vendredi 5 juin 2009 - par Sandro Ferretti

Fleurs à la mer

C’est un grand oiseau de nuit, un oiseau blanc à qui on avait dit « si tu vas à Rio ». Il a fait un fracas formidable dans 228 vies, dans le silence de la mer que chantait Ferré . Mais aussi dans le bruit des plateaux télés des pâles idoles du PAF, les pales de l’hélicoptère qui brassent l’air vicié de ceux qui s’autorisent à penser dans les milieux autorisés. Ni femmes ni enfants d’abord, tout le monde ensemble, dans le mystère d’un écho radar qui s’est tu. Avec dans les bottes médiatiques, des montagnes de questions. Où subsiste encore l’écho de 228 âmes parties vers l’irréel. Et puis revient à la mémoire, comme à la surface de l’eau , le lancinant souvenir d’une vieille chanson presque prémonitoire de Polnareff : « Holidays ». 

Je vous préviens, ce sera juste un billet pour ne rien dire, ou plutôt pour dire l’inverse. Pas une histoire de gros navions avec des complots et des on-nous-dit-rien-on-nous-cache-tout. Pas une histoire de décrochage, de portance, d’ADIRU, d’ISIS ou de fly-by-wire.

Toute fin est brutale, puis définitive. Celle-ci plus que d’autres. On veut bien faire semblant de croire qu’on s’en remettra, que tout passe, tout lasse, on n’y croit qu’à moitié. Pour l’instant, tout casse. La mort est basse, mais il ne faut pas la regarder de haut.

La vie, on commence à la connaître. On sait bien qu’elle nous endort avec ses prouesses technologiques , ses horizons artificiels au tableau de bord du temps qui passe, ses commandes électriques pour que tout se passe bien, que les vols et nos petites affaires arrivent à l’heure et qu’on n’en parle plus. Un pilotage automatique branché sur nos quasi-certitudes.

Qui nous disent que les femmes meurent à 83 ans et les hommes à 78.

Certes, la faucheuse, cette traînée, on la connaît aussi. On sait bien qu’elle réclame son lot du lundi au lundi, été comme hiver, avec l’obstination d’un chasse-neige finlandais qui balaie la neige de la nuit et ses petits flocons. Mais on l’imagine davantage dans le silence bleuté des veilleuses de Villejuif que dans le cuir des premières classes, quand on fait tinter le glaçon au-dessus des mers du Sud, et qu’on se demande juste si on sera à l’heure à Roissy.

On a tort.

On a bien tort. Cette catastrophe est un tragédie grecque habillée de la technologie des grands espaces. Elle amène son lot de drames et de farces de l’ironie du sort. Ceux qui ne devaient pas être sur ce vol mais qui y étaient, pantins désarticulés du Loto aérien. Ceux qui devaient y être et n’y furent pas, continuant ainsi à jeter leurs dés pour acheter l’Avenue Foch au Monopoly de la vie, sans toucher 20.000 francs.

L’occasion pour les lucarnes télévisuelles de s’autoriser à penser qu’on ne sait rien, mais qu’on ne manquera pas de le dire longuement.

L’occasion pour notre époque formidable de sortir son dernier jouet des années 2000 : la cellule psychologique. Sortez le psychologue, vous effacez le problème. Dites que vous avez mal, et vous n’aurez plus mal. Dites que vous voulez mourir vous aussi, comme lui, comme elle, et vous ne mourrez pas . Etonnant, non ? Desproges, reviens, ils sont devenus fous…

Cette catastrophe est aussi le déni de ce qui est un rite ancestral et universel : enterrer ses morts. Pas de cadavre, pas de fleurs, pas de tombe, pas de fourgon noir aux mains gourdes des croque-morts gris-métallisés qui vous demandent s’ils peuvent y aller, ma p’tite dame.

Non, rien de tout cela. Ce seront bouquets de fleurs jetés d’un hélicoptère au petit hasard, de grand matin. Dans une mer étale qui ne voudra pas dire ce qu’elle sait, ni rendre ce qu’elle a pris.

