lundi 30 avril 2012 - par Marianne

Que penser des réponses de Sarkozy et de Hollande à Bayrou ?

François Bayrou a adressé, mercredi 25 avril, une lettre de deux pages aux deux candidats finalistes du deuxième tour de l'élection présidentielle. Avant de dévoiler son choix à titre personnel ou d’en discuter avec ceux qui l’ont soutenu au premier tour, il a souhaité rappeler ce qui lui paraissait crucial, tant sur le plan des valeurs que sur celui des priorités du redressement du pays et de la crédibilité des propositions, appelant les candidats à répondre et à s’engager sur ces points :

  • La vérité sur la situation du pays, la réalité des faits :
    • gravité de la crise
    • effondrement de notre commerce extérieur
    • déficits commerciaux et budgétaires qui menacent notre modèle social
    • crise de l’éducation aggravant les inégalités sociales, effondrement du niveau scolaire, des acquis fondamentaux, ce qui ne tient pas qu’aux moyens
  • Besoin d’un esprit d’unité nationale face à la crise, à la violence des attitudes et des mots, à la complaisance à l’égard des extrêmes
  • Préservation du modèle social tel que né du Conseil National dela Résistance : il devra se réformer, mais dans la justice et la solidarité
  • Retour à l’équilibre des finances publiques :
    • Règle d’or budgétaire
    • importance d’un chiffrage crédible, sans multiplier les promesses non financées (il critique les hypothèses de croissance non réalistes des deux candidats et demande d’envisager des mesures crédibles)
  • Restauration et le fort développement de notre appareil de production par une stratégie nationale, filière par filière et l’instauration d’une démocratie sociale dans l’entreprise, avec représentation des salariés dans les conseils d’administration
  • Nouveau contrat sur l’école, préservant ses moyens, priorisant les fondamentaux, privilégiant les meilleures pratiques, touchant à l’organisation, favorisant et développant l’apprentissage
  • Moralisation de la vie politique que seul un référendum peut imposer : interdiction du cumul des mandats, diminution du nombre des parlementaires, parité, instauration de scrutin proportionnel, indépendance des médias et de la justice, règles de financement politique, lutte contre la corruption et les conflits d’intérêts
  • Enfin l’Europe : notre avenir national passe par le projet européen, par une Europe politique et économique efficace dans la tourmente mondiale, par une Europe plus forte, plus solidaire et plus lisible, donc plus communautaire, par un renforcement de la zone euro et de l’espace Schengen

 

François Hollande a répondu par une lettre de deux pages, très succincte, qui vise surtout à démontrer qu’il partage les mêmes priorités et les mêmes intentions que François Bayrou :

  • L’éducation et notamment la priorité à l’école primaire, rappelant les moyens qu’il compte lui consacrer, les 60 000 créations d’emplois pour un coût de 2 milliards par an dont l’effort est maîtrisé
  • Le sérieux budgétaire : retour à l’équilibre budgétaire en 2017, progression de la dépense publique limitée à 1% par an, gel du nombre total des fonctionnaires, réforme fiscale rétablissant l’équité et générant de nouvelles recettes
  • Le redressement productif : séparation des activités bancaires, interdiction des produits spéculatifs, mobilisation de l’épargne vers les entreprises, création d’une banque publique d’investissement dans les PME, fiscalité favorisant l’investissement sur la distribution de dividendes et modulée selon la taille des entreprises, conditionnement des aides de l’Etat à la production sur notre territoire
  • La moralisation politique : diminution de 30% du salaire du président et des ministres, fin des connivences avec les puissances financières et au favoritisme, lutte contre la corruption et les conflits d’intérêt, renforcement de la parité, interdiction du cumul des mandats, introduction de proportionnelle dans le scrutin législatif, indépendance de la justice, fin de la nomination des responsables de l’audiovisuel public par le pouvoir politique. Mais cette loi sera votée par le Parlement, par référendum sauf s’il y a blocage.

François Hollande assure partager les mêmes priorités (éducation, production, moralisation, souci de l’équilibre budgétaire) et les mêmes intentions que François Bayrou. Il paraît aussi partager des valeurs de justice, de solidarité, de préservation du modèle social républicain, de la démocratie (représentativité, séparation des pouvoir, égalité homme-femme), même s’il n’affirme pas préalablement l’attachement à ces valeurs. En revanche il ne répond que très superficiellement sur le « comment », en particulier sur la façon de vraiment recréer de l’activité (les mesures fiscales et d’aide au financement par une banque publique d’investissement ne peuvent suffire, il faut vraiment une stratégie industrielle, des propositions concrètes par filière, comme le suggère François Bayrou) et il ne répond aucunement sur la crédibilité de son chiffrage, dont François Bayrou contestait les hypothèses de croissance (également contestée par Michel Rocard et des économistes rappelant qu’il avait retenu un taux de 2 à 2,5% alors que l’Insee et le FMI ont confirmé un taux de 1%). Il ne soutient pas la « règle d’or », se contentant d’une loi organique votée par le Parlement sur les finances publiques.

Concernant certaines propositions institutionnelles qu’il partage avec François Bayrou sur la moralisation de la vie politique, sa préférence pour un vote parlementaire plutôt qu’un référendum signifierait un report de l’application de la plupart de ces dispositions à la prochaine mandature dans cinq ans …).

Notons qu’il n’aborde le sujet de l’Europe que par la réorientation vers la croissance (renégociation du traité budgétaire), sans reprendre la vision de François Bayrou d’une Europe non seulement plus efficace économiquement, mais aussi plus forte, plus solidaire, plus lisible, plus politique. Sans aucune précision sur sa vision du projet européen.

