Je l’aimais bien, Laurent.
Un des rares coureurs qui a su marier qualités sportives, intellectuelles et morales.
Ce billet est donc entièrement subjectif Un modeste hommage à l’homme qu’il fut.
Amoureux du vélo depuis mon enfance, je l’avais rencontré une fois au cours d’une course locale il y a une vingtaine d’années et il avait gentiment gratifié mon jeune fils d’une signature sur sa photo encore juvénile.
J’aimais sa simplicité et son franc-parler, qui dérangeait parfois dans le peloton.
J’ai été impressionné par ses dernières déclarations où il évoquait lucidement et courageusement encore le mal qui le rongeait, en songeant à ceux qui partagent sa maladie et ne savent, désemparés, comment tenir psychologiquement. Il ne voulait pas être un exemple, juste un témoin. J’ai rarement vu une telle force et une telle sérénité sans ostentation, chez un homme qui savait depuis des mois que ses jours étaient comptés. Je ne suis pas sûr que je serais dans une telle attitude d’esprit si je me trouvais un jour dans une situation semblable, même si je prétends ne pas craindre la mort. Il y a un hiatus entre dire et vivre.
_Quand il évoquait son passé de coureur, il ne masquait presque rien des aspects les moins glorieux de sa pratique du vélo. notamment du dopage, assez répandu, encouragé par le "système", qui favorise la loi du silence au nom d’intérêts finalement très commerciaux, mais qui restait encore à ses yeux à un stade quasi "artisanal". Quand de plus grands moyens furent introduits (Epo, transfusions, etc...), il fut révolté par ce virage qui dénaturait son sport favori et le dénonça, comme le fit G.Lemond, même si ce fut plus discrètement et plus tardivement.
Il ne se prétendait pas innocent, il fut aussi victime d’une organisation qui ne laisse guère le choix des moyens, et il n’excluait pas, sans en être sûr, que son mal fût une conséquence de produits dopants absorbés. J’aurais seulement aimé de lui qu’il fût plus explicite sur certaines pratiques du vélo-business...qui ne concernaient pas seulement un certain Texan.
Il restera malgré tout dans les annales du vélo non pas un héros, qu’il savait naturellement ne pas être, mais un homme, modeste et courageux, noble jusqu’au bout, droit sur ses pédales.
salut Zen , j’étais étonné que tu ne l’ai écrit plus tôt , amoureux de la petite reine que tu es ! je l’aimais bien , l’intello du tour sympa , avec ses petites lunettes rondes , un profil peu courant et une rage de vaincre , on le regrettera .
Je trouve ça sympa de rendre hommage à cet homme, je l’aimais bien aussi le Lolo, un franc parlé sans langue de poche avec une bonne morale, même ayant du mal à parler il ne mâchait pas ses mots !
Je suis chez mon pére (80 ans), il allume le poste de télévision, (comme il dit), le journal est déjà commencé depuis quelques minutes, là nous voyons des archives sur Laurent de l’époque où il courrait le tour, nous avons percuté directe, nous n’en revenons pas, partir si vite juste après avoir une fois de plus animé le tour 2010. Saloperie de cancer !
Comme tu viens de le rappeler, un gars sympa, simple et apparemment sans prétention, qu’il repose en paix.
Salut Le Chat ! Comme je ne voyais pas se profiler de billet sur AV, je me suis attelé à la tâche, avec émotion et plaisir Je l’avais côtoyé au GP d’Isbergues. Toujours sympa et abordable. Rien à voir avec les robots pédalants d’aujourd’hui, bien « chargés »,oreillettes aux oreilles, compte en banque à l’esprit, souvent distants et arrogants. J’ai cessé de suivre le cirque commercial du Tour depuis Fignon.Je m’étonne que Laurent ait accepté de le commenter cette année, lui qui en rejetait la nouvelle logique. Un défi au cancer qui le rongeait ? Une faute d’orthographe à corriger : Greg Lemond
L’épopée du vélo est jalonnée de morts prématurés : Simpson, Pantani... Anquetil, parti à peut près au même âge, du même mal,disait : " Nous avions des petites dopes mais faisions des grandes
échappées, maintenant des grosses dopes mais des petites échappées"
J’étais la semaine dernière en Italie où j’ai entendu sur une radio locale la nouvelle de la mort du champion ! Un peu surpris quand même car il semblait assez tonique cet été sur France 2 lors de ses commentaires sur le tour : mais il avait sans doute le droit de prendre une dernière petite dose pour l’aider à finir cette ultime étape...
un pays comme on dit,un gars de Seine et Marne ,de Tournan en Brie...
il y a pas mal d’années ,
au cours de mes randonnées,il m’arrivait parfois de le croiser sur les routes du département ...