Holidays. C’était sans doute des vacances pour certains passagers du vol funeste.

Holidays, c’est aussi le titre de cette chanson prémonitoire de Polnareff qui me revient à l’esprit :

Holidays, oh holidays
C’est l’avion qui descend du ciel
Et sous l’ombre de son aile
Une ville passe

Que la terre est basse
Holidays

Holidays, oh holidays
Des églises et des HLM
Que fait-il le Dieu qu’ils aiment ?
Qui vit dans l’espace

Que la terre est basse
Holidays

Holidays, oh holidays
De l’avion, l’ombre prend la mer
La mer comme une préface
Avant le désert

Que la mer est basse
Holidays

Holidays, oh holidays
Tant de ciel et tant de nuages
Tu ne sais pas à ton âge
Toi que la vie lasse

Que la mort est basse
Holidays

Holidays, oh holidays
C’est l’avion qui habite au ciel
Mais n’oublie pas, toi si belle
Les avions se cassent

Et la terre est basse
Holidays

_____________________________________________________________________

Holidays, 1972, paroles et musique Michel Polnareff



30 réactions


  • Sandro Ferretti SANDRO 5 juin 2009 17:22

    Cet article est dédié à Véronique Gaignard, 51 ans, Chef de Cabine principal d’AF, et également soprano connue.

    http://veroniquegaignard.com/

    Dédié aussi, bien sur, aux 227 autres....


  • Thémis 5 juin 2009 17:48


    Merci Sandro d’ être encore présent sur ce site.

    Vous y êtes d’ailleurs une des plus belle plume.

    Votre touchant hommage est plus sincère que les autres articles creux , dénués d’information et d’affect publiés jusqu’alors sur Agoravox ....

    Vous êtes en fin de Une et n’aurez que très peu de commentaires.

    Mais je suis sûre que vous vous en foutez.

    Cordialement,

    Thémis.


  • Yohan Yohan 5 juin 2009 17:53

    Bien écrit Sandro. Au fond, un bouquet à la mer c’est plus expressif que toute cette logorhée médiatique pour savoir quand, comment, qui, doit être rendu responsable du crash.
    Et puis, c’est tellement difficile de reconnaitre que prendre l’avion, c’est comme pour le Lotto, peu de chance que ça tombe sur nous, mais il y a toujours quelqu’un sur qui ça tombe. La vie c’est le jeu de l’oie, il faut bien lancer les dés.....et il y aura toujours ce putain de puit.
    J’ai appris qu’un de ces pauvres gars avait subi auparavant la catastrophe d’AZF. Encore un mauvais lancer de dés,
    C’est seulement quand on est mort qu’on ne joue plus...


  • Sandro Ferretti SANDRO 5 juin 2009 18:10

    @ Thémis et Yohan

    Vous avez, tous les deux, tout compris.


  • ZEN ZEN 5 juin 2009 18:11

    Texte et hommage magnifiques, Sandro
    Loin du tam tam médiatique...
    Merci !


  • Olga Olga 5 juin 2009 18:30

    Depuis que t’es montée là-haut
    Ici moi je me sens toujours de trop (1)

    dans un rêve sans fin (2)

    S’aimer sur le toit des buildings
    A regarder l’apocalypse
    A attendre la fin de l’éclipse (3)

    (1) Damien Saez - Montée là-haut
    (2) Damien Saez - Ebauche N°2 (Extrait de Delphine et Hippolyte, Les fleurs du mal, Baudelaire)
    (3) Damien Saez - S’en aller 


  • Gül 5 juin 2009 19:37

    Petites questions entre amis, Sandro ?

    Petites questions noires et réponses sombres.... Pudeur du silence....

    Je t’embrasse.


    • Pyrathome pyralene 5 juin 2009 21:31

      un airbus qui disparait sans laisser de trace,ça fait bizarre quand-même.....enlevé par les aliens....c’est le seul espoir qui reste....et pourquoi pas ??...