Quant à l’appel à l’unité nationale et au pluralisme, conditions que François Bayrou estime nécessaire pour mobiliser les forces politiques dans un meilleur consensus pour redresser le pays dans des moments qui s’annoncent difficiles, pas un mot là-dessus, pas d’invitation à travailler ensemble, pas d’ouverture. Le ton de la lettre est froid, l’auteur emploie un ton affirmatif, sûr de lui (beaucoup de « je veux », « je suis », « j’ai proposé », « j’ai indiqué », alors que le ton de la lettre de François Bayrou était plus respectueux : « je crois », « il me paraît », « pour moi,… », « je vous demande » et beaucoup de « nous ».

 

Passons maintenant à la réponse de Nicolas Sarkozy, très longue (7 pages !). Cette lettre a été rédigée non par lui-même mais paraît-il par Emmanuelle Mignon, qui fut son directeur de cabinet en 2007 et 2008 et a repris du service auprès de lui à l’occasion de la campagne présidentielle.

Très dense, la lettre se présente comme une réponse sérieuse et très argumentée, au ton à la fois présidentiel et respectueux (« vous avez bien voulu », « je vous en remercie », « c’est bien volontiers que je réponds à vos questions » …), qui cherche à convaincre son interlocuteur (« comme vous, je reconnais … », « je partage votre préoccupation » …). Avant de dérouler l’argumentaire, il campe le décor dans l’introduction : le contexte de crise, de mondialisation et de libéralisation des échanges, de financiarisation de l’économie, de l’Europe, justifiant l’inquiétude des Français. Il affirme son attachement à des valeurs d’autorité, de responsabilité, de mérite, de travail (notons qu’il ne cite pas les valeurs républicaines de liberté-égalité-fraternité). Il ajoute l’identité et le besoin de frontières (géographiques, culturelles, économiques, éthiques) qu’exprimeraient selon lui les Français. Enfin il affirme son attachement au modèle social hérité du Conseil National dela Résistancetout en disant que la seule façon de le sauver, c’est de le réformer, de le rendre plus efficace, plus économe.

Puis sont repris point après point les sujets cruciaux énoncés par François Bayrou, avec analyse des causes, chiffres, énoncé de la vision :

  • Réduction du déficit public : retour à l’équilibre en 2016, règle d’or dansla Constitution, soumise à référendum
  • Chiffrage du projet présidentiel : il rappelle ses chiffres d’effort sur la dépense publique et précise où viser des économies, mais ne relève aucunement son hypothèse de croissance jugée trop optimiste par les organismes officiels (2% au lieu de 1%), préférant en valider la crédibilité par les chiffres constatés les 20 dernières années ( !) et indiquant une réserve de 6 Md€ au cas où … (notons qu’une variation de croissance de 1% occasionne un impact sur les finances publiques de l’ordre de 10 Mds€, mais bon …).
  • Emploi industriel : son déclin dû à 30 années de choix économiques et industriels, en particulier sur des secteurs (sidérurgie, automobile, industrie navale), au 35 heures, à la retraite à 60 ans, à l’alourdissement du coût du travail,… qu’il a cherché à corriger pendant son quinquennat (crédit impôt-recherche, pôles de compétitivité, suppression de la taxe professionnelle, FSI …). Il veut poursuivre en réservant 20% des marchés publics aux PME (mesure déjà proposée par François Bayrou en 2007 !), en réformant la formation professionnelle, en proposant à nos partenaires européen un pacte de réciprocité entre l’Europe et les pays tiers concernant l’accès aux marchés publics, un contrôle des importations pour veiller à ce qu’elles respectent nos normes (ces points ont également été proposés par Bayrou).
  • Démocratie sociale : Nicolas Sarkozy dit clairement qu’il n’est pas d’accord sur la représentation avec droit de vote des représentants des salariés au Conseil d’administration des entreprises. En revanche il est d’accord pour leur présence dans les comités de rémunération.
  • Education : d’accord avec Bayrou sur la crise de l’éducation, pour un nouveau projet éducatif centrés sur les savoirs fondamentaux et le développement de l’apprentissage et non pas en créant des postes supplémentaires.
  • Modernisation des institutions : il rappelle des évolutions réalisées depuis 2007, la révision constitutionnelle précisant l’attachement au pluralisme et à l’indépendance des médias [sourire, quand il a aussi fait voter la nomination des responsables de l’audiovisuel public par le président de la république], l’extension des pouvoirs du Parlement, la question prioritaire de constitutionnalité, les nominations du parquet soumises à l’avis du CSM, le contrôle de la présidence de la république parla Courdes comptes, la réduction de 20% du budget de l’Elysée, nomination d’un député d’opposition àla Courdes comptes et àla Commissiondes finances. Il poursuivra sur la moralisation de la vie politique : prévention de conflits d’intérêt, interdiction du cumul des mandats entre un ministère et un mandat exécutif local. Avis positif sur la réduction du nombre de parlementaires, l’introduction d’une dose de proportionnelle. Comme Hollande, il soumettrait ces propositions au Parlement plutôt que par référendum, sauf cas de blocage.
  • Enfin sur l’Europe, il se proclame Européen convaincu et rappelle qu’il a agit dans l’urgence pour l’Europe, grâce à l’entente franco-allemande, pour surmonter la crise des dettes souveraines, pour établir une gouvernance économique. Il soutiendra le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de la zone euro, pour renforcer la zone euro et cherchera à développer l’harmonisation des législations au service de la croissance et de l’emploi. Il veut engager un dialogue constructif avecla BCEen faveur du soutien de la croissance et souhaite une politique commerciale qui protège l’emploi industriel en Europe et une réforme de l’espace Schengen pour mieux maîtriser les frontières.

La lettre se termine par l’expression du souci d’écouter, de répondre aux inquiétudes et à l’angoisse du peuple français, de trouver un point d’équilibre dans ces réponses, ainsi que par un « appel de tous les Français qui mettent l’amour de notre patri au dessus de toute considération partisane et de tout intérêt particulier à s’unir et à le rejoindre ».

