libéralisme, en leur permettant de s´adapter et non pas, comme l´a fait l´état francais pendant trop longtemps, en protégeant leurs interêts, car ceci pousse à la frustration et au renfermement que l´on a connu durant l´entre deux guerre, menaçant la paix, et ne fait qu´empirer la situation économique mondiale.


  • jondegre jondegre 18 juillet 2008 14:06

    Brillant Article.

    C’est presque un coming out conspirationniste cette facon de parler de structure de pouvoir, mais fait tout en finesse. Le rapprochement entre religion et structure de pouvoir est bien fait (meme si aborde que cote communisme (c’est le sujet de l’article)) et le pont avec les chemins spirituels comme solution d’emmancipation est habillement lance.



  • masuyer masuyer 18 juillet 2008 14:12

    Salut Bernard,

    je suis assez d’accord avec ton analyse. Marx ne suffit pas à comprendre notre monde. Mais son analyse était évolutive (il a notamment révisé certaines de ses positions après la Commune de Paris). Et comme le rappelle justement Zen, il n’était pas "marxiste" (cette petite pique était adressé aux socialistes français, jugés par lui trop dogmatiques)

    Un certain nombre de ses "prédictions" sont peut-être à revoir, notamment celles qui voyaient un appauvrissement du prolétariat (quoiqu’il faudrait regarder à l’échelle mondiale, le prolétaire occidental, qui n’en est plus un puisqu’il n’a plus sa conscence de classe, exploite, à son insu ou non, le prolétarre non-occidental)

    Je pense par contre que son analyse du capitalisme n’a pas trop vieilli (notamment en ce qui concerne l’accumulation du capital et la division du travail), mais qu’il n’a pas pu analyser (et pour cause) la révolution qu’a été "la société de consommation".

    Un petit bémol aussi quand tu dis que pour Marx la société capitaliste est un progrès par rapport à la société féodale. C’est en partie vrai, mais Marx estimait que le salariat était une aliénation plus grande que le servage.


  • Marc Bruxman 18 juillet 2008 14:49

    La question de la technique dépasse en l’englobant celle de l’économie et donc du capital. Le ressort exact, c’est l’homme, avec autour le système technique et à la périphérie l’économie. Le capital n’est rien sans un dispositif technique et un environnement structuré et garanti par l’Etat. Si les excès récents des fonds ont été réalisés, c’est grâce à l’encadrement et la bienveillance des Etats.

    Et bien la dessus, Marx avait quand même tout compris, même si je ne partage pas du tout le lutte des classe et autres communisteries.

    Mais pour le fait d’avoir vu que c’était l’organisation technique qui dictait l’organisation économique et sociale on peut dire qu’il avait vu très juste. Il l’a fait au début de la révolution industrielle. Comme le fesait remarquer Neil Postman, ce sont souvent les inventeurs qui sont les plus grands révolutionnaires, même si la plupart du temps, ils n’en ont pas conscience. Et surtout, l’inventeur ne s’attend généralement pas aux répercussions de son invention ! Gutemberg croyait ainsi que son imprimerie allait propager le christianisme. Elle a en réalité permis non seulement la réforme mais la propagation de traités scientifiques qui ont finit par mettre à mal l’église. Le message la dedans, repris par des philosophes non marxistes comme Marshall McLuhan et Neil Postman c’est que toute invention technique porte en elle un message. Ce message est codé par le changement qu’induit son utilisation sur ses utilisateurs directs et indirects. Et que l’on soit d’accord ou non avec ce message, il est très difficile de lutter contre parce que justement il est souvent invisible. La conséquence c’est que l’organisation politique est souvent dictée par la technologie que ce soit pour le meilleur ou pour le pire. (A ce sujet lire Neil Postman, The Technopoly excellent ouvrage sur ce sujet vu par un technosceptique).

    Aujourd’hui c’est l’informatique et internet qui révolutionnent la technique et qui vont donc révolutionner à leur tour l’organisation économique et sociale. Et ce n’est donc pas étonnant que Marx redevienne à la mode. Son analyse redevient en phase avec la société même si ses conclusions restent inadaptées.

    Nous passons de l’économie industrielle à l’économie de la connaissance, tout va devoir changer pour laisser place à cette nouvelle donne. La plupart des gens n’ont pas idée de ce qui se trouve dans les labos, prêt à l’emploi. Mais une chose est sure, c’est qu’il est illusoire de croire que la volonté politique peut arréter toute cette technologie et ses conséquences. De bons dirigeants essaieraient de centrer la société autour de cette nouvelle donne petit à petit et d’accompagner le changement. On assiste malheureusement au contraire à une opposition frontale. Mais le barrage commence à se fissurer et lorsqu’il cédera on assistera a des changements de très grande ampleur.

    Le XXIème siécle aura surement son nouveau Marx qui impressionné (en bien ou en mal) par ces changements décrira fidélement ce qu’il voit. La question est : quelles seront les utopies du XXIème siécle.