  • Sandro Ferretti SANDRO 5 juin 2009 20:43

    Le luxueux Alain Bashung, à qui j’ai emprunté quelques phrases subliminales de l’article, s’ennuyait là haut de ne pas avoir de soprano de luxe pour faire chorus. Avec les 227 autres talents qui lui font cortèges, ca fait maintenant un sacré band qui fait dresser les poils des avant-bras ? Ya méme le vieux Léo qui est venu, presque sur la pointe des pieds, pour nous parler de... la mémoire et la mer. Ecoute :

    La marée, je l’ai dans le cœur
    Qui me remonte comme un signe
    Je meurs de ma petite sœur, de mon enfance et de mon cygne
    Un bateau, ça dépend comment
    On l’arrime au port de justesse
    Il pleure de mon firmament
    Des années lumières et j’en laisse
    Je suis le fantôme jersey
    Celui qui vient les soirs de frime
    Te lancer la brume en baiser
    Et te ramasser dans ses rimes
    Comme le trémail de juillet
    Où luisait le loup solitaire
    Celui que je voyais briller
    Aux doigts de sable de la terre

    Rappelle-toi ce chien de mer
    Que nous libérions sur parole
    Et qui gueule dans le désert
    Des goémons de nécropole
    Je suis sûr que la vie est là
    Avec ses poumons de flanelle
    Quand il pleure de ces temps là
    Le froid tout gris qui nous appelle
    Je me souviens des soirs là-bas
    Et des sprints gagnés sur l’écume
    Cette bave des chevaux ras
    Au raz des rocs qui se consument
    Ö l’ange des plaisirs perdus
    Ö rumeurs d’une autre habitude
    Mes désirs dès lors ne sont plus
    Qu’un chagrin de ma solitude

    Et le diable des soirs conquis
    Avec ses pâleurs de rescousse
    Et le squale des paradis
    Dans le milieu mouillé de mousse
    [ Find more Lyrics on www.mp3lyrics.org/q4vY ]
    Reviens fille verte des fjords
    Reviens violon des violonades
    Dans le port fanfarent les cors
    Pour le retour des camarades
    Ö parfum rare des salants
    Dans le poivre feu des gerçures
    Quand j’allais, géométrisant,
    Mon âme au creux de ta blessure
    Dans le désordre de ton cul
    Poissé dans des draps d’aube fine
    Je voyais un vitrail de plus,
    Et toi fille verte, mon spleen

    Les coquillages figurant
    Sous les sunlights cassés liquides
    Jouent de la castagnette tans
    Qu’on dirait l’Espagne livide
    Dieux de granits, ayez pitié
    De leur vocation de parure
    Quand le couteau vient s’immiscer
    Dans leur castagnette figure
    Et je voyais ce qu’on pressent
    Quand on pressent l’entrevoyure
    Entre les persiennes du sang
    Et que les globules figurent
    Une mathématique bleue,
    Sur cette mer jamais étale
    D’où me remonte peu à peu
    Cette mémoire des étoiles

    Cette rumeur qui vient de là
    Sous l’arc copain où je m’aveugle
    Ces mains qui me font du fla-fla
    Ces mains ruminantes qui meuglent
    Cette rumeur me suit longtemps
    Comme un mendiant sous l’anathème
    Comme l’ombre qui perd son temps
    À dessiner mon théorème
    Et sous mon maquillage roux
    S’en vient battre comme une porte
    Cette rumeur qui va debout
    Dans la rue, aux musiques mortes
    C’est fini, la mer, c’est fini
    Sur la plage, le sable bêle
    Comme des moutons d’infini...
    Quand la mer bergère m’appelle
    Lyrics : La mémoire et la mer, Léo Ferré


  • K K 5 juin 2009 23:41

    il y avait aussi Nino Ferrer :

    Partager sur Facebook

    <script type="text/javascript">addthi</script>
    Paroles de La Rue Madureira
    Non je n’oublirai jamais la baie de rio
    La couleur du ciel le nom du corcovado
    La rua Maduereira la rue que tu habitais
    Je n’oublirai pas pourtant je n’y suis jamais allé