La lettre est belle. Mais les valeurs de la république (liberté-égalité-fraternité) ne sont pas évoquées, remplacées par le travail, l’effort, la responsabilité. Il ne parle pas de solidarité, qu’évoque souvent François Bayrou notamment par son slogan de campagne « la Francesolidaire ». Il fait appel à l’union mais n’a cessé de diviser les Français, opposant les catégories les unes aux autres. Il ne parle absolument pas de la justice sociale et notamment fiscale (mais il est vrai que la lettre de François Bayrou ne l’a pas interpellé là-dessus). Il ne dit pas comment il va redynamiser l’industrie, l’activité économique, le « produire en France », pour créer vraiment de l’activité et des emplois (ce n’est pas la formation des chômeurs et l’obligation donnée d’accepter un emploi proposé qui va créer ces emplois !). Sur l’éducation, leur vision de la profession d’enseignant est très différente. Alors que Nicolas Sarkozy veut leur imposer plus d’heures de présence en leur faisant miroiter une prime, François Bayrou entend reprendre à la racine les méthodes, les pratiques, la reconnaissance et la valorisation des enseignants, la motivation des élèves,…

La comparaison entre les candidats est un exercice à dimension multiple : personnalité, crédibilité, confiance, autorité, courage, cohérence, attachement à des valeurs, compréhension de la société, écoute des Français, vision de l’avenir pour donner un cap et énoncer des priorités, cohérence et pertinence des propositions pour atteindre ces objectifs.

Il y a les valeurs exprimées et les valeurs sous-jacentes non exprimées. Il y a la parole et les actes, pas toujours en conformité. La manière d’être, de se comporter vis-à-vis de son équipe et vis-à-vis de ses rivaux, de ses opposants politiques. C’est tout cela qu’il faut considérer, au-delà des considérations partisanes, pour se faire sa propre opinion.



31 réactions


  • bernard29 bernard29 30 avril 2012 10:20

    gna gna gna..., le Modem se complaît dans des analyses sans fin. Vous parlerez encore de ces courriers de politesse en 2017 quand Bayrou envisagera sa candidature. Si vous ne considérez pas que la France de Sarkozy est insupportable et infréquentable , c’est que vous n’avez rien compris à l’enjeu de la présidentielle 2012. 

    .


    • daryn daryn 30 avril 2012 17:29

      Je crois qu’il faut être au Modem pour apprécier à sa juste valeur le sectarisme dont on souffre de la part de la gauche. Les analyses sans fin que vous méprisez avaient notamment abouti à la proposition de référendum de moralisation de la vie publique, qui me semble-t-il avait retenu votre intérêt (teinté de regret que ce ne soit pas une proposition de gauche).

      Bayrou a identifié plusieurs crises : une crise du déficit public, une crise du déficit commercial, une crise morale, une crise du moral, une crise de l’éducation, et j’en passe... Son programme traitait de chacune d’entre elles, au travers de solutions dont l’impact était largement transversal (produire en France — commissariat aux stratégies et labellisation —, remise sur pieds de l’éducation par la source, moralisation de la vie publique, politique fiscale, etc).

      L’importance relative que vous accordez à ces crises parallèles peut vous conduire à rejeter soit Sarkozy soit Hollande. Je ne crois pas que l’un ou l’autre puisse réellement bénéficier d’un vote d’adhésion. Leurs réponses à Bayrou sont bien loin du compte.

      Si l’un ou l’autre des finalistes avait repris à son compte le forum de moralisation de la vie publique dans les conditions proposés par Bayrou (à savoir, les mêmes articles ou à peu près, et organisation en parallèle du premier tour des législatives) j’aurais voté pour lui les yeux fermés, malgré mes réserves sur le reste.

      En l’état je ne crois ni aux bonnes intentions ni aux promesses de l’un ou de l’autre, et malgré ma détestation personnelle profonde de Sarkozy il est probable que je m’abstiendrai (plutôt que voter blanc) au second tour (pas pour aller à la pêche : il se trouve que je préside mon bureau de vote, ma journée sera intégralement bouffée de 7h à 23h et je pourrais voter en moins de 2 minutes, donc inutile de me faire une leçon de civisme). 


  • Yvance77 30 avril 2012 10:47

    Salut,

    L’avantage de la réponse pipolesque (7 pages) vis-à-vis de celle de la « fraise des bois » (4 pages) est que si tu coupes le papier en deux et qu’il est doux, cela servira bien plus longtemps de torche-cul.

    Comme quoi, il peut rendre service quand il veut, notre bon conducator !


  • diogene 30 avril 2012 10:57

    Les mots, c’est bien commodes les mots.
    Les « représentants du peuple de FFFFFrance » alignent des phrases bien pesées dans des officines de com, des promesses qui n’ont qu’un but : convaincre, mais qui n’engagent à rien.
    De la sophistique, rien de plus. Ces hommes, tous autant qu’ils sont, sont des maquignons.

    Cependant, nous, les citoyens, nous avons des priorités. Pour cela nous devons développer des stratégies ne tenant pas compte des promesses de ces baudruches popolitics mais bien de nos priorités.
    La 1ère de ces priorité c’est de virer Sarko. Comme on dit " l’échec est, en soi, une démonstration suffisante.
    Bayrou, s’il ne cherche pas une place dans l’olympe du prochain gouvernement, doit choisir entre celui qui a fait la preuve de sa grande nuisance à la tête de l’Etat et celui qui peut, avec des pincettes, être crédité du bénéfice du doute.

    Pour moi il n’y a pas photo.


