mercredi 20 décembre 2006 - par gem

Darwinisme social et pauvreté, un paradoxe antisocial

L’expression darwinisme social est généralement associée à l’idée d’une jungle impitoyable où les forts écrasent et font disparaître les faibles, et à l’idée que la civilisation doit contrarier cette tendance pour laisser leur place aux faibles.

En réalité, le darwinisme social est tout autre chose : la civilisation est un facteur de sélection tout aussi naturel pour nous que l’environnement pour un animal. Les personnes, « fortes » ou « faibles » (ce qui a un sens bien différents en société que dans l’hypothétique « état de nature »), les places sociales qu’elles occupent, et les règles qui déterminent ces places, évoluent les unes en fonctions des autres, dans un système dynamique où l’existant de demain sera le produit de la situation d’aujourd’hui appliquée aux productions d’hier.

Lorsque la politique simple a résolu les problèmes simples, ne restent que les problèmes politiques qui résistent à ces solutions (où qui en sont le produit !). La question de la pauvreté est bien l’un de ces problèmes difficiles.

Mais d’abord, qu’est-ce que la pauvreté ? À l’échelle d’une ou plusieurs générations (le vrai temps politique, par opposition au temps électoral), la pauvreté, c’est la « stratégie r », par opposition à la « stratégie K » (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Modèle_évolutif_r/K pour les détails).

La stratégie r, modèle d’un fort investissement reproductif (limitant l’accumulation capitalistique), conduit inévitablement à une nombreuse population sans capital (le patrimoine, s’il existe, étant soit dispersé en toutes petites parts, soit concentré entre les mains d’une petite fraction, l’aîné tout seul, par exemple). Cette stratégie n’a aucun besoin de richesse, elle subsiste parfaitement dans un environnement d’extrême « précarité », elle ne dépend que de la chance ou du mérite des rejetons (et plus ils sont nombreux plus cela lui donne de chances). Mais elle subsiste aussi parfaitement dans un environnement plus riche, où elle occupe rapidement tout l’espace que lui accorde l’aide sociale et les facilités de reproduction qui vont avec ; elle peut même, alors, se doter d’un poids démographique tel qu’elle peut susciter les politiques économiques et « sociales » qui détruiront la stratégie K.

À l’inverse la stratégie K, c’est pour les humains le modèle d’un fort investissement dans la vie professionnelle et d’une reproduction rare, choisie, et tardive. Elle permet, au fil des générations, une accumulation capitalistique continue, mais elle nécessite une forte probabilité de survie et de reproduction compatible avec un faible nombre d’enfants. Dans un environnement précaire, elle risque fort de s’éteindre progressivement, sous l’effet d’une reproduction plus rare que le décès de ses adeptes. Dans un environnement plus riche, elle peut prospérer mais à un rythme plus lent que la stratégie r jusqu’à finir marginalisée. Elle ne prospère en fait que dans un environnement où la reproduction est parfaitement corrélée au capital détenu, le genre de contexte qu’on appelle « antisocial » !

Cela m’inspire d’abord deux remarques, la première étant triviale et la seconde moins commune :

1) Tout cela ne doit pas surprendre, puisque cela rejoint l’observation classique qui lie fortement le développement et la « transition démographique » (le passage du vieux et solide modèle r vers le plus fragile modèle K).

2) Pour qualifier un contexte ou une politique de « sociale » ou « d’antisociale », il n’y a qu’une chose à regarder : si elle favorise plus le modèle K ou le modèle r. Un politique en faveur des enfants pauvres (comme celle qui pointe actuellement le bout du nez dans les discours) est l’archétype de la redoutable fausse bonne idée, qui conduit à la ruine à assez brève échéance si elle n’est pas accompagnée d’assurances à propos de l’adéquation entre la natalité et la richesse disponible. Inversement, on peut regarder comme sociale une politique qui transforme les enfants en coûts nets, sans bénéfice ni présent (pas de travail, pas de revenus) !) ni futur (pas de soutien de vieillesse !) : scolarisation longue couplée à une mutualisation de la vieillesse. D’autres phénomènes, comme l’immigration ou même la guerre (destructeurs de richesses et défavorables pour tous, mais plus encore aux pauvres qu’aux riches) peuvent être examinés de cette façon.

Pour conclure, soulignons le paradoxe apparent : alors que le discours courant assimile les riches aux forts, à l’échelle des peuples, les riches sont une anomalie qui a besoin d’un environnement spécifique ! La boucle du darwinisme social, entre les individus et les règles sociales, est ainsi bouclée : la richesse est une anomalie, une construction sociale élaborée et fragile. Si c’est ce modèle que nous souhaitons organiser (ce qui n’a rien d’évident !), il faut bien choisir nos politiques, surtout quand elles ont une prétention sociale !



49 réactions


  • seb59 (---.---.180.194) 20 décembre 2006 13:32

    @ gem

    Pas mal votre article. Le coté ’inneluctable’ et logique fait froid dans le dos.


  • troll (---.---.82.128) 20 décembre 2006 14:38

    desole mais j’ai trouve votre article mauvais... bref en vous en croire on aurait le choix entre une politique r (natalite a fond les ballons) et une politique K (peu d’enfants)... la premiere est sociale, car on fait plein de pauvres, et la deuxieme est anti-sociale car on fait quelques riches...

    bref raisonnement stupide car le social c’est faire des enfants heureux et je ne vois pas en quoi moins il y a d’enfants et moins ils sont heureux...

    sans compter que l’heure n’est pas a se reproduire comme des lapins : on est deja bien assez a l’etroit sur ce qu’il reste de planete !....


    • (---.---.229.236) 20 décembre 2006 14:40

      La Frace est assez vide, en fait. Nous pourrions sans probléme être le double..


    • troll (---.---.82.129) 20 décembre 2006 16:20

      tu fais partie de ces gens heureux en HLM au bord d’une route ?

      desole mais moi je prefere une maison dans les champs !

       smiley


    • troll (---.---.82.129) 20 décembre 2006 16:23

      oui on pourrait sans probleme etre le double voire le triple ou le quadruple !... allez gageons que grace au OGM et aux maisons Bouygues on pourrait etre 1 milliard en France !

      oui je suis convaincu que c’est possible ?... mais quel est l’interet... mieux vaut etre peu et vivre dans de bonnes conditions que pleins a vivre dans des mauvaises conditions !


    • gem gem 20 décembre 2006 17:45

      Le bonheur est une notion individuelle, qui n’a aucun rôle dans ces affaires. La corrélation entre le bonheur et la richesse est proverbialement assez mauvaise.

      Ni la stratégie r ni la stratégie K ne sont sociale ou anti-sociale. Elles existent, c’est tout. Dans un contexte politique qui se veut plus ou moins social, et qui les favorise plus ou moins.


  • ZEN ZEN 20 décembre 2006 14:51

    @Gem

    Votre article se situe constamment dans l’équivoque, faute de définitions rigoureuses ,et de ce fait évolue dans un malentendu constant, sur des bases de parti-pris trés discutables.

    La notion de sociobiologie est une des plus confuses et des plus dangereuses qui soit, forgées par Spencer à la fin du 19°S., dans un contexte de biologisme triomphant, d’eugénisme ignorant, et de racisme (à prétention scientifique)naissant.