     


  • Ha-n Ha-n 18 juillet 2008 15:28

    Le marxisme est un système religieux, il ne faut pas se leurrer, on y retrouve tout ce qui fait la force des grandes productions judéo-chrétiennes ; c’est à dire, entre autres :

    - la création du monde

    - un peuple élu

    - un final pompeux où on crâme tout et spécialement les infidèles
    etc...

    Donc ne nous étonnons pas que celà fonctionne pareil que le retour du christianisme...

    De plus, il faut prendre quelques précautions lorsque on parle de Marx, car l’URSS n’est pas à proprement parler un modèle marxiste, en celà qu’elle s’est établie sur les restes d’un régime autocratique féodal et agricole alors que l’ami Karl voyait son truc dans une démocratie de libre marché ce qui vous en conviendrez constitue un fossé entre les deux et me fera qualifier l’URSS de système communiste d’inspiration marxiste.

    Dernière chose, pour aller au delà de Marx, il nous faudrait quelque chose sur quoi nous reposer et le problème est que dans nos societés occidentales, la théorie politique s’est retrouvée inféodée à la théorie économique (ça c’est dèjà dans Marx en plus), alors plutôt que de faire des tentatives de fuite en avant, peut être ferions nous mieux de dissocier économie et politique avec pourquoi pas une construction sur un système Condorço-Rousseauiste pour créér une véritable société sociale et plus une société économique...


  • superesistant superesistant 18 juillet 2008 15:30

    toi qui est Bernard dugué, range le crack et essaye l’herbe.....


  • superesistant superesistant 18 juillet 2008 15:51

    Des textes ou on voit le Dugué toujours aussi content de lui même et de cet étalage de culture de Pmu branchouille... Je veux bien croire que l’URSS a commencé à developper le communisme mais les dictatures instaurées n’avaient plus rien à voir avec çà. Elles ont simplement servies à enrichir les quelques tocards qu’avaient quelque chose à dire dans ces régimes plus que detestables... La pensée de Marx est sans doute dépassée car loin d’être au goût du jour, mais ne venez pas nous dire que la pensée capitaliste ( utilisée comme elle l’est sur notre planète et non pas selon les théorisateurs pro-libéralistes ) fasse beaucoup plus d’heureux. Ok pour les habitants du tiers monde et autres NPI, mais regardez maintenant les "avancées" sociales en France, guidées par le MEDEF et le gouvernement, nous n’allons pas dans la direction voulue par la majorité des Français, mais dans le sens du patronnat ( pourcentage au combien infime de la population ) Il ne va pas être bon d’être au chomage dans les prochains temps... n’est il pas ????


    • jaja jaja 18 juillet 2008 23:46

      Vous avez une lecture très réductrice de Marx. Ses ouvrages ne sont pas des recueils de citations.

      Quand Marx parle de l’armée industrielle de réserve ce sont avant tout les chomeurs qui sont désignés.

      "L’armée industrielle de réserve offre des exemples d’abrutissement complet, de misère, de famine, de grande mortalité, même de criminalité. Ceux qui, des années durant, n’ont pu se procurer du travail, deviennent graduellement ivrognes, vagabonds, mendiants, etc. Dans les grandes villes : à Londres, à New-York, à Hambourg, à Berlin, à Paris, il existe des quartiers entiers habités par des chômeurs de cette espèce. Le marché de Chitrov, à Moscou, peut servir d’exemple. A la place du prolétariat, il se forme une nouvelle couche déshabituée du travail. Cette couche de la société capitaliste s’appelle en allemand Lumpenproletariat : prolétariat en haillons."

      A noter que Marx n’est pas tendre avec ce "lumpenprolétariat" qu’il oppose au vrai prolétariat. Ainsi selon lui, les plus pauvres d’entre les pauvres ne sont pas dignes de participer au combat émancipateur... Cette vision me semble être celle d’un privilégié, d’un bourgeois, qui ne connait que de très loin les réalités sociales de son époque...

      « Le lumpenproletariat - cette lie d’individus déchus de toutes les classes qui a son quartier général dans les grandes villes - est, de tous les alliés possibles, le pire. Cette racaille est parfaitement vénale et tout à fait importune. Lorsque les ouvriers français portèrent sur les maisons, pendant les révolutions, l’inscription : « Mort aux voleurs ! », et qu’ils en fusillèrent même certains, ce n’était certes pas par enthousiasme pour la propriété, mais bien avec la conscience qu’il fallait avant tout se débarrasser de cette engeance. Tout chef ouvrier qui emploie cette racaille comme garde ou s’appuie sur elle, démontre par là qu’il n’est qu’un traître. » (Marx/Engels : « La social-démocratie allemande »)