    Non je n’oublerai jamais ce jour de juillet
    Où je t’ai connue et nous avons dû nous séparer
    Pour si peu de temps et nous avons marché sous la pluie
    Je parlais d’amour et toi tu parlais de ton pays

    Non je n’oublirai pas la douceur de ton corps
    Dans le taxi qui nous conduisait à l’aéroport
    Tu t’es retournée pour me sourire avant de monter
    dans une caravelle qui n’est jamais arrivé

    Non je n’oublirai jamais le jour où je l’ai
    Ton nom mal écrit parmi tant d’autres noms inconnus
    Sur la première page d’un journal brésilien
    J’essayais de lire et je n’y comprenais rien

    Non je n’oublirai pas la douceur de ton corps
    Dans le taxi qui nous conduisait à l’aéroport
    Tu t’es retournée pour me sourire avant de monter
    dans une caravelle qui n’est jamais arrivé

    Non je n’oublirai jamais la baie de rio
    La couleur du ciel le nom du corcovado
    la Rua Maduereira la rue que tu habitais
    Je n’oublierai pas pourtant je n’y suis jamais allée.
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    }
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  • Deneb Deneb 6 juin 2009 09:26

    Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai comme une impression qu’AF en sait bien plus que ce qu’il dit.


  • bizoub 6 juin 2009 12:23

    Moi qui ne venait presque plus ici, dérangé par cette nouvelle maquette dérangeante et encore plus par les imbéciles imbécilités nouvelles que j’ai pu y lire ; bon sang quel plaisir de te lire Sandro.

    Cette pudeur et cette retenue signent un vibrant hommage.

    Sincèrement.

    Stéphane


    • Sandro Ferretti SANDRO 6 juin 2009 12:45

      Merci.
      Mais l’article ne doit pas buzzer assez, car, paru hier à 17H00, il était déjà retiré de la une ce matin à 9H00 et que j’ai du intervenir pour qu’il soit en page d’acceuil 24H00, comme tout autre article. Comme j’ai demandé depuis hier, sans résultat, la correction de trois grosses fautes d’orthographe qui me génent.
      Mais bon, c’est pas grave, ca ne traite jamais que de 228 morts, vaut mieux gloser Bayrou versus Cohn -Dugenou...


    • K K 6 juin 2009 13:22

      Sandro, c’est assez revelateur en effet. Votre article est de qualite, bien ecrit, elegant et pudique. Que demande le peuple ? Du sang, de la haine et de la fureur...

      Continuez ce que vous faites, vous ne serez peut etre pas populaire, mais vous serz aime.


    • Sandro Ferretti SANDRO 6 juin 2009 14:22

      Merci à Themis, merci à vous K,
      Cette fois, ca y est , la coupe est pleine.
      Il n’y a que le comptable de service sur ce site qui ne voit pas que les meilleurs s’en vont.
      A étre traité pour ce que je ne suis pas, je crois que vais rejoindre les belles signatures disparues de ce site, les Argo (ti bacci, Dottore) , Dancharr, Massoulier, Jack Mandon, Marsupilami et autres, ceux qui avaient une plume.

      Je laisse la place à la génération SMS, aux Bac moins 12, aux psychopathes de Tourcoing , chomeurs de Bordeaux ou d’ailleurs, qui refont le monde depuis leur salle de bains.

      Bon buzz à tous, bonne recettes publicitaires.( au fait, au bout de deux ans de bons et loyaux services, on attend toujours le retour sur investissement).

      Continuez à regarder le bout de votre doigt et à croire que c’est la lune.


  • Olga Olga 6 juin 2009 15:05

    @SANDRO
    Dans ce reportage Véronique Gaignard évoquait son désir de quitter son métier cette année, afin de changer de vie... C’est vraiment troublant d’entendre ses paroles, après le drame que l’on sait ( ou plutôt que l’on ne sait pas )... 

    Merci pour vos fleurs... 


  • snoopy86 6 juin 2009 16:33

    Salut Sandro

    Un bref passage sur Agoravox et je trouve une petite merveille de texte de mon auteur italo-belge préféré....

    Peu de public, mais choisi...