  • Jimmy 30 avril 2012 11:06

    en résumé ils sont d’accords tous les trois, il faut mettre à bas le modèle social hérité du conseil national de la résistance pour rembourser absolument les dettes


    • daryn daryn 30 avril 2012 16:37

      S’agissant de F. Bayrou c’est évidemment faux, comme vous l’auriez réalisé si vous aviez lu un seul de ses documents de campagne ou visionné un seul de ses meetings. Il a fait sa campagne depuis le début sur les moyens à déployer et les efforts à accomplir pour préserver ce modèle social.


  • Bulgroz 30 avril 2012 11:09

    Ces courriers ne servent à rien, car comme d’habitude bayrou décidera de ne rien décider.

    Pyrénnées Altantiques : Bayrou perd 59 383 voix entre 2007 et 2012. (-14 points)
    Bordères (sa comnune) : Bayrou perd 108 voix (-20 points)

    Quand on sait que bayrou se réclame de l’ancrage local !!!


  • eric 30 avril 2012 11:09

    La lettre de Bayrou témoigne du principal problème du Centre aujourd’hui plus que jamais.
    Ce problème, c’est le peuple. Cela n’est pas nouveau, mais prend des proportions jamais vues.

    Aujourd’hui, le Modem a le triste privilège d’être le partis le moins ouvrier de France d’après les chiffres publiés par les sondeurs ; Ceux-ci peuvent toujours être contestés dans le détail, la tendance n’en est pas moins frappante.

    Sociologiquement, ce parti se rapproche du PS. Classe moyenne sup. plutôt satisfaite de sa situation actuelle, tant sur le plan matériel que moral. Les deux sont liés. Quand cela va bien pour soi, on a du temps pour dire aux autres ce qu’ils devraient penser.
    Quand on est les principaux bénéficiaires du système, on est prêt a dire qu’on veut bien que les autres aient un peu plus ; On est surtout très prêt a le défendre et a le conserver en l’état.

    Aujourd’hui, il y a trois catégories de bénéficiaires nets de la dépense publique.
    Ceux qui en vivent directement dans leur revenus : en gros les gauches
    Ceux qui en sont bénéficiaires nets.
    Chez ces derniers, il y a deux parties distinctes.
    L’électorat Modem. Simplifions à l’extrême. Famille de cadres, deux salaires trois enfants, parisiens ; Avec les quotients familiaux, les cartes scolaires et les subventions au transport en commun, les impôts locaux parmi les plus bas du pays ( alors que dans une ville de la grande couronne tu paye plus que de l’IR et sans progressivité), tu es le roi du pétrole. Quel que soit les impôts que tu paye, avec tes enfants dans les meilleurs lycées du pays, promis des l’enfance au plus brillant avenir, les meilleurs hôpitaux, les meilleurs transports subventionnés, la vie culturelle la plus intense au frais de la nation etc...Quoi que tu paye, tu es gagnant tant sur le plan quantitatif que qualitatif.

    Emmanuel Todd, pas vraiment Sarkoziste, a montré que notre modèle social constitue un grand brassage d’argent au sein de la classe moyenne et essentiellement a son profit. A grand coût. Un euro de cout de fonctionnement par euro redistribué. Cet euro là, c’est celui qui fait vivre la plus grande partie des militants de gauche et c’est pour cela qu’ils sont fondamentalement favorables a la hausse des dépenses publiques.

    Enfin, il y a le dernier décile des revenus en France. La moitié de leur revenu global est fait de transferts monétaires et non monétaires. (HLM, Allocs, etc...)
    Pour rester dans mon modèle simplificateur, ce sont pour l’essentiel des migrants, vivant en petite couronne. Leur train de vie est largement subventionné et c’est normal, ce sont les plus défavorisés. Ils travaillent dans les services a la personne dans le centre. Bref, ce sont les femmes de ménages, les nounous, les assistants de vie des deux catégories précédentes entre autre.
    L’electeur Modem est très choqué de certains propos du FN parce qu’il aime bien sa nounou, même si il n’irait pas jusqu’à vivre dans les mêmes quartiers qu’elle ; ( Vous comprenez,les écoles sont nulles...). Par ce second biais aussi ; le contribuable de base subventionne le trains de vie de mes deux catégories précédentes. Des autres bourgeois aussi me direz vous. Oui, mais au moins ceux ci n’essayent ils pas en plus d’en tirer des « bénéfices moraux ».
    L’électeur et surtout l’élu PS ont d’autres motivations ; Ce sont ses « clients » a tous les sens du terme. Service public ou association, plus il y a de pauvres, plus tu peux justifier de tes besoins de postes et de crédits. Cela n’empêche pas l’affection comme au modem. Le problème est que ces gens ne votent pas. A quoi cela sert d’attribuer un HLM dans ces conditions ? D’où l’idée du droit de vote après 5 ans, qui n’est pas demandé par les intéressés, qui ne sert pas a grand chose dans l’absolue, les catégories les plus populaires françaises votent très peu mais qui a la marge, bien géré, peu faire la différence électorale.
    Le caractère particulièrement démagogique, électoraliste, et tartuffe de cette proposition éclate quand on sait que les mêmes sont exclus de prêt de 30% du marché de l’emploi. Le Public.

    Voter des dépenses, oui, en profiter NON ! SI le souci d’intégration était réel, la gauche proposerait de faciliter l’accès des migrants au service public. Après tout, il n’est pas indispensable d’être a Bac plus 4 et d’être français pour mettre une lettre dans une boite.

    Tous cela ; Bayrou semble bien le savoir. Il parle de « justice fiscale ». Dans le contexte, « faire payer les riches » ; Or, ce n’est pas le problème, ou très marginalement. Les riches payent (1,5% des contribuables payent plus de 40% de l’IR, 10% plus de 65%) et même Hollande sait que les taxer encore ne rapportera pas grand chose ( c’est symbolique... !)
    A 50% de PIB prélevé, et 57% dépensé, le problème n’est pas de savoir a qui ont va encore prendre son argent, mais qu’est ce qu’on fait avec ce que l’on a déjà. A qui on le donne, comment et a quel cout.
    A ces niveau : 10% d’économies ou de meilleure utilisation de l’argent public, rapportent plus que 100% d’impôts sur les plus riches..