    Darwin n’a jamais songé appliquer la notion de « lutte pour la vie », un de ses concepts-clé, au domaine social ou culturel. Or vous établissez indûment un parallèle entre nature et culture, et ne cessez de jouer sur des analogies discutables.Dés que l’extrapolation est faite, on peut dire n’importe quoi : qu’il est naturel que les plus puissants (riches ?)dominent,etc...Alexis Carrel, admirateur de Pétain, défendait ces thèses, et bien d’autres..cette « école » n’est pas morte, surtout aux USA...

    Je vous livre une petite mise au point mieux faite que la mienne, trés simple et trés claire :

    Spencer Herbert Le darwinisme social

    par Denis Touret, Université de Paris 1. Les grands idéologues et les autres : Darwin « Herbert Spencer (1820-1903). Dans le domaine social le darwinisme a donné naissance au XIXème siècle a une théorie - le darwinisme social - dont le représentant principal est l’anglais Herbert Spencer.

    Alors que le darwinisme est une théorie générale qui concerne l’évolution de toutes les espèces vivantes, le darwinisme social de Spencer est une application sociologique du darwinisme concernant l’évolution interne de l’espèce humaine.

    Le darwinisme social affirme que la compétition, la lutte pour la vie, affecte, à l’intérieur de l’espèce humaine, les différents groupes sociaux qui la composent (familiaux, ethniques, étatiques) de telle sorte que des hiérarchies se créent, qui sont le résultat d’une sélection sociale qui permet aux meilleurs de l’emporter.

    Or, pour Spencer, tous les groupes sociaux étant en compétition les uns avec les autres, tout ce qui peut affaiblir un groupe social bénéficie à ses concurrents.

    En conséquence, Spencer pense que toute protection artificielle des faibles est un handicap pour le groupe social auquel ils appartiennent, dans la mesure où cette protection a pour effet d’alourdir le fonctionnement du groupe et, donc, de le mettre en position d’infériorité face aux groupes sociaux rivaux.

    Le darwinisme social est politiquement utilisé par le libéralisme classique, conservateur, pour justifier de la non-intervention de l’Etat dans le domaine économique et social, intervention qui est considérée comme étant handicapante pour la Société.

    Herbert Spencer, The Principles of Sociology, 3 vol., 1876-1896, Principes de sociologie, 5 vol., Paris, 1878-1898. Herbert Spencer, Patrick Tort, Autobiographie ; Spencer et le système des sciences : naissance de l’évolutionnisme libéral, PUF, Paris, 1987. Herbert Spencer, Le droit d’ignorer l’Etat, Les Belles Lettres, Paris, 1993. »


    • gem gem 20 décembre 2006 17:55

      tu oublies http://fr.wikipedia.org/wiki/Kropotkine, qui souligne déjà que les « meilleurs » collectivement parlant ne sont pas les « meilleurs » au sens individuel (dont parlait Spencer).

      Sans parler de ce qu’on a pu préciser en sociologie depuis un siècle (comme l’effet « maillon faible » qui ne fait rire personne, mais qui n’en n’existe pas moins...)

      Assoir ta « réfutation » sur une aussi ancienne conception du darwinisme (social ou pas !) ne tiens pas debout


  • ZEN ZEN 20 décembre 2006 15:01

    @Gem,

    Voilà ce que peut donner la notion de sociobiologie appliquée hier et aujourd’hui à la vie économique et sociale, d’après l’économiste Galbraith, qui en fait la critique :

    "Au milieu du XIXe siècle, une autre forme de déni connut un grand succès, particulièrement aux Etats-Unis : le « darwinisme social », associé au nom de Herbert Spencer (1820-1903). Pour ce dernier, dans la vie économique comme dans le développement biologique, la règle suprême était la survie des plus aptes, expression que l’on prête à tort à Charles Darwin (1809-1882). L’élimination des pauvres est le moyen utilisé par la nature pour améliorer la race. La qualité de la famille humaine sort renforcée de la disparition des faibles et des déshérités.

    L’un des plus notables porte-parole américains du darwinisme social fut John D. Rockefeller, le premier de la dynastie, qui déclara dans un discours célèbre : « La variété de rose “American Beauty” ne peut être produite dans la splendeur et le parfum qui enthousiasment celui qui la contemple qu’en sacrifiant les premiers bourgeons poussant autour d’elle. Il en va de même dans la vie économique. Ce n’est là que l’application d’une loi de la nature et d’une loi de Dieu. »

    Au cours du XXe siècle, le darwinisme social en vint à être considéré comme un peu trop cruel : sa popularité déclina et, quand on y fit référence, ce fut généralement pour le condamner. Lui succéda un déni plus amorphe de la pauvreté, associé aux présidents Calvin Coolidge (1923-1929) et Herbert Hoover (1929-1933). Pour eux, toute aide publique aux pauvres faisait obstacle au fonctionnement efficace de l’économie. Elle était même incompatible avec un projet économique qui avait si bien servi la plupart des gens. Cette idée qu’il est économiquement dommageable d’aider les pauvres reste présente. Et, au cours de ces dernières années, la recherche de la meilleure manière d’évacuer toute mauvaise conscience au sujet des pauvres est devenue une préoccupation philosophique, littéraire et rhétorique de première importance. C’est aussi une entreprise non dépourvue d’intérêt économique.

    Des quatre ou peut-être cinq méthodes en cours pour garder bonne conscience en la matière, la première est le produit d’un fait incontestable : la plupart des initiatives à prendre en faveur des pauvres relèvent, d’une manière ou d’une autre, de l’Etat. On fait alors valoir qu’il est par nature incompétent, sauf quand il s’agit de gérer le Pentagone et de passer des marchés publics avec des firmes d’armements. Puisqu’il est à la fois incompétent et inefficace, on ne saurait lui demander de se porter au secours des pauvres : il ne ferait que mettre davantage de pagaille et aggraverait encore leur sort."


    • Cleona (---.---.76.3) 20 décembre 2006 16:27

      « L’élimination des pauvres est le moyen utilisé par la nature pour améliorer la race » : Elle a bon dos Mère Nature !

      A l’époque où elle a fixé les règles du jeu, je pense pas qu’elle ait pris en compte la notion de richesse ou de pauvreté. Cette notion est, je crois, apparue beaucoup plus tard et la nature n’y est pour rien...

      Par contre si on remplace « la nature » par « les riches » et « améliorer la race » par « le rester », là ça prend tout son sens ! Encore qu’il vaut mieux ne pas tous les éliminer d’un coup : quel intérèt d’être riche si il y a pas de pauvre ?


    • gem gem 20 décembre 2006 18:02

      tu fais bien de rapeller que Darwin ne parle pas de « survie du plus apte ».

      Pour illustrer, dans un brouillon j’avais écrit « le darwinisme, social ou pas, n’est qu’une tautologie géniale, qui exprime simplement que l’existant d’aujourd’hui a été produit et sélectionné hier ».

      Et ma conclusion me semble assez clair : le riche n’est pas « plus apte » dans l’absolu, au contraire au contraire il prend des risques insensés en terme d’évolution (ne dépendre que de deux ou trois enfants , quel pari !) et seul un délicat réglage social lui donne la moindre chance de survie. La pauvreté et l’extrême précarité est l’état normal des animaux et des hommes.


  • Le péripate Le péripate 20 décembre 2006 15:33

    Pauvre Darwin !!!

    Gem, vous commencez par une contre vérité, le darwinisme social est bien ce que vous prétendez qu’il n’est pas.