sous l’image de ce jeunot atypique dans le monde du vélo,lunettes,tignasse blonde en queue de cheval,et regard bleu d’un gosse malicieux ,il y avait un coureur complet vainqueur de deux tours de France et d’un presque 3eme perdu pour quelques secondes sur un CLM final tout ça à cause d’un furoncle mal placé ..
et les pratiquants du vélo savent de quoi je parle ...
il également un Giro dans son palmares,et pas mal d’autres victoires de classiques ,bref un bon....
et puis,sa fin de carrière courte ( 11 ans chez les pros) s’est bien passée puisqu’il est devenu propriétaire de Paris Nice et consultant auprès des chaînes télévisuelles et radiophoniques...
et enfin cette saloperie de maladie combattue avec courage,et Fignon n’en manquait pas,jusqu’à cette lutte perdue à 50 ans ,âge ou normalement on a encore de beaux jours devant soi ....
alors si il y a un la-haut,Fignon rejoindra Anquetil et Bobet,deux anciens grands champions du vélo,et terrassés par le même mal .
kita Laurent ne souffre plus... Sa dernière étape, jusqu’au Père Lachaise aura été la plus belle, du point de vue humain La mort ne me fait pas peur, disait-il Il pédale aujourd’hui tranquillement devant l’Eternel, à côté d’autres champions, sans souci de performance. Il a du temps devant lui... Hommage encore.
Contrairement à la plupart de ceux qui se sont exprimés ici, je n’ai jamais beaucoup apprécié Fignon sans avoir quoi que ce soit d’important à lui reprocher. Question de feeling.
Cela dit, je respecte son combat contre la maladie et la relative honnêteté dont il a fait preuve depuis qu’il a mis fin à sa carrière. Relative car il n’a pas été suffisamment loin dans sa dénonciation du dopage. Mais du moins a-t-il reconnu des dérapages, ce que ne fait pas un autre Laurent, Jallabert, qui fit pourtant partie durant des années de la très sulfureuse équipe espagnole Once.
De Fignon, je garde l’image d’un battant comme il n’en existe plus guère désormais, tant les champions cyclistes sont devenus des épiciers du chronomètre.
je n’aime pas le vélo, la drogue, la haute compétition, bref rien ne me rattache à ce type. Par contre cette année, en août, j’a été estomaquéen écoutant les étapes des pyrénées, c’était qui ce mec qui disait des choses extrêmement censées tout en n’étant pas capable de faire une phrase sans souffler, reprendre sa respiration, une voix (une voie ???) d’outre tombe. Alors arrêtons l’homélie, ce type est un GRAND BONHOMME, point barre.
domenech (il ne mérite pas la majuscule) va recevoir 500.000 euros pour faute grave .... cherchez l’erreur, dans cette France de merde
Bonjour l’auteur Et merci pour cet article relatant la disparition du champion cycliste qu’était L Fignon ! N’ appréciant plus les diverses compétitions gangrenées par les intérêts mercantiles et donc , « l’argent-roi » , je n’ai écouté les commentaires du regretté L Fignon lors du dernier tour de France . Mais cela me rappelle ma jeunesse lorsque nous allions à pied au col des Ares , dans les Pyrénées , admirer les efforts de nos favoris , ANQUETIL , POULIDOR , BAHAMONTES et beaucoup d’autres . RA .
ayant fait une saison à l’Alpe d’Huez et randonnées en montagne, j’ai remarqué cette couche épaisse de fumées noires au fond de la vallée d’Oisan sur une centaine de mètres d’épaisseur provenant de l’usine de Vizille et remontant par vent d’ouest dominant. Il me vient de penser que respirer cet air avec force dans l’effort ne peut pas faire de bien à la gorge des sportifs. C’est vrai que Fignon, le hippie du cycle, devait avoir de naturelles et donc interdites façons d’alimenter son punch. Il disait lui même qu’il lui devenait difficile d’accepter les méthodes plus chimiques qui s’installaient dans les équipes. L’EPO était déjà promulgué dans des pubs de journaux des années soixante, entièrement sponsorisés par le médical.
Pour comprendre la folie qui entoure les sportifs : " L’ex-GEPM ( groupement européen du marketing ) qui commercialisait des articles très divers, des
bijoux jusqu’aux lessives en passant par des vêtements et des
cosmétiques, a compté jusqu’à 400 salariés, s’appuyant sur une
« toile » de 40.000 vendeurs. L’entreprise s’était
fait connaître en 1994 en achetant l’équipe du coureur cycliste Luc
Leblanc mais, accusée dans de multiples articles de presse de
pratiques sectaires, elle avait déposé son bilan en 1995. "
L’on a pu compter depuis ces dates la foire d’empoigne et les manœuvres qui ont sali ce sport. C’est ce qui rend encore plus noble votre article et tous ceux qui persistent à croire ce grand et modeste athlète digne et méritant. Merci Laurent pour cette présence jusqu’au bout.