    Or Bayrou ne parle pas de « justice redistributive » ou de réforme de l’État pour un meilleur service public, qui sont aujourd’hui les enjeux le plus important.

    On sait déjà ce que fera le PS. Plus de fric pour ses clientèles. Des 35 heures et des cagnottes fiscales pour la classe moyenne sup, comme en 2002. Des HLM pour vos nounous. Des RER parisiens pour leur permettre d’être a l’heure pour accompagner les enfants a l’école etc...

    La différence Modem PS ? Au Modem, il y a des gens qui ne se rendent pas compte qu’ils sont les grands gagnant du système. Les autres vont se reporter sur Hollande. C’est leur intérêt de classe. Au mieux peut on leur demander de ne pas décorer ces égoïsmes de grands mot sur l’humanisme et la générosité comme de vulgaires socialistes ?
    Aux premiers, je voudrai rappeler qu’ils furent un temps chrétien démocrates ; Le « le choix des pauvres » cela vous rappelle encore quelque chose ?

    Ce que le PS reproche le plus à Sarko, c’est d’écouter et de parler aux « bac moins trois ».
    Autrefois, les centristes savaient le faire ; ( JEC JAC, JOC). Ce n’est plus le cas.
    Il est, et ce n’est pas un hasard, le seul candidat ayant jamais fait reculer le FN en France parce qu’il est le seul, avec une grande partie de l’UMP, a conserver un contact avec les préoccupations des masses populaires. Le seul partis qui ne soit pas de plus en plus un partis de classe replié sur ses intérêts égoïstes, mais rassemblant des gens de toutes catégories sociales réunies autour de l’intérêt général. Le seul partis encore vraiment républicain....
    Venez le premier Mai au troca. SI vous avez fait les meetings d’autres candidats, vous verrez la différence.
    L’UMP n’en est pas réduite a se faire des gargarismes des « valeurs républicaines » parce qu’elle les vit au quotidien. D’ailleurs, une bonne partie des centristes, notamment chrétiens démocrates, comme moi, l’a déjà compris. L’hémorragie du modem, le bon résultat de Sarko malgré la hausse du FN, c’est en partie cela.
    Du reste,de ce point de vue, le FN est une pierre de touche. « Liberté, égalité fraternité nous serinent les autres partis. Électeurs en colère, vrais question mauvaises réponses, contradictoire avec les valeurs républicaines ».
    LA vraie question c’est avec qui acceptez vous de diner. Combien de socialistes et de Modem hypocrites dinent ils avec leur voisin FN-ou migrant-au nom de ces valeurs, qui en principe, doivent transcender les querelles politiques ?

    Ou sont les vrais républicains ?

    Aujourd’hui, il faut choisir. Hollande qui affirme implicitement que comme la dernière fois, le PS saura épargner ceux qui votent bien ( même si cela est faux, tous le monde paiera) Sarkozy qui annonce la couleur, même la classe moyenne sup va devoir faire des sacrifices, non seulement en impôt mais aussi en prestations publiques « gratuites » au profit du pays et des plus pauvres.

    On peut choisir en démocratie ses intérêts égoïstes ou la générosité. Il est en revanche assez nauséabond de recouvrir la première du voile des valeurs républicaines.


    • musashi 30 avril 2012 14:40

      En lisant votre commentaire,
      je ne peux arriver qu’à la conclusion que vous n’avez pas pris la peine de connaître le programme de Bayrou et c’est bien dommage...

      Concernant vos préjugés sur les électeurs du Modem...je ne sais si cela vaut la peine de répondre....


    • Agerate Agerate 30 avril 2012 15:19

      @eric>

      En gros, la plupart des électeurs ne pensent qu’à leur gueule, et tout particulièrement les gens du MoDem.

      J’ai voté Bayrou, et excusez moi de vous dire qu’en faisant cela j’ai beaucoup plus pensé aux générations futurs qu’à ma propre personne.

      Pardon de ne pas correspondre du tout à vos clichés.


    • eric 30 avril 2012 15:49

      A musashi, Tout est dans sa lettre.
      Tous les partis savent qu’il faut redresser nos finances publiques, même le PS. L’enjeu de cette élection, comme de la précédente, c’est 2 a 3 points de PIB. Est ce que notre principal problème est d’accroitre les moyens de l’Etat pour permettre au service public de nous rendre enfin « plus égaux, plus fraternels et plus libres », ou est ce que c’est de remettre l’Etat au service des citoyens au lieu d’être une bastille suivant ses propres idées bureaucratiques. Est ce qu’à 57% du PIB dépensé, le principal enjeux est un état qui fonctionne plus efficacement, cela bousculerai-t-il les habitudes de ses agents, ou d’augmenter la mise pour faire plus la même chose ?
      Il est écrit noir sur blanc dans cette lettre que les électeurs centristes sont à droite au sens ou la gauche l’entend. N’était des questions de personnes et d’ambitions personnelles, la conclusion de Bayrou devrait aller d’elle même sans même avoir besoin de réponse des uns ou des autres.
      Du reste, c’est vrai dés la première phrase. Il y a des crises et elles sont graves : Hollande répond, oui, mais on va faire payer les riches et tout va aller mieux ; Sarko dit oui, et cela va etre dur pour tous le monde et il faut retrousser nos manches. Vous avez besoin d’aller plus loin pour différencier les réponses ? Pour décider laquelle est la plus proche de la réalité telle que vous la percevez ?