  • Jeune Cadre Dynamite Jeune Cadre Dynamite 18 juillet 2008 15:57

    « Le capital n’est rien sans un dispositif technique et un environnement structuré et garanti par l’Etat. Si les excès récents des fonds ont été réalisés, c’est grâce à l’encadrement et la bienveillance des Etats. »

    « La seule solution permettant de rééquilibrer les positions ne passe pas par l’analyse tronquée de Marx, mais par une pensée politique nouvelle mettant au jour les mécanismes de domination et par voie de conséquence, les moyens d’agir. On croit que le mal vient du capital. C’est faux, il vient de la séquestration de la pensée par les médiarques et de la politique élitaire menée par les gouvernants »

    Relisons « La Société du Spectacle » de Guy Debord !!! Publié en 67 ce livre est encore d’une finesse d’analyse et d’une actualité frappante... « Il faut lire ce livre en considérant qu’il a été sciemment écrit dans l’intention de nuire à la société spectaculaire. Il n’a jamais rien dit d’outrancier. »

    Thèse 87 extrait : « Si la bourgeoisie ascendante a paru affranchir l’économie de l’Etat, c’est seulement dans la mesure ou l’Etat ancien se confondait avec l’instrument d’une oppression de classe dans une économie statique. La bourgeoisie a développé sa puissance économique autonome dans la période médiévale d’affaiblissement de l’Etat, dans le moment de fragmentation féodale des pouvoirs équilibrés. Mais l’Etat moderne qui, par le mercantilisme, a commencé à appuyer le développement de la bourgeoisie, et qui finalement est devenu son Etat à l’heure du »laisser faire, laisser passer« , va se révéler ultérieurement doté d’une puissance centrale dans la gestion calculée du processus économique. Marx avait pu cependant décrire, dans le bonapartisme, cette ébauche de la bureaucratie étatique moderne, fusion du capital et de l’Etat, constitution d’un »pouvoir national du capital sur le travail, d’une force publique organisée pour l’asservissement social« , où la bourgeoisie renonce à toute vie historique qui ne soit sa réduction à l’histoire économique des choses, et veut bien »être condamnée au même néant politique que les autres classes« . Ici sont déjà posées les bases sociopolitiques du spectacle moderne... »

    « bonapartisme » « fusion du capital et de l’Etat »... Rings a bell ?


    • Jeune Cadre Dynamite Jeune Cadre Dynamite 18 juillet 2008 16:27

      A votre avis, combien de temps faudra-t-il pour que l’on puisse envisager de qualifier le libéralisme de crime contre l’humanité ? ;O)

      Vous confondez les notions et leur application... Le capitalisme n’est pas mauvais en soi, sont application ultra-libérale est suicidaire.

      Cordialement, JCD


    • barbouse, KECK Mickaël barbouse 19 juillet 2008 09:52

      bonjour,

      vous avez raison de mettre en avant guy debord et la société de spectacle, la pertinence, la finesse et la force de ce repère dans l’usage de l’esprit critique moderne, est d’actualité pour longtemps, cela fait partie des lectures qui émancipe l’homme moderne, jusqu’au geek,

      et dont le milieu professoral devrai puiser l’inspiration d’une pédagogie pour permettre a l’enfant de construire sa vision du réel non déstructurée par l’environnement scénarisé et pré décidé qu’est la société de spectacle.

      c’est une clef lorsqu’on se plaind que les enfants ne fonctionnent qu’avec des pubs, des marques, des séries télé et des clips, pour bien penser comment les ramené au réel avec motivation.

      amicalement, barbouse


    • Jeune Cadre Dynamite Jeune Cadre Dynamite 18 juillet 2008 16:28

      A votre avis, combien de temps faudra-t-il pour que l’on puisse envisager de qualifier le libéralisme de crime contre l’humanité ? ;O) Vous confondez les notions et leur application... Le capitalisme n’est pas mauvais en soi, sont application ultra-libérale est suicidaire.

      Cordialement, JCD

      Désolé pour le doublon...


    • Jeune Cadre Dynamite Jeune Cadre Dynamite 18 juillet 2008 17:03

      J’imagine que vous vouliez dire « on ne peut pas être ’contre le communisme’ sans être libéral ? » Si et heureusement ! Mais effectivement j’aurais plutôt dû formuler : « Le marxisme n’est pas mauvais en soi, sont application en communisme centralisé etait suicidaire. »

      Ma remarque plus humoristique qu’autre chose (cf ;O) visait juste à indiquer que ce n’est pas le système théorique de pensée marxisme/capitalisme qui porte en lui le totalitarisme, mais son application communisme d’état/(ultra-)libéralisme.

      Comme le fait remarquer xbrossard, l’opposition des théories est stérile.

      Par contre prendre acte du passé (dérive totalitaire dans la pratique de la pensée marxiste) pour s’éviter de reproduire les même erreur dans le vécu du capitalisme appliqué en (ultra-)libéralisme est vital.

      En espérant avoir été plus clair.