    L’emprunt que vous croyez faire au darwinisme n’est qu’un emprunt à la théorie des jeux. Des mathématiques, qui ne peuvent avoir une quelconque pertinence que si le domaine d’application est défini, et compris. Le fait social résistera longtemps aux tentatives réductionnistes, surtout si vous le réduisez à la « civilisation ».

    Pierre de touche qui montre la faillite de votre raisonnement, vous attribuez la transition démographique au passage d’un modèle de développement à un autre, par la seule vertu sans doute de la richesse... Vous viendrais t-il à l’idée que l’alphabétisation des femmes est le facteur avec lequel la baisse de la natalité est le plus fortement corrélée ? Que, pour ce que l’on en sait, cette transition est peut-être irréversible ?

    Une théorie se juge aux nombres de faits quelle permets d’expliquer. La votre obscurcit plus qu’elle n’éclaire. Par contre, elle peut tout à fait servir à justifier des inégalités abusives. C’est sans doute son but.

    Le Peripate.


    • gem gem 20 décembre 2006 18:24

      J’ai écris (ou voulu écrire, si ça n’est pas clair !) que c’est la transision démographique qui permet la richesse, et non le contraire ! Quand à savoir si c’est réversible ou non, je dis que ça dépend de nos politiques, et qu’il est fort aisé de faire rebasculer le système dans un état « r » : il suffit de subventionner cette stratégie et de lâcher les freins (« planning familial », « pilule », etc.) !

      Le lien entre cette transition démographique et la richesse est parfaitement classique, et mon propos n’a rien d’original : il est à la base de toutes les politiques anti-nataliste DANS LE BUT D’ORGANISER UN DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE. Je ne fais qu’exposé et expliquer ce lien : ça fait au moins un fait expliqué, non ?

      Vous faites un jugement morale d’un exposé a-moral : je ne peux vous en empecher, mais vous êtes alors completmeent hors-sujet. Pour vous satisfaire, rappellons quand même qu’une politique cassant tous les impératifs faits aux femmes de seulement assurer la reproduction tout en dépendant des hommes (scolarisation féminine aussi longue que voulue, crêche et autres support sociaux à la professionalisation, etc.) est le prototype de politique favorable à la stratégie K. Si vous trouvez ça anti-social ou susceptible de « servir à justifier des inégalités abusives » (sic), ce sont vos oeillères...

      Mon propos à moi, c’était juste de lever les yeux vers l’effet à moyen terme des politiques à prétention sociale : est-ce que ça favorise la stratégie r (et l’innévitable pauvreté qui s’en suit) ou la stratégie K (et la richesse que ça rend possible ; seulement possible et non certain, hélas, encore que pour l’instant je ne vois pas d’exception...).

      Mais je comprend qu’un tel propos, en ce qu’il suppose un regard critique sur les « bonnes intentions » (avec un jugement sur les faits et non sur les intentions), vous mette profondément mal à l’aise...


    • Le péripate Le péripate 21 décembre 2006 12:17

      Merci pour la réponse. Malheureusement, vous affectez une hauteur morale que vous ne m’accordez pas, en d’autres termes, vous me prenez pour un c... Ce qui n’est pas très agréable. Mais, passons.

      Avant de (tenter) de présenter des arguments allant à l’encontre de votre thèse, je souhaite vous dire que je ne suis nullement mal à l’aise, il n’y a pas de quoi. Gardez ce procédé rhétorique pour votre petite amie.

      Pour la commodité de l’exposé, j’appellerai modernité ce que vous désignez par stratégie K.

      La modernité a trois aspects. Alphabétisation, transition démographique, richesse économique. Historiquement (c’est à dire de fait, sans rentrer dans le débat de savoir si c’est possible qu’il en soit autrement), seul l’alphabétisation a précédé tous les autres aspects. C’est la conséquence principale de la Reforme. La France a dans la foulée fait la première transition démographique. Et l’Angleterre, sans avoir fait de transition démographique (dois-je souligner ?), a fait la première révolution industrielle. Ces trois faits mettent sérieusement à mal votre thèse de la richesse conséquence de la transition démographique. Lisez E. Tood.

      Maintenant, je vous accorde que toute théorie du fait social doit trouver ses racines dans le monde animal. A ce propos, je m’étonne qu’un lecteur de R. Girard puisse présenter une théorie aussi fruste. Vous vous laissez abuser par le mot « strategie », et vous essentialisez ce terme. Un modèle mathématique est un modèle, point. Même en matière purement écologique l’application en est délicate. Alors, quant à en faire une transposition sur le fait social humain !!!

      Ainsi, loin de moi de vouloir juger moralement votre thèse, je la juge seulement sur sa conformité aux faits. Mais, il n’est pas interdit d’essayer de comprendre le pourquoi de la persistance de thèses erronées. Un mythe, puisque vous avez lu R.Girard, est un récit du monde, du point de vue des meurtriers. C’est, je crois, ce que vous faites.

      Le Peripate.


  • seb59 (---.---.180.194) 20 décembre 2006 16:04

    Je ne trouve rien dans les commentaires qui prouvent que le « darwinisme social » soit faux.

    On peut en effet lui reprocher un coté choquant et dur, mais rien ne prouve pour l’instant qu’il y a une faille dans le raisonnement. Par exemple : l’alphabetisation « irreversible » des femmes n’est possible que si la société a les moyens d’assurer cette education, et si l’education est une des priorités.

    Or certains evenements peuvent modifier les priorités et les capacités de la société : guerres, epidemies, changements culturels et religieux, flux migratoires, crises economiques, modes. Ces phénomenes cycliques ou aléatoires pourraient expliquer la transition d’une strategie R à une strategie K et reciproquement, car la société cherche naturellement à tendre vers un equilibre, une uniformisation.

    La strategie R entraine la multiplication des acteurs, donc un partage plus important entre chacun, ce qui entraine des conditions de vie moins bonnes. Ce phenomene incite naturellement une minorité à rechercher de meilleures conditions, donc à opter pour une strategie K. La strategie K profite à la société, qui continue de croitre, ce qui entraine une nouvelle baisse des ressources , pour retourner vers la strategie R.

    Les grands evenements sont autant d’incitateurs qui modifient le pseudo equilibre K/R.

    Si cette theorie est fausse, alors il convient d’en soumettre une autre.

    La grande chaine de la vie. (mais les riches restent souvent riches...)


    • ZEN zen 20 décembre 2006 16:47

      @Seb 59

      « Je ne trouve rien dans les commentaires qui prouvent que le « darwinisme social » soit faux »

      Alors , il faut lire ou relire Darwin et Spencer. Bon courage !

      Un raisonnement simple : si vous admettez que les relations sociales humaines sont de même nature que celles qui règnent dans le monde animal,avec les mêmes déterminismes,la même fixité, les mêmes hiérarchies,les mêmes luttes pour le territoire, la nourriture, etc...comment expliquez-vous qu’il y ait une histoire humaine(ou plutôt des histoires), des cultures infiniment varièes, des institutions que l’on peut changer, des comportement flexibles (par ex.le rôle maternel ou paternel),etc... ?

      Tout cela ne dérive donc pas strictement de la biologie , de l’instinct, et les hommes peuvent choisir d’élaborer des sociétés régulées pour moins de violence.C’est seulement peut-être dans les situations d’extrême dénûment que l’on pourrait parler pour l’homme de « lutte pour la vie »...et encore, des témoignages de rescapés de camps de la mort ont dit qu’il pouvait y avoir partage et solidarité même dans ces cas tragiques..