      Quand aux allusions pénibles sur le FN, elle ne permettent pas d’oublier que toutes les alliances locales électorales qui ont eu lieu entre droite et FN ont a peu prêt toujours été le fait d’élus centristes. C’est un peu le problème quand on veut être toujours gentil et jamais choisir.

      Après, aimer le peuple ? Il n’y a pas d’amour mais des preuves d’amour en politique. PS 23 milliards de baisse d’IR pour les classe moyenne sup, 600 millions d’aumône pour les pauvres. Cagnotte fiscale. Sarko, exonération des heures sup. 2 « relances » 2 gaspillages fiscaux " peut etre, deux couts similaires, deux bénéficiaires différents.

      C’est cela aussi les choix qui sont devant nous.


    • eric 30 avril 2012 16:16

      A agerate, mais qu’est ce que vous croyez ? La politique c’est décider à qui on prend de de l’argent pour le donner à qui en faire quoi et comment. Si cela n’était que lié à des priorités idéologiques, à des générosités, tous les partis seraient représenté dans toutes les catégories sociales.

      Or, c’est le cas d’un seul parti....L’UMP avec Sarkozy. On pourrait le voir dans le détail. Mais il suffit de regarder les retraités. Il est incontestable sociologiquement que les retraités représentent toutes les catégories de population. Ils sont en général plus populaires parce que malgré tout, l’ascenseur social continue à fonctionner. Il y a a plus d’ouvriers retraités en pourcentage que d’actifs. Ils sont aussi plus généreux. Ce sont eux qui donnent le plus à des œuvres, qui aident leurs enfants et petits enfants. Ce sont eux qui ont le moins « d’ambitions » personnelles. Eux aussi qui ont le plus de recul sur ce qu’on été les comportement des différents partis au pouvoir et les résultats pour notre pays. Ils votent Sarkozy. Mais vous pouvez vous contenter de croire que c’est parce que ce sont des vieux cons.....

      Le PS se caractérise en quelques chiffres. Le nouvel obs, dont la politique marketing est d’augmenter ses prix pour dissuader les pauvres et n’avoir que des CSP plus pour augmenter ses tarifs publicitaires, fait des sondages volontaires pour scruter les états d’ame de son public. Quelques résultats les parmi les plus écrasant, ils pensent à une immense majorité : que Castro est un libérateur et pas un dictateur, ils ne donnent pas au telethon, ils sont pour l’euthanasie, ils pensent que le Modem on peut s’allier en tant que de besoin pour une élection mais ce n’est pas un parti de gauche, on ne peut pas faire alliance. Leur feuilleton préféré est desesparated Houswiwes.....

      Venez le premier Mai au meeting Sarkozy juger par vous même. Il y a des vieux, des jeunes, des gens de toutes les couleurs, des provinciaux, des parisiens, des riches, des pauvres. Si vous avez participé à des rencontres d’autres partis, vous serez frappé par la différence. En particulier avec les partis de gauche.

      Aujourd’hui, Sarkozy reste clairement le candidat de la diversité, de la mixité sociale, de l’intérêt général, face au candidat des lobby corporatistes cherchant à dresser les français les uns contre les autres ( frontistes populaires fasho, « riches »responsables de tous les problèmes qui ne seraient pas de la responsabilité des banquiers etc...).


    • daryn daryn 30 avril 2012 17:58

      @eric

      Non. « décider à qui on prend de de l’argent pour le donner à qui en faire quoi et comment », c’est un des rôles et missions du gouvernement. Pas de la politique. Ni, en fait, du Président, encore que la confusion soit excusable de la part d’un UMP après la mandature Sarkozy.

      La seule diversité dont puisse se réclamer Sarkozy, c’est celle des auditeurs formatés par des médias indigents.


    • eric 30 avril 2012 18:21

      A Daryn, vous vous devez être un bureaucrate de gauche pour ne pas savoir que le gouvernement et le président cela se nomme l’exécutif , le parlement le législatif, et que ce sont les organes politiques que se donne le peuple pour mettre en oeuvre les politiques qu’ils souhaite a travers son outils privilégié qui est l’Etat et sous son contrôle à travers des élections. Vous devez être du genre a vouloir que les administrations soient « indépendantes », que les medias publics financés avec nos impôts ne rendent surtout de compte à personne , mais incarnent de par leur seule bonne volonté, l’indépendance qui leur sied si bien .Que les seuls profs décident du destin de notre école au nom de leurs diplômes, que les cultureux soient financés mais que jamais personne n’ai le droit d’émettre un jugement sur leur travail, que les juges aient le droit de juger l’exécutif, mais qu’il soit hors de question de poser la question de leur efficacité et de leur indépendance etc....
      Manque de bol, on est encore un peu en démocratie et avec Sarkozy, nous continuerons à mettre la bureaucratie au service du peuple ne vous en déplaise


    • daryn daryn 30 avril 2012 18:42

      @eric

      je suis patron de ma TPE et vous laisse la responsabilité de vos hallucinations.


  • 4A+++ 30 avril 2012 11:52

    Bonjour à tous,

    En dehors des mots, Il m’arrive parfois de donner une certaine importance aux études graphologiques, et la signature est l’une des composantes de l’état d’esprit des candidats et nous observons :

    La signature de FH est ronde consensuelle et s’orientant d’une manière très importante vers le haut, tourné vers l’avenir esprit volontaire.

    Au contraire de la signature de Sarkozy, orientée légèrement vers le bas, laissant apparaître un signe de faiblesse, renoncement, moral en baisse, légèrement déprimé et une mauvaise liaison entre les lettres signe du mensonge.

    Sur le fond des 2 Lettres : le système social ne pourra pas résister si l’on donne pas une importance stratégique au développement industriel au détriment du monde de la finance, une révision complète du système capitaliste, libérale, car un des points clés de notre monde sont les ressources, énergies, minières, nourritures et eau qui ne sont pas extensibles à l’infinie.