      Cordialement, JCD


  • xbrossard 18 juillet 2008 16:38

    Perso, je pense que le problème est plus large que l’opposition marxisme-capitalisme classique, c’est effectivement avant tout une question de limitation des pouvoirs des dirigeants/males dominants. Leproblème de l’être humain est que nous avons mis en place de formidables leviers qui démultiplient le pouvoir des hommes ; jamais avant le vingtième siècle, un homme tel que hitler ou staline aurait pu e^tre plus ou moins responsable de dizaine de millions de morts, jamais un homme tels que Bill Gates n’aurait autant d’argent que tout un pays à lui tout seul.
    Le problème n’est donc pas de définir qui aura le pouvoir, communiste ou capitaliste sont à mettre dans le même sac (et de ce point de vue, Marx c’est foruvoyé en proposant la dictature du prolétariat) , mais plutôt quel mécanisme de contre-pouvoir peut-on mettre en place pour limiter le pouvoir de n’importe quel homme, et ceci ne peut se faire qu’en injectant un maximum de démocratie dans tout les mécanismes économiques et politiques de nos sociétés.

    Ainsi, il me paraît plus important par exemple de donner du pouvoir aux salariés dans une entreprise, en proportion du capital qu’ils ont rapportés par exemple, plutôt que de décider qu’elle personne va être à la tête de cette entreprise.

    Le jour où dans les comités d’administration, la voie des employés pourra se faire entendre, on assistera à une vraie révolution...la preuve que c’est là où se situe le noeud du problème, personne ne propose d’injecter de la démocratie dans les entreprises.

    Remplacer un etat communistes dictatorial par des grandes entreprises elles aussi dictatoriales ne change rien à la donne...


  • Nathan Nathan 18 juillet 2008 17:11

    Très bon texte.
    D’emblée ... ce qui me vient à l’esprit est que ce retour à Marx serait une sorte de refuge, de recherche de repère. Face à un vide, notamment pour les laïcs. La philosophie, ça fait peur. Les médias sont instables. Les politiques jouent.

    A mon grand désarroi (hum) je n’ai pas lu "le capital". Mais je sais que c’est dense, technique, difficile et interprétable. Peut être un jour ... Mais que voulez-vous je suis déjà croyant ET philosophe ... si en plus je me met à l’idéologie politique ... 


  • catastrophy catastrophy 18 juillet 2008 17:24

     Que le dieu des fourmis nous garde de tous testaments passés et à venir. La philosophie ne sert pas à penser, mais à apprendre à penser, c’est-à-dire  à désapprendre et apprendre sans cesse. Il n’y a  aucune vérité transcendantale que celle de savoir qu’il n’y a aucune de ces vérités.


  • Frabri 18 juillet 2008 17:25

    Marx revient chez des intellectuel-les gauchistes qui se réveillent grâce au NPA de Besancenot. Cela fait longtemps que les couches populaires et que ce qui reste de la classe ouvrière ne se sentent plus concernées par le marxisme

    Le marxisme est surtout intéréssant pour les historien-nes qui étudient l’ére industrielle. Pour comprendre l’ère post-industrielle, notamment la question écologique qui ne se posait pas a l’ère industrielle, Marx a un intérét limité.


  • jaja jaja 18 juillet 2008 18:32

    @ Frabri, "Marx revient chez des intellectuel-les gauchistes qui se réveillent grâce au NPA de Besancenot."
    comme toute vérité-slogan cette affirmation est vraie et fausse à la fois. Je suis NPA bien que non marxiste...A noter que les chantres du capitalisme que sont Adam Smith ou Ricardo sont morts bien avant que Marx n’écrive et sont toujours adulés par les adorateurs de l’exploitation de l’homme par l’homme. Donc simplement dire d’un penseur qu’il est "daté" ne veut pas dire grand chose...

    La critique la plus intéressante du marxisme et des diverses formes de socialisme, dont l’anarchisme, que je connaisse est sans nul doute celle de Jan Waclav Makhaïski, Polonais de naissance, dont les écrits ne se rapportent qu’à la Russie et à ses révolutions.

    Nous ne disposons que d’une petite partie de ses textes car Makhaïski n’a publié qu’en Russe et la seule traduction existante est celle d’Alexandre Skirda : « Le socialisme des intellectuels ».
    Né en 1866 et plusieurs fois emprisonné sous le tsarisme la santé de Makhaïski s’en trouve gravement altérée et il meurt en URSS en 1926.

    En 1899, il s’en prend au marxisme et au socialisme sous toutes leurs formes. Il utilise alors comme référence historique les journées de juin 1848, lorsque la République démocratique fit mitrailler la fine fleur du prolétariat parisien, pour démontrer que les prolétaires avaient bien plus d’ennemis que le Manifeste communiste de Karl Marx ne voulait bien en compter.
    Ces ennemis ce ne sont pas seulement les capitalistes, propriétaires des moyens de production, mais aussi toute une fraction de la bourgeoisie, soi-disant démocratique, acquise en apparence à la cause ouvrière, mais qui défend en réalité des intérêts économiques et historiques bien distincts de ceux des ouvriers.