      . Lisez donc « Race et histoire » de Claude Levi-Strauss, ce n’est pas trop technique.


    • seb59 (---.---.180.194) 20 décembre 2006 17:53

      @zen

      Je considere en effet que les schemas globaux se ressemblent : races-ressources-affrontements etc...

      Et je pense egalement que notre « histoire humaine » correspond à des cycles et des evenements qui se repetent : croissances et declins de civilisations, affrontements ethniques et religieux (motivés avant tout pour l’acces aux ressources).

      Pour un observateur qui serait d’un « niveau superieur » , comme nous lorsque nous observons des fourmies, l’histoire humaine et ses institutions n’auraient que peu d’importance. Le choix d’une société ’pacifique’ est surtout motivé par la facilité et la securité de vie en communauté, la necessité de brassage genetique innée.

      Je doute que l’homme lutte pour la vie, je suis sur qu’il lutte pour SA survie et SA reproduction, ainsi que celle de SON espece.

      Me dire « regardez, l’homme ne se comporte pas exactement comme les animaux et les insectes », n’est pas une preuve.

      L’homme est plus intelligent, plus polyvalent que bon nombre d’especes. Son developpement, ses capacités, ses connaissances sont motivées par la pluralité des lieux de vie, des situations qu’il a rencontré au cours de son evolution. Sa capacité à comprendre de nouveaux concepts et à transmettre des connaissances à ses descendants en font, c’est sur, un etre complexe. De meme l’echelle d’une civilisation est trop grande pour pouvoir etre etudiée facilement.

      Cela ne l’empeche pas d’etre un mammifere et d’etre soumis aux memes regles biologiques que les autres (pourquoi serions nous au dessus du lot ?)

      Mais bien sur, je vais ici plus dans le sens de la science que de la philo et du « humainement correct ».

      Merci pour le livre, si j’ai 2 minutes entre des lectures techniques, j’y jeterai un coup d’oeil. smiley


    • gem gem 20 décembre 2006 20:51

      La « lutte pour la vie », c’est l’aspect le plus mineur du problème. La reproduction compte beaucoup plus, et les animaux n’hésitent pas à privilégier tous ce qui peut contribuer à leur succès reproductif contre leurs aptitudes à vivre.

      Chez les humains : pareil. Y compris dans les aspects culturels ; « mourrir pour des idées » c’est tellement banal...


    • agor (---.---.73.6) 21 décembre 2006 10:20

      Seb59 a dit : « si vous admettez que les relations sociales humaines sont de même nature que celles qui règnent dans le monde animal[...]comment expliquez-vous qu’il y ait une histoire humaine, des cultures infiniment varièes, [...] »

      En quoi ce principe illustre-t-il le fait que les ’grandes’ histoire, et les mécanismes ’macro’ ne peuvent pas résulter d’un modèle sous-jacent ? Le fait qu’il y a une ’histoire humaine’ ne réfute en rien l’idée qu’il puisse y avoir un modèle simple qui l’engendre, basé sur de simple relations inter-individuelles, mathématiques, dynamiques, calquées sur des équations de sélection, de lute pour la vie.

      Quelques exemples :
      - les variables macroscopiques d’un système peuvent être mesurées, concues comme état du système, mais aussi comme résultantes du comportement dynamique des atomes (Boltzman)

      - les lois de coopérations entre individus, aussi complexes soient-elles (motivation, culture, intéret individuel, gout, fraternité,...) sont clairement analysées par de ’simples agents’, par exemple par le dileme du prisonnier (Axelrod)

      - quand on envoit une fusée sur la lune, les calculs qui y ont participés sont de simples équations... il n’empeche qu’il y a bien un gars sur la Lune, et des milliards d’humains pour le voir, y penser, et changer l’histoire du monde.

      Bref, cet argument qui voudrait que l’histoire humaine soit trop complexe pour pouvoir être analysée par des modèles simples sous-jacents ne tient pas. Oubliez vous tout ce qui a été compris durant ce siècle en termes de comportement émergent, de chaos, de réaction-diffusion ? Le complexe peut être engendré par du simple.

      Tout cela reste des modèles, je suis d’accord, mais ils ont cet avantage qu’ils conservent une part d’objectivité, lorsqu’ils sont froidement confrontés aux observations, au réel.

      Ainsi, la différence avec les société animales n’est pas que l’humain s’est libéré du modèle mathématique sous-jacent, mais simplement que sa société a dépassé un stade de complexité, certainement par l’utilisation du langage, et la capacité à conserver ainsi les traces de son histoire.


  • miaou (---.---.0.208) 20 décembre 2006 16:26

    Le problème du darwinisme social n’est pas uniquement celui de sa justesse théorique, mais surtout de son passage de théorie en idéologie.

    « Sur le plan politique, le darwinisme social a servi à justifier le colonialisme, l’eugénisme, le fascisme et surtout le nazisme. En effet, cette idéologie considère légitime que les « races humaines » et les êtres les plus faibles disparaissent et laissent la place aux races et aux êtres les mieux armés pour survivre » (réf. wikipedia)

    On pourra clamer certes qu’il y a eu dévoiement ou mauvaise interprétation de la théorie, il s’agira d’un argument digne tout au plus d’une controverse religieuse, et de toute façon le mal aura été fait.


    • seb59 (---.---.180.194) 20 décembre 2006 17:32

      @ miaou

      « On pourra clamer certes qu’il y a eu dévoiement ou mauvaise interprétation de la théorie, il s’agira d’un argument digne tout au plus d’une controverse religieuse, et de toute façon le mal aura été fait. »

      Et bien justement, vous remarquez vous meme qu’il s’agit d’une utilisation de cette theorie pour justifier des crimes. Cela ne signifie en rien que la theorie est fausse et affirmer que les autres arguments sont indignes ressemble plus à votre avis personnel qu’à une demonstration.


    • gem gem 20 décembre 2006 18:43

      le darwinisme (socail ou pas !) a peut-être servi à tort et à travers, mais, je le répète, c’est une simple (et géniale !) tautologie qui ne peut servir à rien du tout sur le plan idéologique !

      Par définition, les vivants d’aujourd’hui sont issus des survivants d’hier, et les morts étaient « faibles » (individuellement ou socialement, peu importe)... mais si on commence à dire « j’ai décidé que tu vas mourir parce que tu faible, et la preuve que tu es faible c’est que tu va mourir », on ne prouve pas la faiblesse supposée, on l’affirme dans le cadre d’une pétition de principe qui est une simple déclaration de guerre !

      Avec des argument de ce genre, on aboutit à la conclusion que la révolution bolchévique, le nazisme, et tous les grands génocides étaient justifiés simplement parce qu’ils ont eu lieu ! On confond le fait avec la morale, la justice etc. C’est un grand classique totalitaire (morale et sens de l’histoire, etc.) mais ça reste une escroquerie intellectuelle qui n’a rien à voir avec le darwinisme social.


    • miaou (---.---.125.34) 20 décembre 2006 19:34

      « Et bien justement, vous remarquez vous meme qu’il s’agit d’une utilisation de cette theorie pour justifier des crimes. Cela ne signifie en rien que la theorie est fausse et affirmer que les autres arguments sont indignes ressemble plus à votre avis personnel qu’à une demonstration. »

       ???????????