    Au niveau Européen, dans un monde développé il est très difficile de refaire une croissance de 8 à 10 % tel que la Chine, puisque de nombreux citoyens disposent chacun d’une voir plusieurs véhicules par exemple, au contraire des chinois ou le marché est présent, ce qui peut expliquer la croissance et l’appat du gain.

    Donc pour ma part un certain protectionnisme doit éxister, ok pour le développement de ces pays mais ils doivent payer un certain niveau de taxe sur leurs produits, elle peut s’appeler environnementales, sociales etc... Ou d’une certaine réciprocitée...

    D’un point de vue environnemental serait il normal de faire venir des voitures produites en Chine, des PC, des écran télés ? Non.

    Monsieur Sarkosy dénonce les lois anti dumping UE = 135 mesures USA 245 mesures, il est sympa. Mais comment se fait il qu’il s’en apercoit seulement maintenant ? Qu’a t’il fait au niveau Européen Rien.
    Au même titre que les chiffres d’importations de produits Chinois vis à vis de l’Europe.
    Importation Chinoises : 500 Milliards
    Exportation Européenes : 250 Milliards
    Déficit de la France 70 Milliards
    Trouvez l’erreur ... 

    Un des axes majeures sera de revoir la politique Européenne, de remettre l’humain au centre des débats, de construire un autre développement en tenant compte des ressources et en maintenant un système social évolué, et en rejettant les lobbyistes en dehors des règles de fonctionnement, de mettre une obligation de résultat sur la diminution du chomage, et un taux de croissance supérieur à 3%.

    J’aimerai bien, vous décrire le monde dans lequel je souhaiterai vivre, mais prendrais je le temps ...


  • Pale Rider Pale Rider 30 avril 2012 12:04

    Cet article n’est pas mal. Mais je crains qu’il ne soit inutile. Quoi que dise l’Innommable, il n’est plus possible de le croire. Expert dans l’art du reniement perpétuel, et désormais inféodé au FN dans des proportions que je n’aurais pas imaginées, son attitude et ses actes ne m’inspirent qu’une seule réaction : méfiance radicale. Voir mon article publié sur ce site : http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/bayrou-pourquoi-il-doit-choisir-115591
    Donc, même si Hollande n’est pas immensément crédible, il l’est au moins partiellement et surtout, il a une mentalité nettement meilleure.
    En fait, nous n’avons plus le choix, et le 2e tour 2012 me paraît très semblable à celui de 2002. Il faut sauver ce que l’Innommable n’a pas encore torpillé dans la République. Et donc voter Hollande.


  • velosolex velosolex 30 avril 2012 14:02

    Bayrou, petit éleveur de moutons dans le sud ouest, et producteur d’un petit fromage local « lou-Bayrou », se demande bien de quoi demain sera fait, et envoie sa supplique aux deux puissants, qui entendent se partager le pays.

    Depuis qu’on a donné le droit de vote aux moutons, c’est sûr qu’il a son mot à dire !


    • musashi 30 avril 2012 14:06

      quel niveau....ça fait peur...


    • Agerate Agerate 30 avril 2012 15:26

      @velosolex >

      C’est une discutions d’adultes, ici. Vous avez du confondre Agoravox et Skyblog.

      Revenez nous voir lorsque vous aurez envie d’échanger de façon responsable.


  • musashi 30 avril 2012 14:14

    Que penser des réponses de Sarkozy et de Hollande à Bayrou ?

    Que Bayrou était le bon équilibre qu’il aurait fallu à la France...


  • Emmanuel Esliard 30 avril 2012 17:33

    J’ai également écrit une lettre à Nicola Sarkozy, qui n’avait rien de respectueuse, mais cherchait néanmoins à convaincre l’interlocuteur. Elle ne faisait pas sept pages, juste une toute petite, mais sa concision ne pouvait qu’en renforcer l’expression, levant ainsi toute l’ambiguïté inhérente à un discours trop disert !

     

    Je vous en fait juge, en voici l’intégralité :

     

    « Casse-toi ! »



  • Voltaire Voltaire 30 avril 2012 17:35

    Bon article.

    Pour de nombreux électeurs encore indécis de François Bayrou, la réponse des deux finalistes revêtait effectivement une certaine importance.

    La première remarque que l’on se fait à leur lecture est une déception : ni l’un ni l’autre n’ont pris la peine de vraiment répondre sur le fond au courrier de Bayrou, qui pourtant abordait des sujets importants, ni surtout d’incorporer dans leur projet certaines propositions qui pourtant ne relevaient pas du clivage droite-gauche et étaient compatibles avec les deux finalistes. Ainsi, le produire en France, et le label indiquant la part de production française, mesure pourtant plébiscitée par les électeurs, n’a pas été reprise.

    On se contente donc de « réponses » qui sont en réalité une reprise des propositions initiales des deux candidats sur les sujets abordés par Bayrou. Dommage, une belle opportunité de manquée.

    Sur les 5 thématiques principales abordées, les deux finalistes sont à peu près à égalité.

    Sur l’économie, et le finances publiques, Sarkozy l’emporte. Ses hypothèses de croissances sont un peu plus réalistes que celles de Hollande, il y a un effort de réduction des dépenses publiques (règle d’or), et des propositions potentiellement intéressantes pour l’action de l’Europe.

    Sur l’école et sur la moralisation de la vie publique, Hollande l’emporte. Même si les 60.000 poste de Hollandes ne sont pas tenables, sa philosophie et l’effort prioritaire en direction du primaire sont plus proches de la vision de Bayrou. Sur la moralisation, même si les termes des deux finalistes sont proches, et seront probablement en partie reniés, Sarkozy a démontré par le passé son peu de crédibilité, et il refuse de s’engager sur le cumul de mandat des parlementaires.