    Cette composante « démocratique » de la bourgeoisie correspond pour Makhaïski à un phénomène socio-économique lié à l’évolution industrielle de la société. L’essor formidable du machinisme provoque la naissance puis le développement d’une nouvelle couche de travailleurs qualifiés et compétents : techniciens, ingénieurs, scientifiques, gestionnaires et administrateurs, lesquels, en se joignant aux notables déjà en place, avocats, journalistes, professeurs et autres gens de plume, contrôlent et gèrent toujours davantage la vie sociale et économique, sans pour cela disposer des leviers de commande détenus par l’oligarchie industrielle et financière.

    La position de cette nouvelle classe est vulnérable. Bien qu’elle participe et profite de l’exploitation capitaliste elle reste à la merci de l’arbitraire des « ploutocrates » ; aussi a-t-elle tendance à se rapprocher des prolétaires et, même, en apparence, à défendre leur cause.
    Cela lui permet d’une part de se dédouanner du rôle qu’elle joue dans leur exploitation et d’autre part de mieux monnayer ses services auprès de ses employeurs, tout en gardant en tête le projet de s’y substituer.

    L’expression politique de cette classe est, selon Makhaïski, le socialisme qui : « dans ses attaques contre l’industriel ne touche en rien aux honoraires du directeur et de l’ingénieur » et «  laisse inviolable tous les revenus des mains blanches en tant que salaires des travailleurs intellectuels » Makhaïski en déduit : « Le socialisme du XIXèmè siècle n’est pas, comme l’affirment ses croyants, une attaque contre les fondements du régime despotique qui existe depuis des siècles sous l’aspect de toute société civilisée, de l’État. Ce n’est que l’attaque d’une seule forme de ce régime : la domination des capitalistes. Même en cas de victoire, ce socialisme ne supprimerait pas le pillage séculaire, il ne supprimerait que la propriété privée des moyens matériels de production, de la terre et des fabriques... »

    Il poursuit ensuite : « L’expropriation de la classe des capitalistes ne signifie nullement encore l’expropriation de toute la société bourgeoise. Par la suppression des capitalistes privés, la classe ouvrière moderne, les esclaves contemporains, ne cessent pas d’être condamnés à un travail manuel durant toute leur vie ; par conséquent, la plus-value nationale créée par eux ne disparaît pas, mais passe dans les mains de l’État démocratique, en tant que fonds d’entretien de l’existence parasitaire de tous les pillards, de toute la société bourgeoise. Cette dernière, après la suppression des capitalistes, continue à être une société dominante tout comme auparavant, celle des dirigeants et gouvernants cultivés, du monde des mains blanches ; elle reste le possesseur du profit national qui se répartit sous la même forme que maintenant : honoraires des travailleurs intellectuels ; puis grâce à la propriété familiale et à son mode de vie, ce système se conserve et se reproduit de génération en génération »

    Pour Makhaïski, la théorie marxiste ne peut mener qu’au « Socialisme d’État », basé sur la propriété collective des moyens de production, mais pas des produits qui, eux, sont toujours répartis, selon Marx et Lénine eux-mêmes « selon le travail » ! C’est-à-dire que les critères de classes déterminent toujours, sous le socialisme, la répartition des richesses produites par la société.

    Le marxisme éblouit d’autant plus la « société cultivée » qu’au XIXème siècle, lorsqu’il apparaît, les prévisions apocalyptiques de Marx sur la paupérisation absolue de la société capitaliste, supposée amener, à terme, la majeure partie de la population à se transformer en manoeuvres miséreux au service des industriels, n’ont pas encore étées démenties par l’histoire.
    Inquiète comme elle pouvait l’être à cette époque, l’intelligentsia était toute disposée à suivre l’enseignement marxiste. Les choses ont bient changé depuis qu’elle a pu constater que le capitalisme possédait suffisamment de ressources et de capacité à se regénérer pour lui apporter la prospérité et le rang qu’elle entend tenir dans la société. Ne me contrediront pas sur ce point nos ex-chefs soixante-huitards reconvertis en chantres du capitalisme et de l’impérialisme américain...

    Bien sûr, pour berner les masses, on promettra la venue, certes lointaine, du communisme où tous jouiront également des produits de la société. En attendant, la première étape inégalitaire est, paraît-il, inévitable et c’est évidemment elle que tous les régimes marxistes mettront en pratique.
    La plus-value tirée du travail ne se trompera pas de poches et tendra à satisfaire les désirs et besoins de la vraie nouvelle classe dirigeante.

