Faisons une Pause
Et si nous faisions une pause ? En cessant surtout de vilipender, se plaindre, mentir, accuser ou maudire. Pour nous interroger enfin sur le destin de l’homo que nous sommes, machine parfaite dit-on, mais aussi, hélas, cruelle et démoniaque. A la lueur des troubles et des tourments qui ont labouré et labourent encore la planète, dans le sang, la cupidité, la barbarie et le pillage de la terre nourricière. Assis de préférence sous un arbre à feuillage accueillant, ou bien au bord de la mer, notre "mère", si nous commencions à imaginer comment vivront nos petits ou arrières petits enfants et les leurs ? Et surtout comment seront-ils et d’où viendraient-ils ? Sur la foi de recherches scientifiques dont certaines font frémir notre pauvre épiderme usé, allez faisons une pause destinée à nous rassurer. En compagnie d’un petit groupe d’hommes lucides, Nostradamus des temps modernes. Des prophètes ? Fort possible !
1984, 2001 et le Meilleur des Mondes.
Deux romans et un film. Trois chefs d’œuvre. De science fiction. Du moins tels qu’ils furent baptisés et, quelquefois, mal accueillis et même raillé à l’époque de leur publication ou de leur projection sur grand écran. Uniquement de science fiction disait-on. Rêver ou frémir par l’imagination débordante de leurs auteurs.
Deux romans et un film qui sont, les clés les mieux ciselées offertes à l’espèce humaine pour imaginer ce que sera bientôt son futur proche. Pas son avenir. Celui-ci est en effet réduit, à sa plus simple expression en ce 21° siècle qui débute. Des millénaires qui ne sont même pas une courte parenthèse, ni même une seconde, devant la course folle du Temps, ses multiples mutations comme celles qui épuisent la planète nourricière. Aujourd’hui, hier n’est pas encore digéré que déjà demain n’existe plus.
Les romans, ceux d’Aldous Huxley, « Le Meilleur des Mondes » édité, voilà près d’un siècle, en 1932, et « 1984 » de George Orwel sorti en librairie en 1949, soit quatre ans après la fin de la deuxième guerre mondiale. Le film, « 2001, Odyssée de l’Espace » de Stanley Kubrick et Arthur Clarke, en salle en 1968, un an avant le voyage de l’homme sur la Lune en 1969. Le seul des trois documents dont on pourrait penser qu’il effleure le spirituel. Qui semble seulement, car l’un de ses deux scénaristes (Stanley Kubrick le réalisateur, étant le second), le savant et romancier Arthur Clarke avait dit lors de la sortie du film, très critiqué « Si vous dites que vous avez compris 2001, c'est que nous avons échoué, car nous voulions que le film pose plus de questions qu'il ne donne de réponses. »
Pour Huxley, l’homme, dans le Meilleur des Mondes n’est plus l’homme tel que l’a voulu Dame Nature dont quelques spécimens sont parqués, à l’écart, dans un lieu sauvage, à l’abri des regards. L’aspect sexuel ne sert plus à procréer. Il est considéré comme une distraction très réglementée. Dans un Etat Mondial tous les hommes et femmes sont crées en laboratoire. Les fœtus sont conditionnés pour ignorer l’Histoire de l’espèce puis sélectionnés et éduqués dans leur sommeil une fois devenus enfants. Cinq castes différentes sont crées. Elles s’ignoreront.et chacune d’entre elles est séparée en deux familles, la supérieure et l’ inférieure. Les Alphas sont les commandants suprêmes. Ils sont grands, beaux et intelligents. Les Bêtas forment une caste de travailleurs intelligents. Les Gamma constituent la classe moyenne voire populaire. Puis viennent ensuite en bas de la hiérarchie les avortons, les Deltas et les Epsilons faits pour occuper les fonctions manuelles assez simples. Ils sont programmés pour être petits et laids. Et à l’intérieur de chacun de ces étages, les individus sont contents de leur sort. Nulle envie de grimper. Donc une société stable. La paix sur ce qui reste de la terre où chacun est conditionné pour être un excellent consommateur, farci de drogues douces, dans l’obligation de participer à la vie sociale, en se nourrissant de pilules. La solitude devient suspecte.
Orwell dans « 1984 » expose une théorie qui parait plus en phase avec le nouveau millénaire que la planète Terre a entamé. Le parti, Big Brother, composé d’un petit groupe, impose la théorie que le passé n’existe pas et fait en sorte que le citoyen doit tout oublier y compris le fait…d’avoir oublié. Et celui qui ne veut pas s’y plier est considéré comme fou. Ainsi les guerres peuvent se succéder entre les six grandes entités de la Terre en vertu des règles employées par l’auteur : « La Guerre, c'est la paix. La liberté, c'est l'esclavage. L'ignorance, c'est la force ». Et toujours selon Orwell : « Big Brother est infaillible et tout-puissant… toute découverte scientifique, toute connaissance… sont considérées comme émanant directement de sa direction et de son inspiration. L'ignorance des uns fait la force des autres…En résumé, une société hiérarchisée n'est possible que sur la base de la pauvreté et de l'ignorance. » Dans de ces eux ouvrages quelques ouailles ayant résisté au conditionnement total essaieront en vain de s’opposer à ces systèmes.