      Relisez-moi attentivement, est-ce que j’ai affirmé quelque part que la théorie est fausse (au juste) ? Est-ce qu’il vous a semblé que c’était mon but ? Certainement pas (le terme même de juste ou de faux est ambigu, surtout au sein des sciences humaines). Il est pourtant évident, dans mon message que je ne me suis pas placé au niveau scientifique, mais au niveau éthique, ce qui évidemment ne change absolument pas la donne au niveau de la justesse de la théorie, ni dans un sens, ni dans l’autre ;

      En revanche, cela amène à se poser des questions sur l’éthique de la science elle-même, les manipulations idéologiques ou autres dont elle peut faire l’objet (rapprochement intéressant avec les religions).


    • miaou (---.---.125.34) 20 décembre 2006 19:54

      « on ne prouve pas la faiblesse supposée »

      je ne suis pas de cette avis, la démonstration est au contraire limpide.

      « mais ça reste une escroquerie intellectuelle qui n’a rien à voir avec le darwinisme social »

      escroquerie intellectuelle ? absolument pas ; simple mise en application des principes de la théorie.

      Cela n’amène pas à affirmer que la théorie est fausse (ni à contrario qu’elle est juste) ; cela conduit juste à affirmer que sa mise en pratique peut conduire à des abjections morales, et que la responsabilité morale des initiateurs et des propagateurs de celle-ci est considérable. Il faut tout simplement admettre que le divorce entre la science (en tant que quête abstraite de la connaissance) et l’éthique est consommé. Où est le problème ? Ce qui ne signifie nullement qu’il faut rejeter la science, juste qu’il faut s’interroger en permanence.et rester vigilant.


    • gem gem 20 décembre 2006 20:37

      hum... je la refais

      le darwinisme est une théorie explicative, seulement explicative. Elle est totalement a-morale et ne dit rien sur ce qui « doit » (au sens moral) survivre, seulement sur le « comment » (sous l’effet de quels forces) une lignée survie et se développe. Dans ce cadre, on constate que les fourmis et les éléphants existent aujourd’hui, et pas les brontosaures ni les T. Rex. Et de même on peut constater que les indiens jamaiques ont disparus, remplacé par une population fort différente. Tout cela relève du constat, et de rien d’autre. Ca ne permet pas de conclure que les fourmis sont supérieurs aus brontosaures, ni que les esclaves noirs importés étaient supérieurs aux indiens jamaïques, ni que les fourmis et les éléphants se valent à tout point de vue. Et ça ne peut pas faire l’objet d’une « mise en application », car toute mis en application serait par définition la négation du darwinisme social : ce n’est plus le « plus apte » (faute de meilleure expression) qui se reproduit, mais celui qu’on a décidé arbitrairement !

      J’ai l’impression que vous confondez « darwinisme social » et « eugénisme », ce qui ne serait pas surprenant car il est vrai qu’il y a un lien entre les deux.


    • miaou (---.---.125.34) 20 décembre 2006 22:02

      « le darwinisme est une théorie explicative, seulement explicative. Elle est totalement a-morale et ne dit rien sur ce qui »doit« (au sens moral) survivre, seulement sur le »comment« (sous l’effet de quels forces) »

      Nous sommes d’accord.

      « le darwinisme est une théorie explicative, seulement explicative. »

      petite ambiguîté de forme : parlons nous de darwinisme ou de darwinisme social (qui n’est pas une théorie de Darwin !) ? Leur valeur scientifique n’est pas absolument la même (le darwinisme dit social nie la culture, même si Darwin lui-même en tenait compte), mais admettons, comme je l’ai fait à présent, que la théorie est « juste » (malgré toutes les réserves que l’on peut rattacher à ce mot dans les sciences humaines).

      Sur le fond, en sciences humaines, il ne peut y avoir de théories pures complètement détachées de son objet ; quelques exemples : les théories économiques peuvent être appliquées en bourse ; le fait qu’elles soient connues d’un certains nombres de boursicoteurs peut amener à envisager une rétroaction (assez complexe) au sein de ses théories ; dans un autre domaine, l’excuse sociologique peut être avancée pour expliquer la délinquance ; un pré-délinquant remplissant les conditions requises, ayant connaissance de cette excuse, se sentira déresponsabilisé et pourra sauter le saut vers la délinquance.

      Il est clair que le darwinisme pur sucre ne connaît pas de telles difficultés.

      « Et ça ne peut pas faire l’objet d’une »mise en application« , car toute mis en application serait par définition la négation du darwinisme social : ce n’est plus le »plus apte« (faute de meilleure expression) qui se reproduit, mais celui qu’on a décidé arbitrairement ! »

      là nous divergeons totalement, cela n’a rien d’arbitraire.Cela reste dans le cadre d’une constatation, quelle que soit l’intention. Par définition, le survivant est le plus apte (qu’il soit le plus intelligent, le plus bête, le plus fort, le plus discret, le plus sournois, le plus génocideur...). Vous avez vous-même employé le terme de tautologie. En fait, on peut même dire que l’on se situe dans le cadre d’une prophétie auto-réalisatrice : une fois un ensemble de personne convaincue de la réalité d’une théorie, ce groupe peut produire des actions prouvant sa réalité, et cela fut fait, avec un certain brio.

      Une question subsidiaire ; allez-vous absoudre le christianisme des crimes de l’Inquisition, sous prétexte que la doctrine chrétienne en elle-même ne contenait aucune modalité pratique (ni même théorique d’ailleurs dans ce cas) quant à sa réalisation ? La question est pareillement indépendante de la « vérité » que le christianisme prétend énoncer.


    • seb59 (---.---.180.194) 21 décembre 2006 09:44

      @miaou

      Je suis content de voir que nous sommes d’accord.

      Moi je ne me place pas au niveau de l’ethique (qui n’a pas d’interet dans une strategie de reproduction et d’evolution), mais au niveau du schéma scientifique.

      « En revanche, cela amène à se poser des questions sur l’éthique de la science elle-même, les manipulations idéologiques ou autres dont elle peut faire l’objet »

      Vous avez raison, la science et l’ethique ont des interets parfois contraires. De meme que l’ethique et la religion , ou la religion et la science.

      C’est la meme chose entre la philosophie et la logique (science). Ce qu’un philosophe considererait comme benefique pour un peuple pourrait etre un aberration du point de vue scientifique.


    • miaou (---.---.252.85) 21 décembre 2006 10:00

      @seb59

      Tout-à-fait OK ; et vous avez raison, on peut étendre le raisonnement à la philosophie.


    • gem gem 21 décembre 2006 11:29

      La genèse des idées de Darwin indique que son contexte social a été déterminant : le lien profond entre Spencer et Darwin n’est pas du tout un hasard. Et je ne sais pas où vous avez vu que le darwinisme social nie la culture ! Spencer applique la sélection naturelle aux groupes sociaux, qui sont l’incarnation même de la culture ! Encore une fois, je crains fort que vous confondiez « darwinisme social » et « eugénisme »,

      « prophétie auto-réalisatrice »... l’analogie est pertinente. Le principe c’est bien que le contenu de prophétie est arbitraire (dans un ensemble limité de proposition : celles qui se rendent possibles elle-mêmes ).