    Voila en gros et sans entrer dans les détails ce que je pense et qui explique ma position en faveur de l’égalité sociale et économique entre toutes et tous à l’issue d’une révolution victorieuse et mon refus de la dictature du prolétariat qui n’est qu’une dictature sur le prolétariat...


    • antireac 18 juillet 2008 23:15

      @jaja
      trotski était tout simplement un adversaire de staline pour la possession du trône vacant laissé par lenine.Les trois énergumènes ont participé au génocide du peuple Rrusse.


    • jaja jaja 19 juillet 2008 00:45

      Sous Lénine l’affaire était déja pliée, les soviets libres liquidés, les ouvriers de l’usine Poutilov bombardés alors Trotsky et la répression de Kronstadt très peu pour moi non plus....


  • KOUINO Didier Couineau 18 juillet 2008 18:52

    Immense sujet qui mériterait un long développement. Mais faisons simple : Prenons juste un exemple : " Marx ou la parabole automobile ".

    Si l’on voulait dire ce que sont les héritiers de Marx (et ses opposants), la droite et la gauche, on pourrait l’illustrer à travers l’histoire de l’automobile. Au début il y eut les vicinales, les départementales et les nationales. A cette réalité physique se surajoutait une organisation humaine, dont beaucoup de commentateurs d’aujourd’hui, diraient qu’elle exprimait une vision étroite du vivre-ensemble : La vision égalitariste de cette époque, c’était… la priorité... à droite. Peu importe qu’il y ait un flot ininterrompu de véhicules circulant à grande vitesse sur les nationales, le pékin qui circule sur la vicinale est prioritaire, dès lors qu’il vient de la droite. Cela avait une certaine légitimité, du point de vu ... " vicinalien ", mais bon… Puis sont venus les autoroutes et leurs bretelles d’accès. Le maître-mot du " capitalisme triomphant " devint alors, " fluidité ", faisant oublier à chacun d’entre-nous (ou presque)… " les archaïsmes égalitaristes". C’est vrai nous avons oublié ce que les mots "partage" et "responsabilité" veulent dire. Mais corollaire, nous ne savons plus qui nous sommes. La régression identitaire de la plupart des grandes démocraties du monde en est l’illustration. Heureusement, les faits sont tétus et de là peut-être, viendra le salut d’un monde à la dérive. Le toujours plus automobile des 50 dernières années a mené le monde au bord du gouffre. Il n’y a plus que Georges Busch et Claude Allègre pour croire encore que la crise écologique en cours se réglera par un toujours plus d’individualisme de capitalisme et de technicité. De grès ou de force, il va nous falloir réapprendre ce que le mot " collectif " veut dire. Oui, demain, nous aurons besoin d’Etats forts, car plus le monde se complexifie, plus nous aurons besoin de contrôle social pour maîtriser notre avenir. Ce contrôle social ressemblera à celui de Georges Orwell, si nous continuons à nous laisser décerveler par les adeptes du chacun pour soi, mais il pourra être autre, si nous nous réapproprions les enjeux du monde. Oui également, Marx a eu raison de mettre en évidence l’importance de la violence sociale. Nous ne voulons plus la voir, mais elle est toujours là. Elle a simplement changé d’espace et de camp. La crise économique des années 80 a imposé une redistribution des cartes entre capital et travail à l’échelle de la planète entière et les puissants du monde (de droite, bien évidemment) ont réinvestit le terrain politique. L’anesthésie des opinions (à l’intérieur) et la violence politique (à l’extérieur) sont leurs outils de reconquête. La guerre est redevenue notre horizon politique commun. Les attentats du 11 septembre nous dit-on... Il y a une autre manière d’écrire l’histoire. Les vrais risques du monde ne viennent pas de la violence des faibles, mais plutôt de l’inconsistance des puissants. Nos sociétés industrialisées et conquérantes déposent sur la surface du globe, un peu plus chaque jour, des bombes de toutes sortes, civiles et militaires. Au prétexte des risques, nous voulont faire la guerre à ceux qui n’en ont pas… parcequ’ils pourraient en vouloir. Joli sophisme, jolie manière de se dédouaner à bon compte, mais terrible régression politique ! Et surtout, que de risques prenons-nous à nous comporter de telle manière ! Le fiasco de l’Irak n’est qu’un début. Marx revient ? Quelle bonne nouvelle ! un peu de cohérence dans ce monde d’abrutits !

    Mais revenons à la parabole automobile. La droite… et Monsieur Bernard Degué, tiennent absolument à enfermer la gauche dans une idéologie dont les murs d’enceinte se limitent à l’anticapitalisme et à un égalistarisme étroit. Du calme, Monsieur Degué. Il est temps d’inverser les termes du débat. Le sujet d’aujourd’hui, ce n’est pas l’idéolgie de la gauche, mais celle de la droite. L’individualisme et l’idéologie qui va avec, la violence du fort au faible, ne sont pas les solutions du monde d’aujourd’hui et demain. Elles sont le problême, pour toutes les raisons que nous avons dîtes. La gauche, quand à elle, est en effet en crise. D’abord parcequ’elle se soumet à la violence de la droite (et de ce point de vue, une prise de conscience serait bien utile), d’autre part parcequ’elle ne sait plus ouvrir les portes du monde. L’individualisme finit pas rendre timoré, que l’on soit de droite ou de gauche.