Le monde tel qu’il est en train de se construire n’est plus très loin du Big Brother de 1984 avec l’hégémonie actuelle d’une nation et ses « suzerains » qui ont tendance à imposer partout leur civilisation, née voilà un siècle exactement, entre 1914 et 1917, lorsque le capitalisme américains du nord et leurs suzerains européens et asiatiques ont décidé d'imposer leur "civilisation". Il devient évident que différentes entités se sont formées depuis sur le globe et que leurs affrontements successifs laissent une grande majorité de leurs peuples de marbre. Car depuis des lustres ceux-ci ont subi… l’anesthésie par une éducation des masses de l'Histoire tronquée. Un groupe d’Alphas supérieurs « made Aldous Huxley » s'est nichés dans Big Brother. Il prendra très vite le commandement et installera sur toute la planète son système de la hiérarchie « docile ». Embryons et enfants conditionnés, commandants et en bas les « vilains » forçats. Tous vivant alors la paix. Les deux fictions deviennent de plus en plus plausibles dés lors que l’on s’informe sur des découvertes récentes et recherches, œuvres de savants, docteurs et astrophysiciens compris, tous de grande réputation.
A travers des lectures récentes, ou pas, de magazines, revues spécialisées souvent relayées par le web, le futur dessine une épure guère réjouissante pour l’homme de 2014. On constate par exemple que depuis plus d’un demi-siècle, l’eugénisme a tendance à se perfectionner. Cette science inventée aux Etats Unis en 1933, basée sur des statistiques et destinée à écarter de l’espèce humaine « les sous produits susceptibles de contaminer uniquement par leur mental l’ensemble de l’Humanité » continue de faire recette. Malgré les horreurs du nazisme et entre autres, de son obsession de créer une race « pure ». Voilà qu’en France notamment, mais ailleurs également, on continue d’essayer de transformer l’humanoïde.
Tout d’abord « permettre des recherches sur le vieillissement cérébral (! !!) » afin d’étudier le cerveau post mortem qui demeurerait en vie 48 heures après la mort de tout individu. D’autres y rechercheraient les motivations de ses différentes croyances religieuses. Puis, après les échecs successifs des transplantations, le cœur reste d’actualité. Les déboires récents du membre en plastique n’ont pas suffit. Les américains seraient sur le point de mettre au point un système ingénieux à l’aide de …l’imprimante 3D ! Reconstitution méticuleuse en relief de l’organe à remplacer en la greffant de quelques unes de ses molécules vivantes puis la « réparation » pourrait s’effectuer. Possible en ce qui concerne le cœur mais aussi les reins, les os voire même les poumons, malgré quelques difficultés techniques pour ce dernier. Comme toute machine usée, mais remise à neuf, homo sapiens pourrait ainsi vivre en bonne santé au-delà de cent ans. Interrogé à ce sujet par le magazine relatant la « prouesse », un savant français aurait répondu « mais il est déjà possible d’allonger l’existence de vie par transfusions sanguines de jeunes gens sur des personnes plus âgées ». D’autres chercheurs vont encore plus loin. Sur la foi d’expériences réussies sur des souris, une parcelle de peau d’un adolescent sur celle d’un vieillard et celui-ci redevient un « jeune dandy » !
De quoi contrarier le monolithe noir aux dimensions parfaites, symbole mystérieux de « 2001 Odyssée de l’Espace ». Planté dans la lune au tout début de la mutation de l’espèce humaine des milliards d’années plus tôt, il émet une onde radioélectrique indiquant la direction de Jupiter, au-delà de l’infini. Trois savants sont envoyés, en hibernation, vers la planète sous la surveillance de deux astronomes et conduits par le plus puissant ordinateur jamais mis au point, l’infaillible Hal 9000, doté d’un gros œil rouge sang et d’une voix caverneuse. Celui-ci s’avère être très vite un ennemi de l’expédition. Il se débarrasse de l’un des astronautes, tue les trois savants mais n’arrive pas à contrôler Bowman, le second astronaute qui pourra alors le neutraliser en le désactivant entièrement. Le fameux monolithe noir, énorme cette fois, est retrouvé en orbite autour de Jupiter et entraine à une vitesse supersonique Bowman, alors dans une capsule, à travers un tunnel (peut-être le trou noir) sans fin bardé de sons et métaux de toutes sortes, de vents et tornades coloriés, vers une énorme salle d’un blanc immaculé. Un vieillard tout ridé l’y attend. Le Créateur, le Grand Chef celui à qui on doit Tout, Vénérable qu’on doit encenser… et qui n’est autre que l’astronome lui-même, à un âge canonique. Le monolithe noir réapparait et Bowman redevient fœtus entouré de lumière. A travers le cosmos il se didrige vers la terre. Pour que tout recommence !
Pourquoi donc s’obstiner à fouiller l’au-delà ? Dans quel but ? Trouver quoi ? Il y a plusieurs mois un astrophysicien de renommée internationale, expliquait dans un entretien télévisé, comment son équipe et lui avaient réussi à découvrir une nouvelle galaxie au delà de notre ciel. Le journaliste lui pose alors cette question : « …et Dieu dans tout çà ? » Notre savant lui répond aussitôt « plus on avance dans la connaissance et plus le Mystère s’éloigne ! »