      Quand vous dites que cela fut fait « avec un certain brio », je vois mal de quoi vous voulez parlez. Coté nazi : Hitler se plaignait (on sait en quels termes) que dans le contexte social allemand, les plus aptes c’étaient les juifs ! Pas de prophétie auto-réalisatrice ou de volonté d’appliquer un darwinisme social, donc, mais au contraire une volonté messianique de renverser un destin contraire (de rendre « apte » ceux qui lui semblait les « meilleurs » d’un point de vue qui était le sien, raciste et culturel, qu’on peut je crois légitimement qualifié d’arbitraire ; non ?). Coté marxiste : il y a certes une idée du « sens de l’histoire », mais aussi une insistance permanente sur la nécessité d’une action politique pour réaliser ce « sens de l’histoire », qui ne se ferait pas tout seul par la magie évolutive ; (en outre le darwinisme social est bien le genre de truc qui les fait hurler, pas du tout leur tasse de thé...). Alors à quoi faites vous allusion ???

      Votre question subsidiaire sur l’inquisition me semble totalement hors sujet, je la comprend à peine. Il y a plein de charlatans divers qui vendent leur mauvaise soupe en invoquant à tort et à travers théorème de Gödel ou mécanique quantique : non seulement ça n’a aucun impact sur la validité de ces choses, mais ça n’a fait pas non plus une des causes de ses mauvaises soupes !


    • miaou (---.---.126.255) 21 décembre 2006 13:14

      « Et je ne sais pas où vous avez vu que le darwinisme social nie la culture »

      Le darwinisme social nie, par essence m^me, la culture dans le sens où une théorie de la nature (le darwinisme) est plaqué sans précaution sur le monde des hommes (celui de la culture). Or la culture permet un certain nombre d’interactions (solidarité, échange informatif plus développé entre les individus, primat de la réussite des idées qu’on laisse à la postérité sur une réussite purement reproductive... ) qui existent peu ou faiblement dans le monde animal De plus j’ai dèjà développé plus haut les effets non négligeables de la rétroaction des théories en sciences humaines. De toute façon, ce n’était qu’un aparté, je pars du principe que le « darwinisme social » est « juste ».

      « Quand vous dites que cela fut fait »avec un certain brio",

      Dans le dictionnaire, « avec brio » signifie « avec vivacité » ;

      « Coté nazi : Hitler se plaignait (on sait en quels termes) que dans le contexte social allemand, les plus aptes c’étaient les juifs ! »

      1) Ce serait l’analyse d’Hitler, et non la réalité objective !!!

      2) Admettons. Vous entretenez une confusion temporelle : les Juifs seraient « les plus aptes » à l’instant t ; une fois la « Solution finale » lancée, ce ne serait évidemment plus le cas, la notion de « plus apte » étant élastique.

      3) Une citation d’Hitler : « L’histoire aboutira à un empire millénaire d’une splendeur inégalée, sur la base d’une hiérarchie décrétée par la nature elle-même »

      Je ne pense pas qu’il comptait placer les Juifs au sommet de cette hiérarchie

      « Votre question subsidiaire sur l’inquisition me semble totalement hors sujet »

      Comme vous ne comprenez pas la question ? Je vais donc mettre les points sur les i. Vous voulez à tout prix construire un mur entre la (gentille) théorie du darwinisme social et certaines (fâcheuses) conséquences :cautionnement d’idéologies nauséabondes. Je vous mets en face à l’exemple historique d’une doctrine religieuse qui, non violente par nature, a pourtout généré en son sein une idéologie coupable d’atrocités. Deux possibilités : soit on absout la doctrine, manifestement dévoyée, soit on maintient la condamnation. Dans un cas comme dans l’autre, il faut, en toute logique, faire de même dans le débat qui nous occupe, avec le handicap supplémentaire de l’absence du caractère non-violent dans le darwinisme social. Le caractère religieux d’un côté, scientifique de l’autre, ne doit pas faire écran de fumée, pas plus que la réalité (ou la fausseté) des visions du monde développées. Encore une fois, je considère ici le darwinisme social non comme un pur objet scientifique, mais du point de vue de ses conséquences éthiques.

      « Il y a plein de charlatans divers qui vendent leur mauvaise soupe en invoquant à tort et à travers théorème de Gödel ou mécanique quantique : non seulement ça n’a aucun impact sur la validité de ces choses, mais ça n’a fait pas non plus une des causes de ses mauvaises soupes »

      Là en revanche, c’est complètement HS, vous vous trompez de fil.


    • gem gem 21 décembre 2006 14:19

      votre opposition entre nature et culture est tout à fait artificiele. Déjà difficile dans le monde animal, elle est incongru dans le monde humain

      vous avez bien raison d’insister sur l’élasticité de la notion de « plus apte ». Vous êtes même bien modéré : cette notion était une faute de raisonnement de Spencer (et pas de Darwin, qui, lui, était protéger par ses observations animales, où des caractères manifestement incongrus et générateurs d’inaptitudes existait pourtant en grand nombre ! ). Il y a un lien clair entre eugénisme et darwinisme social, mais aussi une contradiction. De toute façon ça n’était pas l’objet de mon article.

      La question éthique est une quetion tout à fait hors sujet pour ce qui nous occupe. On ne condamne pas scientifiquement une théorie explicative au nom de l’éthique (on peut éventuellement en condamné les applications, mais c’est tout à fait autre chose : l’affaire des OGM peut faire s’interroger sur la génétique moléculaire, mais ça ne peut pas la rendre fausse !). En l’occurence, il n’y a pas de condamnation possible d’une théorie qui suppose l’absence d’action pour être applicable : une sélection dirigée, par définition, ne relève plus de la séléction naturelle !


    • miaou (---.---.126.255) 21 décembre 2006 15:05

      @gem

      A ce stade, nous sommes donc (globalement) d’accord.


  • Johan Johan 20 décembre 2006 18:39

    Ne peut il y avoir méritocratie, assurée par le capitalisme et qui est est le fondement idélogique, sans darwinisme, sans le broyage des moins porductifs, sans dynastie ?


    • gem gem 20 décembre 2006 18:57

      Question sans objet : le darwinisme est une théorie de l’évolution, et l’évolution est un fait. Toutes les familles, pauvres ou riches, sont soumis à l’évolution, à la sélection reproductive.

      La question n’est pas de savoir SI on va « broyer », mais QUI on va broyer (ou laisser broyer ). Eventuellement, il y a la question du « dans quelles conditions » (avec ou sans anesthésie ?). Et le « on » qui broie, avait c’était confortable, c’était la nature ; aujourd’hui, rançon du succès, le « on » c’est NOUS (collectivement, politiquement)... malaise... surtout qu’on peut se tromper !

      A cette échelle, celle de l’évolution, le « qui » n’est pas un individu mais une famille, une lignée. Le traitement de l’individu est connexe mais distinct. On peut supposer qu’on peut broyer des familles tout en étant doux pour les individus...


  • rien compris (---.---.175.187) 20 décembre 2006 23:08

    je n’ai rien compris a votre article surtout apres avoir lu vos commentaires... vous voulez dire quoi avec votre article ?

    est ce que vous pouvez me faire un resume pour le nul que je suis


    • gem gem 21 décembre 2006 10:25

      hum... pas facile, si c’était raté, de recommencer... je crains d’avoir voulu trop en dire.

      S’il ne fallait retenir qu’une seule chose, c’est que pour juger si une politique réduit la pauvreté à moyen terme, il faut regarder ses effets en terme de dynamique familiale (pousse-elle a avoir peu ou beaucoup d’enfants ?), et seulement ça. On peut en déduire que

      1) ne sont véritablement « sociale » que les politiques qui favorisent les familles courtes contre les familles nombreuses (scolarisation longue, travail des femmes, et mutualisation du risque vieillesse, par exemple). En revanche, certaines politiques qui peuvent apparaitre fortement « social » peuvent en fait être des machines à fabriquer des pauvres (par exemple une politique favorable aux « enfants pauvres »)

      2) un contexte qui lie la reproduction au capital détenu est nécessaire pour lutter contre la pauvreté, alors que c’est le genre de contexte qu’on qualifie (à tort, donc) d’anti-social. D’où le mot « paradoxe » dans le titre.