    La force de Marx, c’est d’avoir embrassé le monde dans sa réalité et sa globalité. Nous n’avons d’autre issue que de faire de même aujourd’hui. Ceux qui brandissent un crucifix à chaque fois qu’ils entendent le mot " idéologie " nous trompes et (ou) se trompent. Il ne peut exister de monde sans idéaux et idéologies. A fortiori lorsque le monde se complexifie. Aujourd’hui, tout autant et peut-être plus encore qu’hier, la vision de Marx est utile à la compréhension du monde. Aujourd’hui, tout autant et peut-être plus encore qu’hier, la gauche à un rôle à jouer, si tant est qu’elle sache se renouveller. Pour cela elle doit penser la société à l’échelle du monde. Et cela, c’est difficile, car tout concours à atomiser la société. Elle doit aussi penser l’individu au regard de sa responsabilité collective. Et cela c’est nouveau, donc difficile à appréhender.


    • Nathan Nathan 19 juillet 2008 08:35

      "Ceux qui brandissent un crucifix à chaque fois qu’ils entendent le mot " idéologie " nous trompes et (ou) se trompent. Il ne peut exister de monde sans idéaux et idéologies. "

      Tout dépend où vous situez les idéologies, autrement dit les systèmes de valeurs en quelques sorte.
      L’apparition du communisme représentait une translation des valeurs d’égalité et de fraternité de la religion, chrétienne en l’occurence, vers la politique, devenant alors "systémique" (du parti politique au système politique).
      Ou en sommes nous aujourd’hui ? Selon moi la raison veut que les idéologies, les systèmes de valeurs doivent rester dans les religions et se restreindre au strict minimum au sein des partis politiques. La culture aussi peut faire office de fil conducteur des systèmes de valeurs. Mais elle est encore plus difficilement contrôlable que l’économie. 



  • Cug Cug 18 juillet 2008 19:16

    Tant que la capitalisme ne sera pas regulé, le marxisme aura de beau jour devant lui. Et par les temps qui court cela fait un moment qu’il est au gout du jour.


  • armand armand 18 juillet 2008 21:50

    Le pouvoir corrompt - et le pouvoir absolu corrompt... absolument.
    Comme les rois du monde actuels semblent être les bling-bling qui allient une inculture effrayante à une rapacité sans bornes, il faut bien qu’il y ait de contrepoids - en cela, sans être marxiste moi-même (tempérons plutôt cette remarque, Marx est pour moin un outil d’analyse remarquable mais insuffisant), je trouve utile qu’il y ait une résurgence anti-capitaliste.


  • Elysion 18 juillet 2008 22:53

    Je ne sais pas trop si la pensé de Marx est complètement ringarde ou non.

    Par contre, le souvenir de votre brillant article sur la centrale implosive ( www.agoravox.fr/article.php3 ) me laisse à penser que votre crédibilité est à peu près nulle sur à peu près tous les sujets.


  • finael finael 19 juillet 2008 00:04

    J’avais proposé il y a plus d’un an à la rédaction d’Agoravox un article analysant "Le Capital", article refusé au prétexte qu’il était "trop long" (13 000 caractères).
     Il était basé sur un exposé fait à la fac et qui m’avait valu 20/20 !

     Mais quand je lis les c....... délirantes de ce genre d’article dont l’auteur n’a certainement pas lu ce qu’il critique ainsi, quand je lis les amalgames délirants entre les écrits de Marx, les dictatures sanguinolentes, le "communisme" dont chacun parle mais dont personne ne connait les principes (que Marx d’ailleurs n’a jamais défini).

     Pour citer Marx dans le texte : c’est l’appropriation du fruit du travail d’autrui par les détenteurs de capital que Marx dénonce !
     Et on est en plein dedans.

     Mais, et pour le citer encore :

    "[on ne saurait...] métamorphoser mon esquisse historique de la genèse du capitalisme dans l’Europe Occidentale en une théorie historico-philosophique de la marche générale, fatalement imposée à tous les peuples (...) pour en arriver en dernier lieu à cette formation économique qui assure (...) le développement intégral de l’homme"

     C’est pourtant ce que certains ont fait, transformant, au prix de contorsions dignes de la création du "droit canon", ses travaux en dogme : "La foi du siècle", titre d’un documentaire d’Arte.

     Il faut alors reconnaitre qu’Agoravox préfère nettement les radotages sans substance aux analyses fouillées et citant les textes qu’elles analysent comme ceux qui s’y opposent.