    J’aimerais par contre qu’un de ces jours tu nous pondes un truc plus gai, façon Nationale 7, juste histoire de démontrer au casanova d’Ittenheim que tu n’es pas suicidaire...

     

     


    • Sandro Ferretti SANDRO 6 juin 2009 21:44

      Ave, Snoopy

      Ne t’inquiète pas, si Dieu le veut, il y aura encore assez d’’essence dans le réservoir pour faire un bout de Nationale 7. Et pas de tendance suicidaire, deux belles petites blondes aux yeux bleus m’interdisent ces extrémités.

      Fidèle à mon pict, je ne vais pas raconter ma vie.

      En tout cas, pas ici, le site ne le mérite pas.
      So long, cow boys.

      Continuez sans moi à regarder les pubs clignotantes de Revelli/ Pledel qui vous proposent une thailandaise pour la nuit sous une nécro d’Alain Bashung, ou une beurette pour l’après -midi sous mon article parlant de la mort d’un guide italien sous la neige.

      Bouffons, va...


    • Gül 7 juin 2009 10:57

      @ Sandro,

      Juste pour te dire :

      Ne pars pas ! smiley

      @ Snoopy,

      Tu as remarqué toi aussi le sens acéré de l’éthique.....Pouah !!!!


  • Yohan Yohan 7 juin 2009 10:45

    @ Sandro
    Je pense comme toi. Mais, tu es peut-être un peu trop idéaliste pour penser qu’Avox voudrait définir une ligne éditoriale avec des articles triés sur le volet.
    Ce que je vois c’est une augmentation d’articles propagandistes, débiles, raccoleurs, les plus lus il faut le croire, puisqu’ils sont en tête de gondole, buzz oblige.
    Mais est-ce une raison pour arrêter ?. J’hésite moi-même, mais je me pose encore la question, faut-il laisser cette tribune aux bargeots, aux islamistes, aux ras de la touffe, ... .


    • Philippe D Philippe D 8 juin 2009 13:01

      Mêmes interrogations que Yohan.

      J’oscille entre l’aquoibonisme qui me conseille de foutre le camp loin de cette vox de conneries, et « l’espoirisme » de parvenir à glaner quelques réflexions intéressantes, parfois.

      Toujours content de vous lire Sandro, revenez pour nourrir encore un peu mon « espoirisme »

       


  • Jojo 8 juin 2009 12:53

    Sandro,
    Quelle que soit votre décision, je tenais juste à vous dire une dernière fois : Merci pour tout Monsieur !


  • Annalise Annalise 17 juin 2009 16:24

    Il est tout simplement magnifique, ce texte, qui fait résonner Holidays comme jamais je ne l’avais entendu.
    Alors c’est la guerre, sur ce site aussi ?
    NB. Je me suis permis de « partager » ton texte Nationale 7 sur ma page Fesses de Bouc.


  • Philippe D Philippe D 3 juillet 2009 13:00

    Sandro,

    J’ai lu un bout de l’article du jour, et votre commentaire, et je suis revenu respirer un grand coup ici.
    Merci, ça va mieux.


  • le-Joker le-joker 3 juillet 2009 13:01

    Bravo Sandro, je suis souvent venu silencieusement lire vos textes, quand il y a de la beauté dans des textes je suis souvent contemplatif et bien incapable de m’exprimer, le beau mérite du respect.
    Cependant comme vous évoquez la possibilité de votre départ, je tenais à vous le dire.

    Et comme le disait une chanson on n’amarre pas un bateau ivre !


  • Sandro Ferretti SANDRO 3 juillet 2009 13:59

    Merci à vous deux.
    Il n’y a plus grand-chose que l’on puisse faire pour les victimes de cette catastrophe et leurs proches, sauf peut étre ne pas dire ou écrire de conneries. C’est la meilleure façon de leur rendre hommage, et de dire « escoc » quand on en voit un passer.
    C’est pourquoi je me suis permis cette mise au point chez cet auteur que je ne fréquente d’habitude pas.