    • ZEN zen 21 décembre 2006 10:33

      Cela m’est arrivé à moi aussi de me planter...

      Tu as eu au moins le mérite de nous faire réfléchir...Je te conseille amicalement de retravailler cette notion équivoque de « darwinisme social » qui a été le plus souvent utilisée à des fins les plus discutables (voir l’intervention de Galbraith plus haut)..et tu nous prépares un nouvel article là-dessus.


  • mathieu (---.---.188.187) 21 décembre 2006 11:25

    Si je suis bien le raisonnement du darwinisme social, Jean Pierre Pernault est un grand predateur tres intelligent. Celui qui a fait une formation d’ingenieur qui est doué et tres intelligent, couche sous les ponts, un simple SDF, car il est un faible. Tres beau comme theorie mon cher auteur. Tu a oublier une chose, le monde naturel ainsi que les cellules qui composent ton corps c’est avant tout la Cooperation et non pas la Competition, tes notions en biologie et societal sont en a revoir, bien le bonjour a JPP qui est un sacré predateur ainsi qu’a Sevran mdr.


    • gem gem 21 décembre 2006 11:43

      je crains que justement tu ne suives pas bien le raisonnement : par définition, le darwinisme (social ou pas) ne concerne que très peu les individus, mais plutôt les lignées (généalogiques et culturelles) qui seront, on non, sélectionnée.

      Pas de comparaison possible entre le SDF et la vedette médiatique, donc, par contre on peut comparer le destin de la famille d’un SDF et celle de la vedette : en 3 générations (ou plus, si possible), quel a été leur descendance (combien d’enfants ?) et le statut social de ces enfants (isolés qui n’auront pas de descendance ? ou inséré dans un famille qui aura une postérité ?). Socialement parlant, c’est ça l’important. Ce qu’on fait pour le bonheur (ou pour éviter le malheur) des uns et des autres est évidememnt important pour les gens, mais ça reste politiquement annexe dans le destin historique du peuple.

      Notre choix politique est donc de savoir si on préfère laisser se multiplier les SDF ou les gens plutôt à l’aise. Et c’est bien un choix arbitraire, auquel on n’échappe pas car il n’y a plus de « nature » pour le faire à notre place.


  • Comité Cicéron 21 décembre 2006 11:56

    Moi ce que je tire de cet intéressant débat, c’est qu’on sait ce qu’il faut faire pour créer de la richesse : progrès technique, éducation, encouragement à l’initiative individuelle.

    Mais on ne sait absolument pas ce qu’il faut faire pour réduire la pauvreté : les politiques sociales peuvent, si elles ne sont pas suffisamment efficaces du point de vue économique, ralentir l’économie d’un pays et créer de la pauvreté (cf. catastrophiques redistributions de terre en Afrique, qui ruinent les grandes exploitations mais ne suffisent pas à assurer la survie des petits propriétaires) ; le seul outil, et qui est malheureusement très utilisé, c’est effectivement l’eugénisme : pratiqué un peu aux Etats-Unis dans les années 30, beaucoup en Allemagne à la même époque, et de manière industrielle en Inde et en Chine depuis les années 1950 (je crois) et jusqu’à aujourd’hui (je suis sûr). Or cela est inacceptable.

    Il y a même des économistes américains qui corrèlent le recul de la délinquance dans les années 1980-1990 avec les effets de la légalisation de l’avortement. Avorteraient en majorité des femmes de milieux simples craignant que leur enfant devienne un délinquant !!

    Au total, il nous semble que la lutte contre la pauvreté est peut-être un faux sujet, qui finit par se retourner contre les pauvres eux-mêmes, puisqu’on ne veut pas d’eux. Même les politiques sociales ne sont utilisées que pour réintégrer les personnes dans le système économique, c’est-à-dire dans la société marchande.

    La solution n’est peut-être pas à chercher dans le social mais dans l’humain : l’engagement du maximum de personnes à accompagner les personnes en difficulté. Car, en donnant de l’argent aux pauvres, on diminue statistiquement la pauvreté, mais on ne fait rien contre leur isolement dans les sociétés dites riches. D’ailleurs on sait que n’importe qui peut se retrouver isolé du jour au lendemain et tomber dans la pauvreté.

    C’est pas pour faire de la retape, mais Sarkozy, en voulant sortir les SDF du trottoir, ne propose rien d’autre : subventionner les associations qui leur offrent des lits (ces associations sont le plus souvent bénévoles mais manquent de moyens pour acheter des locaux et des lits)...


  • Thierry (---.---.130.88) 21 décembre 2006 11:59

    Je tiens quand même à défendre la sociobiologie, qui n’est pas le darwinisme social. Celui-ci a été bien décrit ci-dessus, et a été réfuté doublement :

    1. comme théorie scientifique, parce qu’elle ignorait les avantages de la coopération. Ceux-ci ont été mis en évidence par les travaux d’Axelrod (dilemme du prisonnier), de Maynard Smith (je crois le premier à avoir utilisé la théorie des jeux dans ce contexte), et de bien d’autres que j’ignore.

    2. comme théorie politique, par le bilan du régime nazi. Évidement certains pourraient arguer qu’Hitler n’a pas appliqué le darwinisme social « pur », comme d’autres rejettent les erreurs du communisme sur Staline. Passons...

    Pour ce que je comprends de la sociobiologie, il s’agit plutôt d’analyser les conséquences de la nature humaine, telle qu’on peut la déduire de son évolution, sur les sociétés humaines. Il est d’ailleurs faux, et illusoire, de croire que ce genre de théorie scientifique ne peut ni ne doit avoir aucune influence politique.

    Si par exemple le racisme est un avatar de notre évolution (opposition entre tribus), et si par ailleurs on désire l’éradiquer (c’est une question morale), alors il faut combattre ces tendances innées par une culture adéquate, antiraciste. S’il n’y a pas de tendance innée au racisme, alors on peut admettre une politique de totale liberté d’expression dans ce domaine.


    • gem gem 21 décembre 2006 14:02

      *) Spencer travaillait sur l’évolution des groupes sociaux, en tenant compte de leur organisation. Certes il insistait sur l’inconvénient pour le groupe de s’encombrer d’inaptes poids morts, mais ça n’implique nullement une négation de la coopération (d’ailleurs il voyait dans la civilisation une procéssus de spécialisation, donc de coopération) !

      * ) Kropotkine, 1902 : « L’entraide, un facteur de l’évolution ». Sans diminuer les mérites d’Axelrod et Maynard Smith, on ne les a pas attendu pour réintégrer la coopération dans l’évolution ...

      *) contresens : confusion entre l’eugénisme et le darwinisme social. L’eugénisme est par définition la négation du darwinisme social ! Par exemple, Hitler reprochait aux juifs d’être mieux adaptés à la société allemande, d’en profiter, de la coloniser : pas question pour lui de laisser le darwinisme social en action !