  • tvargentine.com lerma 19 juillet 2008 01:22

    @ finael

    Vous résumez bien le sentiment général des lecteurs qui se posent de sérieuses questions sur le fonctionnement d’AGORAVOX et l’utilisation de prestataires rédiger des articles tous les jours sur tous les sujets avec comme objectif obtenir le meilleur ratio publicitaire.

    C’est donc bien une vulgaire dérive marchandise d’un site qui se prétendait citoyen mais qui refuse aux lecteurs et aux rédacteurs comme @ finael de s’exprimer et de diffuser des articles qui ne tombent pas dans la provoc-pub


  • Christoff_M Christoff_M 19 juillet 2008 02:28

    on nous ressort Marx en 2008... le Point fait sa une avec l’opposition Rousseau Voltaire... les religieux reviennent aux textes "fondamentaux"...

    Est ce qu’il n’y aurait pas un sacré problème en ce début de 21ème siècle, un gros vide intersidéral au niveau des penseurs et des philosophes !?

    il faut dire que lorsque l’on a au pouvoir Sarkozy, Barroso, Berlusconi, Brown et Bush par exemple cela ne peut susciter que le déclin intellectuel... plus d’émission de débat ou littéraire qui vaille un clou à la rentée 2008 à la tv c’est un signe Pollac et Pivot revenez la télé comme le pays reviennent quarante ans en arrière, si ce n’est plus....


  • maxim maxim 19 juillet 2008 10:21

    Marx a dit ..

    "seuls détiennent la vérité ceux qui écoutent Patrick Juvet ......"

    rien que dans " le lundi au soleil c’est une chose qu’on ne verra jamais !"

    on sentait déjà les prémices des soupirs de la classe ouvrière enfermée dans les fabriques alors qu’un soleil resplendissant brillait et que ses rayons perçaient les carreaux sales de l’usine .....

    tandis que le patron se gobergeait à Monaco ou à ST Jean Cap Ferrat !




  • pp77www 19 juillet 2008 11:56

    Bonjour,

    Mon beau pays la France, avec son bien-être libéral : un chiffre qui a été signalé rapidement au journal télévisé pour enchainer immédiatement sur les départs en vacances :

    13,2% soit 7,9 millions de pauvres en 2006

    Ici, c’est en France, oui, pas du coté de l’Est !


  • Idaho Idaho 6 août 2008 14:25

    C’est à pleurer, Bernard.

    Je veux bien que le marxisme soit sans intérêt (je n’y connais rien) mais pourquoi cet acharnement contre l’Eglise catholique ? Pourquoi un tel amalgame ? Et vous auriez, vous, une "complétude anthropologique" ? En me proposant de lire l’évangile apocryphe de Thomas par exemple ; vous l’avez lu, vous ? J’en doute. On y trouve nombre de propos de Jésus qui sont dans les évangiles canoniques sauf que la Passion et la Résurrection n’y sont pas mentionnés. C’est une gnôse dont le principe est le salut par la seule connaissance.

    Hé bien ce qui vous aveugle c’est que vous ne voyez pas les conséquences de ce manque dans les gnôses (dont la vôtre) : l’attitude persécutrice de tous les systèmes hors de la conversion chrétienne.

    Paul, persécuteur de chrétiens puis converti, écrira dans sa lettre aux Galates : Grâce à la loi, j’ai renoncé à la loi pour vivre en Dieu (Ga 2, 19). La tradition catholique mettra dant le texte même de l’évangile (!) cette explication : car la loi a tué le Christ ! : "Grâce à la Loi (qui a fait mourir le Christ), j’ai cessé de vivre pour la Loi afin de vivre pour Dieu". C’est à 180° de la direction des gnôses, on insiste sur la persécution inhérente à tous les systèmes tout en ayant bien compris que l’on ne se trompe pas car c’est bien la clé de la conversion de Paul et des premiers chrétiens.

    Et si l’Eglise qu’il a contribué a fonder il y a près de 2000 ans continue a vivre c’est que son essence est là : la recherche de la fin de toute persécution, le renoncement à toute mort infligée. Et Dieu veuille qu’elle soit toujours plus intégriste en ceci ; personne ne s’en trouvera plus mal.

    Maintenant l’Eglise ne réussira peut-être pas ; pour le moins, respectez-là car son projet a bien plus d’avenir que vos bricolages conceptuels.


  • Roche 19 août 2008 15:59

    @ ZEN

    d’accord avec vous, duguet ne doit pas savoir de qui il est question à mon avis, c’est dingue en ces temps les idées sont tellement creuses que la seule solution c’est de récupérer les oeuvres, mais en plus de les réécrire, on est vraiment dans la régression la plus totale ! parce que le Capital,c’est pas rien quand même quand à Marx, qui n’était pas marxiste comme il le dit explicitement a son ami Engels dans "l’idéologie allemande", était loin d’etre un inculte !


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