    Sur l’Europe enfin, curieusement, Sarkozy l’emporte aussi, grâce à un volontarisme plus affiché et plus de précisions dans les actions à venir, alors qu’ Hollande demeure très vague, même si on peut se poser des questions sur la volonté de Sarkozy de passé outre les accords de Schengen.

    Au total, comme on pouvait s’y attendre, match nul : Sarkozy l’emporte sur le réalisme et le redressement du pays, mais est pénalisé par une éthique défaillante dès que l’on aborde les sujets sociaux ou sociétaux. Force est donc de constater que les réponses des deux finalistes n’avancent pas les électeurs centristes, faute d’avoir eu le courage de faire un véritable pas en direction des propositions de Bayrou.

    A titre personnel, je ne vois donc guère de choix possibles pour Bayrou : Soutenir Hollande ne me semble pas réalisable en l’absence de prise de conscience de la nécessité de réformer l’économie et de redresser les finances publiques, et soutenir Sarkozy est aussi intenable en raison du virage droitier de celui-ci et de son absence d’évolution sur les thèmes sociaux.
    La solution la plus crédible me semble donc être celle de se placer, en cas de victoire d’Hollande, dans l’opposition parlementaire, mais sans appeler à voter Sarkozy (vote blanc à titre personnel). Les divergences à l’UMP lui permettrait de discuter avec ce parti dans l’opposition si la ligne Fillon l’emporte, une fois la page Sarkozy tournée. En cas de victoire (très peu probable) de Sarkozy, Bayrou pourrait discuter avec l’UMP si Alain Jupé est nommé premier ministre et propose une ligne modérée. Je ne vois pas de possibilité de discuter avec une majorité PS-FdG-Verts très à gauche, d’autant que cela rendrait impossible un regroupement de la famille centriste, mais Bayrou pourrait annoncer qu’il votera les lois de moralisation de la vie publique si Hollande tient parole.


    • Marianne Marianne 30 avril 2012 17:59

      C’est en effet la logique. Néanmoins, si Sarkozy franchit vraiment le Rubicon en reprenant les thèses du FN, il y a un devoir moral pour beaucoup de gens à lui barrer la route, comme en 2002 où des gens de gauche ont voté Chirac. Je me sens dans cette disposition personnellement. Je suis extrêmement choquée que mis à part Dominique Paillé et Dominique de Villepin, les autres de la droite républicaine modérée soient restés silencieux : Borloo, Rama Yade, Jean Léonetti, Laffineur, lemaire, et les Morin, Sauvadet, Leroy, etc. 

      Dans la lettre de Sarkozy, il n’y a plus de valeurs républicaines. Travail, effort, mérite et patrie ont remplacé les valeurs qui fondent notre modèle social. C’est un mauvais signe. C’est plus important que le programme.

    • musashi 30 avril 2012 18:30

      A part un vote blanc, je vois pas comment Bayrou pourrait faire autrement...même la droitisation malsaine de Sarkozy ne devrait pas changer grand chose car la victoire de Hollande est quasi acquise....

      Personnellement je voulais voter blanc mais finalement ça sera probablement abstention.....


    • Voltaire Voltaire 30 avril 2012 19:15

      @l’auteur

      Il faut effectivement distinguer le vote « officiel » de Bayrou, qui a nécessairement une dimension politique et doit prendre en compte l’avenir de sa famille politique, et le vote personnel de chacun. Mais les sondages indiquant une victoire assez nette d’Hollande, Bayrou peut se placer dans une perspective d’avenir plus facilement.
      Il faut aussi relativiser avec Sarkozy : l’homme n’a pas vraiment de convictions, ni nationalistes ni sociales ? C’est avant tout un professionnel de la politique, opportuniste, qui va là où le porte ce qu’il pense être nécessaire pour être élu. Son vrai problème est une utilisation abusive du pouvoir à des fins personnelles ou pour ses proches, dérive classique du RPR, mais aussi, on l’a vu à Marseille, de barons socialistes. A ce titre, l’alternance politique est souvent positive, faute d’avoir (dans l’idéal), des gouvernement de coalitions où on ne peut pas faire tout ce que l’on veut à cause de ses alliés...


    • lulupipistrelle 1er mai 2012 00:21

      La victoire de hollande, si celui-ci applique son programme débile , sans tenir compte des réalités... nous vaudra un raz-de-marée lepéniste en 2017.


  • sisyphe sisyphe 30 avril 2012 17:55

    Au lieu de faire sa chochotte vis à vis de deux prétendants, Bayrou ferait mieux d’annoncer clairement que la France doit se débarrasser de celui qui l’a mise à genoux devant la finance.

    Il attend quoi des promesses de Sarko ? Qu’il les tienne ???????
    Ça ne lui a pas suffi les 5 ans qui viennent de passer ?

    En fait, il ne s’agit que d’une posture d’un homme qui se fait une tellement importante idée de lui-même, qu’il s’est définitivement condamné à être toujours seul, ayant toujours fait le vide autour de lui.

    On s’en fout.


  • bert bert 30 avril 2012 21:29

    bayrou est soit naÏf ou nul 

         

  • Roubachoff 30 avril 2012 21:59

    Bayrou est lamentable, l’homme des postures qui finira dans le « ni-ni » ou pire encore dans un ralliement vomitif. Mais à son sujet, tout est déjà dit : la moitié de ses électeurs de 2007 l’ont lâché. Quand je lis des articles comme celui-là, je me dis qu’il est vraiment temps que cette campagne s’arrête.


    • Roubachoff 3 mai 2012 22:22

      Chapeau à François Bayrou ! Je n’ai pas été le dernier à le critiquer, je ne serai pas non plus le dernier à saluer sa lucidité.


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