      Influence pollitique de ce genre de théorie ? Oui bien sur : la théorie dit comment marche la société, elle dit donc comment il faut agir pour la faire évoluer dans telle o utelle direction, ce qui marche et ce qui ne marche pas. Par contre ce genre de théorie ne dit rien sur ce q’uil faut faire dans l’absolu. Votre exemple antiraciste est excelent à cet égart : la théorie ne dit rien sur la moralité du racisme ni sur la nécessité ou non de le combattre, elle peut nous aider à choisir les bonnes façon de faire (par opposition à celle qui auront en fait le résultat inverse, quelques que soient les intentions)


  • mathieu (---.---.188.187) 21 décembre 2006 12:20

    L’auteur confond le monde animal et la biosphere en general et le monde humain. L’etre humain est une espece qui detruit son environnement et vampire son eco systeme en le rendant non viable pour celui ci. Le darwinisme social est une invention pour se trouver une excuse d’ecraser les autres, mais sa n’est aucuns cas un facteur scientifique, juste de la speculation. La comparaison est simple, dans toutes especes animales il y a cooperation entre les membres d’une meme espece, ont peut prendre les singes, les gorilles, les dauphins, les fourmis, etc etc etc. Toutes ces especes ont la capacité t’interagir entre eux et de faire front commun envers une menace. Le dogme occidental c’est l’ultra individuation, chaque individu represente une espece, un monde, et chaques individues s’affrontent les uns aux autres pour assouvir une pretention de domination ou de force. Ce qui compte c’est le resultat et uniquement cela. Je m’interesse enormement a la biosphere et a notre eco systeme, dans ce sens notre espece est voué a l’echec et voué a disparaitre, malheureusement avec ce genres de propos et du dogme idéeologique dont pretend et defend l’auteur, les gens ne cherchent pas la Cooperation mais une competition et confrontation. Si chaque cellule de notre corps fonctionnai de maniere competitive alors ont ne survivrai pas, sa serai une Leucemie ou cancer, donc la mort de la societe cellulaire qui forme notre Etre. Pour l’auteur, le meilleur exemple c’est de voir le fonctionnement de ton corps, car c’est une societe Cooperative et non Alienatrice. L’evolution a toujours fonctionné comme sa. Tu ne peut pas refuté mes dires car tu n’a rien de contret n’y d’exemples a demontré.


    • Comité Cicéron 21 décembre 2006 12:59

      Donc vous êtes un écolo en phase avec les principes libéraux : vous pensez que l’homme est un loup pour l’homme ?

      Pourtant l’homme, malgré ses erreurs et ses crimes, a aussi fait de grandes choses. Apparemment, la sociobiologie essaie de déterminer d’où viennent les comportements généreux ou destructeurs de l’homme sans se limiter aux déterminismes sociétaux.

      C’est intéressant car rien n’est simple : même les politiques sociales et environnementales peuvent s’avérer catastrophiques. Par exemple, la catastrophe de l’Erika est due à une législation euopéenne qui impose de réutiliser les huiles usagées : comme personne n’en veut en Europe, on vend ça à des pays pauvres, utilisant des bateaux porteurs de catastrophes...

      C’est important de prendre en compte certains aspects de la nature humaine dans l’explication des politiques sociales !! On peut avoir une intention affichée et une action qui en est totalement déconnectée...


    • Dominique (---.---.30.99) 22 décembre 2006 15:02

      J’arrive encore trop tardivement après la mise en ligne de l’article mais si comité cicéron repasse par là, qu’il vérifie l’origine de la catstrophe de l’Erika, dûe avant tout à la cession par Total de sa flotte de bateaux aptes à transporter (à moindre risque) des huiles usagées ou tout autre hydrocarbure. Mais faire affrêter des navires poubelles coutait moins cher, d’où la dislocation de l’Erika là où d’autres bateaux auraient resisté.


  • mathieu (---.---.188.187) 21 décembre 2006 13:10

    ce n’est pas de l’ecologie c’est de la sociologie et de l’adaptation d’une espece dans son espece vital. Le terme ecologique aurai pour but de me mettre dans une frange idéeologique, sa n’est pas le cas. Si notre mode de vie est destructive il est normal de le denoncer, chercher a discourir ou de se trouver des excuses avec des grandes theories n’est que se cacher la vue. Nous nous alienons, si je parle de darwinisme social, je peut prendre l’exemple des nouvelles generations qui sont de plus en plus abruties par le dogme consommatrice. Il suffit de voir leurs interets communs, Star academy et autres niaiseries mercantiles. Le langage fait parti de notre evolution au niveau civilisation dans ce comparatif un excellent article sur agoravox en discute actuellement. L’illetrisme devenant de plus en plus grave. Les enfants de riches ou de Bobo subissent se meme sort. L’espece humaine n’est pas voué a etre predatrice, nous n’avons aucuns moyens physiques pour prouver cela, Un tigre, un Lion est un predateur par nature, l’etre humain s’invente et s’approprie cette image alors que physiologiquement parlant nous ne le sommes pas.


  • mathieu (---.---.188.187) 21 décembre 2006 14:40

    Je voi que l’auteur ne repond pas a mes dires, comment le pourrai t’il avec honneté, je fait reference sur des cas concrets et non imagé. Un silence vau mieu qu’un long discours. Le darwinisme social n’est qu’une excuse pour assoir son emprise nauseabonde a n’importe qu’elle prix pour avoir une petit domination, il n’y a rien de naturel dans cela, c’est juste un mirage auto suggeré et rien d’autre.


  • Dominique (---.---.30.99) 22 décembre 2006 15:21

    @ l’auteur, vous pourriez peut-être donner un coup de main à Pascal Sevran, je crois qu’il en a besoin étant donné la reproduction rapide des tenants (naïfs ou non) du modèle r parmi les intellectuels (ou moins)...

    Ce que votre article n’évoque qu’en filigranne, c’est, si j’ai bien lu, le retour en force du modèle r, dans des sociétés qui avaient pourtant depuis 4 ou 5 générations choisi (aidées en cela par la médecine) le modèle K.

    Ce qui est encore plus étonnant, c’est que ce modèle, qui semblait faire rêver toute la planète jusque dans les années 70 s’est brutalement trouvé en panne. Dire pourquoi ou avancer des hypothèses c’est déjà se heurter à la condamnation unanime des bienpensants, donc motus. On peut juste remarquer que les politiques sociales des pays européens de modèle K ont encouragé les migrants des pays de modèle r à le conserver... au nom d’un dédain et d’un mépris inégalés (enfin là je suppute, j’extrapole, ce n’est pas dans l’article).

    Bref, lecture stimulante, merci


  • Marsupilami Marsupilami 22 décembre 2006 15:57

    @ Gem

    Ton article est extrêmement réducteur et ultra-simpliste, mais il a le mérite de poser un réel problème objectif. Vu que je n’ai rien de plus constructif ou destructif à proposer que les autres commentateurs, je n’en dis pas plus, sinon pour être quand même au fond d’accord avec ceux qui pensent que l’homme est un peu plus complexe que l’animal en dépit des 98 % qu’il partage avec le chimpanzé et que, vu l’écart énorme entre les deux en dépit de ces 2 %, des animalistes du genre humain doivent faire intégralement revoir leur copie. Eventuellement par des bonobos pour les plus bobos d’entre eux.

    Paril pour les grands nombres. Qui ne sont jamais que les grandes ombres statistiques des gorilles. Ce qui n’empêche pas que ton article de gorille statistique reste intéressant.

    Néanmoins merci pour avoir ouvert cet espace de réflexions et d’interrogations.


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