    Tout cela me fait penser à cette phrase pleine de bon sens d’un vieux montagnard dans mon adolecence : « va savoir quand tu ne sais pas... »


  • tonton raoul 4 juillet 2009 08:24

    salut Sandro

    pas vu ton article à l’époque
    mais de toute façon, la mort brutale, je la connais assez pour savoir qu’il n’y a rien à en dire
    pour avox, c’est ça et rien d’autre...
    si tu regardes la ligne éditoriale via cette logique-là, c’est lumineux
    c’est du barbouse pur jus

    a +


  • le-Joker le-joker 4 juillet 2009 09:28

    Je ne sais pas pourquoi Sandro mais l’injustice de la mort soudaine et violente me fait toujours penser en bribes à cette chanson de l’ami des terres plates et des Marquises sous le soleil :

    Jojo,
    Voici donc quelques rires
    Quelques vins quelques blondes
    J’ai plaisir à te dire
    Que la nuit sera longue
    A devenir demain
    Jojo,
    Moi je t’entends rugir
    Quelques chansons marines
    Où des Bretons devinent
    Que Saint-Cast doit dormir
    Tout au fond du brouillard

    Six pieds sous terre Jojo tu chantes encore
    Six pieds sous terre tu n’es pas mort

    Jojo,
    Ce soir comme chaque soir
    Nous refaisons nos guerres
    Tu reprends Saint-Nazaire
    Je refais l’Olympia
    Au fond du cimetière Jojo,
    Nous parlons en silence
    D’une jeunesse vieille
    Nous savons tous les deux
    Que le monde sommeille
    Par manque d’imprudence
    http://www.free-lyrics.org

    Six pieds sous terre Jojo tu espères encore
    Six pieds sous terre tu n’es pas mort

    Jojo,
    Tu me donnes en riant
    Des nouvelles d’en bas
    Je te dis mort aux cons
    Bien plus cons que toi
    Mais qui sont mieux portants (Certain tenterait d’expliquer plat le plat de leurs idées la chute des oiseaux d’acier)
    Jojo,
    Tu sais le nom des fleurs
    Tu vois que mes mains tremblent
    Et je te sais qui pleure
    Pour noyer de pudeur
    Mes pauvres lieux communs

    Six pieds sous terre Jojo tu frères encore
    Six pieds sous terre tu n’es pas mort

    Jojo.
    Je te quitte au matin
    Pour de vagues besognes
    Parmi quelques ivrognes
    Des amputés du cœur
    Qui ont trop ouvert les mains
    Jojo,
    Je ne rentre plus nulle part
    Je m’habille de nos rêves
    Orphelin jusqu’aux lèvres
    Mais heureux de savoir
    Que je te viens déjà

    Six pieds sous terre Jojo tu n’es pas mort
    Six pieds sous terre Jojo je t’aime encore.

    Jacques Brel


    • Sandro Ferretti SANDRO 4 juillet 2009 19:08

      au Jocker,
      Oui, c’est approprié.
      Pour rester sans Brel, ce drame me fait penser à cette phrase extraite de « Fernand » (sans doute la plus belle de Brel) :
      « Et dire qu’il n’ y a méme pas de vent pour agiter les fleurs ».


  • L'enfoiré L’enfoiré 15 juillet 2009 09:26

    Bonjour Sandro,
     Je sais, j’arrive comme les cavaliers d’Offenbach. Cet article, je n’en avais pas pris connaissance en son temps. Pourtant, je furette souvent au travers de l’Agora.
     Je ne l’ai pas trouvé immédiatement d’ailleurs. J’ai transité par plusieurs articles dont celui de Morice. Les petits cailloux blancs des commentaires m’ont fait remonter jusqu’ici.

     Et puis, il y a celui-ci, qui parle de Brel, mon maître à penser qui avait tout dit, tout pensé, tout compressé dans ses chansons.
     Nous vivons aujourd’hui, une valse à trois temps perdue dans la vitesse du temps pour se terminer par la vache à mille francs.
     Alors, je vais continuer à suivre le conseil qui fait partie de votre « A propos ».
     Merci pour cet article 


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